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Forum d'échanges et de débats concernant les quartiers de Fontenay-sous-Bois (94120), la ville dans son ensemble, son environnement et sa gestion, ou des sujets d'intérêt général. |
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| Laïcité : il est temps de se ressaisir ! | |
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+13iris2 Loïc Erable mamiea joseph1 Admin matmut Robin Gérard lorenzaccio Salamandre Libellule a.nonymous 17 participants | |
Auteur | Message |
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a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Dim 29 Juin 2014, 16:54 | |
| Rappel du premier message :Il y a urgence ! Les politiques se sont trop longtemps défaussés sur les juges, comme le montre l'interminable feuilleton Baby-Loup, désormais entre les mains de la justice européenne. "Marianne" publie un appel d'intellectuels, de politiques et d'acteurs de la société civile. Pour renouer avec la tradition républicaine et en finir avec trente ans de démissions. Un appel que vous pouvez vous aussi signer sur la plateforme Change.org: https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/aux-citoyens-et-aux-responsables-politiques-la%C3%AFcit%C3%A9-il-est-temps-de-se-ressaisir - Marianne a écrit:
- Laïcité : il est temps de se ressaisir !
Jeudi 26 Juin 2014
Hommes et femmes d'horizons philosophiques, politiques et professionnels différents, nous sommes inquiets de voir à quel point, face à l'action engagée par diverses mouvances religieuses et politico-religieuses pour attenter à la laïcité républicaine, la réponse politique demeure faible. Pour notre part, récusant autant ceux qui exploitent la défiance générale pour accentuer la fracture sociale et identitaire, que ceux qui rejettent toute analyse critique du multiculturalisme dans le camp des « réactionnaires » ou des « intolérants », notre démarche vise à défendre et faire vivre la laïcité sans blesser mais dans la clarté et la fermeté, à trouver des solutions sans heurter mais sans faillir.
La laïcité — qui refuse les aspects politiques des religions et laisse à ces dernières toute liberté dans la vie sociale sous régime de droit commun — est globalement vécue dans notre pays comme une « tradition moderne », ce qui est parfois difficile à décrypter pour ceux venus d'ailleurs. Or aujourd'hui, la laïcité comme principe politique, code de vie collective et force morale, est remise en question par divers mouvances et groupes religieux qui rejettent « la démocratie des mécréants », la suprématie du droit civil sur les textes, à leurs yeux sacrés, avec un usage maîtrisé des radios communautaires et d'internet. Dans cet espace ainsi ouvert se rejoignent radicaux et orthodoxes issus des trois religions monothéistes pour exploiter à leur profit la crise ambiante, remettant notamment en cause les acquis du long combat pour l’égalité des sexes que l’on croyait clos et qui, à notre grande surprise, est à reprendre.
Notre propos n'est pas de nier l'existence d'une diversité ethnique, religieuse, culturelle ou autres, encore moins de réfuter le droit d'appartenir à telle ou telle communauté à la condition, toutefois, que celle-ci ne verse pas dans le communautarisme et reste ouverte sur l'extérieur, qu'elle facilite le va-et-vient en pensées et en individus entre le dedans et le dehors. Mais plus encore à la condition que, sachant indivisible notre République de citoyens, chacun se reconnaisse dans un fonds commun en histoire, en droits, en valeurs et en normes dont la laïcité est l’une des plus éminentes. Pour autant la laïcité n'est pas un dogme, on a le droit de manifester des opinions anti-laïques, mais on n'a aucunement le droit de transgresser les lois laïques votées par le Parlement.
Or depuis une trentaine d'années, des mouvements se développent dans notre société qui semblent aller en sens inverse, du fait d'une immersion des peuples dans la mondialisation avec perte des repères, d'une circulation accentuée de populations poussées hors de leurs pays par la misère, les révolutions et les guerres théocratiques, fondamentalistes, interethniques et nationalistes. Ont ainsi surgi des exigences en matière de rituels vestimentaires, alimentaires, cultuels ou d'expression médiatique, qui sont loin de correspondre toujours aux demandes réelles de populations hétérogènes d'un point de vue économique et identitaire. Certains pays ont expérimenté sur ce terrain une attitude permissive, comme le Canada sous le couvert d'accommodements dits raisonnables, avant de reculer face aux incohérences des revendications et au risque d'un éclatement sociétal : tribunaux rabbiniques ou islamiques, jours fériés spécifiques à chaque religion, révision multiforme des programmes scolaires, pauses pour les prières sur les lieux de travail, formation au multiculturalisme de la police et des médecins, imposition de quotas pour certains recrutements et différents concours, etc. Ces accommodements s'imposent quelquefois au niveau mondial avec, depuis peu, l'autorisation du port du voile ou du turban sur les stades.
De plus en plus en France, le flou juridique en matière de laïcité, doublé de l'indécision politique, favorise au sein de nombreuses institutions publiques et privées des « accommodements » mal vécus par une grande partie des professionnels et des usagers. Face à ces confusions — qui alimentent les extrêmes — ce sont aujourd’hui bien souvent les décisions prises par des acteurs de la société civile, sans toujours le garant de la loi, qui montrent courageusement la voie à suivre. Ce fut ainsi le cas pour la crèche Baby-Loup comme pour l'entreprise Paprec, en Seine-Saint-Denis, qui s’est dotée d’une charte de la laïcité, acceptée à l'unanimité des 800 représentants de ses 4 000 salariés, pour imposer un devoir de neutralité sur le lieu de travail où coexistent des employés de 52 nationalités.
Pour accueillir l'altérité, un pays se doit d'être solide sur ses pieds, confiant dans ses fondations, tout en étant capable, par ses structures d'accueil et en fonction de ses capacités, d'intégrer chacun sur la base de principes clairs expliqués et enseignés. Il appartient aux politiques et aux institutions de transmettre cette laïcité, qui reste par nature un formidable levier d'intégration puisqu'elle permet de rassembler tous les citoyens — et au-delà tous ceux qui vivent sur le territoire national —, quelles que soient leurs origines religieuses ou ethniques, qu’ils soient croyants ou non, sans la moindre distinction. Tous les citoyens et les responsables, quelle que soit leur sensibilité politique, sont concernés. Or nombre d'entre eux ne réagissent plus sur ce terrain, quand d'autres l'instrumentalisent d'un point de vue idéologique. Entre autres raisons, les résultats des dernières élections municipales et européennes ont durement sanctionné ce délaissement de nos valeurs par nombre de ceux qui avaient à les faire vivre. Ainsi de la laïcité. Il est grand temps de se ressaisir ! Voir: http://www.marianne.net/Laicite-il-est-temps-de-se-ressaisir-_a239732.html ou http://www.laicite-republique.org/laicite-il-est-temps-de-se.html | |
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Auteur | Message |
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tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 17:17 | |
| Pas besoin d'aller aux USA. Je connais des endroits en France ou si on n'est pas du quartier on a des ennuis... il est même possible en étant du quartier si on n'est pas dans la mouvance dominante d'avoir des problèmes.
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 18:13 | |
| Toute lorgnette a deux bouts
Accueil > Société | Par Marion Rousset | 1er décembre 2007 Les riches veulent leur part du ghetto. Entretien avec Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot*
Pionniers dans l’étude de la bourgeoisie, les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot continuent leurs investigations avec Les Ghettos du gotha, où ils entrent dans les espaces altiers de l’aristocratie de l’argent. Aux sources du mécanisme dominant-dominé, visite guidée.
Les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont pénétré dans les ghettos du gotha, ces espaces protégés que la bourgeoisie défend bec et ongles. Ils y ont passé du temps, se sont fait inviter à déjeuner, ont appris à mieux connaître leurs habitants fortunés. En appréhendant les arcanes du pouvoir de façon concrète, par le biais de ses réseaux et de ses cercles, leur enquête donne du sens au capital et autres gros mots, abstraits et coupables, qui sont devenus des slogans. Sous leur plume, la domination s’incarne. « Communautarisme », « ghettos », mais aussi « collectivisme » et « militantisme » : loin de désigner les quartiers et les populations défavorisés, ce vocabulaire est ici détourné de son usage habituel, et purgé des clichés qui peuvent en découler. Il regagne ainsi en pertinence. Moins mystérieux, moins écrasant, le fonctionnement des hautes sphères de la société est du coup désacralisé, plus facile à appréhender. Si Les Ghettos du gotha présente une réalité complexe, il brise aussi le sentiment d’impuissance face à un pouvoir méconnu, invisible, désincarné. Les Pinçon-Charlot viennent de prendre leur retraite du CNRS. Ils en profitent pour revenir sur leur cheminement solitaire. Désolés de ne pas avoir fait école, ils expliquent la difficulté à pénétrer au sein des grandes familles quand on n’en est pas issu, donnant à lire la part d’ombre du travail sociologique. Marion Rousset
En quoi la grande bourgeoisie constitue-t-elle une classe sociale, et même « la réalisation la plus achevée » de cette notion ?
Monique Pinçon-Charlot. La grande bourgeoisie est peut-être la seule classe au sens marxiste du terme. C’est une classe en soi, qui partage des conditions et des lieux de vie, une sociabilité commune. C’est aussi une classe pour soi, mobilisée pour sa reproduction, pour le maintien des avantages acquis et la transmission des positions dominantes au sein de la confrérie des grandes familles. Les gros patrimoines, forts de millions, voire de milliards d’euros, portent en eux-mêmes les germes de la nécessité de transmettre. Il leur faut donc réussir à fabriquer des héritiers aptes à capter l’héritage, à travers une éducation et une socialisation spécifiques. Pour éviter les mésalliances, il existe le système des rallyes. Ces soirées dansantes entre semblables viennent pallier la disparition des mariages arrangés. Cette classe existe en tant que telle car elle fonctionne sur tous les fronts, dans tous les instants, sur le mode de la cooptation. C’est elle qui décide qui fait partie du groupe, qui est un bon voisin, qui peut prétendre adhérer à tel cercle ou être invité à tel dîner. Elle est extrêmement active, performante, consciente, exigeante.
Qui fait partie de ce groupe ? Quelles sont ses frontières ?
Michel Pinçon. Il a la particularité de définir lui-même ses frontières grâce à un processus rigoureux de cooptation qui se manifeste dans les cercles, les dîners, les rallyes. Il comprend des fractions de classes différentes, comme les nobles et les bourgeois. Pour entrer dans les ghettos du gotha, les nouveaux riches doivent montrer patte blanche. Ne sont intégrés que ceux qui sont capables, en deux ou trois générations, de constituer une dynastie et d’allier à la richesse économique de la richesse sociale et culturelle. Cet anoblissement ne concerne jamais un individu, mais toujours une famille. Bernard Arnault et François Pinault (1) sont deux cas exemplaires d’une intégration réussie. L’expression « aristocratie de l’argent » que nous employons pour désigner cette classe sociale nous permet de casser les catégories usuelles comme celles des cadres supérieurs ou des patrons du commerce et de l’industrie élaborées par l’Insee. Si elles sont utiles, elles ne permettent pas de cerner cette haute société.
Quel enseignement peut-on tirer de l’étude des lieux protégés que vous étudiez, les « ghettos du gotha » ?
M.P.-C. Le pouvoir de l’argent est aussi un pouvoir sur l’espace et le temps. Les dominants habitent les beaux espaces, amples et lumineux, pleins de verdure, d’histoire et de culture. Le patrimoine, c’est eux. C’est ainsi qu’ils transforment naturellement leurs intérêts particuliers en intérêts universels. Qui serait d’accord pour construire un hôpital au cœur de la place de la Concorde ? Les grandes fortunes, dans la préservation de leurs espaces, démontrent leur efficacité. Neuilly, commune très agréable à vivre, est traversée par la grande avenue Charles-de-Gaulle, véritable autoroute urbaine où circulent chaque jour 160 000 véhicules au grand dam des habitants qui se sont mobilisés. Nicolas Sarkozy, maire de cette ville pendant presque vingt ans et président du conseil général des Hauts-de-Seine jusqu’en juillet 2007, suit ce dossier de très près. Il réclame l’enfouissement de cette route nationale 13, rebaptisée ainsi pour signifier que c’est à l’Etat de payer, et non à la ville. Nanterre est également traversée par des autoroutes et de grandes nationales, à l’instar de Bagnolet, Les Lilas, Bourg-la-Reine... Mais cette avenue est un axe historique du pouvoir et de la richesse qui prend naissance dans les frondaisons du jardin des Tuileries et se poursuit jusque dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye. De plus, Neuilly est située exactement entre l’Arc de Triomphe et l’Arche de la Défense. Au nom de la légitimité culturelle et historique, il est présenté comme normal que les contribuables déboursent un milliard d’euros pour cette opération. L’exemple de l’autoroute A86 formant un superpériphérique autour de Paris est aussi éloquent. Si elle saigne à vif Nanterre, elle n’affecte pas Rueil-Malmaison : un énorme tunnel d’une longueur de 22,5 kilomètres, allant jusqu’à Jouy-en-Josas, va être construit. Les beaux espaces de l’Ouest seront totalement préservés. Quand il y a de l’argent, on peut déployer une technologie époustouflante pour tout enterrer dans de très bonnes conditions.
Nicolas Sarkozy est-il un représentant de cette population ?
M.P. C’est un porte-parole. Au second tour de l’élection présidentielle, il a obtenu 87 % des voix à Neuilly. Un score plus élevé que dans les beaux quartiers de Paris. Les résultats sont là, clairs et sans ambiguïté. Ses électeurs ont d’ailleurs été récompensés immédiatement par le paquet fiscal. Reste à savoir comment va être perçue sa façon de se mettre en avant. La personnalité démonstrative de Sarkozy tranche sur la réserve de bon ton dans la grande bourgeoisie. Il donne à voir ses vacances, ses liens avec les plus gros capitaines d’industrie, son goût pour la richesse. Jusqu’à présent, la grande bourgeoisie valorise la discrétion. Le pouvoir, pour fonctionner, doit être méconnu : « Pour vivre heureux, vivons cachés. »
Vous mettez en garde le lecteur à plusieurs reprises contre la théorie du complot. Que vous inspire ce mode d’explication ?
M.P.-C. C’est une explication facile. Devant un Nicolas Sarkozy omniprésent, les fonds de pension américains et les organigrammes abstraits, il est aisé d’imaginer une conspiration. C’est cela, la théorie du complot : désigner nommément des individus qui développeraient une stratégie consciente d’enrichissement personnel et de mépris vis-à-vis du reste de la société. La métaphore de la toile d’araignée est une image plus adéquate pour montrer le fonctionnement de l’oligarchie financière. Celle-ci tisse, en effet, des réseaux sans fin, inextricablement imbriqués, qui font son efficacité : familles, cercles, conseils d’administration, rallyes, associations, œuvres de bénévolat, mécénat... Cette liste pourrait se décliner à l’infini. Les dîners, par exemple, sont toujours très peu intimes. Dans n’importe quel riche appartement ou hôtel particulier, il y a plusieurs salons et les fauteuils se comptent par dizaines. Tout est conçu pour faciliter la sociabilité. Dans ce contexte, la solidarité va de soi. Grâce au système de cooptation, on est garanti de rendre service à un autre soi-même, sans même avoir besoin de le connaître. On ne peut pas se tromper. Du coup, tout se fait dans la rapidité et la confiance.
