M.Clerget, Maire adjoint en charge, entre autres délégations, de celle de l'école, présidait ce soir une réunion concernant la pause méridienne dans les écoles primaires et maternelles de la ville.
Plusieurs dizaines de parents, d'enseignants, de syndicalistes, de citoyens étaient présents à Michelet.
Plusieurs sujets furent abordés:
Des prévisions de suppressions de classes
L'organisation du temps de la pause du midi et du repas
La réforme des rythmes scolaires
La qualité des repas servis dans les écoles.
Il ne m'appartient pas de faire un compte rendu d'une réunion municipale. Les services de M.Clerget en auront probablement la charge.
Autrefois les choses étaient simples, on allait en rangs à la cantine, puis ensuite on avait récréation jusqu'à la reprise des cours.
Mais c'était avant. On voyait des filles et des garçons jouer, se poursuivre, crier, rire, le tout librement. Parties de billes, marelle, c'était simple.
Beaucoup d'enfants rentraient déjeuner à la maison et pour peu que la première heure de l'après midi soit consacrée à la lecture (silencieuse comme on disait) la digestion de tous était assurée.
Mais les choses ont changé. Certaines écoles comptent plus de 200 rationnaires, 60 à 70% des effectifs, les réfectoires sont trop petits, on essaie de faire deux services dans la précipitation de 90 minutes en tout.
La proposition est donc de créer une coupure de 2 heures entre midi et 14h, avec deux services d'une heure. Chacun entrecoupé d'explications, d'animations simples entre les plats non plus en self service mais déposés au milieu de la table. Partage, respect, calme, diététique... voilà des arguments parmi d'autres.
Pendant qu'un service de table fonctionne le reste des enfants s'active pendant une heure dans des ateliers, on leur propose du sport, de la lecture, des activités scientifiques..."On" ce sont des animateurs recrutés par la ville. Puis à 13 heures on permute.
Ceux qui rentrent chez eux rejoignent les ateliers avant 14 heures et, selon leur goût, s'initient à la fabrication de maquettes, ou à telle ou telle activité.
Cette organisation "hors les salles de classes", qui n'est pas en liaison avec les programmes scolaires de l'éducation nationale, se déroule sous le contrôle de la mairie, pas des maîtres.
Cela n'a donc rien à voir avec la réforme du temps scolaire voulue par le ministre Peillon et inscrite dans une loi. Le ministre actuel en a un peu arrondi les contours mais, globalement on peut dire qu'elle est rejetée par tout le monde.
Même l'Inspectrice, qui soit dit au passage, avait eu le courage de venir à une réunion qui aurait pu être très agitée, ne put que parler de l'aspect réglementaire des horaires, sans aborder du tout les contenus. Il est vrai que depuis deux ans ceux ci ont été largement analysés, commentés et critiqués, notamment dans tout le Val de Marne, sur tous les bords politiques.
La position actuelle très bien exposée par un enseignant responsable syndical est "il faut reporter cette loi".
M.Clerget confirme que la mairie a aussi ce point de vue. Madame Chambre Martin, conseillère municipale de l'opposition, s'étonne même que le retrait ne soit pas l'objectif plutôt que le report.
Madame Nora Saint Gal, adjointe chargée des sports, dit toute son inquiétude sur les effets nocifs de cette nouvelle organisation du temps de la semaine pour les clubs, les équipes etc...
C'est, en dernier recours, le Préfet qui dira le 19 juin, pas avant, comment doit s'appliquer la loi à la rentrée. Il ne restera que 3 semaines aux enseignants et aux services pour organiser la vie scolaire de milliers de petits Fontenaysiens à partir de septembre.
Le dernier point, celui de la qualité des repas et surtout de leur composition à 4 éléments au lieu de 5, la sensation de sasiété liée selon M.Clerget à la durée plus ou moins longue des repas, le gâchis de certains restes excessifs... tout cela partage la salle.
L'Association du Plateau avait 3 observateurs au cours de cette réunion. J'ai dit à M.Clerget combien sa lettre au ministre Hamon, était bien argumentée et que, comme lui, je regrette beaucoup la suppression de 360 heures d'enseignement sur la scolarité primaire, décidée "avant ..maintenant", leurs conséquences sur les niveaux lors du passage en 6ième sont graves. Ce professeur est mieux placé que quiconque pour mesurer ces effets, mais les classements des performances de l'éducation nationale française dans les classements internationaux démontrent à l'évidence, que la grande remise à plat ne devait pas se faire en priorité sur les rythmes mais sur les méthodes, les contenus et les moyens (pas seulement humains).
A ce titre la lettre que le Maire a envoyé au Ministre me semble tout à fait justifiée.