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Forum d'échanges et de débats concernant les quartiers de Fontenay-sous-Bois (94120), la ville dans son ensemble, son environnement et sa gestion, ou des sujets d'intérêt général. |
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| Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. | |
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Libellule
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| Sujet: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Ven 06 Juin 2014, 07:46 | |
| François Grognard, né à Lyon, en 1748, s'était retiré sur la fin de ses jours dans sa maison de campagne de Fontenay-sous-Bois, o il mourut, en septembre 1813, âgé de 76 ans. Cette maison , assez jolie, ayant un jardin de très-peu d'étendue, avait été embellie dans tous ses détails par Grognard, qui avait cherché à y rassembler tout ce qui pouvait lui rappeler sa ville natale. Les dispositions testamentaires faites par Grognard précisent « Dans différentes circonstances malheureuses de ma vie, ayant dû mon existence, et le reste de la fortune que je possède aux secours que m'a procurés la connaissance des sciences et des arts libéraux, je veux que ce legs serve à distribuer, à deux époques de l'année, des médailles d'or et d'argent avec des diplômes, aux élèves de l'École royale et gratuite de dessin établie à Lyon, dans le Palais du commerce et des arts". «Je veux, dit le testateur, que dans la distribution des prix d'encouragement d'émulation et de récompense, il ne soit jamais fait mention de moi, mais que l'on énonce seulement qu'ils sont fondés par un ami de la prospérité et de la gloire de sa patrie. — Dans le cas où l'École royale et gratuite de dessin serait supprimée par des motifs quelconques, je désire que ces rentes soient employées à des oeuvres de bienfaisance. » On y apprend enfin que Grognard avait légué à la ville de Lyon la nue propriété de la maison de campagne sise à Fontenay-sous-Bois, dont il laissait l'usufruit à M. Alexis Grognard, son frère; transaction qui n’eut pas lieu en définitive. On sait par ailleurs qu’Il reçut des lettres de noblesse de Russie, de Pologne et d'Espagne. Dans sa jeunesse, désirant s'instruire, il suivait avec ardeur tous les cours publics, soit de chimie, de géométrie ou de physique, etc. Il acquit par ce moyen bien des connaissances qui le mirent à même de parler de tous les arts avec assez d'assurance. De fait, Il travailla sur le métier pour bien connaître la fabrication des étoffes de soie et leur tissage en fils d'or et d'argent et en 1786 il fut associé et collabora dans la fabrique de M. Camille PERNON Le roi de Pologne le nomma conseiller au commerce. il partit pour Saint-Petersbourg où il resta du 1° janvier 1791 au 18 octobre 1795, pour recevoir les étoffes de soie et diriger l'ameublement du palais de l'impératrice Catherine. Il revint à Lyon, puis fut ensuite dix ans en Espagne pour meubler des étoffes de la fabrique PERNON le palais du prince des Asturies et du duc et de la duchesse d'Albe. M. Camille PERNON, député, se rendit à Paris et lui fit obtenir le poste d'inspecteur du Garde Meubles du Roi, dont il fut ensuite pensionné. Dans le jardin de sa maison de Fontenay, il avait fait ériger une statue dédiée à la tranquillité. On pouvait lire sur son socle : Cette statue de bronze, ouvrage où l'amitié a déployé ses talents pour l'amitié, a été posée, vouée et dédiée par François GROGNARD de Lyon comme monument de ses dernières espérances, à la TRANQUILLITE, seule compagne qu'il a voulu s'associer dans sa solitude et sa vieillesse. Le onze octobre mil huit cent neuf, de son âge le soixantième. Cette statue sculptée et fondue en bronze par un ami, représentait une jeune femme drapée dans le style grec, assise sur un cube de marbre de griotte d'Italie, ayant sur la tête une couronne de roses; elle était appuyée de la main droite sur un grand livre de commerce posé sur des journeaux, la main gauche placée sur son coeur, à ses pieds les attributs des sciences et des arts qui avaient contribué aux succès des opérations de François GROGNARD pendant le cours de ses travaux. Tiré du dossier de l'Art n° *2 de la revue l'Objet d'Art : Les grandes heures de la soierie lyonnaise | |
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Ven 06 Juin 2014, 12:08 | |
| Il a sa rue, mais de fait a vécu juste à côté. Fontenaysien, le champion s'élançait de sa maison du 41, rue Roublot, où il a vécu pendant treize ans. Cette photo fut prise fin javier 1957 dans la villa de Louison Bobet, à Fontenay-sous-Bois. Ce jour là, le reporter assista à la naissance de l'U.C.P.F., contresignée par R. Geminiani, L. et J. Bobet. (Union Cycliste des Professionnels de Fontenay) | |
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Sam 07 Juin 2014, 17:04 | |
| Adolphe Boschot et né à Fontenay-sous-Bois (Seine) le 4 mai 1871 et mort à Neuilly-sur-Seine le 1er juin 1955, ce fut un musicographe et critique musical français. Membre en 1926 puis secrétaire perpétuel en 1937 de l'Académie des Beaux-Arts, auteur de plusieurs ouvrages consacrés au compositeur Hector Berlioz, dont une biographie en trois volumes, et spécialiste de la musique romantique en général, il a été critique musical à L'Écho de Paris de 1906 à 1913. Sa fille, Henriette Boschot fut bibliothécaire à la Bibliothèque-musée de l'Opéra, puis conservateur au Musée Hector Berlioz à La Côte-Saint-André. Il est l’auteur d’une bibliographie conséquente • L'histoire d'un romantique : Hector Berlioz 1. La jeunesse d'un romantique : Hector Berlioz, 1803-1831, d'après de nombreux documents inédits, Plon, Paris, 1906 (Nombreuses rééditions ultérieures) 2. Un romantique sous Louis-Philippe : Hector Berlioz 1831-1842, d'après de nombreux documents inédits, Plon, Paris, 1908 (Nombreuses rééditions ultérieures) 3. Le crépuscule d'un romantique : Hector Berlioz 1842-1869, d'après de nombreux documents inédits, Plon, Paris, 1913 (Nombreuses rééditions ultérieures) • Le Faust de Berlioz : Étude sur la "Damnation de Faust" et sur l'âme romantique, Costallat, Paris, 1910 (rééd. : éd. musicales de la librairie de France, Paris, 1927 ; Plon, Paris, 1945) • Une Vie romantique. Hector Berlioz, Plon, Paris, 1920 • La lumière de Mozart, Plon, Paris, 1928 • Le mystère musical, Plon, Paris, 1929 • La musique et la vie, Plon, Paris, 1931 • Mozart, Plon, Paris, 1935 • Musiciens poètes : Bach, Mozart, Beethoven, Schubert, Liszt, Chopin, Plon, Paris, 1937 • Portraits de musiciens, Plon, Paris, 1946 Je ne peux que vous conseiller ce lien par ailleurs... http://ex-libris.over-blog.com/article-libellule-de-adolphe-boschot-60847157.html avec cette gravure sur verre qui accompagne ce poème musical Pour ce qui est du nom de la rue on le doit à son grand père car, de fait, Adolphe était le petit-fils de Jacques-Simon Boschot, qui resta 22 ans, de 1853 à 1874, maire de Fontenay-sous-bois. Jacques Simon Boschot fut par ailleurs l'un des occupants de la maison de Nicolas Dalayrac http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Dalayrac Fontenay sous Bois comptant par ailleurs quelques autres noms de Maires parmi ses rues Jules Charles Bassée, André Lucien Laurent, entre autres. Autre exemple : Désiré Victor Mussault, 1906, 1912.... ou encore Victor Désiré Lespagne (clin d'oeil à Loïc en passant http://histoire-geo-ensemble.overblog.com/visites-au-chemin-des-dames-2-le-village-de-trucy ) http://www.francegenweb.org/mairesgenweb/resultcommune.php?id=1405 pour la liste On notera ponctuellement le parallélisme des rues Boschot, Dalayrac et Charles Bassée. Et la présence d'un troisième maire ayant porté le prénom de Désiré : Désiré Joseph Richebois (1884) qui nous a laissé un portrait de lui avec son écharpe de maire Pour info j'utilise ce lien au fil de l'eau pour avancer dans mes recherches. http://www.neo-avenue.fr/prix-immobilier-m2/fontenay-sous-bois-94120/liste-rue.html