Sous couvert d’individualisme, vous montrez que la grande bourgeoisie est en réalité collectiviste...
M.P. Nous avons écrit que cette population avance sous le masque de l’individualisme et du mérite personnel, alors que, soucieuse de transmettre des avantages acquis, elle défend discrètement des intérêts collectifs. Mais il faut se méfier de ne pas lui prêter du coup une stratégie de cachottière. Il aurait peut-être mieux valu écrire : « Tout se passe comme si elle avançait masquée. » Car la grande bourgeoisie n’est pas au cœur d’un complot machiavélique, elle agit ainsi de façon « spontanée », en raison même de son mode d’éducation.
A contre-pied des idées reçues, vous évoquez même le « militantisme » de ce milieu...
M.P.-C. Ils seraient prêts à se cadenasser entre deux éoliennes ! En défendant l’environnement et le patrimoine, les monuments historiques et les lieux de mémoire, ils protègent aussi leurs espaces. Leur militantisme est d’une efficacité extraordinaire. Il se traduit par des réunions, des coups de téléphone, du lobbying. Il a même été inscrit dans un arrêté ministériel qui réunit les présidents d’une dizaine d’associations une fois tous les six mois avec le ministre de la Culture. Ce ne sont pas les enseignants, les chercheurs, les employés, le personnel de service, les ouvriers qui font les lois. Ce sont eux.
Vous racontez que « pénétrer dans un cercle, c’est partir en voyage, dans une contrée peuplée par une seule ethnie : tout le monde se ressemble ». Cette ressemblance, comme au sein d’une même famille liée par la naissance, est-elle spécifique à cette classe sociale ?
M.P. On ne cesse de parler de « ghetto », de « communautarisme », à propos des banlieues défavorisées. Or, les vrais ghettos, je ne les connais que dorés, dans les beaux quartiers. Neuilly, la Villa Montmorency, tous les endroits que nous avons étudiés, sont peuplés par une communauté de gens de même naissance. Autrefois, le « sang bleu » désignait la noblesse. L’expression vient d’Espagne. Le pauvre paysan travaillant sous le soleil dur de l’Andalousie était tout bronzé, alors que l’aristocratie espagnole se devait d’avoir la peau très blanche qui laissait voir en transparence des veines bleutées. Cette image renvoie à la naturalisation des privilèges. Pour qu’ils soient une arme de pouvoir, il faut qu’ils soient incorporés, qu’ils deviennent corps. Il suffit de se promener à Neuilly ou dans le nord du 16e arrondissement, à Paris, pour ne croiser que des corps fins et redressés, des ports de tête altiers, des vêtements élégants et traditionnels. Il existe une véritable somatisation des rapports sociaux qui permet aux bourgeois de se reconnaître entre eux, immédiatement, et de passer de la domination économique à la domination symbolique. L’apport de Bourdieu par rapport à Marx est d’avoir montré que, pour qu’il y ait exploitation sans révolution, les dominés doivent accepter la légitimité des dominants. Cela passe par le corps, la culture, une façon de parler, une courtoisie de tous les instants, une politesse extrême qui désarme n’importe quel adversaire.
Quel est l’héritage de Bourdieu ?
M.P. Il nous a donné toutes les clés pour enquêter sur la grande bourgeoisie. Lui-même avait fourni un travail impressionnant sur les patrons, mais sans faire d’entretiens. Il n’a pas rencontré Guy de Rothschild ou Roger Martin, préférant utiliser la presse. Lorsqu’il disait qu’il n’aurait recueilli que de la langue de bois, il était dans l’autojustification. Bourdieu a préparé le terrain mais il a sous-estimé l’influence des cercles. Nous nous sommes fait inviter, nous avons déjeuné dans les cercles, nous avons saisi le fonctionnement des réseaux par des conversations, des contacts.
Est-il difficile de s’introduire dans ces lieux protégés ?
M.P.-C. Les barrières ne sont pas nécessairement matérielles, mais il existe des barrières symboliques bien plus efficaces. Tout est fait pour que les chercheurs, passant de séminaires en colloques, travaillent sur les dominés plutôt que sur la richesse. Les sociologues sont un peu au carrefour du christianisme et du marxisme, tous deux en perte de vitesse. La religion catholique condamnait le prêt d’argent en dehors du travail pour des raisons morales et la théorie marxiste a considéré que toute richesse devait être le fruit du travail. Pour des tas d’autres raisons, les chercheurs au CNRS préfèrent mille fois baisser la tête que la lever. Lorsqu’ils font des entretiens dans des HLM, ils sentent qu’ils n’ont pas trop mal réussi alors que dans les salons de 100 m2 avenue Foch, ils se sentent mal à l’aise. Avec Michel, nous avons mauvais caractère. Nous trouvions anormal de laisser à l’abri de l’investigation sociologique tout un pan de la société. Donc en 1986, nous avons décidé de travailler ensemble sur les grandes fortunes. Nous avons été aidés par un de nos collègues, Paul Rendu, qui était issu de ce milieu et qui nous a ouvert les portes de la bourgeoisie de Neuilly. Et puis j’ai retrouvé une femme que j’avais connue. Ayant épousé un noble, elle nous a ouvert les portes de la noblesse parisienne.
Est-ce important d’avoir des clés comme celles-ci ?
M.P. Au départ, ça l’est. Sauf si vous avez du capital social derrière vous. Le fait que nous soyons un couple uni depuis longtemps a été décisif : nous formions nous-même une petite famille, or celle-ci est au cœur du dispositif de la reproduction des positions dominantes. Nous avons construit notre propos dans un va-et-vient constant avec le milieu auprès duquel nous avons enquêté. Cela n’a pas toujours été facile et nous avons même éprouvé de la souffrance parfois dans ce travail de terrain.
« Souffrance » est un mot fort...
M.P.-C. Cette souffrance, Michel l’a ressentie plus violemment que moi. Nous ne sommes jamais comme des poissons dans l’eau, ni l’un ni l’autre, dans aucune situation. Nous avons toujours été, pour des raisons totalement différentes, dans le mal-être. Lorsque nous entrons dans les demeures des grands bourgeois, nous sommes pris d’un sentiment d’infériorité. Ce sont des gens qui vous désarment. Ils sont d’une politesse exquise, tout de suite ils vous font un compliment. Je me sentais soudain petite, mal habillée, avec des mains de travailleuse et l’impression que mon corps ne correspondait pas au corps dominant dans ce milieu. Michel, lui, avait le sentiment de mal s’exprimer, il a grandi dans un minuscule trois-pièces où son corps n’était jamais mis en scène, on ne le voyait jamais en entier tellement les meubles prenaient toute la place dans l’appartement.
L’idée du déclin de la grande bourgeoisie est assez répandue. A quoi tient-elle ?
M.P. Nos collègues pensaient que nous nous trompions d’objet quand nous avons commencé. C’était le regard intéressé de sociologues incapables de travailler sur ce milieu. Aujourd’hui, nous avons le triomphe modeste, mais l’élection de Nicolas Sarkozy nous a donné raison. Les grandes familles qui forment l’oligarchie financière sont propriétaires de nombreux journaux et des principales entreprises industrielles et bancaires. Pourtant, même un parti comme le PCF préfère parler du grand capital, ou autrefois du capitalisme monopoliste d’Etat, que d’appréhender ce réseau constitué par l’aristocratie de l’argent. Décrire une classe mobilisée, en chair et en os, dans laquelle évoluent des personnes sympathiques, c’est dur et désenchanteur.
La publication de ce livre coïncide avec votre départ à la retraite. L’occasion de montrer les ressorts de votre travail de sociologue...
M.P.-C. Cette enquête a la particularité d’avoir été entièrement filmée. Si nous avons accepté d’être suivis en permanence par une équipe de France 3, malgré la lourdeur du dispositif, c’est parce que nous partions à la retraite. Nous regrettons de ne pas avoir fait école, que peu d’étudiants ne se soient mis sur nos brisées. Des études existent sur les cadres supérieurs ou sur les dirigeants d’entreprises, mais la grande bourgeoisie reste très peu explorée. Peut-être ce film permettra-t-il de désamorcer la violence symbolique inhérente aux recherches sur cette classe sociale. Entretien réalisé par Marion Rousset
*Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon , Les ghettos du gotha, comment la bourgeoisie défend ses espaces. Seuil, 2007, 19 e
Paru dans Regards n°46, Décembre 2008 | |
| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 18:30 | |
| Dans le texte qui précède ce n'est qu''en pointillé que l'image de classe, de religion, des habits, des ghettos est abordée, en évitant les mots de communautarisme. La laïcité vue par les plus fortunés et les puissants semblant bien différente dans " leur monde" que dans celui "des autres" qui leur font peur et qu'ils préfèrent voir se constituer ailleurs qu'à proximité de leur pas-de-porte. | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 18:38 | |
| Nous nous éloignons (une fois encore) du sujet. Cet ouvrage et ses deux auteurs bien connus ne traitent pas de la laïcité. *Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon , Les ghettos du gotha, comment la bourgeoisie défend ses espaces. A croire que les classes pauvres seraient laïques et que les riches ne le seraient pas. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 18:53 | |
| On est dans le sujet, bien au contraire. Ce rappel à l' ouvrage de 2008 permettant de donner tout son sens à cet article qui vient de paraître dans le figarovox du 16 courant.
Céline Pina est ancienne conseillère régionale (PS) d'Ile-de-France. Jean-Marc Pasquet est élu écologiste et président du think tank Novo Ideo.
Pour une nouvelle étape laïque des politiques publiques
Dans la «crise des ordures» au Liban, des collectifs citoyens pointent la corruption et l'incurie des pouvoirs publics. Le traitement des déchets est paralysé par une gestion clientéliste. Les conflits d'intérêts entre ethnies ponctuent les choix des territoires pour accueillir les décharges. Ils déterminent les politiques d'embauche. «Vous puez!». Ainsi se nomment les «indignés» du pays du Cèdre, menacés par une crise sanitaire majeure. Munis de raclettes et de balais-brosses, les manifestants de Beyrouth revendiquent désormais la laïcité comme une valeur d'efficacité des politiques publiques.
En France, dans les quartiers les plus en déshérence et les moins mélangés, des discours aux tonalités républicaines du dimanche précèdent les lundis des concessions.
L'opium du peuple et les trafics en tous genre prospèrent pour fluidifier le terrain que l'action publique a abandonné. Pour masquer un objectif purement électoraliste, des élus de courte vue soulignent leur désengagement d'un vernis tiers-mondiste. En écho à des intellectuels jamais en reste sur le refus de l'universalisme, ils mythifient une «diversité». A leurs yeux, elle n'est que le refus du commun via l'hystérisation de la différence et dont ils souhaitent par dessus tout protéger leurs proches. En contrepartie, ils ont cédé à l'illusion d'une paix sociale factice au prix d'un laisser-faire oppressif fait d'archaïsmes culturels. En quelques décennies se sont constituées sous nos yeux de petites baronnies féodales avec leurs cadres intermédiaires qui font voter par paquets. Les critères de l'intervention publique se sont dissout dans une délégation de service public, sans et surtout hors de contrôle. Ultime rempart face à la corruption, le contrôle de légalité manque de réactivité et le statut juridique des lanceurs d'alerte peine à s'inscrire dans notre droit.
Plutôt que d'ouvrir leurs carnets d'adresses ou de travailler sur ce qui fait ciment commun par le dépassement des particularismes, la cohorte d'alliés objectifs et d'«idiots utiles» des islamistes détruit l'intérêt général et le privatise au nom de la reconnaissance des communautés, dans leur acceptation la plus étriquée. Dans cette tourbe, des intellectuels arborent un antiracisme de pacotille. Il peine à masquer un racisme social récurrent. Car l'immigré est cet «autre», à jamais insensible à l'émancipation, incapable d'aller vers le commun, porte-drapeau de son irréductible différence et le miroir déformant de cette France populaire qu'ils ne fréquentent plus.
Toujours autre, jamais des nôtres.
C'est la prothèse idéale de leur culpabilité de classe lavée à l'eau boueuse des dogmes. Un masque derrière lequel ils articulent une pratique séparatiste résidentielle féroce où les déterminismes sociaux induisent ségrégation sociale, difficulté d'accès à l'emploi, enfermement identitaire.
La pression que fait peser le FN sur les prochaines présidentielles place le décideur politique dans un entonnoir à deux voies de sorties. Ou il répond à cette crise démocratique historique en parachevant le «compartimentage» de la société française. Cette communautarisation résidentielle des territoires apportera la garantie de l'entre soi, racial et culturel. Celle-ci prendra une double forme. Dans les quartiers riches, elle accélèrera la gentrification, en prise avec une mondialisation gagnante. Dans les quartiers pauvres, une ghettoïsation accrue de laissés pour compte, de citoyens aux droits inférieurs, relégués dans les zones périphériques auxquelles on concède un certain niveau d'autorégulation. Cette voie porte atteinte au projet même de vivre en commun dans une démocratie libérale et une société ouverte. Elle a l'avantage de la facilité. Elle a également la préférence de ceux qui ont peu ou prou tiré un trait sur les politiques redistributives. La mise en valeur de minorités visibles pour faire bien sur la photo ne remet pas en cause les positions sociales relatives de départ qui structurent les parcours. Mais à l'arrivée, elle flatte une certaine bien-pensance qui satisfait là son tropisme de la diversité à faible coût. C'est la voie de l'essentialisation ethnique et du libéralisme économique total.
L'autre issue est plus délicate à emprunter. Il s'agit de donner une réponse originale à l'équation pluriculturelle d'une société laïque chapeautée par un Etat social. Elle suppose de donner à chacun l'opportunité d'une vie désirable: en brisant les plafonds de verre qui bloquent l'émancipation et renforcent l'assignation. Elle s'appuie sur la société civile, dans toute sa variété, pour qui les communautés sont des lieux de partage et de transition. Elle est en rupture avec l'économie de rente qui confond mérite et héritage. Car c'est bien là l'enjeu du nouveau défi républicain: permettre à chacun de faire le tri, dans l'héritage lié à ses origines, entre les principes et idéaux qui permettent de créer ensemble une société d'égaux au nom du partage d'une humanité commune, de celles qui ne visent qu'à enfermer l'homme dans ces «identités meurtrières». Elles font le lit du pouvoir de ceux qui utilisent la référence à Dieu pour soumettre les hommes, avant tout, à leur domination personnelle.
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Cela bien sûr décoiffe un peu, mais comme je le dis plus haut, personne ne doit se sentir obligé de voir toujours la réalité du monde par le même bout de la lorgnette. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 20:35 | |
| Bravo ! et pour ceux qui tuent une centaine de personnes dans une salle de spectacle ou qui se font exploser dans la rue on va traiter le problème en s'occupant des gens qui vivent tranquilles dans leur pavillon de banlieue...
C'est si logique ! je passe la lorgnette à qui la veut !
