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 Consentement à l'impôt et classes sociales

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Salamandre

Salamandre


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Consentement à l'impôt et classes sociales Empty
MessageSujet: Consentement à l'impôt et classes sociales   Consentement à l'impôt et classes sociales EmptyMer 15 Mai 2019, 18:06

« On ne réglera pas le problème des inégalités en s’en prenant aux 1 % les plus riches. »
Propos recueillis par Audrey Tonnelier
Directeur de l’Observatoire des inégalités, Louis Maurin précise qui sont les classes moyennes et explique pourquoi les cibler spécifiquement influe sur le consentement à l’impôt, sujet au cœur de la crise des « gilets jaunes ».

Dans leurs promesses en faveur du pouvoir d’achat, LRM comme LR affirment viser les classes moyennes. En quoi est-ce révélateur ?
C’est un enjeu classique du débat public, avec deux facettes dans le discours politique sur ce sujet. D’une part, s’accaparer les classes moyennes permet de montrer du doigt, à l’inverse, les plus pauvres, les « assistés », les immigrés. C’est une tendance que l’on trouve à droite, mais aussi dans une partie de la gauche, avec l’opposition entre les Blancs pauvres de la France périphérique, « moyenne », qui serait à l’abandon, et les Noirs ou les Arabes des cités.
D’autre part, lorsque les politiques parlent des « classes moyennes supérieures », 9 fois sur 10, cela désigne les catégories aisées que l’on veut inclure dans le bloc « moyen », afin de leur épargner d’avoir à faire preuve de solidarité. En France être riche est un gros mot, on ne veut pas se dire « aisé », on préfère se dire victime de la crise ou de la stagnation du pouvoir d’achat.

Peut-on donner une définition objective de la classe moyenne ?
C’est ce que nous avons essayé de faire dans un rapport paru fin janvier, intitulé « Riches, pauvres et classes moyennes : comment se situer ? ». A partir de données de l’Insee, nous avons considéré comme classes moyennes les personnes situées entre les 30 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches. C’est en partie arbitraire : il nous paraissait aberrant de classer comme « moyens » les 10 % de Français les plus riches, même si l’écart de richesse est important entre le bas et le haut de ce dernier « décile », c’est-à-dire entre un cadre supérieur et les très grandes fortunes. De même, faire aller les classes populaires jusqu’à la moitié de la population aurait été exagéré.
Le niveau de vie mensuel – c’est-à-dire les revenus après impôts et prestations sociales – des classes moyennes est alors situé entre 1 265 et 2 275 € par mois pour une personne seule, entre 2 468 et 4 423 € pour un couple sans enfant et entre 3 302 et 5 743 € pour un couple avec deux enfants.

Cet exercice a des limites…
Bien sûr. Il ne prend pas en compte le coût du logement, bien plus élevé à Paris, ou celui des transports, qui est au contraire relativement bon marché dans la capitale par rapport au reste du pays.
Il n’en reste pas moins que gagner 3 000 € par mois, en France, c’est énorme [pour une personne seule, 80 % des niveaux de vie sont inférieurs à 2 300 €]. Mais pour certaines personnes, y compris à gauche, dire cela, c’est violent.

Pourquoi est-il important de donner une définition ?
Le danger de l’absence de consensus, c’est le « tous contre les 1 % les plus riches ». Or, on ne réglera pas le problème des inégalités en s’en prenant aux 1 % les plus riches ! Leur cas a beau être indécent, c’est une forme de démagogie. Cela permet de se donner bonne conscience en ciblant des « méchants ». Selon moi, la taxe [à 75 %] anti-riches de F. Hollande allait dans le mur, au même titre que la baisse de la fiscalité du capital [suppression de l’ISF, « flat tax »] mise en place par E. Macron.
Vous ne pouvez pas dire à quelqu’un : vous devez payer pour tous les autres. Cela remet en cause le principe de justice et de légitimité de l’impôt. Tout l’enjeu de la politique fiscale repose sur son universalité : il faut que les règles soient les mêmes pour tous – même si on les adapte ensuite en fonction de la capacité de chacun à payer.
Ce qui provoque des tensions sociales, ce ne sont pas tant les inégalités ou les disparités de pouvoir d’achat : c’est le sentiment de se faire avoir. Les retraités aisés ne peuvent pas comprendre qu’on rehausse leur CSG, si dans le même temps les très grandes fortunes bénéficient d’un cadeau à 5 milliards € par an. Cela alimente le discours anti-impôts actuel.

On parle donc trop des classes moyennes ?
Attention, cela ne veut pas dire qu’elles n’ont pas de difficultés. A 1 600-1 700 € pour une personne seule [au milieu de cette définition de classe moyenne], vous êtes à la merci d’une séparation, du chômage, d’un gros souci de santé. Surtout, elles se sentent oubliées au profit des plus modestes sur certaines mesures, comme le dédoublement des classes en zones d’éducation prioritaire ou la réduction des allocations familiales. Et elles ont vécu, depuis une décennie, un coup d’arrêt à l’amélioration de leur niveau de vie. Mais on ne peut pas faire des classes moyennes les parias de la France contemporaine.

https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/05/15/louis-maurin-on-ne-reglera-pas-le-probleme-des-inegalites-en-s-en-prenant-aux-1-les-plus-riches_5462363_823448.html
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