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 Démocratie(s) en danger ?

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Basilics

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MessageSujet: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptySam 22 Sep 2018, 09:47

Les grands idéalistes, ceux qui rêvent vraiment de justice sociale, de démocratie, n’ont aucune place dans le jeu politique. Le système des partis les écarte ou les corrompt, les brise quelquefois.

Peut-être l’absence de convictions profondes de nos politiciens, leur carriérisme et leur opportunisme, leurs petits calculs et leurs habiletés médiocres de communicants sont-ils un produit récent, une triste tournure qu’a prise la démocratie représentative depuis les années 1970.
Peut-être, au contraire, en fut-il ainsi de tout temps – et dans ce cas la politique a toujours été un théâtre, avec des rôles de composition, des comédiens rivaux qui portent des masques pour plaire au public et en changent, en comptant sur l’amnésie de ce dernier.
C’est difficile à savoir. Mais on en tire une conclusion amère : si vous aimez sincèrement la politique, elle vous brûlera. Elle n’est pas le lieu où l’on change le monde, mais où on le subit – et d’où on le fait subir aux autres.
Il y aura, bientôt, une élection présidentielle. Je ne fais pas la théorie de l’abstention, encore moins sa promotion. Mais je ne suis pas sûr d’aller voter. Lors des soirées électorales, ma voix glisse dans une urne funéraire.

Alexandre Lacroix, Philosophie Magazine n°104, novembre 2016.


Dernière édition par Basilics le Mer 30 Jan 2019, 19:08, édité 2 fois
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Basilics

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptySam 22 Sep 2018, 10:05

Démocratie est le nom d’un problème, davantage que d’une solution.
Construit avec les mots grecs demos, « peuple », et kratos, « pouvoir », le terme formule une exigence assez simple : donner le pouvoir au peuple. Cependant, la démocratie n’est pas, à proprement parler, un régime politique. Dans une monarchie, une seule personne exerce le pouvoir. Dans une aristocratie ou une oligarchie, les « grands » gèrent les affaires… Mais une démocratie, comment est-ce censé fonctionner ?

La démocratie représentative
« Le peuple ne doit entrer dans le gouvernement que pour choisir ses représentants » (Montesquieu, L’Esprit des Lois)

L’élection des représentants fonde la démocratie moderne. La représentation est décrite comme une solution pragmatique à l’impossibilité de la démocratie directe, avec des millions de citoyens répartis sur des centaines de milliers de km2. Les représentants, censés mettre entre parenthèses leurs intérêts privés quand ils siègent à l’Assemblée, ont tout pouvoir durant la durée du mandat.

Avec le recul, nous savons que la démocratie représentative n’est pas la panacée. Ce système a permis à une classe de politiciens de métier d’accaparer le pouvoir, en fermant l’accès aux responsabilités par les grandes écoles d’abord, puis par l’organisation interne des partis politiques et, enfin, par la collusion avec les mass media.

Les partis politiques ne ressemblent pas à des organismes délibératifs servant à sélectionner les meilleurs projets pour la nation mais à des appareils de conquête, dont les chefs s’acharnent à conserver le contrôle. Par conséquent, la démocratie ne saurait se réduire à l’organisation d’élections au suffrage universel.
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Gérard

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptySam 22 Sep 2018, 12:07

Effectivement les grandes démocraties traditionnelles montrent leurs faiblesses. Mais quel autre système serait ''moins pire''?

_________________
« Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »
(Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptySam 22 Sep 2018, 17:06

Citation :
la démocratie ne saurait se réduire à l’organisation d’élections au suffrage universel.

Il ne s'agit donc pas de renoncer aux élections, mais de ne pas y réduire la démocratie (avec juste des sondages entretemps).
Sans oublier qu'il y a bien des modes de scrutin, en France et en Europe. Un bilan comparatif serait utile. Même si les meilleurs modes de scrutin ne peuvent pas tout, il y en a de pires.
Il reste aussi les questions d'information, "réseaux sociaux" compris, de répartition des pouvoirs en France entre local et régional, national et Europe, et le rôle de tous "corps intermédiaires" entre dirigeants et électeurs.
Il reste au-delà à inventer (au moins au plan local) une démocratie délibérative, pas seulement représentative, et plus ouverte aux initiatives et propositions des non-élus.
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Salamandre

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptySam 03 Nov 2018, 17:11

Définition entendue, sur la différence entre :
Démocratie libérale : respect des droits des minorités
Démocratie illibérale : dictature de la majorité (ses élus) répression des minorités
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Salamandre

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyLun 26 Nov 2018, 22:08

« Et si le populisme prospérait aussi sur le terreau de l’inculture économique ? »
Le Monde, 26.11.2018
Chronique. Le mouvement des « gilets jaunes » a réveillé la question, désagréable comme une piqûre de rappel : et si le populisme prospérait aussi sur le terreau de l’« inculture économique » que Michel Rocard prêtait aux Français et à leurs dirigeants ? L’ancien premier ministre rendait ces grosses lacunes responsables des difficultés du pays à s’adapter aux mutations mondiales,

Que la souffrance sociale des manifestants soit bien réelle et qu’ils soient soutenus par trois Français sur quatre ne consolera pas notre Nobel (2014) Jean Tirole. « La réceptivité aux idées économiques se heurte partout au scepticisme vis-à-vis des économistes, regrettait-il fin 2017 devant l’Académie des sciences morales et politiques. Il est particulièrement fort en ces temps de populismes qui font la promotion d’une économie dénuée de choix difficiles. » Comme la biologie ou la science du climat, sa discipline est victime du syndrome du « peuple contre les experts », avec la circonstance aggravante de n’avoir pas prévu la crise financière de 2008.

Pas confiance en l’économie de marché
Avec un enseignement obligatoire d’économie très réduit, il n’est pas surprenant que les solutions prêtes à l’emploi fassent recette, diffusées et « validées » par des réseaux sociaux où bouillonne un sentiment d’injustice fiscale, de déclassement social et d’abandon territorial. Si d’autres pays ont des lacunes en économie, il y a une « exception française ».
On en trouve peu où deux citoyens sur trois ne font pas confiance à l’économie de marché. Où l’argent est si méprisé (en parole) et les ménages si prudents avec leur épargne, placée dans la pierre et l’assurance-vie plutôt que dans les actions d’entreprises. Où l’absence de fonds de pension réduit l’incitation des salariés au succès des entreprises et fait de la France un pays capitaliste sans capital. A cette exception, plusieurs raisons.

Et d’abord une histoire construite sur des valeurs (liberté, égalité, citoyenneté, laïcité…), qui imprègnent le récit national et font de l’économie un sous-produit de la politique. Ressassé à l’envi, l’idéal égalitaire rend les inégalités insupportables. Si l’État n’est plus omnipotent, il le reste dans les esprits – concurrent du privé, exutoire des colères sociales, ultime main secourable.
L’enseignement de l’« éco » s’en ressent, qui fait du marché un mécanisme défaillant et de l’entreprise un lieu de conflit plus que de création de richesses. A peine sortie, la refonte du programme de l’enseignement de sciences économiques et sociales au lycée confiée à Philippe Aghion, un économiste proche d’Emmanuel Macron, est contestée par des professeurs persuadés qu’elle interdira aux lycéens de saisir « les grands enjeux qui traversent nos sociétés ».