Dernière édition par Libellule le Ven 13 Juin 2014, 07:14, édité 4 fois | |
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Sam 07 Juin 2014, 18:13 | |
| pour Berthie Albrecht, par exemple, j'ai trouvé ceci et cette page wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Berty_Albrecht Plus original ceci écrit à la première personne : Je suis née à Bertie Wild à Marseille le 15 février 1893. J'ai étudié à Marseille et à Lausanne afin d'obtenir en 1912, mon diplôme d'infirmière. J'ai ensuite été surveillante dans une pension de jeunes filles à Londres, avant de rentrer à Marseille, dès le début de la première guerre mondiale, afin d'aider la croix rouge dans différents hôpitaux militaires. En 1918, je me suis mariée avec Frédéric Albrecht, qui me donna mes merveilleux enfants, Frédéric et Mireille. C'est en hollande que nous avons vécu jusqu'en 1924, puis nous nous sommes installés à Londres où j'ai commencé à me passionner pour la condition des femmes. En 1931, mon époux et moi avons pris la décision de nous séparés et c'est après cela, que j'ai rencontré Victor Bash, professeur à la Sorbonne et président de la ligue des droits de l'homme, qui deviendra par la suite un très bon ami. Mais c'est en 1933, qu'une des mes plus grandes fierté vit le jour, "le problème sexuel", une revue féministe dans lequel je milite pour la liberté de contraception et d'avortement. En 1937, afin d'améliorer la condition ouvrière de l'époque, je devins surintendante d'usine, mais je crois qu'aujourd'hui vous diriez plutôt assistante sociale. N'étant pas dupe sur la réalité du nazisme à l'inverse de Daladier et Chamberlain, dès 1933, je décida d'accueillir des réfugiés allemands chez moi, à Sainte Maxime où je rencontra le capitaine Henri Frenay avec qui j'avais quelques divergences politiques, cependant nous étions tous deux entièrement contre la politique vichyste et nous émettions quelques doutes sur les intentions du général de gaule, sur ce point je l'avoue nous avions tort. Henri et moi-même, avons écrits successivement trois journaux : Bulletins d'informations et de propagande, Les petites ailes, puis Vérités, avant de devenir d'importants dirigeants du réseau Combat. Je me souviens avoir été arrêtée 2 fois par la police de Vichy en 1942 mais je suis parvenue à m'échapper, cependant la Gestapo m'a retrouvée un an plus tard. On me tortura et m'emprisonna à Fresnes où je mourus...Me suis-je suicidée? Cela on ne le saura jamais... http://histgeo1l2.e-monsite.com/pages/biographies/berthie-albrecht.html | |
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Sam 07 Juin 2014, 18:37 | |
| A la lettre C (nom propre) Né le 10 janvier 1904 à Aubervilliers (Seine), fils d'un boucher, Maurice Couderchet, ajusteur, habita quelques temps à Ivry. Il s'y maria en 1927 puis vécut à Fontenay-sous-Bois. IL s'engagea dans les FTPF en 1941 et participa à de nombreuses actions contre l'occupant. Arrêté le 10 août 1942, il fut condamné à mort par le tribunal allemand. Interné à la prison de la Santé, à Poissy puis à Melun et Fresnes, Maurice Couderchet fut fusillé au Mont-Valérien le 29 décembre 1943. Lettre de Maurice Couderchet à son épouse et à ses enfants, le 29 décembre 1943. Archives de la famille, Philippe Demougeot, neveu de Maurice. la loupe pour la lire http://www.mont-valerien.fr/apprendre/lettres-de-fusilles/detail-lettres-fusiles/lettres-de-fusilles/couderchet-maurice/?no_cache=1 Si d'autres veulent s'essayer à rechercher, qu'ils n'hésitent pas. Sinon à suivre... | |
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Dim 08 Juin 2014, 10:37 | |
| Gabriel Laccassagne Déporté politique à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 Biographie et article historique par Claudine Cardon-Hamet
Matricule 45709 à Auschwitz
Gabriel Lacassagne, dit «Lacass’» est né le 25 juillet 1920 au domicile de ses parents à Fontenay-sous-Bois (Seine / Val-de-Marne). Il est le fils d’Antoinette Regaudie, 30 ans, sans profession et d’Antoine Lacassagne, 35 ans, livreur, son époux. Au moment de son arrestation, Gabriel Lacassagne habite chez ses parents au 15 rue Dalayrac à Fontenay-sous-Bois. Il est ajusteur, « au salaire horaire de 9 francs », aux Etablissements « Hervieu », rue de Rosny à Fontenay, dont les bâtiments étaient encore utilisés par les services municipaux en 2009. Il est adhérent des Jeunesses communistes (du Parti communiste selon les RG). Marceau Lannoy, ancien déporté, le décrit comme "un grand garçon, boute-en-train".
Les halles Roublot à Fontenay Pendant l’Occupation, « Membre des Jeunesses communistes, il commence avec ses amis par lancer des drapeaux tricolores dans les fils électriques, pavoiser de nuit sur le marché Roublot, distribuer des tracts dans les rues, coller de petits papillons sur les poteaux télégraphiques» (Marceau Lannoy). Le 1er mai 1941, Gabriel Lacassagne est arrêté, en même temps que son père Antoine (1), connu comme sympathisant communiste par les services de police, et que sa sœur Madeleine, par les inspecteurs «Bl… » et « Po… » de la Brigade spéciale. Lire dans le blog La Brigade Spéciale des Renseignements généraux.
Ces arrestations font suite à une série «d’enquêtes et de surveillances effectuées dans la commune de Fontenay-sous-Bois» menées par les inspecteurs de la BS «à la suite d’une certaine recrudescence de la propagande communiste clandestine» et qui établissent qu’Antoine Lacassagne «bien connu dans son entourage pour les sympathies qu’il professait avant les hostilités en faveur du Parti communiste ; prenait une part active » à cette diffusion.
Scellés : lire le détail en note 2 Lors de la perquisition, les inspecteurs saisissent environ 200 tracts et deux brochures (2). Lors des interrogatoires, son père reconnaît avoir connaissance de la présence de ces tracts dans une armoire de la maison et sa sœur avoue les y avoir placés après qu’un inconnu les lui ait confiés. Pour sa part, Gabriel Lacassagne nie toute participation à une activité de propagande, dit ne pas avoir connaissance de ces tracts et s’étonne que sa sœur ait pu les rapporter. Inculpés par le commissaire principal André Cougoule (chef de service), d’infraction au décret du 26 septembre 1939 (interdisant le Parti communiste), ils sont conduits tous les trois au Dépôt et mis à la disposition du procureur. Gabriel Lacassagne est incarcéré successivement à la Santé, le 2 mai 1941, puis à la Préfecture le 4 mai. Le vendredi 2 mai 1941 la 12ème chambre du tribunal correctionnel de la Seine le relaxe ainsi que sa sœur, faute d’éléments suffisants, alors que son père est condamné à 6 mois d’emprisonnement. Mais le 28 avril 1942, Gabriel Lacassagne est arrêté à son domicile, comme otage. Ce jour là une rafle est effectuée par l’occupant dans tout le département de la Seine. Lire dans le blog La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942). Suivant cette politique des otages, les autorités d’occupation ordonnent l’exécution d’otages déjà internés et arrêtent 387 militants, dont la plupart avaient déjà été arrêtés une première fois par la police française pour « activité communiste » depuis l’armistice et libérés à l’expiration de leur peine, voir relaxés comme Gabriel Lacassagne. Il s’agit de représailles ordonnées à la suite d’une série d’attentats à Paris (le 20 avril un soldat de première classe est abattu au métro Molitor, deux soldats dans un autobus parisien, le 22 avril un militaire est blessé à Malakoff). Il est ensuite remis aux autorités allemandes à leur demande. Celles-ci l’internent au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122) en vue de sa déportation comme otage. Il y reçoit le matricule 4003. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à leur déportation, lire dans le blog «une déportation d’otages».