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| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 20:40 | |
| Je persiste à dire que vos messages Libellule parlent d'autre chose que la laïcité
_________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 20:54 | |
| Je n'ai pas de souci avec ce dernier commentaire.
Le « repli identitaire » de certains groupes de population est exactement le même symptôme que le repli républicain de quelques autres. Et que le repli communautaire de certains groupes de banlieue.
Tous ces replis font des ravages. Et poussent à des endoctrinements jusqu'à amener des fous à commettre des crimes inqualifiables. Au nom d'une religion qu'ils salissent pour les plus extrémistes.
Chacun persistant à agir selon ses croyances. Un drame en soi. Chacun ayant sa propre vision de la laïcité, au lieu de la pratiquer. | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 22:22 | |
| ......... etc...... _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Fév 2016, 23:34 | |
| Dans le Monde un article intéressant sur un revirement certainement plus important qu'il n'y parait au Maroc.... "Le 10 février, l’enterrement de l’arabisation de l’enseignement est validé lors du dernier conseil des ministres présidé par le roi à Lâayoune, chef-lieu du Sahara occidental. La bataille pour la mise à l’écart de ce projet paraît définitivement perdue pour les islamistes qui dirigent l’actuel gouvernement, se réjouissent les partisans du retour à la langue de Molière dans les écoles et les lycées. ---/--- « Pour eux [les islamistes], arabisation et islamisation vont de pair car la langue est liée à la pensée », se félicite Ahmed Assid, un professeur de philosophie aux positions laïques. ---/--- « A partir des années 1960, le Maroc a commencé à “importer” des enseignants d’Egypte et de Syrie afin de conduire le processus d’arabisation. C’est à cette époque que le wahhabisme et la pensée des Frères musulmans se sont progressivement introduits dans le royaume », souligne l’historien Pierre Vermeren." - http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/02/19/maroc-le-roi-mohamed-vi-enterre-trente-ans-d-arabisation-pour-retourner-au-francais_4868524_3212.html a écrit:
- Le Maroc enterre trente ans d’arabisation pour retourner au français
Par Omar Brouksy (Contributeur, Le Monde Afrique, Rabat)
LE MONDE Le 19.02.2016 à 14h45 • Mis à jour le 20.02.2016 à 12h26
Le 1er décembre 2015, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, apprend que le ministre de l’éducation nationale, Rachid Belmokhtar, un proche du palais, avait présenté au cabinet royal un important programme visant à « franciser » l’enseignement des mathématiques, des sciences naturelles et des sciences physiques. Ce projet, qui prévoit aussi l’enseignement du français dès la première année du primaire au lieu de la troisième actuellement, a été préparé en catimini et présenté par le ministre au roi sans que Benkirane en soit informé.
Celui-ci est hors de lui et devant les députés médusés, il ne mâche pas ses mots en s’adressant à son ministre de l’éducation : « Tu t’es attelé à l’introduction du français, mais alors le feu va prendre ! Cela, c’est le chef du gouvernement qui l’estime et l’évalue... C’est pour cela que quand sa majesté le roi a décidé un jour de choisir un chef du gouvernement, il n’a pas désigné Belmokhtar, il a choisi Benkirane… S’il voulait Belmokhtar, il l’aurait pris, il le connaît avant moi. Il m’a désigné moi pour que ce soit moi qui décide… et c’est pour cela que je [t’ai] adressé une lettre pour [te] dire que cette décision de franciser ces matières, il faut que [tu] l’ajournes afin que nous y réfléchissions parce que moi je n’étais pas au courant et que [tu] n’y as pas accordé d’importance. »
Mais rien n’y fait. Le 10 février, l’enterrement de l’arabisation de l’enseignement est validé lors du dernier conseil des ministres présidé par le roi à Lâayoune, chef-lieu du Sahara occidental. La bataille pour la mise à l’écart de ce projet paraît définitivement perdue pour les islamistes qui dirigent l’actuel gouvernement, se réjouissent les partisans du retour à la langue de Molière dans les écoles et les lycées.
« Arabisation et islamisation vont de pair »
« Pour eux [les islamistes], arabisation et islamisation vont de pair car la langue est liée à la pensée », se félicite Ahmed Assid, un professeur de philosophie aux positions laïques. « Ce retour aurait dû se faire depuis longtemps. Nous avons perdu trente ans à cause de petits calculs idéologiques. Avant d’arabiser, l’Etat marocain aurait dû d’abord réformer la langue arabe dont le lexique et les structures n’ont pas varié depuis la période préislamique », ajoute-t-il.
C’est dans le début des années 1980, avec l’arrivée au gouvernement du parti conservateur de l’Istiqlal, que l’arabisation de l’enseignement public a été mise en place avec la bénédiction implicite du roi Hassan II (1961-1999). Renforcer les conservateurs et les islamistes au détriment de la gauche marocaine (moins enthousiaste à l’égard de l’arabisation) était un objectif majeur du palais.
« A partir des années 1960, le Maroc a commencé à “importer” des enseignants d’Egypte et de Syrie afin de conduire le processus d’arabisation. C’est à cette époque que le wahhabisme et la pensée des Frères musulmans se sont progressivement introduits dans le royaume », souligne l’historien Pierre Vermeren. Plus de seize ans après la mort d’Hassan II, la réforme de l’éducation n’a toujours pas eu lieu alors que l’enseignement privé ne cesse de s’amplifier au détriment de l’école publique : de 9 % en 2009, la part des élèves scolarisés dans le privé est passée à 15 % en 2015, selon Global Initiative for Economic, Social and Cultural Rights, un centre de recherches sur les inégalités dans l’accès à l’éducation.
« Inutile et contreproductif »
Ouvertement hostiles au projet, les islamistes du PJD adoptent pour l’instant un profil bas. « Franciser notre enseignement n’est pas la meilleure solution, mais nous n’allons pas entrer en conflit avec la monarchie. C’est inutile et contreproductif. Ce projet montre à quel point le lobby francophone est encore puissant et à quel point notre pays dépend de la France », commente, désabusé, un député du PJD qui a préféré garder l’anonymat.
Selon les derniers chiffres officiels, le réseau des établissements scolaires d’enseignement français au Maroc est tout simplement le plus dense au monde avec, à la rentrée de 2015, plus de 32 000 élèves dont plus de 60 % de Marocains. Ces établissements (près de vingt-cinq aujourd’hui) couvrent les principales villes du royaume. Seuls les Marocains les plus aisés ont les moyens d’y inscrire leurs rejetons.
Omar Brouksy Contributeur, Le Monde Afrique, Rabat Source: http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/02/19/maroc-le-roi-mohamed-vi-enterre-trente-ans-d-arabisation-pour-retourner-au-francais_4868524_3212.html | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Dim 21 Fév 2016, 06:07 | |
| - Gérard a écrit:
- Je persiste à dire que vos messages Libellule parlent d'autre chose que la laïcité
Pour ma part, j'ai lu les élucubrations des deux auteurs mais ce que je ne vois pas c'est où ils veulent en venir. Pour être concret les gens comme vous ou moi, vous savez ceux qui vont bosser, élèvent leurs enfants, payent ce qu'ils consomment ou utilisent avec l'argent qu'ils gagnent, qui vivent de moins en moins bien en payant de plus en plus d'impôts (en se demandant s'ils sont judicieusement utilisés) qui vivent tranquillement dans l'appartement ou le pavillon qu'ils ont mis ou mettront 20 ans à payer, qui croient en quelque chose ou non et laissent chacun se conduire à sa guise sans y trouver à redire du moment les règles élémentaires de la vie en société sont respectées en bref qui ne sont en rien différents de millions de personnes à leur image... Que devraient ils faire pour ne pas être trucidés par un abruti qui le jour où ils sont entrain de prendre un café dans un bar a décidé de se faire exploser ? Là nous entrons dans la vie réelle et nous ne sommes plus dans le verbiage politico socio économique dans lequel des pseudos intellos se complaisent et qui ne débouche sur RIEN . La laïcité est importante dans la mesure où elle est un facteur apaisant de la vie en société. Se pose la question : Qui sont ceux dont les croyances sont les plus perturbantes (le mot est soft) pour le fameux "vivre ensemble" ? On peut aussi s'interroger sur les motivations de ces agités du bocal qui arrivent non seulement à trucider ceux qui ont une religion différente de la leur mais aussi leurs semblables qui pratiquent avec quelques variantes la même. Je laisse aux auteurs des textes ci-dessus le soin de démontrer la logique de ces aberrations et d'expliquer que c'est à cause des bourgeois non pas de Calais (ils ont d'autres ennuis) mais de ceux de Neuilly que ces drames arrivent chez nous mais aussi et souvent à l'autre bout du monde. Il faudrait peut être ouvrir les yeux et admettre qu'en matière de terrorisme le problème dépasse largement les frontières de Neuilly sur Seine... et les électeurs de sarko. La proximité avec des fondus, surtout doués pour faire mourir (si possible comme des chiens) ensemble un maximum de gens qui n'ont qu'un défaut : être dans leur rayon d'action lorsqu'il sont pris par des idées d'assassinat ne me semble pas (la proximité) une excellente initiative. | |
| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Dim 21 Fév 2016, 09:36 | |
| Élucubrations ou pas, l'exemple évoqué montre que deux mondes vivent séparément avec des conditions sociales à même d'organiser deux ghettos limitant l'accès à un vivre ensemble harmonieux. Toutes les révolutions et les grands conflits ont puisé leur sources dans ces écarts de niveaux de vie. Entre ceux qui ont quelques moyens et ceux qui n'en ont pas. Ils sont des millions de part et d'autres.
Quand est en cause une religion comme vecteur aggravant, le meilleur remède reste la prédominance de la laïcité sur le poids supposé, supputé ou réel, de celle-ci.
Ce fût vrai en1789, en 1905, au cours de la 2nde guerre mondiale, et ce l'est aujourd'hui.
Dernière édition par Libellule le Dim 21 Fév 2016, 12:38, édité 1 fois | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Dim 21 Fév 2016, 09:58 | |
| Raisonnement pervers.
Des gens viennent en France pour fuir un pays dans lequel ils vivent mal... Le plus grand désir de certains d'entre eux est de reconstituer dans le pays qui les reçoit le monde qu'ils ont quitté parce qu'ils ne s'y sentaient pas à l'aise et d'imposer leurs choix à ceux qui les accueillent...
Alors on va faire simple : ce sont les plus gênés qui s'en vont surtout lorsque ce sont les derniers arrivés qui veulent imposer leurs lois.
inutile de tenter de relancer le débat... | |
| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Dim 21 Fév 2016, 12:26 | |
| La conquête de l'Ouest venue de l'Est change de nature deux siècles plus tard. C'est simple et clair, en effet. Sauf qu'il reste peu probable qu'au XXIème siècle les envahisseurs exterminent tous les autochtones pour prendre leurs places.
http://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/98-xixe-siecle/1424-lexpansion-des-etats-unis-et-la-conquete-de-louest.html
L’idée d’une « terre promise » à l’ouest grandit parmi la population de l’Est. Dans les années 1840, la croyance en un droit quasi divin du peuple américain de s’approprier les terres de l’Ouest, malgré les Amérindiens ou les autres nations, prend le nom de « Destinée manifeste ». | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Mer 24 Fév 2016, 19:22 | |
| Le Comité LaÏcité République organise le samedi 19 mars un colloque intitulé " Les bibliothèques - Laïcité, censure, communautarismes, violence"... Je trouve le texte de présentation de ce colloque intéressant... - Citation :
- « Les bibliothèques – Laïcité / censure, communautarismes, violence »
Les bibliothèques de lecture publique et les bibliothèques universitaires ont connu depuis plus de trente ans des progrès majeurs. Bibliothèques « troisième lieu », « learning centers », bibliothèques en ligne, numérisation du patrimoine, évolution des compétences du personnel, autant d’adaptations qui font désormais des bibliothèques françaises un ensemble ouvert et dynamique.
Le paysage n’est pourtant pas idyllique. Les restrictions budgétaires frappent durement et ralentissent fortement le rythme de modernisation que ces institutions doivent soutenir pour rester attractives ; les projets de construction et de rénovation sont gelés, les crédits d’acquisition de documents sont drastiquement réduits, la numérisation du patrimoine doit se poursuivre durablement...
Mais il est d’autres dangers qui se profilent. En particulier, la neutralité de la bibliothèque devient un enjeu important face à des groupes politiques, confessionnels ou ethniques qui ne supportent pas l’autonomie et la liberté absolue de pensée qui y sont cultivées.
Dans les médiathèques publiques, des élus – parfois même ceux qui viennent des partis de l’arc républicain – aimeraient dicter aux professionnels leurs choix dans la constitution des collections, au nom d’une morale particulière, d’un positionnement politique, ou de l’élimination de textes considérés comme « blasphématoires ». Les représentants les plus extrêmes de certaines religions exigent que l’on puisse dans la bibliothèque s’adonner à la prière.
Dans les bibliothèques universitaires, les signes de l’inégalité assumée entre hommes et femmes se multiplient, les étudiants qui se réclament de la laïcité, de l’athéisme, sont soumis à une pression constante et parfois intimidante de la part de ceux qui se chargent de faire respecter les édits célestes. Affiches et tracts fleurissent mystérieusement sur les murs, jeunes femmes et jeunes gens arborant les signes les plus ostensibles de leurs croyances sont de plus en plus nombreux.
Enfin, les bibliothèques brûlent... En 2005, une vingtaine de bibliothèques, plus encore que les écoles, ont été incendiées, pillées, dévastées, lors des émeutes des banlieues et depuis il ne se passe pas de trimestre sans qu’une triste nouvelle de ce genre ne vienne s’ajouter à une liste déjà longue, comme s’il fallait s’en prendre à ce lieu de d’autonomie et d’enrichissement personnel et collectif, comme s’il fallait recommencer Alexandrie chaque jour.
Face à ces dangers, étranglement budgétaire, censure politique, pression communautariste, destruction matérielle, où en sommes-nous aujourd’hui et que faisons-nous pour préserver et développer ces asiles de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité, dans un monde changeant où la domination numérique ajoute encore au trouble en transférant les moyens de la connaissance, du savoir, de l’information, de la culture et de la formation vers les mains de grandes entreprises multinationales et celles de groupes qui y ont trouvé un outil férocement efficace, l’embrigadement de jeunes gens égarés ? | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 25 Fév 2016, 06:35 | |
| Questions à se poser : Les pros qui dirigent les bibliothèques sont ils eux mêmes politiquement et idéologiquement neutres ? Comment et par qui sont ils mis en place ? subissent il s des influences de leurs employeurs ? Puisque que la mode est de tout vouloir contrôler qui va déterminer que le choix des ouvrages est bien en cohérence avec ce qui serait convenable ? Qu'est ce que le convenable ? n'est on pas toujours l'inconvenant d'un autre ?
La question qui tue : au nom de la pluralité doit on mettre à la disposition du public tous les ouvrages ou y a t il une sélection à faire ? si oui par qui et sur quels critères ?