Ce dédain pour « l’intendance » est amplifié par un pessimisme plus profond qu’ailleurs face à un délitement dont les institutions (école, entreprise, Etat…) seraient responsables. Noir c’est noir ? Les inégalités se creusent avec la concentration du patrimoine certes ; mais elles sont moins criantes que dans bien des pays riches. Le taux de pauvreté (14,2 % de la population selon l’Insee) est stable depuis une vingtaine d’années ; les Français la craignent pourtant davantage que des Européens plus pauvres qu’eux.

Grossier opportunisme électoral
Et il ne faut pas compter sur l’opposition pour une remise à niveau dans cette matière. M. Macron a un tropisme économique plus prononcé que ses prédécesseurs, à l’exception de Valéry Giscard d’Estaing. Ce qui le perdra peut-être, tant ses adversaires sont passés maîtres dans l’art de jouer sur l’inculture économique (et maintenant écologique) du « peuple ». Jusqu’à endosser un gilet jaune et abdiquer toute rationalité au profit d’un grossier opportunisme électoral, comme l’a fait le président des Républicains, Laurent Wauquiez, au discours aussi démagogue que celui du Rassemblement national.

Jusqu’où peut-on décemment exploiter la colère des citoyens, quand il faudrait les initier aux « mécanismes les plus basiques » et dégager des « consensus », professe M. Tirole ? Ceux-ci existent bien chez les économistes, dont « les désaccords sont relativement limités par rapport au spectre des opinions dans le débat public ». Avec des nuances, et sans vouloir enfermer le débat dans un « cercle de la raison », ils s’accordent sur les dangers d’une dette publique élevée, le peu d’emplois pérennes créés par la réduction du temps de travail ou le rôle clé d’un prix mondial du carbone pour lutter contre le réchauffement climatique.

Cinglante réplique
Il arrive même aux plus académiques d’entre eux de sortir de leurs cénacles quand ils jugent que le populisme devient trop menaçant, comme à la veille de la présidentielle de 2017. Dans une tribune au Monde, vingt-cinq Nobel d’économie aux analyses pourtant divergentes sur l’euro s’étaient prononcés contre une sortie de la France de la monnaie unique. En concluant que les problèmes de l’Union européenne sont « trop sérieux pour être confiés à des politiciens clivants ».
Cette cinglante réplique s’adressait à Jean-Luc Mélenchon, mais surtout à Marine Le Pen, qui citait les travaux de certains de ces Nobel à l’appui de son projet anti-européen. Quinze jours plus tard, la bérézina médiatique de la candidate d’extrême droite face à Macron avait définitivement convaincu l’opinion de son incompétence. Jusque dans son camp !

https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/11/26/et-si-le-populisme-prosperait-aussi-sur-le-terreau-de-l-inculture-economique_5388571_3232.html
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tonton christobal

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMar 27 Nov 2018, 10:24

Macron et sa clique gouvernementale sont aux abois Le mouvement « gilets jaunes » leur échappe totalement.
Où se trouve la parade ? Comment désamorcer cette révolte populaire d'un genre nouveau, sur laquelle  syndicats et partis politiques n'ont aucune prise ?

Avec qui dialoguer ? Sur quel leader faire pression ? Quel meneur peut-on acheter ? Mystère. Le peuple conserve jalousement la maîtrise de son mouvement et c'est bien cela qui désarçonne le gouvernement.
Castaner menace d'envoyer les forces de l'ordre débloquer les voies. Il est plus à l'aise pour s'attaquer au peuple étranglé par les impôts et menacé dans son emploi que pour débloquer les rues envahies par la prière du vendredi ! Ne parlons même pas de mettre un peu d'ordre dans les zones de non droit.

Les mesurettes de replâtrage annoncées par le gouvernement sont autant de coups d'épée dans l'eau. Macron perd pied face au peuple exaspéré par la pression fiscale. C'est la goutte de gasoil de trop  qui  a  fait déborder la colère populaire. Et nul ne sait jusqu'où peut aller cette gronde généralisée qui va toucher des centaines de villes et toutes nos campagnes.

Macron, que la presse encense quotidiennement, accumule les bévues comme jamais.  Les journaleux n'ont pas intérêt à marcher de travers, il faut protéger le statut fiscal dont personne ne parle, sarko qui s'y est attaqué l'a payé cher.

Macron paie le prix de ses tromperies, de ses mensonges. La véritable cause de cette incroyable pression fiscale tous azimuts est la décision irréfléchie de Macron de supprimer la taxe d'habitation qu'aucun citoyen ne demandait. Il a voulu « faire un coup » en sortant cette annonce de son chapeau, afin d'engranger quelques voix supplémentaires.
Mais c'est un coup à 26 milliards d'euros alors que les caisses sont vides ! Et c'est ce trou de 26 milliards qu'il faut combler à coups de taxes diverses. On mesure ainsi le véritable degré d'intelligence du chouchou de nos médias.

Il faut être un journaliste de gauche et surtout du Monde pour encenser continuellement celui qui est responsable de l'économie depuis cinq ans.

Nous sommes à la fois surendettés et surtaxés. Chaque Français travaille 208 jours pour l'État et les organismes sociaux, avant de travailler pour lui. C'est démentiel. Face à la grogne, le gouvernement ne sait que mentir. En voici la preuve.

1er mensonge . Il faut baisser la consommation de carburant pour préserver la santé des Français. Faux ! La consommation de pétrole routier a baissé de 10 % en dix ans. Les rentrées fiscales ont donc baissé. Le gouvernement veut récupérer le manque à gagner. C'est cela la vérité !
Il va inciter les jeunes à rouler en baissant le prix du permis et en facilitant l'achat d'un premier véhicule. Où est la santé des Français dans tout ça ?

2e mensonge . Il faut financer la transition écologique. Faux ! Sur les 34 milliards que rapportent les taxes sur le carburant, seulement 7 milliards (20 %) vont à la transition écologique.

3e mensonge. La hausse actuelle provient essentiellement de la hausse du baril. Le gouvernement n'y est pour rien. Faux ! En 15 jours le prix du baril a baissé de 20 %, alors que le gasoil a battu ses records historiques. Plus de 2 euros sur l'Île d'Yeu !

4e mensonge. L'inénarrable Darmanin a sorti ses archives et nous dit que le litre de gasoil n'est pas plus cher qu'en 2012 et même qu'en 1990 ! Mauvaise pioche ! Faux ! Darmanin  tente sournoisement de tromper les Français. En 2012 le baril était à plus de 120 dollars ! Ce matin il est à 68 dollars ! Donc ce sont bien les taxes qui ont dramatiquement augmenté ! (elles représentent 66% du prix à la pompe, entre la TVA et les taxes divers et variées) Plus de 1 euro par litre ! Et cela va augmenter jusqu'en 2022 !

5e mensonge. Pour nos lumières de Matignon, l'extrême droite instrumentalise le mouvement des « gilets jaunes » pour  se refaire une santé. Faux ! Le RN soutient la mobilisation puisque le gouvernement fait les poches des Français mais ne récupère rien.