Cf Article du blog : Les wagons de la Déportation Gabriel Lacassagne est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les «Judéo-bolcheviks» responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le blog le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6, 7, 8 juillet 1942. Gabriel Lacassagne est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «45709» selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d'Etat d'Auschwitz. Lire dans le blog le récit de leur premier jour à Auschwitz : L'arrivée au camp principal, 8 juillet 1942.
Sa photo d’immatriculation à Auschwitz n’a pas été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz. A Birkenau, lorsque le convoi est scindé en deux, il fait partie des « 45000 » qui retournent à Auschwitz 1 en raison de leur qualification professionnelle.
Kommando de la Forge Il est affecté au Block 16 et au Kommando Schmiedere, (« la Forge»). Il y travaille avec Ferdinand Bigaré, Raymond Boudou, Eugène Charles, Marceau Lannoy, Jules Le Troadec et Victor Louarn. Selon Marceau Lannoy, il contracte le typhus. Gabriel Lacassagne meurt le 15 mai 1943 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz, Tome 2 page 684). Ce certificat porte comme motif du décès : «Herzschwäche» (insuffisance cardiaque). L’historienne polonaise Héléna Kubica explique comment les médecins du camp signaient en blanc des piles de certificats de décès avec «l’historique médicale et les causes fictives du décès de déportés tués par injection létale de phénol ou dans les chambres à gaz». Lire dans le blog : Des causes de décès fictives. Il est homologué comme «Déporté politique» (la carte a été adressée à son père).
Plaque 15 rue Dalayrac L’immeuble où il habitait porte une plaque honorant son nom. En 1974, la municipalité, dont le maire est alors le communiste Louis Bayeurte et dont le père est mort à Mauthausen, donne son nom à rue de Fontenay-sous-Bois. Gabriel Lacassagne est honoré sur la plaque des victimes civiles, au carrefour des Martyrs de la Résistance. Un arrêté ministériel du 6 mars 1992 paru au Journal Officiel du 16 avril 1992 porte apposition de la mention «Mort en déportation» sur les actes et jugements déclaratifs de décès de Gabriel Lacassagne.
Note 1 : Antoine Lacassagne est condamné à six mois de prison pour distribution de tracts par la 12ème chambre du tribunal correctionnel de la Seine. Il est écroué à la Maison d’arrêt de Fresnes le 23 mai. A la date d'expiration normale de sa peine d'emprisonnement, le préfet de police de Paris ordonne le 17 septembre son internement administratif en application de la Loi du 3 septembre 1940. Note 2 : sept scellés : 70 tracts imprimés intitulés « vive l’union de la nation française » ; 40 tracts imprimés intitulés : « Peuple de France » ; 28 tracts imprimés intitulés : « Le parti communiste avec la classe moyenne » ; 14 tracts imprimés intitulés « Lettre à un travailleur radical » ; 6 affichettes intitulées : « A bas la presse aux ordres du capitalisme » et « Mères, réclamons un peu de joie pour nos petits » ; 1 brochure « L’Urss est-elle vraiment la patrie des travailleurs ? » ; 1 brochure « L’histoire du Parti communiste ».source : http://politique-auschwitz.blogspot.fr/2012/11/lacassagne-gabriel-jean.html?m=1 | |
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Mar 10 Juin 2014, 07:46 | |
| Hector Malot achète un terrain à la ville de Paris en 1864. Il y fait construire un "chalet", Adolphe Brisson parle d’un ermitage, dessiné par son ami, l'architecte Victor Poitrineau. La maison fait face au bois de Vincennes. Elle est rue de la Dame Blanche. Un gros plan : Hector Malot ? L'auteur de Sans famille, bien sûr ! Le nom du romancier est immédiatement associé à ce roman initiatique lu dans le monde entier. Qui n'a pas pleuré à la lecture des aventures de Rémi, le petit musicien ambulant, de Capi, son chien savant, et de Vitalis, le sage vieillard à la barbe blanche ? Apprécié de Zola, de Vallès comme de Maupassant, ennemi des salons, fidèle en amitié, affichant haut et clair ses opinions et refusant toute mise en avant, cette figure originale du milieu littéraire fut baptisée " Malot la Probité " ou encore " l'écrivain au grand cœur ". Défenseur des nobles causes (abolition du travail des enfants, rétablissement du divorce, dénonciation des enfants abandonnés ou battus...), il fut contacté bien avant Zola par madame Dreyfus pour défendre son mari. Par ailleurs, Hector Malot fut un singulier précurseur : adepte de la randonnée, grand voyageur (il rêvait d'habiter une roulotte), sportif, écologiste avant l'heure, il prônait, en matière d'éducation, des idées avancées qu'il mit en application avec sa fille Lucie, puis avec sa petite-fille Perrine. Perrine qui est l’héroine et que l’on voit arriver en France pour conquérir le grand-père Vulfran Paindavoine, qu'elle n'a jamais vu. Le vieil homme est présenté comme un riche industriel qui a fait fortune dans l'industrie textile. Il s'est jadis fâché avec son fils, le père de Perrine, parce que celui-ci avait épousé, contre son gré, une jeune Indienne. On n’est pas dans l’auto bibliographie, mais presque. Voyons cela de plus près : Marthe Oudinot de la Faverie, née en 1850, est la seconde épouse d'Hector Malot. Leur mariage est célébré le 12 juillet 1881 à Fontenay sous Bois. Le père de la jeune femme, Achille Oudinot de la Faverie, était peintre paysagiste. Il travailla longtemps dans l'atelier de Corot. En 1877, désespérant de connaître le succès, endetté, il émigre aux Etats-Unis et ouvre un atelier à Boston. Il y restera jusqu'en 1886. Il laisse en France sa fille et son épouse qui, sans ressources, prennent la charge du bureau de poste de Montmorency. C'est là que Malot rencontra la jeune femme. Elle est intelligente, férue de littérature ; elle éprouve pour le romancier une grande admiration. Il lui dédie ses romans Pompon en 1881, auquel il apporte la dédicace suivante: « A Mademoiselle Marthe Oudinot, c'est l'intérêt que vous avez bien voulu témoigner à Pompon qui m'encourage à vous offrir cette petite dédicace; acceptez la, Mademoiselle, vous la rendrez très fière, et moi vous me rendrez très heureux, car je trouve ainsi l'occasion de vous dire le prix que j'attache à une approbation de votre esprit élevé et délicat. »; et Micheline en 1884 qu'il dédicace ainsi: « Aux heures où l'on se plaît à imaginer l'avenir, tu avais passé devant mes yeux comme une apparition faite de mes désirs et de mes espérances. Depuis, la réalité a remplacé le rêve; tu es là, chère Marthe, telle que ma jeunesse t'avait créée : la vraie femme de l'artiste, passionnée d'art toi-même. Aussi j'avais hâte de dire que ce n'est pas seulement Pompon qui t'appartient, mais tout ce que je pense, tout ce que j'écris est ton bien; dans mes livres de maintenant se trouve la trace de ton esprit, comme dans ceux d'autrefois l'espoir du bonheur présent. » En la compagnie de Marthe, Hector Malot effectue de nombreux voyages : l'Ecosse pour voyage de noces, suivi d'un séjour dans le Sud-Ouest de la France; plus tard la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie, l'Espagne, la Turquie, la Serbie, la Bulgarie, le Danemark, la Norvège, la Russie et l'Angleterre. Marthe tient, comme lui, des carnets de voyage qu'elle agrémente de fleurs séchées. Il l'encourage à écrire. Ce qu'elle fera. Curieusement, Hector Malot est bien resté sans Famille en terme de dernière demeure, puisque Marthe et Perrine seront-elles enterrées à Montmorency avec la mère de Marthe, tandis qu’Hector rejoindra le cimetière de notre ville. | |