Doit on désigner un "juge des bibliothèques" ? puisque maintenant nous sommes en république des juges.
Peut on considérer comme normal qu'un individu en possession d'un diplôme universitaire de droit soit infaillible et intouchable parce qu'il a passé quelques années dans une école de la magistrature et à ce seul titre se retrouve titulaire du pouvoir de contrôler tout le monde ? tout comme le contrôle fait par un élu est supposé irréprochable... on a le droit de se rouler par terre pour rire !
Vaste sujet que je peux développer et qui interpelle... si on prend la peine de sortir du cadre des idées pré mâchées répétées comme des vérités premières.
Problème parmi d'autres qui ne se poserait pas si "d'accommodements raisonnables" (c'est canadien) en reculades et en "tolérances répétées" on avait simplement appliqué les lois sans faiblesse en sanctionnant ceux qui y dérogeaient.
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 25 Fév 2016, 10:44 | |
| http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2016/02/17/31007-20160217ARTFIG00342-communautarisme-tpe-fragilisees-les-dangers-du-projet-de-loi-el-khomri.php --------------------
Morceaux choisis :
La loi El Khomri, cheval de Troie du communautarisme
Les employeurs qui sont confrontés au délicat problème des revendications communautaires en entreprise en seront pour leur grade. Ils ne savaient déjà pas bien comment réagir face aux salariés qui demandent des menus spéciaux à la cantine, ou un aménagement de leur temps de travail pour pouvoir prier pendant leur service. La reprise in extenso des propositions Badinter en article 6 de la loi va leur compliquer encore plus la tâche. Rappelons que l'un des principes, sorti de nulle part sauf du chapeau de Robert Badinter, invente un tout nouveau droit pour les salariés: «La liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l'exercice d'autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l'entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché.» Certains imaginaient que la vocation d'un salarié était de travailler. Ceux-là découvrent aujourd'hui que le contrat de travail ouvre la liberté de «manifester ses convictions, y compris religieuses» dans l'entreprise. Ce principe grotesque mériterait une bonne psychanalyse. -------------------------------- Nous allons sans doute avoir les heures de prière avec arrêt de la boite pour respecter les différences... le tout améliorant les rapports entre les membres du personnel et la rentabilité de l'entreprise... Cul par dessus tête vous dis je !
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Ven 04 Mar 2016, 22:30 | |
| " Radicalisation dans le milieu du sport : il est temps d'agir Par Par Lucas Buthion, membre du Think Tank Sport et Citoyenneté | LePoint.fr – il y a 5 heures
Lucas Buthion, membre du think tank Sport et citoyenneté, s'inquiète que la prévention de la radicalisation dans le sport ne soit pas davantage prise au sérieux. "Le sport amateur, vecteur de communautarisme et de radicalité" : bien loin des valeurs modernes de l'olympisme moderne et du sport. C'est le titre d'une note du Service central de renseignement territorial, dont plusieurs journaux se sont fait l'écho au mois d'octobre dernier. Prières sur la pelouse à la mi-temps d'un match d'une équipe de Perpignan, des éducateurs sportifs, fichés comme étant des musulmans salafistes qui prient "en déployant des tapis de prière dans les gymnases" tout en encadrant des adolescents… Quelques exemples repris par la presse qui semblent montrer que le milieu du sport amateur n'est pas épargné par les foyers de radicalisation. Cela ne manque pas de surprendre, voire d'inquiéter, quand on sait que la pratique du sport est massivement répandue chez les jeunes et adolescents, premières cibles des recruteurs terroristes, et qu'elle est fortement encouragée (à raison) dans des quartiers dits "sensibles", pour permettre aux jeunes d'être confrontés aux valeurs de dépassement et de contrôle de soi, de respect, de solidarité ou d'abnégation, terreau de la citoyenneté. Or, si la prévention de la radicalisation et du recrutement de citoyens français par des organisations terroristes s'est imposée comme une priorité politique majeure dans l'Hexagone à la suite des dramatiques événements qui ont touché notre pays le 7 janvier et le 13 novembre 2015, la lutte contre la radicalisation dans le milieu du sport ne constitue qu'un vecteur récent et encore perfectible des politiques publiques – à travers le plan "Citoyen du sport". En effet, alors que la place de la laïcité à l'école, à l'université, à l'hôpital, dans les établissements pénitentiaires ou sur les lieux de travail a été des sujets largement débattue, la question de la laïcité dans le cadre de la pratique d'une activité sportive est restée en marge de ces discussions. Ainsi, les éducateurs sportifs ne bénéficient-ils pas de formation à la citoyenneté et ils sont bien souvent démunis pour déceler ce qui peut s'apparenter à des signaux "faibles" et avant-coureurs de radicalisation : comment réagir si un garçon refuse de s'entraîner dans un groupe mixte ? Qui contacter si l'on constate des signes avant-coureurs de radicalisation chez un(e) athlète (durcissement d'un discours perçu comme "fondamentaliste", refus soudain de faire la bise aux filles, port du voile nouveau pendant la pratique sportive au détriment du confort, voire de la sécurité de l'athlète...) ? Ces comportements ne sont évidemment pas mécaniquement synonymes de radicalisation : le défi aujourd'hui est donc de pouvoir donner des "clés d'évaluation" aux entraîneurs, coachs, encadrants et dirigeants sportifs – sans pour autant les transformer en "flics", statut qu'il ne leur revient pas d'assumer -, afin de les sensibiliser à des problématiques qu'ils seraient amenés à rencontrer, voire à discuter avec de jeunes sportifs. Une telle approche préventive apparaît indispensable pour éviter des fuites en avant, aux conséquences potentiellement désastreuses… Prosélytisme ou harcèlement religieux ? De même, combien de villes conditionnent-elles aujourd'hui l'octroi de subventions publiques à des associations sportives à l'observation du principe de laïcité par celles-ci ? Les villes, départements, régions et l'État qui financent les associations sportives proposent-elles à leurs dirigeants et/ ou entraîneurs des éléments d'information sur ces sujets et comment structurer durablement une telle concertation ? De façon prosaïque et dans un cadre de gouvernance du sport très morcelé en France, "qui devrait payer" pour de telles mesures ? Qui plus est, d'autres questions se posent quant à l'arsenal juridique à disposition des collectivités : permet-il de porter une violation du principe de laïcité (par exemple l'utilisation d'infrastructures sportives municipales à des fins religieuses comme la prière) devant un tribunal ? Aujourd'hui, beaucoup d'élus locaux préfèrent encore fermer les yeux. Le flou et la porosité entourant la frontière entre la notion de prosélytisme et le harcèlement religieux ne mériteraient-ils pas une clarification ? Le prosélytisme en milieu sportif devrait-il être traité à part, considérant les spécificités de ce milieu ? Quid du sport pro ? Enfin, le rapport du sport professionnel, beaucoup plus exposé médiatiquement, avec la laïcité ne devrait-il pas être mis à plat ? En effet, que se passerait-il si, à l'image de Frédéric Kanouté lorsqu'il évoluait au FC Séville ou de Papiss Cissé à Newcastle (1), un joueur de football professionnel évoluant en France refusait de porter le maillot de son club pour des motifs religieux ? S'il est probablement nécessaire de responsabiliser davantage les acteurs du mouvement sportif sur ces différents volets, il ne faut pas oublier qu'une majorité de dirigeants, éducateurs et entraîneurs sont bénévoles et font vivre "leur" association sportive à bout de bras. Nos gouvernants, du niveau local au gouvernement, doivent donc se saisir de ces questions (et il y en aurait bien d'autres) à bras-le-corps : ne pas s'approprier ces épineux débats, c'est laisser le champ libre aux démagogues de tout poil. "École de la vie", terrain fertile à la mixité sociale et véhicule de principes fondamentaux tels que le vivre ensemble, la pratique sportive se situe à l'exact opposé des comportements obscurantistes posés en exemple par les radicaux religieux. Pour tout amoureux du sport, cette note des services de renseignements sur la radicalisation dans le sport amateur résonne ainsi comme un signal d'alarme. Six mois après sa publication – au demeurant très partielle et confidentielle -, la balle est dans le camp du législateur : à quand une commission d'enquête parlementaire permettant de saisir l'exacte mesure de ce phénomène et visant à doter les pouvoirs publics et le monde sportif des moyens adaptés pour y faire face ?
Le think tank Sport et citoyenneté est, à ce jour, le seul groupe de réflexion européen dédié à l'analyse des politiques sportives et à l'étude de l'impact sociétal du sport. | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Ven 04 Mar 2016, 22:41 | |
| - Tonton faisant une citation a écrit:
- De même, combien de villes conditionnent-elles aujourd'hui l'octroi de subventions publiques à des associations sportives à l'observation du principe de laïcité par celles-ci ?
C'est en effet une bonne question bien actuelle qui pourrait être élargie vers toutes les associations ou organisations subventionnées avec des fonds publics _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 05 Mar 2016, 07:28 | |
| - Gérard a écrit:
C'est en effet une bonne question bien actuelle qui pourrait être élargie vers toutes les associations ou organisations subventionnées avec des fonds publics On pourrait élargir la question : est il cohérent que l'état ou des communautés en charge de missions relevant du fonctionnement du pays (région, commune ou département) subventionnent des "associations" dont la fonction est d'agir en permanence contre les lois ? Dans la rubrique du "cul par dessus tête" qui devient l'habituel mode de fonctionnement de nos institutions il ne faut plus s'étonner de rien. L'électeur contribuable en revanche commence à se révolter d'être ponctionné pour entretenir des gens et des organismes qui lui compliquent la vie... Nous en dégusterons les conséquences sous peu, le tout accompagné des tirades moralisatrices des habituels bénéficiaires des largesses étatiques érigés une fois de plus en donneurs de leçons. Prendre des cours de civisme dispensés par des gens qui combattent les lois et sont payés par mes impôts... ça commence à me donner des boutons. ------------------------------------------ En revanche certains savent lutter pour la laïcité... même si le "vivre ensemble" local en prend un coup. Illustration : Beaucaire, le 2 mars 2016 Communiqué de Presse de Julien SANCHEZ Maire de Beaucaire, conseiller régional de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. « Pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » J’ai eu l’honneur de recevoir ce jour une copie de la requête présentée par la Ligue des Droits de l’Homme, enregistrée le 17 février 2016, au Tribunal Administratif de Nîmes. La Ligue des Droits de l’Homme me reproche d’avoir fait installer, depuis mon élection en 2014, une crèche dans l’Hôtel de Ville « en décembre 2014 et en décembre 2015″. La Ligue des Droits de l’Homme pointe également le fait que « lors des élections régionales des 6 et 13 décembre 2015, les électeurs ont dû passer devant la crèche de la Nativité pour pouvoir voter ». Sans doute vais-je devoir cette fois me justifier sur le fait que Noël soit fêté en décembre. Depuis mon élection, j’ai en effet décidé de faire installer une crèche provençale chaque année dans la cour de l’Hôtel de Ville. Elle fait le bonheur des Beaucairois, mais aussi des touristes, petits et grands, qui viennent nombreux la visiter. Il s’agit ici d’une exposition culturelle, comme le permettent les textes. Mon équipe et moi-même sommes très attachés à la culture, qui doit exister, notamment dans une ville comme Beaucaire qui a besoin de favoriser l’accès à la culture. De plus, en Provence, la crèche est un élément de l’identité, du patrimoine et de la tradition. Or Beaucaire est une ville française, fière de ses traditions ! Je vous donne donc rendez-vous en décembre 2016 pour une nouvelle version de la crèche, dans la cour de l’Hôtel de Ville de Beaucaire. J’entends ainsi continuer à défendre en toutes circonstances ce qui fait la France depuis bien avant 1905. Je donne enfin rendez-vous à la Ligue des Droits de l’Homme au Tribunal et constate une fois de plus, à regret, que de nombreuses associations, largement subventionnées par des élus irresponsables et dépensiers, ont des priorités pour le moins étonnantes. Avant d’être élu maire, je ne soupçonnais pas que tant de personnes s’ennuyaient à ce point dans leur existence. Ego te absolvo.
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 19 Mar 2016, 11:37 | |
| « Osons interdire la religion en entreprise ! » Le Monde.fr | 15.03.2016 à 14h12 • Mis à jour le 15.03.2016 à 14h13 Par Didier Pitelet
Dans l’entreprise, on assiste depuis quelques années à la montée en puissance de revendications relatives à l’expression religieuse. D’une manière générale, si ces revendications sont réglées de manière pragmatique, au cas par cas, elles peuvent parfois conduire à entraver le bon fonctionnement de l’entreprise et susciter des tensions entre salariés, à l’image de ces chauffeurs de bus qui ne veulent pas prendre un véhicule qui vient d’être conduit par une femme ! L’article premier de la Constitution du 4 octobre 1958 précise que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Le principe de laïcité implique la neutralité de l’État et des personnes publiques à l’égard des cultes et l’égalité entre les confessions. Ce rappel constitutionnel est à l’origine même du débat et du malaise grandissant en entreprise sur ces questions, qui arrivent la plupart du temps sur le bureau du responsable de la diversité, esseulé devant le sujet. Le Haut conseil de l’intégration (HCI) éclairait déjà le sujet (avis intitulé « Expression religieuse et laïcité dans l’entreprise ») en 2011 en proposant que soit inséré dans le code du travail un « article autorisant les entreprises à intégrer dans leur règlement intérieur des dispositions relatives aux tenues vestimentaires, au port de signes religieux et aux pratiques religieuses dans l’entreprise (prières, restauration collective...) au nom d’impératifs tenant à la sécurité, au contact avec la clientèle ou la paix sociale interne ». Depuis pas grand-chose sous le soleil si ce n’est du verbiage politicard d’un côté et une pression croissante du sujet au quotidien : selon le baromètre Randstadt/Observatoire du fait eeligieux en 2015, 50% des managers ont été confrontés au fait religieux : 19% pour absences dues à des fêtes, 17% (contre 10% en 2014) pour port ostentatoire de signes religieux et une forte croissance des problèmes liés aux rapports hommes/femmes. Même si 80% des managers trouvent légitimes une autorisation d’absence, 78% estiment inadmissible de refuser une tache pour motif religieux. Depuis toujours les entreprises ont, en leur sein, des personnes religieuses, des athées, des agnostiques ; depuis toujours, l’entreprise s’apparente à un lieu de sociabilité et de réussite où le vivre ensemble fait sens ; l’entreprise est un corpus qui vit et respecte les règles de la République de par le droit, la fiscalité, la santé etc. Elle incarne un pan de vie des citoyens. Mais aujourd’hui, elle est en passe de devenir le lieu où la plupart des problèmes sociétaux doivent se régler de par la faiblesse des positions politiques (droite/gauche confondues) : le chômage explose et le coût du travail avec ; « Liberté - Egalite - Fraternité » se mue en un égalitarisme et un individualisme assumés dont héritent les managers au quotidien… La liste est longue des transferts de responsabilités des politiques sur le monde de l’entreprise ! L’entreprise est en soi « un lieu spirituel laïc et professionnel » ; « croire en un projet, une ambition, des valeurs, une culture » est, ce que beaucoup appellent, le lien social. Plus le lien social est fort, plus la culture est vécue et ne se limite pas à de la petite communication de façade, plus le top management incarne un leadership humain volontaire, plus le sujet de la différence s’estompe au profit de l’union, de la solidarité, de la bienveillance dans le respect de toutes les identités. Dans un pays laïc, le spirituel professionnel qui nourrit la culture d’entreprise est par essence laïc. Contrairement aux politiques qui peuvent se payer le luxe de faire l’autruche jusqu’au jour où tout se fissure, l’entreprise vit, elle, dans un temps réel dont la finalité est sa pérennité et le bien-être de ses salariés. Elle incarne un équilibre porté par une ambition partagée qui, à aucun moment, ne peut être prise en otage par des considérations qui n’ont strictement rien à voir avec son objet social. Ne pouvant à ce jour légalement porter le principe de laïcité, l’entreprise doit : - élever sa culture en principe discriminant positif : au risque de choquer certains bons penseurs, les valeurs, les rites, l’exigence d’un secteur sont autant de facteurs de sélectivité à l’embauche et au maintien dans l’emploi. Cela s’appelle la vraie vie. - aborder le sujet de manière bienveillante et dépassionnée pour éviter d’importer des tensions externes sur le lieu de travail. - toujours réfléchir en fonction de l’intérêt de l’entreprise. Le principe légal est la liberté religieuse dans l’entreprise, soit ; mais entre liberté religieuse et pratiques religieuses, il y a un gap réel. Toute décision prise par l’employeur pour le restreindre doit être proportionnée et se faire au regard de l’intérêt légitime de l’entreprise : organisation, bonne marche de l’entreprise, respect des règles d’hygiène et de sécurité, préservation des intérêts commerciaux. - cultiver le plaisir du collectif et du vivre ensemble : le court terme, la déshumanisation des organisations, dans certains cas l’anonymat des actionnaires financiers sont autant d’obstacles au faire et au vivre ensemble. L’esprit d’entreprise, quelle que soit la culture, est censé créer une dynamique collective qui par définition se conjugue par le sens commun et le partage. Chacun doit comprendre que sa liberté intime en entreprise commence par le respect de celle de l’autre et l’intérêt collectif… La culture d’entreprise n’est pas un dogme mais une façon d’assembler les différences au profit d’une identité commune. Sur un terrain de sport, seul le maillot compte pour la victoire, il en est de même en entreprise. Plus la culture de l’entreprise est assumée et forte, plus elle vibre et unit. Au nom de la culture d’entreprise, osons interdire la religion en entreprise ; question de bon sens et de respect de l’humain avec un grand H et il y a fort à parier que si Dieu était chef d’entreprise, il serait d’accord avec ça !