En revanche, comme le dit  Geoffroy Didier, c'est bien le gouvernement qui instrumentalise l'écologie pour vider les poches des Français ! Assez de mensonges. Le peuple n'en peut plus de voir que Macron n'a fait qu'augmenter les impôts sans créer un seul emploi, sans relancer la croissance, sans limiter les dépenses,  sans baisser les déficits  et résorber la dette.
Selon les derniers chiffres pour 2019, la France détient le bonnet d'âne des déficits structurels en Europe. Macron n'a rien fait pour les diminuer. (3,12 % du PIB)

Il n'a fait qu'appauvrir la France en ouvrant les frontières à toute la misère du monde. Plus les Français se saignent, plus il distribue le fruit de leurs efforts à tous les  déshérités accourus de tous les continents. C'est ahurissant. Il va donner 20 euros aux Français les plus modestes et dépense 50 000 euros pour accueillir un seul mineur isolé. Ils seront 40 000 en 2018. Des milliards qui partent en fumée avec ces MNA dont 60 % sont des fraudeurs adultes.

Tout, chez Macron, n'est que tromperie et mensonge. Les Français sont les plus gros dindons de la farce mondialiste.

La hausse du carburant et du gaz (+ 24 % en 10 mois) a fait plonger le pouvoir d'achat de la classe moyenne dans des proportions dramatiques. Dans nos campagnes et nos petites villes, la voiture est le seul moyen de transport qui reste aux familles. Les écoles ferment, les postes ferment, les hôpitaux ferment, les lignes de train et de bus ferment, les commerces ferment, les médecins et pharmaciens disparaissent. Comment vivre sans voiture ?

Macron est un irresponsable. Il va détruire le pays par son idéologie mondialiste, par l'immigration et par son incompétence économique.

En quelques mois Trump a redressé l'Amérique, mais Macron a coulé le pays et saigné les classes moyenne et populaire. Son bilan économique est effrayant.

Si la conjoncture économique mondiale  se retourne et que les taux remontent, ce sera le scénario catastrophe pour les Français. La dette qui frôle les 100 % dépassera les 110 % du PIB et les déficits exploseront. Ce n'est pas en mentant effrontément aux Français et en les prenant pour des idiots, que Macron sauvera le pays du naufrage.

Voilà 10 ans que le niveau de vie n'a pas augmenté. Nous venons juste de récupérer le niveau de vie de 2008, date de la crise.

Mais ce sont des millions d'immigrés supplémentaires qui sont arrivés depuis 2008, sans diplômes ni qualification pour la plupart. Un boulet économique.


http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/09/11/20002-20180911ARTFIG00254-les-francais-ont-retrouve-leur-niveau-de-vie-d-avant-crise.p
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMar 27 Nov 2018, 11:01

Citation :
Si la conjoncture économique mondiale se retourne et que les taux remontent, ce sera le scénario catastrophe pour les Français. La dette qui frôle les 100 % dépassera les 110 % du PIB et les déficits exploseront. Ce n'est pas en mentant effrontément aux Français et en les prenant pour des idiots, que Macron sauvera le pays du naufrage.

Au 2e trimestre 2017, dette publique : 2274 milliards € (100,9% PIB)
mai-juin 2017 : élections présidentielle et législatives
Au 2e trimestre 2018, dette publique : 2300 milliards € (99% PIB)
https://www.journaldunet.com/economie/magazine/1041647-dette-publique/
La dette publique, la faute à Macron, vraiment ?
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMar 27 Nov 2018, 12:05

Salamandre a écrit:


Au 2e trimestre 2017, dette publique : 2274 milliards € (100,9% PIB)
mai-juin 2017 : élections présidentielle et législatives
Au 2e trimestre 2018, dette publique : 2300 milliards € (99% PIB)
https://www.journaldunet.com/economie/magazine/1041647-dette-publique/
La dette publique, la faute à Macron, vraiment ?

Il n'est pas question de débuter un échange débouchant sur une perte de temps.
Le texte cité remonte à 2016 ou 2017.

Heureusement macron est arrivé et tout s'arrange depuis.

Conclusion : macron ministre des finances de l'époque, conseiller financier de flambi, directeur adjoint du staff du président n'est resposable de rien et macron président fait le nécessaire... tout va bien !

Pour le reste du débat ce sera sans moi, je donne mon avis, je ne demande pas d'adhésion, je ne suis candidat à rien mais mécontent que l'on m'apauvrisse. Ce n'était pas au programme... comme la reduction des dépenses publiques.

Conclusion : je refuse les échanges vérolés, comme de plus je ne suis pas un politicard et que nous ne sommes pas à la télé et je n'ai rien à gagner.

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMar 27 Nov 2018, 12:41

Véroler un échange sur la dette publique consiste aussi à inventer un Macron ministre des Finances.
Ministre de l’Économie et de l'Industrie (aout 2014-aout 2016) Emmanuel Macron
Ministre des Finances et des Comptes Publics (avril 2014-mai 2017, + économie après aout 2016) Michel Sapin.
Secrétaire d’État chargé du Budget et des Comptes publics (avril 2014-mai 2017) Christian Eckert
Pour les malcomprenants sur la différence entre ces fonctions, voir Wikipédia (par exemple)
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMar 27 Nov 2018, 12:49

Et en passant secrétaire général adjoint de l'élysée de flanbi ... sans oublier conseiller finances du candidat...
Chacun sachant que l'économie et les finances n'ont rien à voir.

Donc non concerné par la dette et autres babioles .. magnifique illustration de la vacuité des échanges

A ce niveau il faut plier les gaules...
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMar 27 Nov 2018, 14:16

E. Macron quitte l'Elysée en juin 2014, pour un projet de création d'entreprise. Une indication qu'à l'Elysée, son pouvoir est bien plus limité que ce que prétendent aujourd'hui les médisants.
La suite : en aout 2014, Montebourg (ministre de l'Economie) se paie ouvertement la tête de Hollande. Remaniement du gouvernement et nomination de Macron ministre de l'Economie.
Concernant Hollande président, les témoignages concordent pour dire qu'il était toujours d'accord avec son interlocuteur, et même ses interlocuteurs successifs, mais à la fin n'en faisait qu'à sa tête.
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMar 27 Nov 2018, 14:49

Ça me fatigue !

Temps perdu... il y a un principe qui s'appelle la solidarite gouvernementale. Pour que vous me lachiez la grappe je vais ecrire : Vous avez raison ! Macron n'a rien a voir avec la periode flanbi... ok ? Content ? Plus bobo ?
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptySam 08 Déc 2018, 17:30

Les gilets jaunes: une double régression
Elie Cohen, Gérard Grunberg. 7 décembre 2018
On a amplement souligné l’originalité d’un mouvement surgi des réseaux sociaux, refusant toute forme de structuration et qui en quelques semaines a profondément transformé la donne politique malgré les inconsistances et les contradictions des revendications avancées. On a moins souligné l’effet de révélation d’une réalité sociale connue, documentée mais qui ne parvenait pas à s’incarner. Dix ans de stagnation du pouvoir d’achat, d’accélération des prélèvements fiscaux et sociaux, de croissance des dépenses pré engagées ont fait émerger de nouvelles formes de pauvreté. La fiscalité écologique comme les politiques de maîtrise des finances publiques étaient légitimes sauf que leurs effets combinés sur certains publics n’avaient pas été correctement appréciés, on pense aux familles monoparentales avec enfants, aux travailleurs jeunes précaires, aux ménages rurbains multi-motorisés.