| | | Libellule
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Mar 10 Juin 2014, 10:58 | |
| Je vous remercie, je les écris au fil de l'eau; Autre histoire effacée, par exemple, celle de la fin de vie de Nicolas Dalayrac, compositeur célèbre, qui destiné au barreau par son père, obtint avec difficulté un maitre de violon qui lui fut retiré, à cause de la négligence que cet instrument lui faisait apporter dans l'étude du droit. Ces études l’amène à Paris où il se lie d’amitié avec Grétry , Saint - Georges et Langlé, et apprit de ce dernier les éléments de la composition, ce qui marqua le début d’une carrière musicale dont de nombreux sites rendent compte. Ici c’est surtout sur les circonstances de sa mort sur lesquelles j'ai envie de revenir (indépendamment du sujet que j'ai déjà ouvert à son propos par ailleurs qui renvoie surtout à des liens tant la documentation est riche le concernant). Alors voilà, cela fait déjà un certain temps qu’il a obtenu l'estime de ses rivaux. Napoléon l'avait jugé digne d'être décoré de la croix d'honneur. Il faut dignement fête ses cinq ans de pouvoir. C'est dans cette intention qu'il écrit le Poète et le Musicien; (livret complet ici https://archive.org/details/lepoteetlemusici00dala ). On est en octobre 1809. Il y avait mis toute son âme, tout son esprit, toutes ses facultés dans cette partition, composée avec amour. Car c'est sur cet ouvrage qu'il fonde l'espérance de voir sa noble ambition satisfaite. Jamais il n'avait apporté plus de soins et consacré plus de temps pour écrire un opéra. Enfin, il était à peu près content de lui. La pièce devait être jouée pour l'anniversaire du couronnement; elle était en pleine répétition lorsque son principal musicien et acteur, Martin, tombe malade. Dalayrac profite de cette interruption pour revoir, améliorer encore sa musique. Il n’en dort plus, tant il est à la recherche d’une forme de perfection. ll laisse passer quinze jours, après lesquels il veut s'assurer lui-même de l'état du virtuose, dont il n'avait eu de nouvelles que par la voix publique. Le 21 novembre 1809, à six heures du soir,il porte au théâtre le chœur final de sa partition, et se rend chez Martin. Vivement agité par la crainte et l'espérance, son cœur battait avec force; cette visite allait fixer son sort, et d'elle dépendait le bonheur du reste de sa vie. Il entre, et ne peut se dissimuler au premier coup d'œil que l'acteur dont il a besoin est attaqué d'une maladie grave, qui doit le retenir au lit pendant plusieurs mois. L'empereur allait partir pour l'Espagne, ainsi l'opéra nouveau ne serait pas joué devant lui.
Dès-lors ses espérances les plus chères étaient détruites sans retour. Ces réflexions l'assaillirent à la fois, et ce fut pour lui le coup de la mort. Couvert d'une sueur abondante, il sort et va jusqu'au Théâtre-Français. Le froid l'avait saisi, la fièvre se déclare, il revient chez lui, se met au lit, le mal se complique, s'aggrave, et l'emporte après cinq jours de souffrances.
Ses derniers moments ne furent qu'un délire de composition; il se croyait sur le théâtre, à la répétition de sa pièce. Il animait les musiciens de la voix et du geste, pressait ou ralentissait le mouvement, chantait de temps en temps un des plus jolis motifs de sa partition, adressait la parole à sa femme pour la consulter sur l'effet de cette musique nouvelle.
Son œil brillait, sa figure était rayonnante; le contraste que présentait cette scène est horrible. Lorsque l'affaissement de ses forces ne lui permit plus de chanter, il continua pourtant de composer.
Adoptant un rythme de quatre syllabes avec césure après la seconde, il scanda pendant plus d'une heure et demie une douzaine de vers rimés en é. Enfin, vers neuf heures du matin, le 27 novembre 1809, Dalayrac cessa de vivre, à l'âge de cinquante-six ans.
Son dernier soupir fut calme et doux comme l'avait été sa vie. Après ses funérailles, célébrées dans l'église de Saint-Jean, sa paroisse, son corps fut transporté, le 29 novembre, à Fontenay sous-Bois, et déposé dans un caveau construit dans son jardin. Dalayrac en avait témoigné le désir. Une allée de cyprès, de mélèzes, conduit à l'enceinte ombragée par des saules et des peupliers où s'élève le tombeau de ce musicien. Une chaîne de fer suspend à la voûte une médaille en plomb sur laquelle on lit d'un côté: Le chevalier Dalayrac. Né à Muret, le 13 juin 1758. Mort à Paris, le 27 novembre 1809.
On a gravé sur le revers une lyre entourée de ces mots: Respect au chantre des Grâces. Plus loin on aperçoit, au milieu d'une touffe de rosiers, un buste dont la ressemblance doit transmettre à la postérité les traits d'un des hommes les meilleurs et les plus estimables. Un autre buste en marbre, fait par Cartellier aux dépens des auteurs dramatiques, est placé maintenant dans le foyer du théâtre Favart. Avec cette moralité : On ne doit jamais se faire enterrer dans son jardin. Comment un mort de quelque esprit ne prévoit-il pas que son tombeau ne saurait être une image bien agréable à trouver au bout d'une allée? D'ailleurs, ce jardin ‘qu'il possède sera vendu, surtout s'il est aux entours de Paris, contrée où les propriétés rurales et de plaisance changent de maître tous les cinq ans. Le premier soin d'un acquéreur est de faire enlever les tombeaux, cénotaphes, sarcophages, construits sous sa feuillée, pour les transporter au cimetière de la paroisse. Je vous ai donné les détails sur les funérailles de Dalayrac telles que les a fourni son biographe Guilbert-Pixérécourt. Le tombeau de Dalayrac finit dans un premier temps adossé au mur du cimetière de Fontenay-sous-Bois; un pilier supporte le buste de ce musicien, et présente un marbre blanc sur lequel sont inscrits en lettres d'or les titres de tous ses opéras. Sur le soubassement à gauche est le nom de Dalayrac, à droite on lit celui de sa femme. Sa femme et Pixérécourt s’étant refusé à ce que le transfert de Nicolas se fasse vers le cimetière du Père lachaize pour, retour à ma première phrase, il ne soit pas mis en concurrence avec ses rivaux. C’est ainsi que cette sépulture a été transférée en 1838 au cimetière paroissial de la commune. En 1935, il est mentionné pour la dernière fois par Adolphe Boschot, qui habite la maison, (voir plus haut) et Georges Naudet : « 36, rue du Parc, à Fontenay-sous-Bois […], on peut voir […] un buste ancien, en plâtre, de Dalayrac ». Puis il se perd. Enfin... presque. C’est le 16 janvier 1834, qu’une délibération municipale décide de donner le nom de Dalayrac à la rue Mauconseil-des-Champs (qui n'était d'ailleurs que le prolongement de la rue Mauconseil) au numéro 7 de laquelle se trouvait la maison de campagne de Dalayrac. Un mot sur ses rivaux : L’un d’eux s’appelait Rouget de l’Isle, qui pourtant lui fit don de ceci Il s’agit là du premier essai connu qui se veut un hymne à l'Espérance. Y compris la première apparition autorisé sous forme de livre de "La Marseillaise", qui figure aux pages 57-59 de «Le Chant des Combats, vulgairement L'Hymne des Marseillais. Aux Mânes de Sylvain Bailly. Premier Maire de Paris." Emballages roses liés aux conseils en marbre bleu plus tard plus de la moitié Maroc brun avec le titre-plaque estampillé doré fixé à la colonne vertébrale. Petite puce à enveloppe arrière, d'autre fin. Inscription sur la page de titre "R. Delisle au Citoyen Dalayrac." On peut rappeler ici que ce fut grâce aux volontaires de Marseille qu'on a entendu la chanson pour la première fois alors qu'ils rejoignaient d'autres groupe pour la prise des Tuileries, le 10 août 1792. Cette copie est particulièrement intéressant car elle serait celle d’un franc maçon à un autre frère sachant qu’il se dit dans cette sphère que cette musique aurait été composés à l’origine, avec d'autres paroles, pour accompagner l’initiation de Voltaire à la loge des neuf sœurs dont étaient également membres les deux musiciens. Ce qui bien sûr n'est pas étranger au choix de ma première photo et de la dépose de ce lien. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6130005b/f5.image | |