Didier Pitelet est président d’Onthemoon, une agence indépendante spécialisée dans le conseil en communication et réputation d’entreprises
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L'actuelle ministresse du travail ne lit sans doute pas Le Monde...
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| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 24 Mar 2016, 17:56 | |
| Dans le texte de loi, il est écrit : "La liberté du salarié de manifester ses convictions y compris religieuses". Il ajoute que cette liberté ne peut être restreinte que par "l'exercice d'autres libertés ou les nécessités du bon fonctionnement de l'entreprise".
On risque d'avoir de graves désordres dans les entreprises et dans les services publics. Une occasion nouvelle de créer des divisions entre les citoyens. Ce n'était pas annoncé dans le programme! _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 24 Mar 2016, 18:12 | |
| dans libé, vite dit, vite fait
La droite et le FN tournent en boucle sur un article du préambule de la loi travail, qui laisserait la porte ouverte au communautarisme. En réalité, il n'apporte rien de nouveau par rapport aux textes actuels. Non, la loi travail n'introduit pas «le fait religieux» dans l'entreprise
C’est Marine Le Pen qui a donné le coup d’envoi sur RTL la semaine dernière. «La loi El Khomri justifie, légalise les revendications communautaristes dans l’entreprise», a-t-elle affirmé ouvrant ainsi le débat sur un nouvel aspect de la réforme du travail. Marion Maréchal Le Pen renchérit sur BFMTV dimanche : «Avec cette rédaction-là, maintenant, dorénavant, on pourra venir voilées.»
La droite n’a pas tardé à rejoindre la danse. Lundi, Jean-François Copé s’inquiétait sur France Inter. «Il y a une disposition dont personne ne parle et qui pourrait être extrêmement préoccupante, qui est en fait le rétablissement d’une forme de communautarisme dans l’entreprise. Je m’explique : il s’agit d’introduire le fait religieux dans le code du travail […] On va créer de l’insécurité, il n’y a jamais eu de référence religieuse dans le code du travail.» Passons sur le fait que le FN en parlait déjà depuis plusieurs jours quand il a abordé le sujet.
Pendant les questions au gouvernement mercredi, il interpelle Myriam El Khomri : «Vous avez décidé d’introduire pour la première fois dans le code du travail le fait religieux.» Eric Ciotti renchérit peu après sur France 5 :
Enfin, le patronat s’en mêle. Sur Radio Classique ce jeudi matin, Pierre Gattaz y va de son petit laïus. «La mesure 6 est très inquiétante, très inquiétante […] Le risque, c’est que tout le monde puisse venir pratiquer des faits religieux en entreprise, puisque ce sera l’obligation de laisser cette possibilité-là. C’est une boîte de pandore qu’on ouvre.»
Désintox
L’article en question est issu des 61 principes du rapport Badinter. Voici ce qu’il dit : «La liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché.»
En fait, tout ce petit monde en profite pour exagérer largement : ce texte n’introduit nullement le fait religieux dans l’entreprise. Il y est déjà… Il existe en effet plusieurs articles qui rappellent la liberté de religion, tout en en fixant les limites.
L’article L 1121-1 dispose très clairement que «nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché». L’expression «proportionnées au but recherché» est donc exactement la même que dans l’article polémique.
Article complété par l’article L 1321-3, qui stipule : «Le règlement intérieur ne peut contenir […] des dispositions apportant aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives des restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché.»
Enfin, les articles 1132-1, 1133-1 et 1321-3 assurent la transposition des dispositions européennes sur les discriminations sur le lieu de travail et citent les convictions religieuses comme l’un des quatorze motifs de discrimination à l’encontre du salarié.
Il faut aussi se pencher du côté de l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme sur «la liberté de penser, de conscience et de religion». Celui-ci dispose notamment que «la liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publique, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.» Ici aussi, on retrouve une formulation exacte de l’article 6 du préambule sur «la liberté de manifester ses convictions».
Pour Carole Vercheyre-Grard, avocate en droit du travail, cet article 6 n’est donc qu’une transposition de ces deux textes. Rien de neuf puisque l’article va jusqu’à reprendre les mêmes mots que ceux qui étaient déjà utilisés dans les textes. La jurisprudence, notamment par les arrêts Baby Loup, du nom de la crèche où le port du voile par une des employées avait fait polémique, rappelle d’ailleurs aussi cette liberté de manifester ses convictions religieuses.
A LIRE AUSSI : Du voile aux crèches, dix ans de polémiques laïques
Il n’y a donc aucune introduction du fait religieux dans le code du travail, pas plus qu’une nouvelle possibilité de venir avec une croix ou un foulard au travail comme l’affirme à tort Marion Maréchal Le Pen. Par ailleurs, cet article ne devrait pas être inscrit dans le code du travail: les préconisations du comité Badinter sont mentionnées dans le projet de loi mais serviront seulement à guider la commission chargée de le réécrire.
En fait, à en croire les deux juristes contactés par Désintox, la rédaction du texte pourrait, à l’inverse, se révéler plus contraignante pour les salariés. Pour le spécialiste du droit du travail Cyril Wolmark, les motifs de l’article 6 pour interdire par exemple le port du voile (respect du «bon fonctionnement de l’entreprise») sont beaucoup plus vagues que dans le droit actuel («nature de la tâche à accomplir»).
Imaginons une femme qui vient au travail voilée pour accomplir des tâches assise à son bureau, son unique contact étant avec ses collègues. Dans le droit actuel, l’employeur ne peut lui interdire de porter le voile sous peine d’être accusé de discrimination puisque cette restriction ne serait pas «justifiée par la nature de la tâche à accomplir». Avec l’article 6, on pourrait désormais imaginer que si l’employeur juge que le fait qu’une femme soit voilée peut gêner ses collègues, il puisse restreindre cette liberté en affirmant qu’elle porte atteinte «au bon fonctionnement de l’entreprise».
Rappelons enfin que cet article porte sur les entreprises privées. Dans le service public, le conseil d’Etat rappelle que «le principe de laïcité fait obstacle à ce que les agents disposent, dans le cadre du service public, du droit de manifester leurs croyances religieuses».
Pauline Moullot
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| | | mamiea
Messages : 4282 Date d'inscription : 10/06/2010 Age : 77 Localisation : Fontenay sous Bois
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 24 Mar 2016, 18:54 | |
| A la lecture de cet article une chose me dérange pour ne pas dire me choque, il me semblait que les Français étaient libres et égaux devant la loi. Hors l' état est le premier à bafouer ce principe : - Citation :
- Rappelons enfin que cet article porte sur les entreprises privées. Dans le service public, le conseil d’Etat rappelle que «le principe de laïcité fait obstacle à ce que les agents disposent, dans le cadre du service public, du droit de manifester leurs croyances religieuses».
Le fait religieux étant du domaine de la sphère privée, il n' a pas droit de cité dans l' entreprise quelque soit son statut. | |
| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 24 Mar 2016, 19:02 | |
| http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2014/07/guide_gestion_du_fait_religieux_dans_lentreprise_privee.pdf
.... ?
Le distingo : Un questionnement sur la frontière entre le secteur privé régi par le principe de liberté religieuse et le secteur public soumis au principe de neutralité La Cour de cassation, par son arrêt CPAM de Seine-Saint-Denis du 19 mars 2013, inscrit sa jurisprudence dans la droite ligne de celle, antérieure du Conseil d’Etat (CE, 31 janvier 1964, CAF de l’arrondissement de Lyon), en jugeant, pour la première fois, que le principe de laïcité et l’obligation de neutralité qui lui est associée, sont applicables à tout service public quelle que soit la nature juridique de son gestionnaire, en l’espèce une personne morale de droit privé. Des entreprises privées dans l’exercice des missions de service public qui leur sont déléguées seraient ainsi appelées, avec leurs salariés, à respecter la règle de neutralité qui est attachée au principe de laïcité. Aucune distinction ne pourrait être faite entre les personnels selon qu’ils sont ou non en relation avec les usagers, qu’ils assument ou pas des responsabilités susceptibles de les amener à représenter le service public. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Ven 25 Mar 2016, 07:27 | |
| Il est remarquable que dès qu'un argument tendant à défendre la laïcité ou la neutralité religieuse dans l'entreprise est avancé il est immédiatement qualifié comme émanant d'une pensée de "droite" et par conséquent récusé alors qu'historiquement la laïcité était un principe défendu par la gauche.
La neutralité religieuse dans une structure de quelque nature qu'elle soit est un élément tendant à éviter les conflits on constate là encore que ce sont les gens qui se prétendent de gauche qui défendent le contraire...
Doit on conclure que les gens de gauche ont moins envie de vivre en paix que les gens de droite ? ou que cette méthode de réflexion est une habitude permanente de vouloir se heurter aux autres y compris en leur imposant leur mode de vie. On retrouve souvent cette fréquente attitude qui consiste à essayer d'imposer à autrui par tous moyens leur modèle de vie alors qu'ils prônent le liberté individuelle. C'est emblématique de cette attitude invasive de donneurs de leçons.
Lorsque le système sera pénalisant il sera difficile de revenir sur des "droits acquis" nous aurons des colloques, mission d'études, de nouvelles lois non respectées et des incidents dans les entreprises... on flanquera l'affaire sur le dos des cathos fachos réacs dont le manque de tolérance est bien connu de tous... | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Ven 25 Mar 2016, 08:02 | |
| Ce style et ce vocabulaire modéré me conviennent bien et ressemblent au tonton christobal que j'apprécie souvent. Moins péremptoire mais tout aussi persuasif et surtout sans disputes claquantes et inutiles avec tel ou tel. La richesse de la réflexion de chacun me semble préférable à des citations innombrables, souvent trop longues, parfois hors sujet. Nous sommes sur un forum d'échanges d'informations, de points de vue, d'opinions, de documents, de photos. Tout cela dans le respect de la loi, de la charte et des personnes et de leurs convictions. Nous ne sommes pas de vrais amis et encore moins de vrais ennemis si notre lien est seulement celui du forum. Nous nous dévoilons, nous montrons comme nous sommes, notamment dans nos rapports avec la société, avec la politique, avec les élus y compris les élus locaux. L'auto modération est indispensable. On pourra toujours trouver des jugements qualifiant les messages d'indélicats, de trop ceci ou trop cela, si chacun se modère sans perdre son originalité de pensée, la liberté d'expression aura sa place naturelle sur ce forum qui, rappelons-le n'est ni partisan ni systématiquement hostile ou opposé ou favorable à tel ou tel.
_________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Ven 25 Mar 2016, 09:44 | |
| Si nous sommes tous en capacité de nous en tenir à ce dernier message, alors, oui, ce forum vaudra encore plus le coup qu'on y vienne débattre.
Dernière édition par Libellule le Ven 25 Mar 2016, 11:34, édité 1 fois | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Ven 25 Mar 2016, 11:27 | |
| - Gérard a écrit:
- Ce style et ce vocabulaire modéré me conviennent bien et ressemblent au tonton christobal que j'apprécie souvent.