Mais là n’est pas la trace la plus saillante qui restera de ce conflit. Une double image s’impose au cœur du mouvement des gilets jaunes. La première est celle de citoyens affirmant avec fierté leur qualité de détachement avancé du peuple souverain et revendiquant à ce titre la démission de tel ou tel ministre, l’annulation d’une loi, ou l’institution d’une assemblée citoyenne, bref c’est un peuple « en armes » qui à nouveau s’exprime et entend même congédier le « petit marquis » siégeant à l’Élysée.
L’autre image à rebours de la précédente est celle de sujets revendiquant au souverain qui, une hausse du SMIC, qui, une baisse d’impôts, qui, des équipements supplémentaires et souvent les trois à la fois bref de quoi remplir les frigos, gâter les petits enfants à Noël, et mieux vivre comme si l’État riche d’on ne sait quel trésor caché pouvait prodiguer des libéralités infinies à des sujets en demande. Une double régression économique et politique s’est alors installée au cœur du débat.

Économique, d’abord.
Trente ans de diagnostics, sans cesse confirmés, sur les raisons de la désindustrialisation, du fort chômage structurel, du caractère non soutenable d’une dépense publique financée par la dette avaient fini par créer un consensus centre gauche centre droit, consacré par l’élection d'Emmanuel Macron, sur au moins trois orientations de politiques publiques.

La première porte sur la nécessité d’améliorer la compétitivité, d’accroître l’attractivité du site productif France en allégeant la fiscalité pesant sur le capital, en améliorant le taux de marge des entreprises, en assouplissant les règles de fonctionnement du marché du travail, en incitant à investir dans le capital humain, la R&D, l’équipement industriel et les infrastructures de l’ère numérique. La suppression de l’ISF était bienvenue quand on sait les ravages provoqués par cet impôt notamment lors de la transmission ou de la cession d’une PME familiale.

La deuxième porte sur la volonté de corriger les inégalités ex ante par la formation, la qualification, l’insertion sur le marché du travail et non ex post par la fiscalité. Ce n’est pas par la fiscalité qu’on remet en marche l’ascenseur social et dans un monde où les inégalités se creusent, où le capital capte l’essentiel de la valeur, la France ne fait pas le plus mal. Son problème ne réside pas tant dans le retrait de l’État ou la baisse des prestations que dans la médiocre performance de son système éducatif.

La troisième porte sur le traitement de la pauvreté et la nécessité de le découpler de la lutte contre le chômage. Année après année les meilleurs travaux établissent que la hausse continue du SMIC a des effets négatifs sur l’emploi des non qualifiés. Les gouvernements ont cessé de pratiquer le coup de pouce, ont baissé les charges pesant sur le SMIC pour favoriser le retour à l’emploi. Pour traiter la question de la pauvreté, notamment des salariés, ils ont inventé la Prime pour l’emploi.
Et voilà qu’à la faveur de la révolte des gilets jaunes on veut revenir aux errements d’un passé proche. Rétablissement de l’ISF, retrait de la fiscalité écologique, hausse massive du SMIC, réinstallation des services publics de proximité, suppression des taxes qui oppressent les petites entreprises… la liste des revendications est longue. Elle cumule hausse des dépenses et baisse des recettes, extension de l’intervention de l’État et refus du poids grandissant des réglementations. Les gilets jaunes dans leur inorganisation réinventent le programme des populistes italiens fiscophobes et dépensolâtres !

Politique ensuite.
(à suivre)


Dernière édition par Salamandre le Sam 08 Déc 2018, 17:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptySam 08 Déc 2018, 17:31

La régression politique s’observe à tous les niveaux, le mouvement des gilets jaunes, la classe politique et les journalistes.

Les gilets jaunes d’abord.
Il est légitime dans nos démocraties représentatives que des citoyens expriment leur éventuel mécontentement en manifestant, en présentant des revendications au gouvernement et en s’organisant pour être entendus. Il n’est pas légitime en revanche que ces citoyens, qui par définition ont le droit de vote et ont élu démocratiquement il y a dix-huit mois leur président et leurs représentants, considèrent aujourd’hui le pouvoir comme leur ennemi et cherchent à le renverser éventuellement par la violence. Dans nos fragiles mais précieux régimes politiques, les citoyens sont libres de choisir leurs gouvernants sans violence, à la majorité et selon des règles établies. Ils ont donc la possibilité de les renvoyer aux élections suivantes. Cette alternance pacifique au pouvoir des forces politiques est au cœur de notre démocratie. Ce système nous protège aussi bien de l’anarchie et de la violence que de la tyrannie d’un homme ou d’un groupe (rappelons-nous les sans-culottes).

Quel que soit le mécontentement à l’égard du gouvernement, les citoyens doivent le considérer comme le leur tant qu’il exerce légalement le pouvoir. Notre histoire a montré que dans le cas contraire un processus révolutionnaire peut s’enclencher qui apporte nécessairement violence, morts, anarchie ou tyrannie et que, loin d’améliorer leur situation, les Français, tous les Français, en pâtiront car c’est la France elle-même qui en pâtira. Le « peuple » (qui est-il d’ailleurs ?) ne peut gouverner directement. Au sein de ce « peuple », c’est alors la partie la plus violente et la plus destructrice qui prend le pouvoir. Nos régimes sont plus fragiles qu’on ne le croit souvent, faciles à détruire, difficiles à reconstruire. Le sans-culottisme fut une épouvantable régression dont la France a mis longtemps à guérir les plaies qu’il lui a infligées.

Régression de la classe politique, ensuite.
Lorsqu’on voit Laurent Wauquiez, chef du principal parti de la droite de gouvernement, enfiler un gilet jaune ou François Hollande poser avec des gilets jaunes, eux qui ont participé au gouvernement de la France et qui connaissent la difficulté de l’exercice, et lorsque l’on se rappelle les échecs qui ont été les leurs pour réformer le pays, on ne peut voir dans leur comportement que de la lâcheté et l’oubli de leur mission et de leur responsabilité. Il est certes normal qu’ils écoutent le mécontentement et critiquent le pouvoir. Mais que proposent-ils de faire et avec quel parti alors que le système partisan est détruit et les partis de gouvernement qu’ils dirigent ou ont dirigés sont au moins aussi impopulaires que le parti au pouvoir ?

Qu’espèrent-ils récolter du mouvement à tendance insurrectionnelle qu’ils soutiennent avec l’espoir de revenir enfin au pouvoir ? Que feraient-ils eux-mêmes dans cette situation chaotique ? Est-il de leur intérêt de contribuer à renforcer le clivage dangereux qui oppose aujourd’hui, mais sans doute aussi demain dans ces conditions, le « peuple » à ses gouvernants ? N’ont-ils pas le devoir de dire la vérité aux électeurs plutôt que de les pousser à radicaliser le mouvement de protestation ? Souhaitent-ils vraiment que les partis extrêmes, mieux armés qu’eux pour profiter politiquement d’un tel mouvement, arrivent au pouvoir ?

Régression du journalisme enfin.
Il est certes normal, c’est leur métier, que les journalistes auscultent ce mouvement, lui donnent la parole et transmettent ses revendications. En revanche, ils devraient en même temps, compte tenu de ce qu’ils savent de la France et de son histoire, s’interroger également sur les risques encourus par la France et les Français si une sortie de crise pacifique n’est pas rapidement trouvée et réfléchir à ce qu’elle pourrait être. On note ici ou là comme un plaisir pervers à contempler se dégrader la situation et comme une inconscience devant sa gravité. Les journalistes doivent certes informer les citoyens mais ils doivent également contribuer à les former.

