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Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay...
5 participants
Auteur
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a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
Sujet: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Jeu 28 Mai 2015, 17:00
On entend régulièrement dire que le commissariat de Fontenay manque d'effectifs pourtant hier vers 21h00 une véritable cohorte de voitures de police à traverser le Val pour remonter vers le commissariat toutes sirènes hurlantes...
"Appelés en urgence, les policiers sont rapidement intervenus, investissant les lieux, difficilement en raison de l’abondance de gaz lacrymogène dans les différentes pièces. Dans les étages, ils sont parvenus à interpeller une vingtaine de personnes qui ont toutes été placées en garde à vue au commissariat de police de Fontenay."
Le Parisien - http://www.leparisien.fr - a écrit:
Le Parisien a écrit:
Fontenay : 19 interpellations après le concert des Évangélistes Fabienne Huger | 28 Mai 2015, 15h08 | MAJ : 28 Mai 2015, 15h08
L’office religieux des Évangélistes, organisé mercredi soir, rue de la Fontaine-du-Vaisseau à Fontenay-sous-Bois s’est terminé dans les larmes après qu’une vingtaine de perturbateurs se sont introduits et ont usé de gaz lacrymogène. Une vingtaine de personnes ont été interpellées.
C’est sans doute l’un des invités de la soirée qui, bien involontairement, a entraîné la rixe qui a éclaté vers peu après 20 h 30. Proche du pouvoir congolais, cette personne était venue assister à la soirée mais sa présence a déclenché les foudres d’opposants au pouvoir en place au Congo. Venus de Paris, de Seine-Saint-Denis, de Seine-et-Marne, du Val-d’Oise mais aussi pour certains de l’Essonne et du Val-de-Marne, la vingtaine de perturbateurs s’est donc introduite dans la salle. Après avoir distribué des tracts sur lesquels figurait une prière « détournée », critiquant férocement le pouvoir en place au Congo et réclamant la démission du président de la République Démocratique du Congo, la tension est rapidement montée d’un cran. À tel point que les opposants ont fait usage de bombes lacrymogènes, aspergeant les personnes présentes.
Appelés en urgence, les policiers sont rapidement intervenus, investissant les lieux, difficilement en raison de l’abondance de gaz lacrymogène dans les différentes pièces. Dans les étages, ils sont parvenus à interpeller une vingtaine de personnes qui ont toutes été placées en garde à vue au commissariat de police de Fontenay. Où elles se trouvaient toujours ce jeudi matin.
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Jeu 28 Mai 2015, 18:11
La nature du conflit (juste pour information) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/rd-congo-massacres-obama-et-un-167877
a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Jeu 28 Mai 2015, 21:45
On notera encore une fois la position courageuse et volontaire de la municipalité conduite par le maire Jean-François Voguet toujours soucieuse de la tranquillité des fontenaysiens...
"Dans la rue où se mêlent pavillons et entreprises, l’incident est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. ---/--- « C’est un lieu privé, avance-t-on au cabinet du maire. On a demandé à nos services de voir si tout était en règle et aux services de police d’intervenir en cas de tapage. »"
Le Parisien - http://www.leparisien.fr - a aussi écrit:
Le Parisien a écrit:
La prédication évangéliste dégénère : 19 interpellations à Fontenay
Anne-Laure Abraham et Fabienne Huger | 28 Mai 2015, 21h16 | MAJ : 28 Mai 2015, 21h16
« C’est regrettable. On n’est pas venu pour un homme. On est venu pour Dieu. Si vraiment ils veulent combattre, qu’ils aillent au Congo. C’est vraiment là-bas qu’il y a des combats à mener. » Comme cette jeune femme, interviewée par le site Congo top news, de nombreuses personnes venues assister à une prédication évangéliste dans une salle d’un bâtiment situé rue de la Fontaine-du-Vaisseau à Fontenay-sous-Bois, faisaient part de leur dépit mercredi soir.