Moins péremptoire mais tout aussi persuasif et surtout sans disputes claquantes et inutiles avec tel ou tel. La richesse de la réflexion de chacun me semble préférable à des citations innombrables, souvent trop longues, parfois hors sujet. Nous sommes sur un forum d'échanges d'informations, de points de vue, d'opinions, de documents, de photos. Tout cela dans le respect de la loi, de la charte et des personnes et de leurs convictions. Nous ne sommes pas de vrais amis et encore moins de vrais ennemis si notre lien est seulement celui du forum. Nous nous dévoilons, nous montrons comme nous sommes, notamment dans nos rapports avec la société, avec la politique, avec les élus y compris les élus locaux. L'auto modération est indispensable. On pourra toujours trouver des jugements qualifiant les messages d'indélicats, de trop ceci ou trop cela, si chacun se modère sans perdre son originalité de pensée, la liberté d'expression aura sa place naturelle sur ce forum qui, rappelons-le n'est ni partisan ni systématiquement hostile ou opposé ou favorable à tel ou tel.
un dialogue est le reflet des gens qui le pratiquent... lorsque le système est vérolé par la politique, les astuces vicelardes de sous préfecture et la défense de gens qui sont lamentables tant ils sont opportunistes, vendus, décrédibilisés... et que l'on en fait des ministres.... soutenus par des justes de la boite à idées intéressés par des strapontins politiques... Comment s'étonner que d'autres ayant une notion sérieuse non combinarde de ce que doit être une gestion convenable ne se retrouve pas en opposition. Lorsque le contradicteur est politiquement, moralement, au regard de la simple logique et de la loi au raz du sol... comment souhaiter un débat de niveau convenable. Répéter des litanies en boucle, faire dévier les fils... pour en arriver où ? à la mort d'un forum qui emmerde ! et oui c'est dit ! rien n'est innocent ! Qui est nocif ? celui qui dénonce le système y compris avec des mots choquants (en faisant soft les encombrés des méninges ne comprennent pas) ou celui qui en profite de la tribune qui lui est offerte pour détruire la source d'information ? Lorsque la forme prime le fond et que le fond n'est pas compris parce que la forme est inadaptée.... les "gentils" sont perdants... les autres ont un auditoire réceptif car formaté de longue date. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Mer 20 Avr 2016, 15:41 | |
| ©FRANCK FIFE / AFP
Orange avec AFP, publié le 20 avril
Afin de "démystifier le tissu", des étudiants de Sciences-Po Paris invitent ce mercredi ceux et celles qui le souhaitent à porter le voile. "Il y a autant de voiles que de femmes. C'est la personne qui le porte qui donne une signification à son vêtement, et elle est la seule légitime à le faire", expliquaient sur Facebook les organisateurs du "Hijab Day", qui se tient ce mercredi 20 avril à Sciences-Po Paris. Il s'agit de tourner "en ridicule le débat sur le voile" explique la jeune femme. Elle s'oppose par ailleurs à l'expression "démystifier" utilisée pour décrire l'initiative, car le voile "reste un symbole". "Ce n'est pas anodin de le porter" selon elle. Tout le monde n'adhère pas à cette initiative. Laurence Rossignol y voit "une forme de provocation dans cette initiative", tout en soulignant qu'il n'y a qu'"une poignée d'étudiants" à son origine, lors de l'émission "Questions d'info" LCP-France Info-Le Monde-AFP."Si cette journée à Sciences-Po était une journée de solidarité avec les femmes qui luttent dans les pays qui sont sous influence intégriste, qu'il s'agisse des Pays du Golfe, du Salvador, des pays dans lesquels les traditions martyrisent les femmes aujourd'hui (...), je serais prête à l'accepter. Mais je ne suis pas sûre que ce soit ça", a-t-elle ironisé. "Comme enseignant à @sciencespo, je veux dire ma désapprobation face au #HijabDay. En France, les femmes sont visibles. Non au prosélytisme!", a tweeté le candidat à la primaire à droite Bruno Le Maire. Lui aussi député Les Républicains, Éric Ciotti a dénoncé sur iTÉLÉ une manifestation "scandaleuse", rappelant être pour l'interdiction du voile à l'université. Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a dénoncé dans un communiqué un "acte de prosélytisme religieux sans précédent". C'est également ce que dénonce Carla Sasiela, responsable du syndicat de droite UNI de Sciences-Po, qui y voit "un acte politico-religieux". Le "Hijab Day" fait débat à Sciences Po Parispar BFMTV Plusieurs membres du collectif se défendent de tout prosélytisme. "On ne force personne", s'exclame Imen, "c'est politique et social, pas religieux". Pour elle, le port d'une voile était une première : "Je l'ai mis ce matin, dans le métro, il y avait des regards, je me sentais autre, pas forcément méprisée mais autre". Dans un communiqué, la direction de l'Institut d'études politiques de Paris a estimé "légitime" de porter ce débat au sein de l'établissement mais que sa tenue "dans les murs de Sciences-Po ne saurait être interprétée comme un quelconque soutien de l'école".. |
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Lorsque nos supposées élites en sont à ce point d'incohérence soyons surpris que les manants réagissent ! Les neuneus idéalistes et naïfs sans doute qui en 1905 se sont démenés pour séparer l'église et l'état doivent se demander si en 2016 nous n'avons pas quelques aliénés aux manettes.
On peut certes rire de tout, pas avec tout le monde et sans doute pas n'importe quant !
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| | | Smile
Messages : 731 Date d'inscription : 27/09/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Mer 20 Avr 2016, 18:30 | |
| Hier le foulard, demain a poil dans les amphis pour relever le niveau??
Pauvre France... | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 21 Avr 2016, 06:31 | |
| IL est intéressant de constater que la personne qui écrit ce texte est une ex élue socialiste qui a vu et compris ce qui se passe dans nos zones de non droit. Elle constate et décrit ce qui se passe sur le terrain au lieu de répéter les ritournelles des "psycho-socio machin" à l'abri dans leurs bureaux ou en voyage d'études au bout du monde qui décrivent un vivre ensemble acheté à coups de millions de subventions et de tolérance d'une économie aussi dissimulée que criminelle. Le "vivre ensemble" à la suite du laxisme et de la tolérance du non respect des lois est aussi réel que blanche neige. Céline PINA voit la vérité des faits, constate que ce sont nos villes devenues de non droit où s'épanouit l'islam le plus extrême en parallèle avec le banditisme, elle touche du doigt la réalité des conditions de vie des habitants. Au contraire, les socialistes aux manettes et leurs alliés en sont toujours à l'angélisme béat de façade, aux parlottes de circonstance, aux compromissions politicardes et à la réfection de la peinture des boites à lettres qui est l'ultime solution avec la distribution gratuite de biens et de prébendes à tous les dossiers sensibles.
Dernière édition par tonton christobal le Jeu 21 Avr 2016, 07:47, édité 2 fois | |
| | | mamiea
Messages : 4282 Date d'inscription : 10/06/2010 Age : 77 Localisation : Fontenay sous Bois
| | | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 05 Mai 2016, 07:29 | |
| Lydia Guirous : « Je suis Marianne » – plaidoyer pour une laïcité exigeante
Petite anecdote personnelle : dans mon bureau de poste, il y a trois guichetières. Deux sont des femmes (françaises de souche) représentant la caricature de la fonction : l’air revêche, le rythme de travail peu soutenu et peu attentive à servir au mieux le client. La troisième est une petite beurette pétillante, habillée moderne et à la mode. Elle sourit et est toujours d’une efficacité redoutable. A chaque fois que j’ai affaire à elle, je me fais la même réflexion : voilà un bel exemple d’intégration et même d’assimilation réussie. Je rêverais que toutes les jeunes femmes d’origine maghrébine vivant en France s’assimilent comme cette sympathique beurette. Je sais ce que j’écris n’est pas politiquement correct : il parait que je dois respecter le droit de ces femmes à sortir voilée mais c’est plus fort que moi, quand j’en croise une dans les allées du supermarché, je ressens un profond malaise. Suis-je donc un raciste ? Suis-je intolérant ? Sectaire ? Il me semble que non !
Je voudrais aujourd’hui présenter le dernier livre de Lydia Guirous ex-porte-parole des Républicains, #Je suis Marianne. Après l’avoir lu, je me suis convaincu que je ne n’étais pas dans l’erreur avec une position vis-à-vis de l’islam très mesurée par rapport à celle de cette militante de la laïcité qu’est Lydia Guirous.
Lydia Guirous est née en Kabylie (Algérie) en 1984. A l’âge de 5 ans, ses parents émigrent en France et s’installent à Roubaix. Diplômée d’un master en gestion de l’université Paris-Dauphine (2009) et d’un master en finance de l’ESCP Europe (2015), elle est devenue aujourd’hui une femme politique et une essayiste de renom. Elle est l’auteur de « Allah est grand, la République aussi ! »
Dans son dernier ouvrage « #Je suis Marianne », l’auteur décline sa conception de la laïcité dans de nombreux domaines tels que les réactions face au terrorisme, l’éducation, la gauche et sa laïcité orientée, le féminisme et ses ambiguïtés, la lutte contre la radicalisation islamiste, et bien d’autres aspects de la vie en France.
J’ai choisi d’illustrer ces différents thèmes par de courtes citations du livre, ceci afin de vous donner l’envie de le lire …
L’éducation
Son amour de la civilisation française : « Le français n’était pas ma langue maternelle et mes parents ne me lisaient pas les grands auteurs le soir devant la cheminée, pourtant quel plaisir me saisissait chaque fois qu’un professeur nous proposait une escapade vers les grandes oeuvres« .
Son refus du nivellement par le bas : « Décidément, ils n’ont rien compris. Je me souviens de la révolte que je ressentais lorsqu’un professeur voulait nous faire étudier le texte d’un rappeur, au prétexte que cela serait plus accessible et maintiendrait notre attention.«
La réhabilitation de la notion d’effort : »L’Education nationale doit élever l’esprit, le former, l’ouvrir par la transmission des savoirs. C’est une vieille dame à laquelle l’enfant doit s’adapter. Elle doit être intransigeante car elle porte l’avenir de nos enfants et de la Nation ».
Le stylo rouge ne tue pas ! : le contrôle et les notes existent depuis toujours. Ce système n’a jamais provoqué de chocs psychologiques d’envergure auprès des enfants, comme le prétendent quelques pédagogiques et psychologue convoqués par les ministres de l’Education nationale.
La bataille pour la laïcité
La laïcité, c’est l’ouverture, la tolérance, la liberté et l’émancipation ! Il ne faut pas occulter ce qui rend possible l’idéal laïque : la neutralité de l’expression des religions dans la sphère publique, la rigueur et l’intransigeance dans l’application du principe. Sans ces conditions, l’ouverture et la tolérance ne peuvent pas s’exprimer. »
La laïcité est partout battue en brèche : « de nombreuses personnes souhaiteraient que le volet règlementaire de la laïcité soit oublié le considérant comme une lecture punitive, stigmatisante et visant toujours les mêmes. » Ils préfèreraient l’envisager exclusivement sous l’angle de la liberté de conscience, de la liberté du culte, de l’acceptation des différences et de la diversité. Cette vision douce et angélique serait acceptable dans une France où le respect de l’identité républicaine serait la norme, où la volonté d’appartenir à la Nation dominerait, où le désir de s’intégrer guiderait les choix des personnes comme ce fut le cas avec la première génération d’immigrés. »
Or je considère que depuis vingt ans, la ligne rouge a été franchie. A pas feutrés mais déterminés. Il est du devoir des Républicains de mettre un coup d’arrêt à la tolérance culpabilisante et au respect à sens unique. Le principe de laïcité [...] doit être renforcé par des lois qui délimitent concrètement le champ d’expression de l’appartenance religieuse, car la religion se vit pour soi, chez soi et ne doit pas se porter comme un étendard en place publique.
J’espère vous avoir donné envie de vous procurer le livre dans lequel Lydia Guirous n’hésite pas à proposer des solutions qui peuvent être considérées par certains comme très musclées. Pour ma part, je me demande si Lydia Guirous n’est pas un tout petit peu en avance sur son temps et que ses solutions ne s’imposeront pas d’elles-mêmes quand la situation se sera encore dégradée.
Voici pour terminer quelques unes de ces propositions chocs :
La fin des menus de substitution,
Extension de l’interdiction du voile aux universités,
Extension du respect de la laïcité au sein des entreprises,
Respect strict de la laïcité dans le domaine public (y compris l’interdiction des crèches dans les mairies et des célébrations du ramadan),
Renforcement des conditions d’obtention du droit d’asile,
Promotion de l’assimilation plutôt que de l’intégration,
Lutte contre le communautarisme qui débouche sur le terrorisme islamiste,
Lutte contre le salafisme avec expulsion des prédicateurs s’en réclamant,
Un plan Marshall pour la police,
Une réforme de la Justice pour mettre fin à la culture de l’excuse,
Des pensionnats pour redresser les très jeunes délinquants,
Et j’a gardé la dernière mesure pour la fin … Ouverture de prisons spéciales pour les islamistes radicalisés … Lydia Guirous propose de réouvrir … Cayenne !
De tels propos, dans la bouche d’un Français de souche, tel qu’Ivan Rioufol ou Eric Zemmour feraient scandale mais quand ils viennent d’une fille d’immigrés, instruite et diplômée, cela a une portée bien plus grande ! Qu’en pensez-vous ?
Et nous serons tous d’accord pour adopter la nouvelle définition du mot REAC de Lydia Guirous : « Réaction excessive aux cons » ! http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr/blog/reac-reaction-excessive-aux-cons/ | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 05 Mai 2016, 07:38 | |
| Pour en savoir plus sur Lydia Guirous … Selon Wikipedia : - Citation :
- Lydia Guirous est née le 28 décembre 1984 à Tizi Hibel, un village des montagnes kabyles, en Algérie. Elle est la petite-nièce de l’écrivain franco-algérien Jean Amrouche. Ses grands-parents se sont installés à Roubaix dans les années 1950. En novembre 1989, ses parents, inquiets de l’évolution politique en Algérie, s’installent en France avec leurs sept enfants.
Après son bac, sa famille déménage près de Bordeaux où elle demeure dix ans avant de revenir à Roubaix pour motifs professionnels. À son retour, Lydia Guirous dit plus tard ne plus reconnaitre la ville : « le communautarisme avait tout envahi. C’était une sorte de bled importé dans le nord de la France… le supermarché est devenu un Halal Market… ou une femme en hidjab vous dit bonjour et vous interroge en arabe ». « Il y a même des burqas, alors que c’est interdit ». Sa vision de Roubaix est toutefois critiquée par d’autres personnalités musulmanes de la ville. Elle est diplômée d’un master en gestion de l’université Paris-Dauphine (2009) et d’un master en finance de l’ESCP Europe (2015). Sa carrière est marquée par son engagement politique et associatif : elle préside à partir de 2009 l’association « Jeunes sarkozystes du 92 » puis fonde le club « Future, au féminin » qui se décrit comme un mouvement pour un « féminisme républicain et pragmatique ». Son mariage à un homme de confession catholique à l’église Saint-Augustin de Paris correspond selon elle « à l’esprit d’ouverture qu’incarne ce saint d’origine berbère…. Augustin était le trait d’union entre nos deux cultures et nos deux confessions ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Lydia_Guirous | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Dim 12 Juin 2016, 23:37 | |
| Alors que certains politiques de droite comme de gauche louvoient avec la laïcité, dans notre ville la plantation d'un "arbre de la laïcité" n'a-t-elle pas été remplacée par la plantation d'un "arbre de la paix et de la tolérance", les propos de Valérie Pécresse méritent intérêt.... Et ce d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'une énième déclaration sur la religion musulmane mais d'un positionnement par rapport à la religion catholique... Pour ce qui est des positions de Nicolas Sarkozy sur la laïcité, tout est dans la "Réplique au discours de Latran" de Jean-Luc Mélenchon même si ce texte date de 2008: http://www.jean-luc-melenchon.fr/wp-content/uploads/2008/01/replique-au-discours-de-latran-jean-luc-melenchon.pdf "La présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a marqué sa différence dimanche avec Nicolas Sarkozy en soulignant que la France était "un pays laïque" et qu'en tant que responsable politique, elle-même ne se qualifierait pas de "chrétienne".