Quand les sondages montrent que les deux tiers des Français soutiennent le mouvement de gilets jaunes, il faudrait analyser plus finement ce que signifie ce soutien et ne pas laisser les gilets jaunes se convaincre eux-mêmes qu’ils représentent le peuple tout entier et qu’ils ont par conséquent la légitimité, comme disaient les sans-culottes en 89, pour se ressaisir de leur souveraineté. Il ne faut donc pas encourager ce mouvement à n’accepter aucun compromis et à nier la légalité d’un pouvoir pourtant démocratiquement élu. Il n’est pas besoin de jeter de l’huile sur un feu que personne ne pourra plus bientôt éteindre sans violence. Il faut au contraire expliquer aux gilets jaunes que nous ne sommes plus en 1789 puisque nous avons des institutions démocratiques et que nous sommes un pays libre. Leur rappeler aussi que tous les Français pâtiraient de l’effondrement du système. Bref les journalistes doivent se rappeler qu’ils ne sont pas de simples observateurs mais qu’ils font partie des élites dont le rôle est aussi de préserver le pays du chaos.

https://www.telos-eu.com/fr/les-gilets-jaunes-une-double-regression.html
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyVen 11 Jan 2019, 10:24

Crise sociale : halte au lynchage
Le Monde  10.01.2019
Le déferlement d’attaques et d’injures visant tout ce qui ressemble à une institution est d’autant plus odieux qu’il s’exprime dans le lâche confort de l’anonymat.

Editorial. L’intimidation, la menace et la violence sont les armes de toutes les dictatures, qu’elles soient étatiques, populaires ou, comme jadis, prolétariennes. Il est pour le moins troublant, pour ne pas dire révoltant, qu’il faille rappeler de telles évidences en 2019 dans un pays qui, jusqu’à nouvel ordre, est une démocratie.
Que l’on sache, en effet, et quels que soient les arguments spécieux qui voudraient justifier le contraire, la France est bien une démocratie. Chacun y est libre d’élire ses représentants – à l’Elysée ou au Parlement, dans sa ville ou sa région –, de s’exprimer, de débattre, de défendre ses idées, de lire ou d’écouter les médias de son choix, de manifester ou de faire grève s’il le juge nécessaire.

Or le mouvement social qui ébranle le pays depuis bientôt deux mois s’est laissé peu à peu gagner par une vindicte inacceptable, qu’il convient de dénoncer. Qu’elle soit le fait de « gilets jaunes » radicalisés ou de groupuscules d’ultradroite ou d’extrême gauche qui profitent de l’occasion pour exprimer leur haine de l’Etat, du « pouvoir » et de la loi républicaine, la démonstration de cette agressivité est désormais quotidienne. Cette virulence peut être aggravée, mais non justifiée, par des violences policières tout aussi intolérables.

« Collabos »

C’est un déferlement d’attaques et d’injures visant tout ce qui ressemble à une institution. Le président de la République, bien sûr, qui est l’objet de tous les ressentiments. Par extension, les ministres et les parlementaires de la majorité. Sans même parler des journalistes, aimablement traités de « collabos », empêchés de faire leur travail, voire molestés, dès qu’ils s’avisent d’émettre la moindre réserve sur un mouvement dont ils ont pourtant rendu compte de façon aussi exhaustive que possible.

Pour s’en tenir aux élus, une cinquantaine de députés ont ainsi été victimes, ces dernières semaines, d’agressions non seulement verbales, mais physiques ou matérielles contre eux-mêmes, leur famille, leur domicile, leur véhicule ou leur permanence. Toujours dans les mêmes termes, dont beaucoup devraient tomber sous le coup de la loi, puisque, en plus d’être orduriers, ils sont très souvent xénophobes, antisémites ou sexistes. Et fréquemment assortis de menaces de mort : « On va te pendre », « te décapiter », « te mettre une balle dans la tête ».

Cette tentation du lynchage est d’autant plus odieuse qu’elle s’exprime dans le lâche confort de l’anonymat. A commencer par celui que garantissent les réseaux sociaux. Que ceux-ci soient un formidable espace de liberté d’expression et de communication, fort bien, et il n’y a pas de raison de le déplorer. Qu’ils soient devenus un outil de mobilisation sociale instantanée et directe, les « gilets jaunes » ne sont pas les premiers à en faire la démonstration, et l’on sait que Facebook a joué un rôle essentiel dans l’extension du mouvement.

Mais qu’ils contribuent à faire circuler en toute impunité les haines de la pire espèce, qu’ils se transforment en pilori permanent est tout simplement inacceptable. D’autant que leurs responsables ne semblent guère s’en émouvoir et que leurs systèmes de modération censés servir de garde-fous sont à l’évidence inopérants, dépassés, voire complaisants. La liberté de pensée et d’expression est une condition élémentaire de la démocratie. Elle peut en devenir l’ennemie lorsque, loin de débattre, de critiquer, de contester ou de blâmer, elle agresse, violente et se laisse gangrener par la bêtise la plus hargneuse. Personne ne devrait l’oublier.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/01/10/crise-sociale-halte-au-lynchage_5407220_3232.html
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMer 30 Jan 2019, 19:16

« Le système de gouvernement des démocraties est aujourd’hui menacé » (bon article, à lire)
Propos recueillis par Sylvia Zappi, le Monde 30.01.2019
Pour Yascha Mounk, politologue et professeur à Harvard, la logique du mouvement des « gilets jaunes » est celle des forces populistes, dont la popularité est « sans précédent ».
Yascha Mounk est politologue, professeur à Harvard et membre du Tony Blair Institute for Global Change, société de conseil et d’expertise à but non lucratif. Dans son ouvrage à succès Le Peuple contre la démocratie (Editions de l’Observatoire) paru en août 2018, il assure que le libéralisme et la démocratie sont désormais entrés en conflit. Il s’alarme également d’une tendance des peuples à devenir de plus en plus « antilibéraux ».

Vous affirmez dans votre dernier ouvrage que la démocratie est en passe de s’effondrer. N’est-ce pas un peu alarmiste ?
Regardez le nombre de forces autoritaires aujourd’hui dans le monde. Les quatre démocraties les plus peuplées, l’Inde, le Brésil, l’Indonésie et les Etats-Unis, sont gouvernées par des leaders qui proclament être la représentation exclusive du peuple, et tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux y sont considérés comme des traîtres. Mes recherches ont montré très clairement que des gouvernements illibéraux comme ceux de la Turquie, de la Hongrie ou du Venezuela ont détruit des démocraties. C’est aussi la menace qui pointe en Pologne.
On a longtemps cru, comme le disaient les politologues des années 1990, que, quand un pays atteignait un PIB au-dessus de 13 000 euros par an, la démocratie y était définitivement assurée et que les citoyens ne voteraient plus pour un homme fort. On voit aujourd’hui que la popularité des populistes grimpe partout. C’est sans précédent. Voilà pourquoi je dis que le système de gouvernement des démocraties, qui est longtemps apparu remarquablement stable, est aujourd’hui menacé.

Qu’est-ce qui a donc changé depuis l’après-guerre pour expliquer ce basculement ?
Le premier facteur qui explique cette dérive, c’est la stagnation du standard de vie. Lors des « trente glorieuses », les citoyens voyaient les répercussions de la croissance économique sur leur niveau de vie, et ils étaient confiants dans l’idée que la vie de leurs enfants serait meilleure que la leur. Ce n’est plus le cas aujourd’hui : la plupart des gens ne sont pas beaucoup plus riches que leurs parents et ils craignent que leurs enfants soient plus pauvres.