L’intervention du pasteur Moïse Mbiye, à laquelle devaient participer plusieurs centaines de fidèles venus de Paris, de Seine-Saint-Denis, de Seine-et-Marne, du Val-d’Oise ou de l’Essonne ainsi que du Val-de-Marne, s’est soldée par l’interpellation de dix-neuf personnes. Le prêche, mêlant prières et chants, a en effet été annulé à cause d’une vingtaine de « combattants », des opposants à Joseph Kabila, l’actuel président de la République démocratique du Congo, pays où des élections présidentielles sont prévues l’année prochaine. Les perturbateurs, taxant l’un des participants d’être proche du pouvoir, se sont introduits dans la salle située à l’étage puis ont distribué des tracts où figurait une prière détournée critiquant férocement l’exécutif en place et demandant la démission du président. La tension est rapidement montée d’un cran, à tel point que les opposants ont usé de gaz lacrymogène sur les personnes présentes. Bilan : des larmes et un mouvement de foule.
« Il y avait des femmes avec des enfants. Les gens ont été bousculés. C’est pas normal de faire ça », déplore une participante. Appelés en urgence, les policiers sont rapidement intervenus et ont interpellé dix-neuf personnes, dont une femme. Tous ont été relâchés dans la journée de jeudi après avoir été entendus au commissariat de Fontenay.
Les riverains furieux
Dans la rue où se mêlent pavillons et entreprises, l’incident est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Ils ont commencé à chanter et à hurler. C’était insoutenable, d’autant que ça n’est pas la première fois », se plaint une voisine. D’après plusieurs riverains, les évangélistes se seraient installés il y a environ un an dans une partie de cet immeuble où se côtoient une entreprise dans le bâtiment, un vendeur de voiture et une école de bateau. Entre cent et deux cent personnes viendraient chaque dimanche. « Au départ, on ne les entendait pas, reprend un habitant. Après ils ont commencé à venir de plus en plus. Ils commencent le vendredi à 21 heures et ça se termine le lendemain à 9 heures. Le samedi, ça recommence. On n’arrive plus à dormir. On n’en peut plus ». Les voisins pointent du doigt les conversations nocturnes, la musique dans les voitures, les coups de klaxons et les problèmes de stationnement. Certains sont allés au commissariat ou ont pris rendez-vous avec la mairie, sans qu’il n’y ait de réel changement. « C’est un lieu privé, avance-t-on au cabinet du maire. On a demandé à nos services de voir si tout était en règle et aux services de police d’intervenir en cas de tapage. » Après s’être dit « traumatisé » par la situation, le révérend, en charge de la communauté, n’était plus joignable pour répondre à nos questions Anne-Laure Abraham et Fabienne Huger
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Jeu 28 Mai 2015, 21:52
Sur Congo Top News - http://www.congotopnews.com - quelques images de Fontenay-sous-Bois....
Si, si, Fontenay-sous-Bois....
tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Ven 29 Mai 2015, 09:32
Situation normale, nous avons déjà les séquelles du conflit israélo palestiniens à domicile... quelques divergences entre Turcs...
La première obligation prévue par les lois internationales à laquelle sont tenus le réfugiés politiques accueillis dans un pays est de s'abstenir de toute activité pouvant générer un trouble à l'ordre public dans le pays où ils sont reçus.
a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Sam 29 Fév 2020, 02:43
2020
Citation :
Le concert d’une star congolaise provoque des incidents près de la Gare de Lyon
Le Monde avec AFP Publié 28.02.2020
Son concert était annoncé sous haute tension : le retour de la star congolaise Fally Ipupa, vendredi 28 février, à Paris a suscité la colère des opposants de la diaspora, qui ont bravé l’interdiction de manifester et incendié des véhicules, provoquant l’évacuation partielle de la gare de Lyon.
Le chanteur de rumba congolaise, accusé d’être proche du pouvoir en place en République démocratique du Congo (RDC), ne s’était pas produit en France depuis des années, par peur des débordements. Avant le début de son concert à l’AccorHotels Arena, de multiples incidents ont éclaté en début de soirée aux abords de la gare et du quartier de Bercy.