Pour moi, la France est un pays de tradition chrétienne mais c'est un pays laïque. " - http://actu.orange.fr/politique/pecresse-a-sarkozy-la-france-est-un-pays-laique-CNT000000pUYPy.html a écrit:
- Pécresse à Sarkozy: "la France est un pays laïque"
AFP, publié le dimanche 12 juin 2016 à 18h34
Présidentielle: "la France est un pays laïque", rétorque Pécresse à Sarkozy
La présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a marqué sa différence dimanche avec Nicolas Sarkozy en soulignant que la France était "un pays laïque" et qu'en tant que responsable politique, elle-même ne se qualifierait pas de "chrétienne".
"Pour moi, la France est un pays de tradition chrétienne mais c'est un pays laïque. Profondément. Et d'une laïcité qui, pour moi, protège", à la fois "tous ceux qui veulent croire ou ne pas croire", a-t-elle déclaré sur le plateau du Supplément sur Canal+.
"Et moi, je ne me serais pas qualifiée de chrétienne en tant que responsable politique (...) Nous sommes d'abord des laïques. Un pays qui accueille toutes les religions", a ajouté l'ancienne ministre, qui n'a pas dévoilé qui elle soutiendrait lors de la primaire de la droite en vue de 2017.
Mercredi, lors d'un discours sur l'identité près de Lille, le président de LR, Nicolas Sarkozy, futur candidat à la primaire, avait déclaré: "la France est un pays chrétien dans sa culture et dans ses moeurs. Je suis chrétien".
Source: http://actu.orange.fr/politique/pecresse-a-sarkozy-la-france-est-un-pays-laique-CNT000000pUYPy.html | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Mer 06 Juil 2016, 22:11 | |
| Lyon : la mairie vote une subvention d’un million d’euros pour l‘institut français de civilisation musulmane
Société Mardi 05 Juillet 2016 à 11:04 (mis à jour le 05/07/2016 à 12:35)
La majorité municipale socialiste a fait voter, ce lundi lors du conseil municipal, une subvention d’un million d’euros consacrés à la construction d’un institut de civilisation musulmane.
Une décision qui ne fait pas l’unanimité. Le maire de Lyon a décidé de faire voter, ce lundi, une enveloppe d’un million d’euros afin d’aider au financement du futur centre islamique qui aura vocation à « diffuser et faire connaître au plus grand nombre » la culture islamique dans la capitale des Gaules.
"Il ne s’agit pas de promouvoir un culte, mais la connaissance d’une civilisation", a tenté de justifier Jean-Dominique Durand, adjoint au maire de Lyon, dans les colonnes de Lyoncapitale.fr. Tandis que l’opposition Les Républicains, mené par Michel Havard, s’interroge sur la provenance des capitaux qui financent ce projet (d'un montant total de 8,8 millions d'euros), évoquant notamment l’Algérie et l’Arabie saoudite.
« Le bâtiment devrait ouvrir ses portes à côté de la Grande Mosquée de Lyon dans le 8e arrondissement en décembre 2017 », a confirmé le site Lyonmag. A la sortie du conseil municipal, de nombreux lyonnais ont fait part de leur hostilité à ce projet, invectivant Gérard Collomb et les élus de la majorité municipale.
http://lesobservateurs.ch/2016/07/05/france-maire-de-lyon-senfuit-apres-voter-1-million-centre-islamique/
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Mer 06 Juil 2016, 22:23 | |
| Parmi les relais habituels, je suis stupide j'ai voté hollande et http://www.rue89lyon.fr/2016/07/05/identitaires-fn-main-main-contre-institut-francais-civilisation-musulmane/ Sans commentaire. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Jeu 07 Juil 2016, 08:35 | |
| Le principe constitutionnel et le contexte de la laïcité sont bien évidement à géométrie variable en fonction du média qui annonce une information qui touche à ce principe...
D'ailleurs dans le même ordre d'idées le million d'euros ponctionné sur les impôts des électeurs serait plus facile à sortir de leur bourse si l'annonce était faite dans une autre publication.
C'est reparti pour un tour, de même qu'au gouvernement on ne change pas une équipe qui perd sur le forum on ne change pas les habitudes. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 09 Juil 2016, 07:38 | |
| Avez-vous lu le roman de Michel Houellebecq, Soumission ?
Dans ce roman, l’auteur imagine que la France élit un président de la République musulman dans quelques années mais il décrit surtout certains mécanismes de soumission volontaire à l’Islam dans la société française, notamment au sein de l’université.
S’il s’agit d’une fiction, ce roman a eu le mérite d’ouvrir un débat : celui des limites que nous devons poser quant à la pratique religieuse dans notre pays laïque de tradition judéo-chrétienne.
Ces derniers jours, une nouvelle polémique est née d’une note envoyée par le directeur de la Maison des examens qui gère l’organisation du baccalauréat dans toute l’Île-de-France.
Dans cette note, il est demandé aux chefs d’établissement de « s’assurer de la présence effective » des élèves convoqués le mercredi 6 juillet pour les rattrapages du baccalauréat. Le 6 juillet correspond cette année à la fête de l’Aïd-el-Fitr qui marque la fin du ramadan pour les musulmans. Il est ajouté : « Ceux invoquant la fête de l’Aïd-el-Fitr devront être reconvoqués le lendemain. Vous voudrez bien indiquer le plus rapidement à mes services le nombre de candidats concernés ».
Mais comme l’a très justement noté le Figaro : « Curieusement, la polémique ne naît pas de candidats pratiquants qui, convoqués à ces sessions, auraient pu fustiger cet aléa calendaire et déroger à la loi laïcité en menaçant de boycotter l’examen, mais de l’institution elle-même, qui, nouant seule les écheveaux d’une conscience trop vive, a anticipé les problèmes qui ne se posaient pas ».
Le journal cite alors de nombreuses réactions légitimes : ◾« On anticipe une revendication qui n’a pas encore été formulée : l’administration fabrique elle-même le problème, on marche sur la tête ! », selon Charles Arambourou, responsable laïcité de l’Union des familles laïques (Ufal). ◾« Prendre en compte les préceptes des uns ou des autres, à titre religieux, c’est déjà contrevenir à la loi laïcité, mais si on se met à les prévenir et les anticiper c’est inacceptable ! » a réagi Marie-Hélène Piquemal, vice-présidente du Syndicat national des lycées et collèges (SNALC) qui souligne par ailleurs : « Un candidat musulman pourra repasser l’épreuve le lendemain mais quid d’un élève tout simplement malade le 6 juillet ? ». ◾« L’administration n’a pas à anticiper les éventuelles demandes, pour la bonne raison que cette démarche revient à assigner les élèves à leurs pratiques religieuses. C’est contraire à l’approche laïque ». (…) Les autorisations d’absence pour fêtes religieuses « ne sont pas données de droit, elles sont octroyées au nom de la liberté de culte (…) si elles restent exceptionnelles. La loi précise que les convictions religieuses ne sauraient être opposées à l’obligation d’assiduité ni aux modalités d’un examen » a pour sa part indiqué l’Observatoire de la laïcité.
Une circulaire de 2004 sur le port des signes religieux à l’école préconise de s’arranger pour qu’aucun examen important ne se tienne les jours de grandes fêtes religieuses. Mais le calendrier des examens scolaires est établi des mois à l’avance alors que la date de l’Aïd n’est fixée que quelques jours avant celui-ci…
Alors nous en arrivons à des situations ubuesques et scandaleuses où les enseignants ou les élèves musulmans n’ont plus à se déclarer pour reporter un examen mais où des consignes de l’administration sont données pour identifier tous les élèves et fonctionnaires qui pour la plupart n’ont rien demandé du tout !
Le Figaro évoque du : « zèle et du clientélisme ! » ou des « postures » se voulant « plus royalistes que le roi ».
Nous y sommes !
Le mécanisme de la soumission que nous évoquions précédemment se retrouve tout à fait dans ce type d’attitudes.
Nous ne devons plus les accepter. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 09 Juil 2016, 07:50 | |
| Guillaume Peltier et la Droite forte proposent des mesures courageuses et fortes pour lutter contre le communautarisme, réaffirmer notre modèle de la laïcité et rétablir l’assimilation de tous les citoyens à la Nation française : 1. Révision de l’article 1 de la Constitution : « La France est une république laïque, indivisible, de culture judéo-chrétienne, démocratique et sociale ». 2. Soutien à un Islam de France : représentation démocratique des Français musulmans par une refonte du CFCM, formation d’imams français, prêche obligatoire en français, fermeture des mosquées salafistes ou radicales… 3. Refus de tous les communautarismes et affirmation de la primauté de la Loi de la République. 4. Signature d’une charte républicaine des mosquées : reconnaissance de l’égalité hommes/femmes et de la laïcité, refus de la polygamie, interdiction du financement étranger. 5. Application stricte de la laïcité à l’école et dans les hôpitaux, notamment dans le respect de la mixité. 6. Etendre l’obligation de neutralité des structures publiques aux structures privées des secteurs sociaux, médico-sociaux ou de la petite enfance chargées d’une mission de service public ou d’intérêt général (ex : crèche Baby-loup). 7. Rétablissement d’une politique d’assimilation pour tous les immigrés et étrangers avec mise en valeur des talents issus de l’immigration dans la société française. 8. Suppression de l’acquisition automatique de la nationalité. 9. Création d’un service civique et patriotique obligatoire. 10. Remise d’un drapeau français à chaque jeune faisant sa journée de défense et citoyenneté. 11. Mise en place d’un port de l’uniforme dans tous les établissements scolaires, en particulier au collège. 12. Suppression des enseignements langues et cultures d’origine (ELCO).
NB à titre personnel je crois que l'on devrait ajouter aux racines de la France les origines Gréco-Romaines
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Ce programme ne sera pas du gout de ceux qui piétinent la laïcité au nom de la tolérance et encourage y compris en le subventionnant le communautarisme au nom de la mixité et de la liberté.
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 09 Juil 2016, 12:04 | |
| Ce qu'il y a de bien en période pré électorale, c'est que cela donne à des partisans d'un même camp l'occasion de s'envoyer des amabilités qui en disent long sur la manière de chacun de lire la laicité.
François Fillon ne comprend pas "un certain nombre de gens à droite". Lundi, plusieurs ténors de son parti Les Républicains étaient scandalisés par le fait que des lycéens de confession musulmane puissent faire reporter la date de leur éventuel oral de rattrapage au bac pour fêter, ce mercredi, l'Aïd. Parmi eux, Jean-François Copé, Eric Ciotti, Christian Estrosi ou encore Guillaume Peltier. François Fillon, lui, n'est pas de leur avis. Loin de là.
Mercredi matin, sur RTL, l'ancien Premier ministre a rappelé la "tradition française" de permettre aux croyants de pratiquer leurs religions : "C'est le Général de Gaulle le premier qui avait pris des décisions pour que les fonctionnaires français qui étaient de religion juive ou de religion musulmane puissent, lorsqu'il y avait des fêtes religieuses importantes, ne pas travailler ces jours-là." Et de lancer : "Il y a un certain nombre de gens à droite qui ont une sorte de réflexe pavlovien : dès qu'on parle des musulmans, ils se mettent à éructer."
Selon Fillon, "les Français de religion juive sont les principaux bénéficiaires" de la mesure François Fillon a au passage rappelé qu'il est à l'origine de cette mesure de dérogation réservée aux bacheliers : "Les principaux bénéficiaires de cette mesure, que j'avais moi-même prise en 2004, ou en tout cas poursuivie en 2004, c'est pas du tout les musulmans, c'est les Français de religion juive, qui sont très intransigeants sur la question des fêtes religieuses. Et en réalité, il y a très peu de musulmans qui profitent de cette situation." Et d'ajouter que "non, ce n'est pas une atteinte à la laïcité".
"Je rappelle qu'il n'y a pas d'examen le jour de Noël et le jour de Pâques non plus", a encore insisté François Fillon.
source le JDD parmi plein d'autres.
Quant à l'ami Peltier, il a de l'humour, affirmant qu'il voulait rassurer tout le monde il ne serait pas candidat à la primaire. Il faut dire qu'il est un peu marqué à la culotte. Ayant réussi à ne pas trouver sa place ni au FN, ni chez Villiers, ni chez les identitaires, peut-être un peu, et un court moment, auprès de Sarkozy quand il se cachait derrière le Buisson dudit mouvement.
http://lelab.europe1.fr/Guillaume-Peltier-prend-ses-distances-avec-Patrick-Buisson-apres-l-affaire-des-enregistrements-13332 La vertu d'être un droitiste fort, ou son inconvénient? | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 09 Juil 2016, 12:52 | |
| Ce qu'il y a de bien est que n'importe qui en en ce pays peut dire et écrire n'importe quoi... encore que l'engagement politique puisse présenter des inconvénients.
En revanche lorsque l'on ne se présente pas comme mandaté par un parti on est libre.
Ce que Jacques, Pierre ou Paul à droite peuvent annoncer n'engage pas ceux qui se sont tenus à l'écart de la politique. C'est beaucoup plus difficile pour les neuneus qui se sont mis à la remorque des uns ou des autres de gauche ou des écolos, qui constatent (sauf s'ils vivent des rêves) la bérésina actuelle et qui devraient admettre que l'affaire se plante puisque que rien ne tient la route.
Alors Buisson, Pelletier, Fillon... je m'en fout ! je ne suis pas dans une écurie politique et encore moins tenus par ce qu'ils disent.
En revanche lorsque l'on milite, que l'on s'agite, que l'on vitupère, que l'on a l'audace de donner des leçons en s'opposant au résultat d'un référendum... là on est contraint de s'impliquer et d'avaliser les conneries institutionnelles. La dégustation de couleuvres est permanente
Comment un disciple de flanbi peut il se regarder dans une glace lorsqu'il est obligé de soutenir un indécis qui plante un pays ? la vérité du gouvernement est évolutive selon le sens du vent mais le pédalo est en sérieux péril, on a paumé la boite à outils..
Pour un non carté qui voit la politique en se tenant à l'écart des uns ou des autres et qui compte les point (c'est mon cas) la position est confortable.
On constatera d'ailleurs que les écolos gauchos sont plus prolixes pour critiquer ce que pourraient faire les gens de droite que pour développer leur propre projet...
Le sauvetage viendra du foutre bol ou flanbi fait un tabac... il est un super supporter de l'équipe dommage qu'il ne soit pas aussi actif pour défendre la France à Bruxelles il est vrai que l'on ne peut pas être bon partout : en foot, avec les gonzesses et au gouvernement !
Vive la France ! l'euro va renflouer les caisses !
NOus en sommes là ...
Dernière édition par tonton christobal le Sam 09 Juil 2016, 17:04, édité 1 fois | |
| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 09 Juil 2016, 12:58 | |
| Être non encarté n'empêche personne de relayer certains propos plutôt que d'autres. Même quand on dit s'en foutre. En fait on ne s'en fout pas, on suit les collectifs au sens commun, histoire de se fixer une ligne d'horizon. Recette éculée qui ne leurre personne.
Tant qu'on ne se fout pas de la laïcité, tout va bien. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 09 Juil 2016, 17:03 | |
| Le problème reste : les cartés eux se foutent des électeurs... et nous en dégustons le résultat que ce soit en matière de laïcité ou avec l'Europe !