Vous estimez que les changements culturel et démographique ont aussi bouleversé les perceptions politiques.
La plupart des sociétés démocratiques ont été fondées sur la base d’une identité nationale homogène. Avec les vagues d’immigration, beaucoup de citoyens ont commencé à comprendre qu’ils vivaient dans une société multiethnique et ont changé leur point de vue sur ce que c’est d’être français, anglais ou allemand. Or, une fraction importante de la population a peur des changements culturels induits par l’arrivée des migrants et s’y oppose.
Enfin, Internet et l’utilisation massive des réseaux sociaux ont réduit l’avantage structurel que les élites économiques et politiques ont sur le peuple, celui du contrôle de ce qui est important et de quoi on doit discuter. Si on additionne la stagnation économique, la peur du futur et l’opposition à l’immigration, et cette capacité à mobiliser rapidement la colère permise par les réseaux sociaux, on a un cocktail très dangereux.

Mais les réseaux sociaux n’ont-ils pas aussi redynamisé le débat public ?
Ils ont un double effet. D’abord celui d’enlever le monopole des opinions aux élites. Si on regarde le fonctionnement des grands journaux télévisés, il y a quinze ans, les rédactions repéraient ce qui se passait dans le monde, décidaient quel thème devait faire la « une » et les gens discutaient de ce qu’ils avaient vu au journal télévisé. Les rôles sont aujourd’hui inversés. Les gens se tiennent au courant de ce qui se passe dans le monde sur Facebook et sur Twitter, et les thèmes dont ils parlent le plus font un sujet au « 20 heures ».
Deuxième changement majeur, c’est l’organisation de la protestation. Jusqu’à récemment, elle était organisée par un parti politique ou un syndicat qui lançait un appel avec une date, un lieu de la protestation et préparait des autocars pour amener les manifestants. Aujourd’hui, vous pouvez voir un événement appelé de manière chaotique et spontanée sur Facebook déboucher sur une mobilisation virale. Cela pose des questions nouvelles aux gouvernants parce que, s’ils savent mener une négociation avec un syndicat en colère, ils n’ont aucune idée de comment gérer une mobilisation horizontale et sans leader.

Comment analysez-vous le mouvement des « gilets jaunes » ?
C’est un mouvement horizontal et spontané, sans définition politique claire qui a commencé en agrégeant des gens de droite, de gauche ou apolitiques. Mais après un certain temps, les craintes que j’avais nourries les premiers jours du mouvement se sont réalisées : la logique du mouvement est très clairement celle des forces populistes. On le voit dans le rejet du système politique, dans l’affirmation de parler pour tout le peuple et le fait qu’ils ne reconnaissent aucune légitimité aux autres acteurs politiques – partis, syndicats, élus, gouvernement. Je trouve que cette rhétorique qui affirme qu’on peut menacer les membres du gouvernement ou détruire la propriété publique parce que « nous sommes le peuple » est particulièrement inquiétante.

Mais ce mouvement n’est-il pas une réaction contre les excès du libéralisme et l’impression que les gouvernements ignorent la volonté populaire ?
Certainement. Comme avec tous les mouvements populistes, il faut à la fois analyser les raisons du mécontentement populaire et reconnaître que dans beaucoup de cas, elles sont légitimes. Il y a un vrai problème avec le niveau de vie de la majorité des Français. Des gens qui ont moins de 1 500 euros par mois net ont de bonnes raisons d’être en colère.
Dans le même temps, il faut être clair sur le fait que ce type de mouvement n’apporte pas de solution et qu’il est inquiétant. La différence par rapport à la Ligue de Salvini ou le Fidesz d’Orban, c’est qu’il n’est pas sûr que les « gilets jaunes » sauront se transformer en force politique formelle. Il est donc probable que ce mouvement disparaisse de la même manière qu’il est apparu. Mais il aura montré à quel point une grande partie des Français sont prêts à accorder leur confiance à un mouvement populiste.

Vous affirmez que la stagnation économique des pays occidentaux affaiblit la crédibilité des politiques. Pourquoi ?
Les Français ont tendance à se raconter une histoire triomphaliste de la démocratie du fait de la place de la Révolution française dans l’imaginaire collectif. L’idée que les valeurs de la démocratie libérale ont une portée universelle est prégnante dans le discours national. Je crois pourtant, qu’ici comme dans les autres pays européens, on sous-estime la stabilité que la croissance économique a donnée au système démocratique.
Dans les années 1970, le niveau de vie moyen des Français était globalement le double de celui d’un citoyen soviétique par exemple. Il y avait donc des raisons concrètes pour lesquelles ils disaient préférer la démocratie. Cette supériorité économique n’existe plus : pour la première fois en 2019, l’économie des pays autocratiques comme la Chine va dépasser celle des pays européens. Nous sommes peut-être en train de vivre la perte de légitimité des idéaux démocratiques et la montée d’une demande de pouvoir autoritaire.

Les élections européennes approchent et on sent une méfiance envers les institutions européennes. Comment l’expliquez-vous ?
Le scrutin européen reste une collection d’élections nationales. Si les populistes y gagnent une voix plus importante – ce qui est, à l’heure actuelle, probable – c’est parce que ces partis sont devenus des forces puissantes dans leur pays. En même temps, beaucoup des citoyens ont l’impression que tout se décide sans eux : on a un système où la majorité des lois sont prises de plus en plus de manière technocratique, par des institutions autonomes et sans contrôle comme les banques centrales ou certaines agences techniques.
Ce problème existe partout, y compris dans des pays hors de l’Union européenne comme les Etats-Unis ou le Japon. Mais à cause du déficit démocratique de l’UE, il est plus prononcé à Bruxelles. Du coup, les gens voient les élection européennes, en partie, comme une chance pour résister à la domination par les élites et les experts.

https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/01/30/le-systeme-de-gouvernement-des-democraties-est-aujourd-hui-menace_5416634_823448.html
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyJeu 14 Mar 2019, 21:29

Marcel Gauchet : « Je crains une anomie démocratique »
Propos recueillis par Françoise Fressoz. Publié le 11 mars 2019
Ce qui pose problème aujourd’hui, ce n’est pas le principe démocratique mais la façon de le traduire et de le faire fonctionner, pense le philosophe et historien Marcel Gauchet. Il est directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard), l’une des principales revues intellectuelles françaises, qu’il a fondée avec l’historien Pierre Nora en 1980. Il est l’auteur notamment d’une tétralogie consacrée à L’Avènement de la démocratie (Gallimard, 2017).

La démocratie est-elle en danger ?

Elle dysfonctionne au point de susciter une immense frustration chez une très grande partie des citoyens et d’engendrer une contestation dont on ne sait où elle mènera. En même temps, je ne suis pas pessimiste sur le fond car je ne vois pas émerger de véritable proposition alternative au régime démocratique. Il y a, certes, de confuses tentations autoritaires mais sans idéologie, force sociale ni organisation pour les porter. C’est la grande différence avec les années 1930 : le principe démocratique est entré dans les têtes à un tel degré que toute autre chose nous est impensable.