Plusieurs scooters et poubelles ont été incendiés, dégageant d’épaisses volutes de fumée dans la zone. La gare de Lyon a été partiellement fermée après 18 heures par mesure de sécurité, tandis que sa partie souterraine a été évacuée par mesure de précaution, a fait savoir la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). Les trains du RER A, du métro 14, comme du RER D, ne marquaient pas l’arrêt à la station gare de Lyon. Vers 18 h 30, les feux étaient maîtrisés par les pompiers et une trentaine de véhicules, surtout des deux-roues, entièrement carbonisés, a constaté une journaliste de l’Agence France-presse (AFP).
Le quartier autour de la gare de Lyon et de Bercy était bouclé par les forces de l’ordre vendredi en fin de journée.
Vers 20 h 30, les tensions persistaient autour de l’Arena. Les fans pouvaient rentrer pour assister au concert, qui a été maintenu. Plusieurs opposants continuaient de les invectiver aux cris de « Rwandais, collabos ! ». Auprès de l’AFP, ils ont estimé que Fally Ipupa est un chanteur qui « soutient le Rwanda », un pays frontalier avec lequel la RDC entretient des relations compliquées depuis des années. Les fans du chanteur, eux, étaient las. « On n’a pas besoin de la politique de là-bas ici. On est juste venus se défouler. Y en a marre de ces vandales », a soupiré Junior, billet en main et sur son 31 pour l’occasion.
A 21 heures, 46 personnes avaient été arrêtées et au moins 54 autres verbalisées, selon la préfecture, qui a dénoncé le « comportement scandaleux » de certains manifestants qui ont entravé l’action des pompiers. Le « meneur des incendiaires » fait partie des personnes interpellées, a précisé une source policière.
Les incidents ont suscité l’indignation d’une partie de la classe politique française. « Je condamne les dégradations et violences commises dans le secteur de la gare de Lyon par des individus qui ont bravé l’interdiction de manifester », a déclaré le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, en apportant sur Twitter son soutien aux pompiers et policiers intervenus.
« Heurts à propos du concert d’un chanteur congolais, incendie de la Gare de Lyon, racailles empêchant les pompiers de travailler : quelle image notre pays donne au monde ? », a tweeté Marine Le Pen, la patronne du Rassemblement national (RN). « Comment le gouvernement peut-il laisser se produire un tel chaos ? »
« Emeute urbaine inacceptable au cœur de Paris », a réagi le député Les Républicains (LR) Eric Ciotti. « De telles violences autour d’un concert communautaire congolais traduit un communautarisme exacerbé qui n’a rien à faire en France ! »
Avec 1,4 million d’abonnés sur Youtube, Fally Ipupa, 42 ans, est une superstar en RDC. Une partie de la diaspora l’accuse d’être proche de l’ex-président Joseph Kabila et de son successeur Félix Tshisekedi. Le chanteur, qui compte des collaborations musicales avec l’américain R. Kelly et les artistes français Aya Nakamura et Booba, avait dû renoncer à son dernier concert prévu à l’Olympia en 2017, déjà à cause de débordements.
Des militants de la diaspora congolaise manifestent régulièrement contre les artistes qui se produisent en France ou en Belgique et qu’ils accusent d’être proches du pouvoir en place en RDC.
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Dim 01 Mar 2020, 10:42
“Chaos”, “racailles”, “communautarisme” : la classe politique scandalisée par les violences à la gare de Lyon
Samedi 29 février 2020 à 15:02 1945928
Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées vendredi 28 février après des violences et des incendies survenus gare de Lyon, à Paris, en marge du concert d'un chanteur congolais. Une France « mise à genoux » par « le communautarisme ». Au lendemain d'une soirée de violences et d'incendies gare de Lyon, causée par la venue du chanteur congolais de rumba Fally Ipupa, une partie de classe politique, essentiellement à droite de l'échiquier politique, s'insurge, notamment, du laxisme des autorités françaises.
« Quelle image notre pays donne au monde ? » « Heurts à propos du concert d’un chanteur congolais, incendie de la Gare de Lyon, racailles empêchant les pompiers de travailler : quelle image notre pays donne au monde ? Comment le gouvernement peut-il laisser se produire un tel CHAOS !? », a interrogé sur Twitter, dès vendredi soir, Marine Le Pen. Lui aussi indigné, Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé « une émeute à Paris » et « la faiblesse de l'État devenue insupportable ». « Quand nous serons au pouvoir, nous ferons enfin respecter la France, l’ordre et la justice ! », a aussi assuré l'élu.