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Mar 10 Juin 2014, 14:59 | |
| Autre histoire effacée, celle de deux compagnons de route dont je vous laisserai deviner le nom de la rue sur notre commune après lecture : Le premier est né dans une famille ouvrière très pauvre. Louis Bertho travailla dès l’âge de onze ans comme mousse aux Chantiers navals de Saint-Nazaire où il dut subir les cruels amusements de ses collègues de travail dont "un des jeux favoris était de lui faire attraper, au vol, des rivets ou des plaques brûlantes qu’au début il recevait sans défiance et qui lui occasionnaient de cruelles brûlures" À Paris, il habita successivement : de mai à juillet 1912, 27, puis 25, rue de la Goutte-d’Or, en août et septembre 1912, 22, rue Thiers ; de novembre à décembre 1912, 11, rue Pinel, en 1914, 315, rue de Belleville, XIXe arr. ; de décembre 1914 jusqu’à son départ pour Moscou le 20 juillet 1920, 43, rue de Vincennes à Bagnolet. On crût le voir à Fontenay-sous-Bois. Il était également secrétaire de la Jeunesse syndicaliste des terrassiers et membre du comité d’entente des Jeunesses syndicalistes de la Seine. Le 17 janvier 1913, jour de l’élection du président de la République, il fut arrêté à Versailles pour avoir, alors qu’avec des camarades il circulait en auto dans les rues de la ville, lancé des tracts réclamant l’amnistie en faveur de militants détenus. Il fit l’objet, le 19 mars, d’une procédure pour infraction à la loi du 28 juillet 1894 contre les menées anarchistes. L’affaire n’eut pas de suite, le délit étant insuffisamment caractérisé : Bertho avait tracé, le 15 mars, à deux heures de l’après-midi, sur le mur d’un immeuble l’inscription : "Vive l’anarchie". À l’issue du congrès anarchiste d’août 1913, il fut désigné pour faire partie de la commission « chargée de constituer définitivement la nouvelle fédération ». Il fut un des signataires du tract À l’Internationale, sans date, mais qui fut tiré fin 1916, semble-t-il. En 1916, il était chauffeur à la Compagnie générale des Petites Voitures. L’année suivante, le 19 juin, il fut arrêté au cours d’une perquisition au siège du Libertaire comme gérant de la publication clandestine d’un numéro du journal titré « Exigeons la Paix ». Il prend le chemin de Moscou à l’occasion de la tenue, en juillet, du congrès de l’Internationale communiste. On ne le revit jamais et, le 1er décembre 1920, l’Humanité annonçait sa disparition, en mer au large de Mourmansk, dans les derniers jours de septembre ou le 1er octobre. Sur ce qu’il pensait de la Révolution russe quelques jours avant de quitter définitivement Moscou, on se reportera à sa lettre du 1er septembre 1920 publiée dans le Libertaire du 12 décembre : « La Révolution enfante dans le sang et dans les larmes, dans la peine et dans la douleur, mais l’essentiel est qu’elle donne naissance à quelque chose de sain et de beau. Je crois que, malgré toutes ses fautes, la Révolution russe, qui n’en est encore qu’à sa première période, pourra, si les autres peuples savent l’aider, procréer une société véritablement belle. Mais encore faut-il que les prolétaires de l’Occident ne l’abandonnent pas à ses propres forces ». Le second est né à Nijni Novgorod. Alekseï Maksimovitch Pechkov a été un enfant pauvre et autodidacte, formé par les difficultés et les errances de sa jeunesse. Passé par le journalisme, il devient un écrivain célèbre. Il partage l'idéal des partis progressistes et se lie avec les bolcheviks et avec Lénine. Plusieurs fois emprisonné pour ses prises de position, en particulier lors de la révolution de 1905, il quitte la Russie et voyage aux États-Unis pour collecter des fonds pour le mouvement bolchevique. Rentré en Russie à la suite d'une amnistie en 1913, Alekseï Pechkov fait certes partie des révolutionnaires, mais formule des critiques dès novembre 1917 qui lui valent les menaces du pouvoir : inquiet et malade de la tuberculose, il fait quelques navettes entre Moscou et Paris avant de quitter la Russie définitivement en octobre 1921 et se fixer dans le sud de l'Italie en 1924. Mais pourquoi donc vous raconter ces deux histoires parallèles ? Parce que dans le livre "la Mémoire des vaincus" de Michel Ragon on peut simplement lire ceci : Alors que se prépare le voyage du premier vers Moscou : « Vergeat s'arrêta à l'Hôtel Lux pour y prendre Lefebvre et Lepetit. Fred et Vergeat commentèrent d'abord, bien sûr, leur visite à Gorki. Victor ne se montra pas trop surpris des réflexions ahurissantes de l'écrivain ». Ce qui doit suffire comme indice pour vous permettre d’identifier comment ces deux personnes se sont rencontrées avant que ne se tienne la IIIe internationale socialiste dite de Moscou. Sachant que ce lien nous amène à savoir par une tierce personne ce qui a bien pu arriver au premier. http://bataillesocialiste.wordpress.com/2010/11/28/les-derniers-jours-de-lepetit-et-de-vergeat-chliapnikov-1921/ Quant au second on pourra s'amuser de voir que sa rue accueille un établissement scolaire du nom de Romain Rolland... surtout compte tenu de ceci : et qu'en 1935 il arriva cela par ailleurs : http://www.cinearchives.org/Catalogue-d-exploitation-494-104-0-0.html | |
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Jeu 12 Juin 2014, 13:05 | |
| Un mot maintenant sur André Laurent
Né le 29 avril 1901 à Paris André Laurent est mort le 8 mars 1952 à Fontenay-sous-Bois ; laqueur-décorateur il était militant communiste ; il fut maire de Fontenay-sous-Bois de 1945 à 1947, et conseiller général de la Seine de 1945 à 1952.
André Laurent était le fils de Jules Laurent, employé de commerce-archiviste et de Elise Feitu, ménagère puis infirmière à l’Assistance publique. Il fréquenta l’école jusqu’à l'âge de treize ans, puis fit un an de cours professionnel.
Il concourut avec succès pour l’école Bernard Palissy, école d’arts appliqués à l’industrie de la ville de Paris (rue des Petits Hôtels) et y resta quatre ans, apprenant le dessin, le modelage, l’aquarelle, la perspective, l’histoire de l’art, l’anatomie, la décoration.
Il débuta en 1919 comme dessinateur d’ameublement, fit différent métiers puis s’installa à son compte rue Henri Monnier à Paris. Il appartint au syndicat des artisans d’art.
André Laurent participait aux manifestations du Parti communiste au mur des Fédérés et aux manifestations des 1er mai, comme à celles des 9 février et 12 février 1934.
Sympathisant, il adhéra au Parti communiste en mai 1936. En 1938-1939, André Laurent était secrétaire de la section communiste de Fontenay-sous-Bois.
Il avait beaucoup lu avant son adhésion au Parti communiste : Emile Zola, Victor Hugo, Jack London, Maxime Gorki, Romain Rolland, Théophile Gautier, Molière, Alexandre Dumas, Anatole France...