En revanche, nous n’avons pas de solutions satisfaisantes pour traduire la démocratie en pratique et la faire correctement fonctionner. Ce que je crains n’est donc pas une remise en cause mais une espère d’anomie démocratique où, au nom de la démocratie, des tentations totalement contradictoires se font jour sans permettre de frayer un chemin consensuel vers ce qui serait la bonne manière de la faire vivre. La situation est inédite et très troublante mais elle ne présage pas le retour des dictatures.

Pourtant, dans les enquêtes d’opinion, l’attachement à la démocratie recule tandis que la demande d’autorité progresse.

C’est vrai, mais il faut interpréter correctement ces données : ce qui fondamentalement s’exprime derrière cette aspiration à plus d’autorité est une demande d’efficacité politique qui n’est plus assurée. Pour bien fonctionner, la démocratie doit pouvoir garantir simultanément la liberté de chacun et l’efficacité du pouvoir collectif. La liberté de chacun est largement acquise.

En revanche, le pouvoir de tous apparaît complètement déficient. Il nourrit une frustration qui est au cœur du divorce actuel sur le terme même de démocratie. On le constate dans des démocraties aussi diverses que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Hongrie, la Pologne ou encore la France touchées à des degrés divers par le populisme.

En quoi la France se distingue-t-elle des autres ?

Elle a particulièrement mal vécu le tournant libéral des années 1980 car, de toutes les grandes démocraties, elle est celle qui attend le plus de l’autorité publique et croit le plus à l’efficacité de la politique. Or, en trente ans, le pouvoir s’est dilué dans des privatisations qui ont privé l’Etat de leviers essentiels, dans une décentralisation mal conduite et dans la prolifération d’autorités indépendantes qui ont brouillé la décision publique. Aussi, lorsque les Français ont des comptes à demander, c’est vers le président de la République et lui seul qu’ils se tournent parce que l’élection présidentielle a fait de lui l’unique responsable identifié.

L’esprit public est-il devenu « délétère », comme le dit Alain Juppé ?

Une révolution technologique s’est produite qui permet au premier venu d’insulter la Terre entière en toute impunité. Du point de vue de la philosophie libérale, cela pose un vrai problème : celui d’une liberté d’expression illimitée sans responsabilité. Une radicalité qui n’est plus politique mais morale et subjective se développe, marquée par une intolérance virulente au point de vue de l’autre.

C’est évidemment inquiétant car la démocratie, ce n’est pas seulement la liberté, mais la liberté au service d’une discussion commune destinée à aboutir à un accord pacificateur. Cette dimension-là est en train de s’évanouir psychologiquement de l’esprit des gens, y compris les plus cultivés.

Pourquoi les élites sont-elles à ce point stigmatisées ?

Ce qui leur est reproché n’est pas d’exister mais de ne pas se préoccuper du sort commun. La technocratie gaulliste des années 1960 était légitime, car elle était perçue comme travaillant selon l’éthique du service public.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il y a, en outre, un problème structurel qui tient au mélange et aux allers-retours entre public et privé. Il entretient un soupçon permanent de corruption dans l’esprit des citoyens. Il faut clarifier cette situation.

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyJeu 14 Mar 2019, 21:30

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Est-il encore possible de réconcilier le peuple et les élus ?

Je le crois. Ce qui est saisissant dans le mouvement des « gilets jaunes », c’est la forte demande qu’ils adressent à la politique. Prenez leur revendication autour du référendum d’initiative citoyenne (RIC) : elle ne consiste pas à réclamer « tout le pouvoir pour les soviets » mais à faire valoir que, « sur un certain nombre de sujets, on ne vous fait pas confiance, donc on veut être consultés ». Je ne vois pas, dans le principe, ce qui interdirait de répondre à cette demande.

Faut-il toucher aux institutions ?

Je ne crois pas au bouleversement institutionnel. Les institutions ne seront jamais que ce qu’en font leurs acteurs. Tout repose sur la sagesse du personnel politique et sa capacité de résister aux illusions du pouvoir. Un président sage doit comprendre qu’il ne peut pas tout décider tout seul, réaliser qu’il a besoin de relais dans la société et trouver une traduction au besoin d’écoute qui s’y exprime.

La difficulté est qu’il manque un rouage essentiel pour mettre en cohérence ce que le peuple demande : les partis sont tous mal en point, mais à qui la faute, là encore ? Leurs responsables en ont-ils fait des organisations accueillantes qui contribuent à l’intelligence collective ? Ne rêvons pas d’une mécanique qui nous dispenserait de répondre à ces questions.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/11/marcel-gauchet-je-crains-une-anomie-democratique_5434272_3234.html
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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMar 02 Avr 2019, 10:04

On pourrait dire qu’il y a deux grandes manières de défendre la démocratie.
La première insiste sur ses vertus de contrôle. Le grand avantage d’un régime où les dirigeants sont élus, c’est qu’ils sont dissuadés d’abuser de leurs pouvoirs et de faire trop de bêtises par la crainte de l’électeur. À trop s’éloigner des attentes de leurs concitoyens, les élus risquent d’être remerciés, et cela constituerait un garde-fou efficace. C’est là, pour résumer, l’argument-clé des libéraux qui ne considèrent pas la démocratie comme un régime idéal, mais qui reconnaissent qu’elle reste celui qui garantit le mieux les droits et les libertés individuelles – le vrai bien à leurs yeux.

L’autre courant chez les théoriciens de la démocratie, tend à défendre cette dernière au nom des vertus de la délibération. Dans des conditions adéquates, celle-ci est censée permettre aux citoyens de forger ensemble une volonté générale qui transcende la simple somme des désirs et des intérêts particuliers. Force est de constater que la manière dont le débat sur le Brexit s’est déroulé illustre fort mal les vertus de la délibération dans un cadre référendaire, pas plus du reste que le comportement récent de la Chambre des Communes ne tend à illustrer les vertus de la délibération parlementaire.

On pourra toujours arguer que les conditions d’une saine délibération n’étaient pas réunies. Dans cette perspective, la tâche serait donc de réfléchir à la mise en œuvre des conditions idéales d’une délibération véritablement rationnelle. Il n’empêche que le spectacle affligeant de la politique contemporaine, depuis le Brexit jusqu’au mouvement des gilets jaunes, en passant par l’élection de Donald Trump, jette une ombre de scepticisme sur cette vision idéalisée – naïve ? – de la démocratie. Loin du citoyen modèle soucieux de l’intérêt général et de l’avenir de son pays, l’électeur lambda prend trop souvent les traits bien réels, soit d’un individu que la politique n’intéresse pas (et qui donc ne vote pas et n’accepte pas le coût de toute volonté sérieuse de s’informer), soit celui d’un militant qui vit la politique comme un combat idéologique et reste donc aveugle à toute forme d’argumentation qui n’irait pas dans le sens de ses convictions préétablies.