Du côté des Républicains, Nadine Morano a estimé, vendredi sur Twitter que « La France [est] mise à genoux tous les jours par la faute des dirigeants mous et incompétents qui livrent le pays aux étrangers ! ». Et Valérie Boyer, elle aussi de LR, d'ajouter : « Les tensions extrêmes entre Congolais en marge d’un concert ont produit de scandaleuses émeutes, incendies destructions au cœur de Paris. » « Le communautarisme n’a pas sa place en France. Quelles conséquences le ministre de l’Intérieur va-t-il en tirer ? Concrètement ! », a-t-elle aussi lancé sur le média social.
Castaner « condamne » À gauche, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, s'est voulu moins politique, mais a tout même exprimé, sur franceinfo, samedi, son souhait que « les condamnations [soient] exemplaires pour expliquer que Paris n'est pas le terrain de jeu des opposants politiques d'où qu'ils viennent ». Christophe Castaner, lui, avait réagi sur Twitter, vendredi : « Je condamne les dégradations et violences commises dans le secteur de la gare de Lyon par des individus qui ont bravé l’interdiction de manifester. Soutien aux pompiers de Paris et aux forces de la préfecture de police engagées pour rétablir l’ordre et interpeller les fauteurs de trouble. » De nombreux internautes ont par ailleurs dénoncé des « affrontements moyenâgeux », ou se sont interrogés sur la notion de « vivre ensemble », souvent prônée en France.
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Il fut une époque où la loi française prévoyait l'expulsion immédiate des étrangers auteurs d'infractions pénales...
Pour ce faire encore faudrait il que nous disposions du droit de faire nos lois et des autorisations venues d'ailleurs de les appliquer.
Pas de panique nous sommes sauvés : Kéké ministre condamne ! donc l'affaire est traitée, circulez il n'y a rien à voir, un grand coup de "vivre ensemble" et c'est reparti pour un tour.
Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Dim 01 Mar 2020, 12:49
Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Nadine Morano, Valérie Boyer, ont-ils (elles) émis un message d'alerte avant les troubles ? Parce que commenter après le résultat, c'est à la portée de vraiment n'importe qui. Lors des attentats de Merah (quinquennat Sarkozy) la gauche avait eu la dignité élémentaire de ne pas faire de leur non-anticipation un sujet de polémique. Sous Chirac pareil.
tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Dim 01 Mar 2020, 13:12
Les troubles étant permanents il est difficile d'être sélectif dans leur annonce... Ce qui est notable tout de même étant qu'alors que nous avons en permanence des unités d'intervention l'arme au pied à Paris (au cas où) les tronches pensantes n'aient pas jugé utile de les ramener rapidement pour mettre à la raison les minorités visibles agitées. On est plus réactif avec les amateurs de bière, de diesel et de clope franchouillards.
Il est vrai que la tanière du paltoquet n'était pas ciblée... donc du moment que l'on casse loin... à propos il ne dit plus "venez me chercher" c'est curieux.
Pour le reste on est si occupé à punir les britons de vouloir quitter l'Europe que l'on n'a pas le temps de s'occuper de ce qui se passe chez nous.
Je suis désabusé ! visiblement nous ne sommes plus à la hauteur : en matière de "cornachtouille" nous sommes derrière les Italiens... une fois de plus on vérifie que macron est un looser.
MODERATEUR 1
Messages : 60 Date d'inscription : 28/06/2015
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Dim 01 Mar 2020, 14:26
Deux message supprimés. Modérateur.
a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
Sujet: Re: Quand le conflit politique congolais s'invite à Fontenay... Mar 03 Mar 2020, 11:31
Citation :
Rumba et politique, un cocktail congolais explosif
Le Monde avec AFP Publié 03.03.2020
Les Parisiens et les autorités françaises ont découvert une spécialité bien congolaise : le mariage explosif entre deux passions nationales, la rumba et la politique, avec des manifestations violentes en marge du concert de la star Fally Ipupa. Au moins quatre personnes seront jugées pour les incidents et les incendies vendredi 28 février gare de Lyon à Paris, près de la salle de concert où le crooner de Kinshasa a tout de même pu communier avec 20 000 fans.