De Marx, il n'avait lu du manifeste que des extraits, sur le capital, sur l’Etat. De Lénine des extraits de ces discours, de ces livres Les maladies infantiles du communisme. De Staline les importants discours prononcés ces dernières années. Il disait lui même de ses lectures : "En un mot c’est un bagage superficiel appris à la hâte, non pas ficelé comme il serait nécessaire de le faire, mais le temps manque vraiment pour apprendre."
Avant d'être maire, André Laurent fut premier adjoint de 1944 à 1945.
André Laurent fut élu conseiller municipal communiste de Fontenay-sous-Bois le 13 mai 1945 mais surtout désigné maire de Fontenay-sous-Bois dès le 18 mai 1945.
Il fut conseiller général de la Seine de 1945 à 1952. Son nom figure en dernière position de la liste communiste conduite par Jacques Duclos et Charles Tillon, pour les élections législatives de 1945 et de juin et novembre 1946, dans la sixième circonscription de la Seine. Il fut membre du comité de parrainage de la liste d’Union républicaine, résistante et antifasciste pour l’indépendance nationale, le pain, la liberté et la paix, présentée par le Parti communiste français aux élections législatives de 1951. Il était membre du bureau de l’amicale des élus républicains de la Seine.
SOURCES : RGASPI, 495 270 2376. - Arch. Com. Fontenay-sous-Bois série K (liste électorale). — La Voix de l’Est. — L’Humanité, 10 mars 1952. — Arch. Dép. Val-de-Marne, 1 Mi 2426. — Philippe Nivet, Les Assemblées parisiennes de 1935 à 1953, IHTP (multigraphié), 1995. — Notes d’Emmanuel Hagen. Claude Pennetier
Notice complète aimablement fournie par http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article116353&id_mot=45
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| | | matmut
Messages : 2081 Date d'inscription : 10/07/2010
| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Jeu 12 Juin 2014, 15:18 | |
| Existe-t-il un lien de parenté entre André Laurent et Pierre Laurent actuel secrétaire national du PCF? | |
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Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Jeu 12 Juin 2014, 16:51 | |
| Son père (à Pierre) s'appelle Paul, mais je vais regarder.
Lui-même se dit issu d'une famille de communistes au pluriel http://www.pierrelaurent.org/biographie/
et ici pas de André vu à première lecture http://pasidupes.blogspot.fr/2010/06/pcf-accession-de-la-dynastie-paul.html
extraits
Chez les Laurent, le communisme est une affaire de famille Sa mère, Raymonde dite Mounette, s’est engagée dans le PCF, d’abord en tant que militante, puis comme trésorière, et enfin comme secrétaire de section. Ses frères aussi sont très investis dans le PCF : Michel Laurent est aujourd’hui le patron des communistes d’Ile-de-France, et Francis Laurent est un militant acharné.
Son père, Paul Laurent, était une figure du PCF, l’ancien responsable à l’organisation de Georges Marchais, un poste qu’il a occupé de 1976 à 1985.
Le nouveau secrétaire national du Parti communiste a d’ailleurs ironisé ce matin sur son patrimoine familial et les critiques le qualifiant d’apparatchik. “Mon nom ne figure sur aucun testament secret légué par ma famille au bureau politique des années 1990... Et des fois que le communisme se révèle génétique, cherchez à le cloner à l’infini !” (à suivre peut-être) | |
| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Jeu 12 Juin 2014, 21:57 | |
| En attendant d'en savoir plus, un mot sur Charles Garcia et son avenue qui traverse les Larris.
Le 30 avril 1940 , au Fort de la Pierre Levée à l’Ile d’Yeu, 282 élus et militants communistes arrivent de la Région parisienne. Ils sont traités comme des bagnards et des bandits.
Ces internés sont soumis à des conditions particulièrement inhumaines, un régime de droit commun accentué : des chambres de 12 lits pour 36, pas d’eau, pas de sacs de couchage, mais des paillasses, une seule couverture chacun.
Pas de sortie sauf sur les remparts du fort et pas de visites à cause de l’éloignement. Une commission d’hygiène et de sécurité décrit leurs conditions de détention en ces termes :
« L’absence d’installations hygiéniques élémentaires, l’insuffisance de la protection sanitaire, la sous-alimentation, l’absence de chauffage, la pollution de l’eau, l’état lamentable des WC, l’absence de désinfection et la présence de rats, ont créé une situation critique extrêmement grave ... »
Le 10 mai 1940, les internés au camp de l’île d’Yeu ont appris qu’Hitler passe à l’offensive contre la France.
Une réunion secrète des dirigeants syndicaux et des députés se tient alors, en vue de rédiger une lettre au Président du Conseil. Tenus informés, tous les internés communistes approuvent cette initiative et demandent que cette lettre soit signée, en leur nom, par 6 députés et 5 dirigeants syndicaux dont Charles Garcia.
Texte de la lettre :
« Les militants soussignés, condamnés à rester au camp de la Pierre Levée du Fort de l’Île de Yeu, tiennent à préciser, dans la présente déclaration, leur position en face des événements actuels. Ils se refusent tout d’abord à considérer que la mesure administrative prise à leur encontre soit considérée comme étant de nature à les séparer de la communauté française.
Ils rappellent qu’ils se sont toujours montrés comme des ennemis résolus de l’hitlérisme, dont ils ont dès le début combattu les projets criminels et les agressions contre les peuples libres. Ils sont plus que jamais convaincus qu’une paix durable ne saurait être établie dans le monde, sans la totale destruction de ce fléau moderne.
Ils estiment que cet acte de salubrité internationale nécessite l’union de tous les hommes et de tous les peuples décidés à défendre leur singularité. Au moment où l’intensité de l’agression hitlérienne redouble, où elle étend ses ravages dans les pays voisins de la France et menace notre territoire, ils affirment avec plus de force encore que le peuple des villes et des campagnes, des usines, de l’armée doit être uni devant le péril et le devoir.
C’est pourquoi, les soussignés se déclarent prêts à œuvrer partout où il leur sera possible de le faire pour servir cette unité nationales indispensable. »
Suivent les signatures des dirigeants syndicaux et des députés.
Le gouvernement reste sourd à cet appel des internés.
Aussi ces derniers adressent-ils une lettre à Georges Mandel, Ministre de l’Intérieur, le 22 mai où ils se plaignent de n’avoir pas eu de réponse du Président du Conseil
Sans plus de succès.