Ce sont bien les cartés verrouillés du bulbe, constants dans l'erreur, droits dans les bottes jusqu'au bout dans leurs stupidités qui amènent les vilains pas beaux "populistes" sur le devant de la scène et ce sont eux aussi qui ont porté et sont prêts une fois de plus à mettre flanbi et son staff aux manettes du pays.
Rien que pour cela, ils pourraient au moins se dispenser de donner des leçons et d'insulter ceux qui ne partagent pas leurs opinions.
Dans le gigantesque naufrage que nous connaissons ma seule satisfaction est de n'y être pour rien ! C'est peu mais mieux que d'en avoir été un des artisans...
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Ven 19 Aoû 2016, 07:32 | |
| http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/08/18/31001-20160818ARTFIG00185-condamner-le-burkini-pour-sauver-la-nation.php
Burkini : derrière la laïcité, la nation Par Mathieu Bock-Côté Mis à jour le 18/08/2016 à 16:20 Publié le 18/08/2016 à 16:04
FIGAROVOX/ANALYSE - Le burkini est un « signe visible d'agressivité identitaire », explique Mathieu Bock-Côté. Pour le sociologue, ce morceau de vêtement met en péril la nation, qui n'est pas seulement une communauté de valeurs mais aussi une réalité historique. ________________________________________ Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d' Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf. ________________________________________ Longtemps, devant la poussée de l'islamisme conquérant et la progression des mœurs qu'on lui associe, la France a cru que la laïcité était sa meilleure, et peut-être même sa seule ligne de défense. C'est en son nom que la France a cherché, sans trop y parvenir nécessairement, à contenir la progression du voile musulman, qui s'est d'abord présentée comme une revendication politique à l'école. Il fallait, disait-on, lutter contre les signes religieux ostentatoires et éviter le débordement des religions dans l'espace public mais on refusait plus souvent globalement de nommer l'islam, qui ne poserait pas de problèmes spécifiques. Tout comme la République avait remis le catholicisme à sa place en d'autres temps, elle se tournerait aujourd'hui vers l'islam. C'était le grand récit de la laïcité sûre d'elle-même.
Ceux qui souhaitent une société absolument universaliste, purifiée de son ancrage historique particulier, désirent une société déracinée et désincarnée. Au fil du temps, toutefois, on a constaté que la laïcité était moins efficace que prévu devant une religion qui n'était pas simplement un double du catholicisme - toutes les religions ne sont pas interchangeables, d'ailleurs. Les mauvais esprits notèrent que la laïcité se montra à l'endroit de l'islam bien plus clémente qu'elle ne l'avait jamais été envers le catholicisme. Surtout, on a constaté que la laïcité laissée à elle-même, détachée de ce qu'on pourrait appeler les mœurs françaises, peut-être retournée contre les objectifs qu'on lui avait assignés. Ces dernières années, on a assisté à une redéfinition minimaliste de la laïcité, qui ne devrait plus chercher à contenir publiquement l'expression des religions. Et si un individu entend exprimer ses préférences spirituelles avec des vêtements particuliers, il devrait en être libre, même si la chose peut choquer une majorité vite accusée d'être frileuse et bornée.
On accusera surtout la laïcité de ne pas être neutre culturellement. La laïcité à la française serait d'abord et avant tout française. On lui reprochera même d'être le masque universaliste d'une culture particulière, qui chercherait, à travers elle, à maintenir et reconduire ses privilèges - c'est d'ailleurs le mauvais procès qu'on fait souvent au monde occidental, en oubliant que l'universalité n'est jamais immédiate et qu'elle a besoin, conséquemment, de médiations. Ceux qui souhaitent une société absolument universaliste, purifiée de son ancrage historique particulier, désirent en fait une société déracinée et désincarnée, délivrée de son expérience historique. Le modèle du patriotisme constitutionnel habermassien n'est pas adapté à l'homme réel. La culture n'est pas extérieure à l'homme, elle est constitutive de son identité.
La laïcité à la française est effectivement inscrite dans une culture particulière, mais elle n'a pas à rougir de cela. Paradoxalement, il y a une part de vérité dans ce procès: la laïcité à la française est effectivement inscrite dans une culture particulière, mais elle n'a pas à rougir de cela. Elle en représente certainement un pan important: c'est à travers la laïcité que la France entend réguler politiquement les religions. On ne saurait toutefois faire de la laïcité la seule expression légitime de l'identité française, qui la transcende et la déborde. Mais les nations occidentales, et la France ici connaît le même sort que les autres, ont tellement de difficulté à penser et assumer leur particularisme historique et leur héritage culturel singulier qu'elles ne savent plus vraiment comment lui assurer une traduction politique. Dès lors qu'on ne définit plus la nation comme une réalité historique mais comme une communauté de valeurs, on tombe dans ce piège qui condamne la nation à l'impuissance parce qu'elle ne parvient plus à expliciter son identité. C'est tout cela que fait ressortir la querelle du burkini, qui ne porte pas que sur un morceau de vêtement, mais qui est un des signes visibles d'une forme d'agressivité identitaire à l'endroit des sociétés occidentales. La question du burkini, autrement dit, révèle l'impensé culturel de nos sociétés. C'est ce que disait à sa manière Henri Guaino en soutenant qu'elle posait moins un problème à la laïcité au sens strict qu'un problème de civilisation. En d'autres mots, on ne saurait se contenter d'une défense désincarnée de la civilisation occidentale, mais on devrait et on devra trouver une manière d'assumer politiquement la notion d'identité collective, chaque nation le faisant à sa manière, naturellement. De quelle manière conjuguer la citoyenneté avec les mœurs et inscrire l'identité dans la vie commune? C'est ce que disait Henri Guaino en soutenant que le burkini posait moins un problème à la laïcité au sens strict qu'un problème de civilisation. La chose n'est pas simple. Un certain libéralisme a complètement remodelé l'imaginaire démocratique en poussant à la privatisation complète des cultures, au point même de dénier leur existence. En parlant sans cesse de leur hybridité ou de la leur diversité, on en vient à croire qu'elles sont insaisissables et dénuées d'ancrages dans le réel. C'est faire fausse route. Si une culture n'est pas une essence, non plus d'une substance à jamais définie, comme si elle était dégagée de l'histoire, elle n'est pas sans épaisseur concrète non plus. Une culture, en fait, se noue dans un rapport à l'histoire et en vient à modeler l'expérience humaine de manière particulière. Elle s'exprime à travers des mœurs, qui lient une société au-delà des simples formes juridiques. Toutefois, car on ne saurait codifier juridiquement les mœurs sans les tuer ou les étouffer, de quelle manière conserver une culture sans pour autant l'enfermer dans un carcan juridique? La thèse est proscrite dans la sociologie officielle, mais toutes les cultures ne sont pas faites pour cohabiter dans un même espace politique. Ce qui heurte autant le commun des mortels dans le burkini, c'est qu'il représente un symbole agressif et militant du refus de l'intégration au monde occidental par une frange de l'islam qui ne doute pas de son droit de conquête. Il est devenu emblématique d'un communautarisme qui se définit contre la société d'accueil et qui entend même contester de la manière la plus visible qui soit sa manière de vivre et ses représentations sociales les plus profondes. Si le burkini heurte autant, c'est qu'il symbolise, bien plus qu'un refus de la laïcité. Il représente un refus de la France et de la civilisation dans laquelle elle s'inscrit. C'est le symbole militant d'une dissidence politique hostile qu'un relativisme inquiétant empêche de voir.
Toutes les cultures ne sont pas faites pour cohabiter dans un même espace politique. Le burkini inscrit une frontière visuelle au cœur de l'espace public entre la nation et un islam aussi rigoriste que radical qui réclame un monopole sur la définition identitaire des musulmans, qu'il ne faudrait d'ailleurs pas lui concéder. Combattre le burkini s'inscrit ainsi dans une longue bataille qui s'amorce à peine contre un islamisme conquérant qui veut faire plier les sociétés européennes en imposant ses codes, et cela, en instrumentalisant et en détournant plus souvent qu'autrement les droits de l'homme, car il travaille à déconstruire la civilisation qui a imaginé les droits de l'homme. C'est dans une même perspective que la France a décidé d'interdire le voile intégral dans les rues ou les signes religieux ostentatoires à l'école. Il n'y a rien de ridicule à prendre au sérieux la portée politique de tels vêtements.
Il faut pousser l'islam à prendre le pli du monde occidental. Une pédagogie compréhensive ne suffira pas. En un sens, il faut pousser l'islam à prendre le pli du monde occidental. Une pédagogie compréhensive ne suffira pas: il faut, d'une manière ou d'une autre, rappeler que la civilisation occidentale n'est pas optionnelle en Occident et que la culture française n'est pas optionnelle en France. C'est ainsi qu'à terme pourra émerger un islam de culture française acceptant d'évoluer dans un pays laïc de marque chrétienne. De ce point de vue, l'interdiction du burkini est légitime, même si certains peuvent préférer d'autres solutions. Les pays anglo-saxons qui se gaussent et ridiculisent la France en l'accusant de faire de la politique autour d'un maillot de bain témoignent d'un aveuglement politique effarant. En sermonnant la France, ils célèbrent leur propre vertu de la tolérance, sans se rendre compte qu'ils ont déjà capitulé en banalisant des pratiques ségrégationnistes.
La gauche multiculturaliste est tellement habitée par le fantasme d'un Occident néocolonial et islamophobe qu'elle embrasse systématiquement tout ce qui le conteste. Et encore une fois, la gauche multiculturaliste se laisse prendre dans un piège qui l'amène à embrasser une pratique communautariste objectivement régressive qu'elle dénoncerait vigoureusement si elle se réclamait de la religion catholique. Mais elle est tellement habitée par le fantasme d'un Occident néocolonial et islamophobe qu'elle embrasse systématiquement tout ce qui le conteste. La sacralisation des minorités et de leurs revendications, quelles qu'elles soient, repose d'abord sur une diabolisation des majorités, toujours accusées d'être frileuses, portées au repli identitaire et animées par une pulsion xénophobe qu'il faudrait étouffer. Le burkini devient alors paradoxalement le nouveau symbole du combat pour les droits de l'homme, désormais associé aux revendications d'un islam qu'on s'imagine persécuté en Occident. On me permettra une dernière considération. Pour peu qu'on reconnaisse qu'une civilisation, fondamentalement, noue ses premiers fils anthropologiques dans la définition du rapport entre l'homme et la femme, on peut croire que c'est la grandeur du monde occidental d'avoir mis de l'avant l'idée d'une visibilité de la femme, appelée à prendre pleinement ses droits dans la cité. Le burkini témoigne d'un tout autre rapport au monde: la femme, dans l'espace public, doit être voilée, masquée, dissimulée. Elle est ainsi niée et condamnée à l'effacement culturel. La question du burkini témoigne moins d'une querelle sur la laïcité que d'un conflit des anthropologies et d'une contradiction des codes les plus intimes qui les définissent. Quelle que soit la solution politique ou culturelle retenue, le monde occidental ne doit pas céder aux illusions humanitaires qui l'amèneraient à banaliser un symbole aussi ouvertement hostile à son endroit.
La rédaction vous conseille Jacques Sapir: burkini, laïcité et confusion(s) Ce que révèle l'affaire du Burkini L'urgence de la laïcité face au projet de société de l'islam politique Laurent Bouvet: l'islamisme, la gauche et le complexe colonial «Les droits de l'homme érigés en religion détruisent les nations» Vivons-nous la fin de notre civilisation?
Dernière édition par tonton christobal le Ven 19 Aoû 2016, 09:26, édité 3 fois | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Ven 19 Aoû 2016, 08:28 | |
| Enfin on trouve le ton. Des arguments contre d'autres arguments, sans agressivité, sans polémiques personnelles. Le forum du Plateau a un bel avenir et je pense qu'il va chauffer dès les primaires. Les thèmes seront sûrement contradictoires et les avis des forumeurs aussi. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Ven 19 Aoû 2016, 08:40 | |
| - Gérard a écrit:
- Enfin on trouve le ton. Des arguments contre d'autres arguments, sans agressivité, sans polémiques personnelles. Le forum du Plateau a un bel avenir et je pense qu'il va chauffer dès les primaires. Les thèmes seront sûrement contradictoires et les avis des forumeurs aussi.
Pour que le dialogue soit cohérent, de bon ton avec des éléments d'appréciation convenables... il est nécessaire que les intervenants soient d'un même niveau de réflexion, conservent en dehors de leurs engagements éventuels un minimum d'objectivité et ne vérolent pas le débat en se livrant à des manœuvres de bas étage. La grande règle des échanges y compris privés devrait être la réciprocité qui elle est la loi des rapports internationaux. Lorsque l'un déroge à ces principes l'affaire se plante immanquablement. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Aoû 2016, 09:30 | |
| Orange avec AFP, publié le vendredi 19 août 2016 à 11h05 C'est une polémique de plus au coeur de l'été. Alors que les maires de plusieurs communes ont pris des arrêtés municipaux pour interdire le "burkini" sur leur territoire, l'édile de Villefranche-sur-Saone a été contraint de réagir à un mouvement de protestation de certains de ses administrés. En cause : l'initiative d'une auto-école de la ville rhodanienne, qui propose désormais une salle de code de la route uniquement ouverte aux femmes. La gérante de l'établissement nie tout prosélytisme, mettant en avant des raisons "commerciales".
Celle dernière a pris la décision d'ouvrir une telle salle "non-mixte" "vu la demande (...), qui était assez impressionnante de filles qui voulaient être toutes seules notamment parce que les garçons sont chahuteurs, font beaucoup de bruit", a t-elle expliqué à BFM TV. La démarche n'est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux, dans un premier temps d'une manière positive. Une annonce faisant la promotion de cette nouvelle salle a été publiée sur Facebook. La publication a ensuite été repérée et critiquée par certains internautes, qui ont relayé l'information au maire Bernard Perrut.
L'élu des Républicains, soutien de François Fillon pour la primaire de la droite et du centre en vue de la prochaine élection présidentielle, a rappelé son "opposition à tout accueil distinct des hommes et femmes dans les lieux publics". "La salle principale sera ouverte à tout le monde. Je suis commerçante, je suis là pour faire du chiffre et répondre à la demande que m'ont faite beaucoup de femmes, pas seulement musulmanes", a répondu la gérante de l'auto-école au Progrès..
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surtout ne pas soupçonner une connotation religieuse à l'affaire...
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Aoû 2016, 10:09 | |
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| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Laïcité : il est temps de se ressaisir ! Sam 20 Aoû 2016, 10:32 | |
| - Libellule a écrit:
- Sur ce forum personne ne peut être soupçonné de ne pas défendre quelques convictions avec une légère connotation politique, c'est un fait établi.
Ah bon! Etabli comment et par qui? Les attaches politiques ou partisanes des Français sont actuellement très floues et variables. L'incertitude qui précède les primaires, les sondages, la rumeur publique dans les manifestations ou ailleurs, sont autant de parasites de toutes les affirmations ou certitudes. Connotation politique...???? _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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