Les manifestants se présentaient comme des « combattants » de la diaspora, à savoir des opposants installés en Europe qui accusent notamment le pouvoir de Kinshasa de passivité face aux tueries à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Les « combattants » voulaient perturber le grand retour en Europe de Fally Ipupa, 43 ans, l’accusant d’être à la solde des autorités en place à Kinshasa.
Les leaders de la droite nationaliste française, Marine Le Pen en tête, ont réagi en dénonçant les auteurs de ces troubles étrangers à l’actualité française (« gilets jaunes », réforme des retraites…). Comme de nombreux Parisiens médusés par ces violences venues d’ailleurs, ils étaient bien en peine d’identifier l’objet de la colère des « combattants », parlant d’un simple « chanteur congolais ».
Fally Ipupa est pourtant l’une des plus grandes stars d’Afrique francophone, avec Youssou N’Dour ou Tiken Jah Fakoly. Ancien du Quartier latin, groupe de Koffi Olomidé, il modernise la traditionnelle rumba au contact du rap et des musiques urbaines (featuring avec Naza et Booba), de l’afrobeat et du folk.
A Kinshasa, Fally Ipupa est une star qui n’a pas besoin du pouvoir pour exister. Le chanteur a suffisamment d’argent pour se mettre « à l’abri des sollicitations des politiciens », affirme le spécialiste congolais de l’histoire des mentalités, Zacharie Bababaswe. La star « n’a jamais chanté pour des politiciens congolais lors des campagnes électorales » (2006, 2011 et 2019), ajoute M. Bababaswe.
En fait d’engagement, l’artiste est surtout connu pour sa défense de nobles causes très consensuelles : lutte contre les enfants-soldats et soutien au Prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes » victimes de violences sexuelles au Congo. En RDC, le coup de force contre l’icône pop congolaise n’a trouvé aucun soutien.
« Nous condamnons avec force les violences, casses et incendies injustifiables des soi-disant “combattants” en marge du concert de Fally Ipupa. C’est un mauvais combat, mené de la mauvaise manière contre les mauvaises personnes », a réagi le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), guère tendre avec le pouvoir. Les « combattants » avaient obtenu l’annulation d’un précédent concert de Fally Ipupa en juin 2017 dans une autre salle parisienne.
Depuis, les temps ont changé. Issu de l’opposition, Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2018, au prix d’un accord de coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila. En Europe, le mouvement des « combattants » s’en est trouvé affaibli, avec la défection des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du nouveau président.
La musique et le pouvoir dansent ensemble au Congo depuis l’indépendance célébrée il y a bientôt soixante ans. En 1960, l’African Jazz de Grand Kallé pose ses valises à Bruxelles pour accompagner et distraire la délégation congolaise qui négocie l’indépendance avec la Belgique. Grand Kallé compose la chanson Indépendance cha-cha, tube panafricain et hymne des multiples indépendances célébrées cette année-là. Indépendance cha cha cite le nom des héros de l’indépendance congolaise, en commençant par celui de Patrice Lumumba.
En 2020, les nombreux chanteurs de rumba continuent de citer dans leurs chansons le nom des « Excellences » ou des officiels qui veulent bien leur donner quelques billets de 100 dollars. Dans les années 1970, les musiciens congolais (zaïrois à l’époque) ont été mobilisés par le dictateur Mobutu Sese Seko dans la mise en œuvre de son retour à l’« authenticité » africaine.
Le chanteur guitariste Franco Luambo « prit la tête d’une nouvelle instance publique destinée à soutenir la musique populaire », note l’écrivain David Van Reybrouck dans sa somme Congo, une histoire. Fin 1970, le grand chanteur congolais Tabu Ley Rochereau se produit à l’Olympia, à Paris, avec le soutien de Mobutu. Une première pour un artiste africain. Et il n’y avait pas eu d’incidents sur les grands boulevards.