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Jeu 12 Juin 2014, 23:12 | |
| Pendant que les uns seront déportés au départ de l’Ile d’Yeu, dans le même mouvement de représailles d’autres seront amenés à Chateaubriant et fusillés. C’est le cas de Jean Pierre Timbaud (photo). En voici les circonstances : Dans les années 1930, Jean-Pierre Timbaud devient secrétaire du syndicat des métallurgistes parisiens, affilié à la CGT. À ce titre, il lutte activement durant les grandes grèves des années qui précèdent le Front populaire. N'ayant pas dénoncé les pactes germano-soviétiques des 23 août et 28 septembre 1939, il est arrêté le 19 octobre 1940 et se trouvera en détention au camp de Choisel à Châteaubriant, un an plus tard. Le 20 octobre 1941, Karl Hotz, commandant des troupes d'occupation de Loire-Inférieure, est abattu à Nantes par un commando de l'Organisation spéciale (branche armée du PCF). En représailles, les Allemands décident de fusiller 48 otages : 27 prisonniers communistes du camp de Châteaubriant et 21 autres prisonniers pour faits de Résistance incarcérés à Nantes et à Paris. L'après-midi du 22 octobre, les otages font preuve d'une grande dignité face à la mort. On raconte que Jean-Pierre Timbaud est mort en criant : « Vive le Parti communiste allemand ! » Léon Blum, lors du procès de Riom, a dit qu'il chantait La Marseillaise. Parmi les 48, se trouvaient aussi Guy Môquet, l'un des deux plus jeunes d'entre eux (il n'a que dix-sept ans et a été arrêté pour propagande communiste par la police française ; il refuse que ses camarades intercèdent en sa faveur : « Je suis communiste autant que toi », déclare-t-il. Une lettre lue dans nos écoles a popularisé son nom il n'y a pas si longtemps que cela. Reste que le 23 octobre, les 27 de Châteaubriant sont enterrés par groupe de trois dans neuf cimetières des environs : Jean-Pierre Timbaud dans celui de Saint-Aubin-des-Châteaux, où il repose encore, sa famille n'ayant pas souhaité le transférer ailleurs après la Libération. Lui aussi laissera une lettre d'adieu à sa femme et à sa fille, quelques heures avant d'être fusillé « Le 22 octobre 1941 Mes deux grands amours c'est la dernière lettre que je vous écrit, je vais être fusillé dans quelque instant mais chéri ma main ne tremble pas je suis un honnête travailleur c'est vous deux qui êtes a plaindre il vous faudra surmonté se grand malheur soyez courageuses comme je le suis. Toute ma vie j'ai combattue pour une humanité meilleure j'ai le grandes confiance que vous verrez réaliser mon rêve ma mort aura servie a quelque choses. Mes dernière pensée seront tout d'abord à vous deux mes deux amours de ma vie et puis aux grands idéaux de ma vie. Au revoir mes deux chère amours de ma vie du courage vous me le juré vive la France vive le prolétariat international. Encore une fois tant que j ai la force de la faire des millions de baisers celui qui vous adore pour l’éternité. » | |
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| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Jeu 10 Juil 2014, 14:14 | |
| Reprenant ici la bonne feuille historique écrite par Loïc Diamani, (voir plus haut) je mets en clair l'histoire liée à Victor Lespagne.
Pour commencer il me faut dire un mot sur le village de Trucy ; il est complètement détruit en 1917. La ville de Fontenay-sous-Bois décide dès 1919 d’aider ce village à se reconstruire. Le maire de l’Epoque est Victor Lespagne.
C’est donc ainsi qu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, la ville de Fontenay sous bois décida de parrainer le ville de Trucy (Aisne) pour aider ses habitants à retrouver une vie normale. Cela se traduisit par l’organisation de kermesses, tombolas et autres manifestations réalisées au profit de Trucy.
Le conseil municipal de Fontenay sous bois débloquant en 1921 une subvention d’un montant de 20 000 francs répartis pour l’achat de linges, vêtements et chaussures. En remerciement, la ville de Trucy baptisa la place centrale du village de Fontenay-sous-bois le 15/08/1921. La rue de Trucy fût inaugurée à Fontenay-sous-bois en 1926 de son côté.
L'aide fontenaysienne permis la construction de maisons pour le retour des habitants, la rénovation de l'église, la construction de la mairie - école et du monument aux morts de Trucy.
Symboliquement, un arbre de la Liberté fut replanté (le chêne planté en rappel de la prise de Toulon en 1793 n'avait pas survécu à l'offensive Nivelle. Ce second arbre fut coupé par les troupes allemandes en 1940. En 1989 les municipalités de Fontenay et de Trucy en replantèrent un place de Fontenay-sous-Bois.
Depuis, des échanges intergénérationnels, culturels, et des accueils et envois de délégations des deux villes se sont perpétués.
Le 31 mars 2012 à l’initiative du Souvenir Français de Fontenay-sous-Bois une cinquantaine de personnes se sont rendues dans l’Aisne au Chemin des Dames un des principaux champs de bataille de la première Guerre mondiale.
Les maires de Fontenay (Jean-François Voguet) et de Trucy (François Puchois) ont signé en novembre 2009 un protocole d'amitié entre les deux communes rappelant cette histoire singulière vieille de 93 ans.
Si Loïc veut nous apporter d'autres précisions, il est bien sûr le bienvenu. | |
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Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Ven 28 Nov 2014, 10:53 | |
| Autre nom de rue dont l'histoire s'est partiellement effacée celle de réduit à Squéville, sans mention du prénom. Conseiller général de la Seine, maire de Fontenay-sous-Bois de 1893 - 1906, Edouard-Henri Squéville était un avocat ayant commencé par être commissaire priseur. en son temps plaida pour préserver la qualité de vie des habitants allant jusqu’à exprimer bien avant l’heure des préoccupations en matière de santé environnementale. Le 15 décembre 1899, le conseil municipal refuse ainsi l’implantation d’une fabrique d’objets métalliques,« considérant que le décrochage de cuivre présente de graves inconvénients pour la santé et la sécurité publique. » La commune proteste également contre l’implantation d’une usine de goudrons à Joinville car« cet établissement est de nature à causer un préjudice à la contrée en général .» Outre des cultures maraîchères, la « contrée » comprend à l'époque 1453 maisons, la plupart de un ou deux étages (respectivement 607 et 568). Vétustes, nombre d’entre elles sont visées par l’article 12 de la loi du 15 février 1902 relative à la santé publique qui dispose : « Lorsqu’un immeuble, bâti ou non, attenant à la voie publique, est dangereux pour la santé des occupants ou des voisins, le maire ou, à son défaut, le préfet, invite la commission sanitaire à donner son avis : 1° sur l’utilité et la nature des travaux ; 2° sur l’interdiction d’habitation de tout ou partie de l’immeuble jusqu’à ce que les conditions d’insalubrité aient disparu. Toujours est-il que les petits Fontenaysiens, qui doivent être vaccinés contre la variole, y grandissent sous l’œil attentif des nourrices, dont le métier contribue au développement des « forces vives de la Nation ». Elles font ainsi état en 1902 de « 29 déclarations d’élevage, dont 1 concernant un enfant né hors du département de la Seine. Squéville est aussi connu pour avoir été l’inspirateur de l’écusson et de la formule de notre ville Querno Sub Tegmine Fontes. A signaler cet autre travail de fourmis sur le noms de nos rues et leur datation http://fontenayplateau.net/HISTORIQUEVIABILISATIONQUARTIERL.HTM où l'on voit par exemple comment le rue des noms a évolué exemple : St Vincent (prolongée) est devenue Squéville en 1907... Autres extraits : en 1900, seules l’avenue de la République appelée alors chemin de grande communication 43 et la rue des Moulins (comprend l’actuelle rue Tessier) desservent cette partie du territoire ; le reste du territoire nord de la commune se compose de chemins et sentiers ruraux.
A cette même époque, la ligne de tramways de Paris à Villemomble emprunte cette avenue et va contribuer à son développement. Le rapport de 1927 évoque une agglomération grandissante en direction de Montreuil et de Rosny. Le 3ème groupe scolaire de la plâtrière, « Michelet » dont la construction débute en 1928 répond en particulier à la présence d’une immigration italienne assez importante. Beaucoup de ces familles sont originaires de Rocca di Ferriere.
Ce même rapport dresse un tableau de l’urbanisation ainsi « au nord, au contraire ce sont de nouveaux quartiers résidentiels qui se sont formés jusqu’en limite de Montreuil quelques maisons de rapport sont édifiées en bordure du chemin de grande communication n° 43 (l’actuelle avenue de la République) ». Sur ce périmètre la municipalité souhaite éviter un développement anarchique sans infrastructure, au regard de ce qu’elle subit sur le flanc est.
Le souci d’amélioration du cadre de vie est déjà présent. En 1934, les délibérations du Conseil Municipal indique des nouveaux travaux dans ce cadre ainsi un arrêté prévoit la « création d’une place publique dans le quadrilatère limité par le boulevard de Verdun, l’avenue de la République, la rue Gay Lussac, et la rue Auguste Comte, cette opération faisant suite à la mise à largeur à 16 m de l’avenue de la République poursuivie par le département ».
En outre, entre 1901 et 1931, la population fontenaysienne passe de 9 320 habitants à 30 047 habitants.