De même que les économistes fondent leurs équations et une bonne partie de leurs raisonnements sur un hypothétique homo œconomicus rationnel que vous avez peu de chance de croiser au coin de la rue, il semble que bon nombre de théoriciens de la démocratie délibérative forgent leurs concepts en partant de l’idée d’un citoyen rationnel qui serait en quête d’informations fiables et d’arguments contradictoires afin d’œuvrer avec ses compatriotes au bien commun en forgeant de concert une volonté générale éclairée. Le drame du temps présent est précisément qu’un tel citoyen semble devoir être l’exception et que la colère ou la passion sont infiniment plus répandues que la raison et l’argumentation dans les rues de Londres ou de Paris, comme sur les réseaux sociaux.

https://www.telos-eu.com/fr/le-brexit-accident-democratique-de-grande-ampleur.html

mais suffit-il de dire que c'est la faute aux z'élites ?
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tonton christobal

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyMar 02 Avr 2019, 13:04

Salamandre a écrit:
On pourrait dire qu’il y a deux grandes manières de défendre la démocratie.
La première insiste sur ses vertus de contrôle. Le grand avantage d’un régime où les dirigeants sont élus, c’est qu’ils sont dissuadés d’abuser de leurs pouvoirs et de faire trop de bêtises par la crainte de l’électeur. À trop s’éloigner des attentes de leurs concitoyens, les élus risquent d’être remerciés, et cela constituerait un garde-fou efficace. C’est là, pour résumer, l’argument-clé des libéraux qui ne considèrent pas la démocratie comme un régime idéal, mais qui reconnaissent qu’elle reste celui qui garantit le mieux les droits et les libertés individuelles – le vrai bien à leurs yeux.

L’autre courant chez les théoriciens de la démocratie, tend à défendre cette dernière au nom des vertus de la délibération. Dans des conditions adéquates, celle-ci est censée permettre aux citoyens de forger ensemble une volonté générale qui transcende la simple somme des désirs et des intérêts particuliers. Force est de constater que la manière dont le débat sur le Brexit s’est déroulé illustre fort mal les vertus de la délibération dans un cadre référendaire, pas plus du reste que le comportement récent de la Chambre des Communes ne tend à illustrer les vertus de la délibération parlementaire.

On pourra toujours arguer que les conditions d’une saine délibération n’étaient pas réunies. Dans cette perspective, la tâche serait donc de réfléchir à la mise en œuvre des conditions idéales d’une délibération véritablement rationnelle. Il n’empêche que le spectacle affligeant de la politique contemporaine, depuis le Brexit jusqu’au mouvement des gilets jaunes, en passant par l’élection de Donald Trump, jette une ombre de scepticisme sur cette vision idéalisée – naïve ? – de la démocratie. Loin du citoyen modèle soucieux de l’intérêt général et de l’avenir de son pays, l’électeur lambda prend trop souvent les traits bien réels, soit d’un individu que la politique n’intéresse pas (et qui donc ne vote pas et n’accepte pas le coût de toute volonté sérieuse de s’informer), soit celui d’un militant qui vit la politique comme un combat idéologique et reste donc aveugle à toute forme d’argumentation qui n’irait pas dans le sens de ses convictions préétablies.

De même que les économistes fondent leurs équations et une bonne partie de leurs raisonnements sur un hypothétique homo œconomicus rationnel que vous avez peu de chance de croiser au coin de la rue, il semble que bon nombre de théoriciens de la démocratie délibérative forgent leurs concepts en partant de l’idée d’un citoyen rationnel qui serait en quête d’informations fiables et d’arguments contradictoires afin d’œuvrer avec ses compatriotes au bien commun en forgeant de concert une volonté générale éclairée. Le drame du temps présent est précisément qu’un tel citoyen semble devoir être l’exception et que la colère ou la passion sont infiniment plus répandues que la raison et l’argumentation dans les rues de Londres ou de Paris, comme sur les réseaux sociaux.

https://www.telos-eu.com/fr/le-brexit-accident-democratique-de-grande-ampleur.html

mais suffit-il de dire que c'est la faute aux z'élites ?

Qui commande ? Les z'élites ou ceux dont les revenus sont bloqués depuis des années ?

Sans compter les ponctions qui augmentent avec une belle régularité...
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Salamandre

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyVen 05 Avr 2019, 17:50

Attention, à trop taper sur les politiques en général, aux jugements autoréalisateurs

« Je suis inquiète pour l’avenir. J’ai peur que la politique n’intéresse plus que des gens médiocres et motivés par le seul pouvoir. Il faut prendre au sérieux la crise de vocation des maires. Et puis, (..) la fonction des partis, c’était de faire émerger les meilleurs, alors s’ils disparaissent… » (une techno)

Des politiques médiocres, motivés par le seul pouvoir, ce n'est pas ce qui manque. Décourager les autres, c'est pas très difficile.
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tonton christobal

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyVen 05 Avr 2019, 19:01

Salamandre a écrit:
Attention, à trop taper sur les politiques en général, aux jugements autoréalisateurs

« Je suis inquiète pour l’avenir. J’ai peur que la politique n’intéresse plus que des gens médiocres et motivés par le seul pouvoir. Il faut prendre au sérieux la crise de vocation des maires. Et puis, (..) la fonction des partis, c’était de faire émerger les meilleurs, alors s’ils disparaissent… » (une techno)

Des politiques médiocres, motivés par le seul pouvoir, ce n'est pas ce qui manque. Décourager les autres, c'est pas très difficile.

On va s'interroger : si la classe polituque est médiocre serait ce de la faute des électeurs qui sont méchants avec eux ?

On pourrait aussi se demander si lorsqu'ils ont des pratiques contestables ce ne serait pas à cause des électeurs.



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Salamandre

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MessageSujet: Re: Démocratie(s) en danger ?   Démocratie(s) en danger ? EmptyVen 16 Aoû 2019, 16:46

Un point de vue

« Le rôle des partis traditionnels était d’encadrer les passions politiques »
Propos recueillis par Benoît Floc'h
Pour le politologue Xavier Crettiez, les élus n’ont jamais été perçus comme étant aussi éloignés des électeurs, ce qui suscite des tensions.
(..)
Nous avons comptabilisé 6 000 actes de violence politique entre 1986 et 2018. L’essentiel relève du séparatisme régional, corse notamment. Mais, sur la période, la tendance est marquée par une baisse notable. De ce point de vue, le regain de violence de ces derniers mois peut donc étonner. Même s’il ne faut pas négliger l’effet de loupe que provoquent les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu, lesquels accentuent le sentiment de violence et donnent des idées.
(..)
Il y a un point qui rapproche « gilets jaunes » et agriculteurs. Et l’on peut y voir un effet du macronisme. Depuis 2017, une logique binaire s’est installée entre, d’une part, les oubliés de la mondialisation, comme les ouvriers ou les paysans, et, d’autre part, une élite vue comme arrogante et distante. Les élus n’ont jamais été perçus comme étant aussi éloignés de leurs électeurs, même si cela ne correspond pas tout à fait à la réalité : par exemple, il n’y a jamais eu autant de femmes et de personnes issues de l’immigration au Parlement.

S’y ajoute une nouveauté : Emmanuel Macron a fait exploser le système. Les partis politiques traditionnels ont quasiment disparu. Or, le rôle de ces partis, c’était justement d’encadrer les passions politiques. Dès lors que le cadre a disparu, celles-ci s’expriment de manière plus anarchique et libres de tout formalisme. Par ailleurs, ces vieux partis étaient assis sur des bases militantes avec des relais locaux, ce qui leur permettait de diffuser leurs arguments. Ce n’est pas le cas de La République en marche.

Xavier Crettiez est professeur de science politique à l’université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Il a notamment publié "Violences politiques en Europe" (avec Laurent Mucchielli, La Découverte, 2010) et "Introduction à la science politique" (en collaboration avec Patrick Hassenteufel et Jacques de Maillard, Armand Colin, 2018).
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/08/16/le-role-des-partis-traditionnels-etait-d-encadrer-les-passions-politiques_5499932_823448.html
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