Edf SA se met en quête de gains de productivité en limitant ses procédures de recrutements afin que ses effectifs baissent "naturellement d'ici 2018, on ne peut que le déplorer, mais là encore les lois du marché semblent en pleine action avec le maintien d'une forte compétition sur les marges. Le groupe EDF a encore des atouts si l'on s'en tient à ce que disait voici un an le P-DG du groupe. http://www.actu-environnement.com/ae/news/transition-energetique-quel-role-edf-23658.php4
Je ne dirais rien sur le gouffre financier que représente le besoin d'aider Areva à ne pas sombrer "grâce ou à cause" de la construction de ses EPR disproportionnés, car on me répondra certainement que les députés d'antan n'ont pas fait le nécessaire pour empêcher le lancement de ces projets, on ne va pas dire non plus sous quelle mandature cela pourrait prêter à faux débat.
Non, je me contenterai de laisser la parole à Jean-Bernard Lévy, PDG d'EDF, alors qu'il revenait sur les principales questions relatives au développement du nucléaire dans son audition par le Sénat dans le cadre de l'examen du projet de loi relatif à la transition énergétique.
"EDF doit et va jouer un rôle dans la transition énergétique car nous sommes le premier acteur du marché de l'électricité et nous disposons de technologies dans le secteur des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique" même si déjà la vision d'EDF de la transition énergétique semblait toutefois déjà reposer en grande partie sur un approvisionnement grâce à une production nucléaire.
"Nous disposons d'un parc de production majoritaire hydraulique et nucléaire qui est décarbonné, Aujourd'hui, le prix de l'électricité est stable, nous sommes 40 fois moins chers que nos voisins et disposons d'une garantie d'approvisionnement". "EDF souhaite maintenir intact son parc limité à 63,2 Gigawatt. Quand l'EPR de Flamanville démarra, la loi nous imposera de réduire d'autant le parc installé ce qui correspond à deux unités du parc de réacteur".
Tout est dans le tant que....
En attendant la fermeture de Fessenheim serait "un drame économique et social" pour l'Alsace.
Voici un an Daniel Dubois, sénateur UDI déclarait : "Le Gouvernement nous a demandé d'étudier des alternatives à la fermeture de Fessenheim le moment venu. Nous y travaillons, mais il est encore trop tôt pour entrer dans les détails", "Il manque dans le texte les études d'impacts de l'application de ces objectifs qui sont irréalistes et contradictoires"
Jean-Bernard Lévy répondant : "Nous allons établir des scénarios, le gouvernement fixera la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour arriver à ces objectifs et nous verrons alors le réalisme du chiffre de 50%. Je ne peux répondre aujourd'hui car nous dépendons de différents facteurs, du développement de la croissance électrique dans les transports, des normes dans les logements, de la croissance du PIB, du mix énergétique, etc."
Et voilà, les misères d'aujourd'hui font partie du Etc...
Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, dans un entretien accordé à l'Usine Nouvelle avait pourtant réaffirmé la nécessité de prolonger la durée de vie des réacteurs du parc et la programmation de la construction d'une nouvelle génération de réacteurs. Elle disait : "Il s'agit à la fois de tirer parti des retours d'expérience des réacteurs de troisième génération (EPR, ATMEA) et de travailler sur une quatrième génération de réacteurs consommant beaucoup moins de combustibles et les recyclant, générant des déchets en moindre volume et moins nocifs (démonstrateur ASTRID du CEA) ".
L'âge moyen du parc étant d'une trentaine d'années par ailleurs... Pour prolonger sa durée de vie EDF s'est mis à prévoir de lancer une opération de remise à niveau son nom de code à l'poque étant "le Grand Carénage".
Il n'y avait plus qu'à, sauf que pour dépasser les 40 ans de fonctionnement, l'autorité de sûreté nucléaire (l'ASN) devait donner son accord et soumettre des préconisations. Jean-Bernard Lévy argumentant judicieusement de la façon suivante : "Le choix du nucléaire a donné à la France un avantage durable. Le grand Carénage jouera un rôle pour que nous maintenions le prix de l'électricité bas".
Qui dit prix bas, dit, nous y voici, érosion des marges malgré tout
Donc sans marge additionnelle les prévisions restaient optimistes "Nous dépensons aujourd'hui 2,5 milliards d'euros/an pour la maintenance du parc. Avec le programme du Grand carénage, nous allons passer à 5 milliards annuels dans l'hypothèse où nous l'appliquons sur les 58 tranches. Or, il est possible que certaines de ces tranches soit retirées, à priori au moins deux".
Une petite intox sur les règles d'amortissement plus tard on nous promettait qu'on pourrait l'étendre à 50 voire 60 ans pour permettre d'améliorer les dépenses. Personne ne se préoccupant d'imaginer comment la quadrature du cercle serait financé entre les 40 et 60e année. Les experts comptables ne se sont pas étranglés mais presque.
Mais bon il fallait faire silence dans les rangs, il y avait un plus gros soucis à règler donnant lieu à l'ouverture d'un sujet toujours présent sur ce forum intitulé et ce qui devait arrivé Aréva. http://www.plateaufontenay.net/t2088-et-ce-qui-devait-arriver-areva?highlight=areva
Comme il estimait le coût de ce grand chantier à 55 milliards d'euros d'investissement total d'ici 2025 chacun pouvait prendre sa calculette. Comme d'autres comme Greenpeace estimaient quant à eux le coût entre 400 millions et 4,4 milliards d'euros par réacteur, forcément l'un des duex, le patron ou le groupe écologiste, se trompait un peu.
Mais bon an mal an, la lueur d'espoir était maintenu, Jean-Bernard Lévy déclarant aussi
"Nous ne nous sommes pas limités à cette opération et nous nous sommes engagés dans les énergies renouvelables : nous sommes le premier concernant le développement de l'électricité EnR"
Il y mettait bien un bémol en affirmant que "les coûts du développement restent élevés (…), il est important d'investir mais de façon mesurée, il faut disposer des retours d'expérience pour avoir une filière économique fiable". EDF souhaite que soient engagés des financements de capacité accrue de l'hydroélectricité "pour faire face à l'intermittence des renouvelables".
Et benoîtement il affirmait : "30% d'opération d'économie d'énergie supplémentaire c'est un challenge difficile à faire", surtout quand on sait (c'est toujours lui qui parlait) que 60% de nouvelles dépenses (serait) lié au surcoût des installations déjà installées (…) (soit) 10 milliards d'euros /an".
Alors comme d'hab plutôt que de revoir des redéploiements en interne on utilse la variable d'ajustement la plus facile à économiser l'humain.
Bien triste constat de la gestion de la transition énergétique annoncé.
Pour éviter d'être trop long et tout de même revenir à l'actualité immédiate, ce lien.
http://www.challenges.fr/entreprise/energie/20160120.CHA4113/epr-finlandais-areva-et-tvo-ont-un-mois-pour-trouver-un-accord.html
Pour Flamenville, on va carrément zapper, pour ne pas plomber l’atmosphère. Car parfois elle fait la gueule l'atmosphère, Arléty a bien raison.
Quel dommage que les députés n'aient pas porté le casque de chantier (quand certains le font on en ricane), alors certes on veut leur faire porter la casquette.
Et tant pis si les chantiers sont à très grande majorité conduits par des hommes...
Ouf, je n'ai mis que 2 liens
+ celui du forum