Nota Bene : Lieu - dit la mare aux Marchais, l’actuelle place Michelet
Ce territoire a appartenu aux chanoines de St Honoré . Une mare « des Marchais signifiant sans doute Maraîchers» jusqu’au début de ce siècle alimentait les cultures avoisinantes. Elle fut asséchée en 1904 et supprimée. Sur le plan de la commune de 1870 dressé par Th. O. Lefèvre aucune construction ne couvre ce périmètre. Il faut attendre 1900 (sur l’extrait de l’Atlas Départemental) pour rencontrer quelques maisons. On remplace la mare par une place « des Marchais » puis place Michelet en 1931, en même temps que le baptême de la rue. Jules Michelet (1798,1874), historien, possédait une chaire au Collège de France, précurseur d’une école de pensée en Histoire et aux idées anticléricales et libérales. | |
| | | Zanpanzar
Messages : 45 Date d'inscription : 17/02/2015
| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Lun 11 Avr 2016, 12:40 | |
| Bonjour à tous, Passionnant ce fil de discussion sur les noms de rue. Je me suis souvent demandé qui était Pierre Dulac, qui a donné son nom à une rue qui croise la rue Emile Roux. Dans le même ordre d'idées, quelqu'un saurait-il comment s'appelait autrefois cette rue ?
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Lun 11 Avr 2016, 13:22 | |
| Une piste possible sous réserve de confirmation
ÉCHOS DE PARTOUT' (extrait) Fondation Pierre Jean François Simon Dulac.
L'Institut de France, toutes sections réunies, a tenu hier, au palais Mazarin, sa séance trimestrielle, sous la présidence de M. Alexandre Ribot.
L'assemblée rejette en bloc les oppositions faites par les héritiers et accepte formellement le legs que M. Pierre-François-Simon Dulac, propriétaire à Fontenay-sous-Bois, a institué en sa faveur et dont le montant s'élève à la somme de 1,900,000 francs, qui doit être divisé en trois parts.
L'une, dont les revenus doivent être employés aux travaux d'entretien, de réfection et de restauration de vieilles églises classées ou non, mais d'une grande valeur artistique et historique. Pour diriger ses travaux, l'Institut délègue ses pouvoirs à l'Académie des beauxarts, qui communiquera à toutes les séances trimestrielles un rapport sur ce qui a été fait et ce qui. reste faire.
Une autre part sera destinée à donner des secours à des gendarmes, des agents de police, des militaires, des marins et des ouvriers dignes d'intérêt. Avec les revenus de la troisième part, on distribuera des secours aux veuves, aux orphelins de marins, de militaires, etc.
Comme nous l'avions fait pressentir à deux reprises dans le Gaulois, le prix Osiris n'est pas décerné cette année. Il n'était pas possible de l'attribuer il M. Branly, dont l'invention si précieuse, était antérieure à la fondation du prix Osiris.
De plus, les termes mêmes de cette fondation ne permettaient pas davantage de décerner le prix aux établissements français de Beyrouth. Les cent mille francs seront réservés pendant' trois ans, et à cette époque l'Institut, conformément au vœu du fondateur du prix, pourra en appliquer le montant aux établissements français de Beyrouth, sous forme de subvention. D'accord avec le général Joffre, chef d'étatmajor général, et les chefs des diverses directions au ministère de la guerre, M. Millerand a décidé de rétablir le droit de punir pour les lieutenants et les sous-lieutenants, les sous-officiers, caporaux ou brigadiers. Cette mesure s'imposait, après l'éclatante faillite de la réglementation de 1910.
Si les chefs, à tous les degrés de la hiérarchie sont responsables de l'instruction et de Ja bonne tenue des soldats, il est juste, il est nécessaire, il est indispensable de leur donner les moyens de faire respecter la parcelle d'autorité qu'ils détiennent, sinon, c'est l'anarchie com- plète.
Pour que les âmes sensibles ne s'émotionnent pas trop, hâtons-nous d'ajouter que le droit de punir, tel que le ministre le rétablit, n'a rien de terrifiant. Les caporaux, par exemple, pourront infliger deux jours de consigne, et encore faudra-t-il que cette punition si minime soit soumise à l'examen du capitaine, puis, si elle est maintenue par le chef de compagnie, elle devra être sanctionnée définitivement par l'inscription au rapport du régiment. On le voit, c'est plutôt bénin. Mais qu'importe ? Le principe est rétabli, et c'est là l'essentiel. On ne tardera pas à en ressentir les excellents effets.
Une innovation toujours dans l'intérêt de la discipline, le ministre a décidé qu'il y aurait de nuit comme de jour, dans chaque caserne, un officier de service, qui couchera au quartier.̃̃
Un document édifiant et qui en dit long sur la façon déplorable dont est exercée au bagne la surveillance des forçats vient d'être communiqué au service de la Sûreté par l'administration pénitentiaire.
Au cours du dernier trimestre, vingt-huit condamnés ont réussi à tromper la surveillance de leurs gardiens et à prendre la clef des champs. Vingt-huit forçats C'est un chiffre, cela La constatation est d'autant plus fâcheuse que la plupart de ces évadés sont de redoutables bandits, condamnés à mort par différentes cours d'assises et que là clémence présidentielle a sauvés de la guillotine, qu'ils méritaient à juste titre.
Fort probablement, ces forçats en rupture de ban vont s'empresser de reprendre la série de leurs exploits, à Paris ou ailleurs. D'autres crimes seront par eux perpétrés, qui leur vaudront une nouvelle comparution devant le jury. Celui-ci les recondamnera à la peine capitale, mais, toujours indulgent, M. Fallières les graciera une fois de plus.
Ces évasions tiennent à des causes multiples relâchement de surveillance, création d'agences spécialement organisées pour faciliter, moyennant finances, la fuite des condamnés, enfin et surtout, découragement des gardiens qui n'osent plus sévir énergiquement contre les forçats dans la crainte d'être traités de bourreaux par certains journaux.
Voici la chambre des requêtes de la cour de cassation en posture d'être elle-même excommuniée par nos farouches anticléricaux. Tout à fait d'actualité était en effet la question qui luj était soumise, hier.
En dépit d'un testament presçrivant formellement que ses obsèques devraient être civiles, certain défunt avait néanmoins été enterré religieusement par les siens, attendu qu'avant de mourir il avait tenu à se confesser et recevoir l'absolution. Ainsi faisant, la famille avait-elle, oui ou non, outrepassé ses droits ? « Non vient de répondre la cour suprême les dispositions testamentaires écrites n'ont nullement besoin d'être révoquées par écrit cette révocation est tacite et doit être tenue pour établie et formelle quand le changement de volonté du défunt résulte de façon évidente de faits précis et concordants démontrant que ses derniers actes sont incompatibles avec les dispositions testamentaires antérieures. » Que voilà décision qui risque d'être fort peu goûtée sous l'acacia.
24 avril 1912.
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Dans les faits, M. Pierre-François-Simon Dulac a consenti à l’Institut de France, outre un legs d’œuvres d’art destiné au musée Condé à Chantilly, cinq legs en argent dont les revenus sont distribués, sur proposition de l’Académie des sciences, de l’Académie des beaux-arts et de l’Académie des sciences morales et politiques, sous forme de subventions pour : - la restauration d’églises catholiques de France présentant un intérêt historique ; - des artistes peintres paysagistes ; - des veuves et des orphelins de marins ; - des gendarmes, militaires, marins ou civils ayant accompli des actes de courage ou de dévouement.
http://www.institut-de-france.fr/
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| | | Zanpanzar
Messages : 45 Date d'inscription : 17/02/2015
| Sujet: Re: Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. Lun 11 Avr 2016, 16:03 | |
| - Libellule a écrit:
... M. Pierre-François-Simon Dulac, propriétaire à Fontenay-sous-Bois ... Bien vu ! | |
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| | | | Ces rues dont les noms portent une histoire effacée. | |
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