Le PSU est orphelin - Michel Rocard est décédé

http://www.lepoint.fr/politique/michel-rocard-est-mort-02-07-2016-2051431_20.php a écrit:

Michel Rocard est mort !

L'ancien premier ministre de François Mitterrand de 1988 à 1991 est décédé aujourd'hui à l'âge de 85 ans. Il fut l'inventeur du RMI et de la CSG.

Par Le Point.fr
Publié le 02/07/2016 à 19:47 | Le Point.fr

Il y a 15 jours, il donnait une interview fleuve au Point. On rédouvrait son sens de l'analyse, sa grande franchise et sa connaissance de l'économie et des évolutions de notre société. Ce samedi 2 juillet, Michel Rocard, premier ministre de François Mitterrand de mai 1988 à mai 1991 est mort subitement. Militant socialiste depuis 1949, il a fondé le PSU et fut son porte-drapeau à la présidentielle de 1969. Cinq ans plus tard il rejoignait le PS où ses désaccords avec Mitterrand furent légions et légendaires. Ministre du plan puis de l'agriculture de 1981 à 1985, il soutint la candidature de son rival en 1988 et fut nommé à Matignon. On lui doit le RMI, la CSG et la rédaction d'un livre blanc sur les retraites qui fait autorité jusqu'à aujourd'hui. Ephémère premier secrétaire du Parti socialiste en 1993 et 1994, il milita jusqu'à bout pour que le PS ouvre les yeux sur les réalités sociales-démocrates, fasse son agiornamento et se réconcilie avec le libéralisme.



Européen convaincu

Longtemps héros de la deuxième gauche, il fut et est resté un européen convaincu souvent impliqué dans les questions de prospective, d'écologie ou de réforme des institutions.

Le 18 mars 2009, Nicolas Sarkozy le nomme ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. Avec Alain Juppé, il copréside la commission chargée de réfléchir à la mise en œuvre d'un grand emprunt national, installée le 26 août 2009 par Nicolas Sarkozy. Avec l'ancien Premier ministre chiraquien, il prend position le 14 octobre 2009 pour un désarmement nucléaire mondial.

Source: http://www.lepoint.fr/politique/michel-rocard-est-mort-02-07-2016-2051431_20.php

Je suis aussi - orphelin - pour ce qui est de sa vision du suicide de l'occident et de l'humanité et de son rôle d'ambassadeur du cercle polaire. Une vraie conviction sur la durée.

Texte mis ici pour les amateurs https://m.facebook.com/eelv.fontenay/

Trop long! Beaucoup trop long!
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Finalement nous sommes en route pour le deuil national...
Doit on oublier l'auto gestion des entreprises et l'affaire LIP ? Pas brillant le Rocard sur ce coup là !

Rocard avait au moins un avantage il ne vendait pas trop d'illusions et avec le temps était devenu cohérent... pas toujours dans la formulation...parfois il faut s'accrocher

En revanche lorsque je vois les larmes de crocodiles de ceux qui préféraient l'arsouille "alias Mitterrand" (dixit de Gaulle ) à Mendès ou à Rocard... nous avons ce que nous méritons ! on se régale du défilé des faux culs !

Pour le reste l'histoire est en cours... et l'avenir sombre.

Tant qu'à parler de l'échec de l'aventure autogestionnaire de LIP, il faudrait aussi parler de la part de responsabilités du président Valéry Giscard d'Estaing et de son premier ministre Jacques Chirac...

Après on peut aussi faire le constat qu'après la fin de LIP, l'industrie horlogère grand public française a disparue au profit de marques embarquant majoritairement des mouvements chinois...

a.nonymous a écrit:

Tant qu'à parler de l'échec de l'aventure autogestionnaire de LIP, il faudrait aussi parler de la part de responsabilités du président Valéry Giscard d'Estaing et de son premier ministre Jacques Chirac...

Après on peut aussi faire le constat qu'après la fin de LIP, l'industrie horlogère grand public française a disparue au profit de marques embarquant majoritairement des mouvements chinois...

sans doute aurait il fallut nationaliser LIP ?

Je ne vois pas trop en quoi l'état est responsable du plantage d'une entreprise qui fabrique des montres à des tarifs non concurrentiels selon des techniques périmées. Tout le monde avait des mouvements asiatiques à 4 sous et on vendait des mécaniques hors de prix...

Peut être qu'en convertissant LIP en Zenith ou en Rolex ... ce qui revient à demander à Renault ou à Peugeot de faire des bagnoles de la catégorie des BMW et des Audi. Le personnel en était il capable et le voulait il ?

Le problème français est que nous voulons fabriquer des Opel ou des Fiat des années 80 et les vendre au tarif des merco de 2020... itou pour LIP avec ses montres. Comme en France ce n'est pas rentable on délocalise...

Maintenant s'il faut mettre Giscard et Chirac dans l'affaire pourquoi pas, mais ce ne sont pas eux qui ont volé les stocks et fait en sorte que les repreneurs fuient la boite... lorsque l'on fait sa révolution locale les investisseurs ne se bousculent pas... pas grave 50 ans plus tard rien ne sert de leçon !
CF le ministre (pourtant de gauche, avec un président de gauche, un gouvernement de gauche) en marinière ses investisseurs ricains, la CGT et le reste résultat... dans le mur !

On pourrait se demander pourquoi nous n'avons plus de motos françaises (avant entre Peugeot, Terrot, motobécane... ) il y avait le choix.
Pourquoi à Fontenay on ne fabrique plus d'appareils 24X36 Royer ou de caméras super 8 Beaulieu ? on devrait flanquer ça sur le dos de Pompidou ou de Giscard.
A propos les extincteurs ROOT de Fontenay... où sont ils ? un coup de sarko sans doute.

Pas grave ! nous sommes incapables de prendre des virages financiers ou technologiques et parfois les deux mais c'est de la faute des dirigeants surtout s'ils sont de droite.

NB nous nous voulons puissance mondiale, nous sommes incapables de fabriquer le fusil de l'armée française, un pistolet mitrailleur, la police, la gendarmerie, la douane ont des pistolets suisses... et nous n'avons plus sur le territoire national une usine pour fabriquer nos cartouches... on va bien pouvoir mettre la faute sur la droite ! un coup de Giscard ou de Chirac sans doute.

Lorsque nous avons des marchés les politiques flanquent l'affaire au tapis... cf les bateaux russes et pour le reste on attend les acheteurs de chars Leclerc et de rafale... the best in the world !

en politique comme dans nombre de domaines nous avons de brillants théoriciens... pour les praticiens il faut aller ailleurs !

Tien, tien Lip a disparu !!!!!
http://www.lip.fr/fr/accueil/
Ne pas envoyer de fleurs avant certitude.

Pour ce qui est de Michel Rocard, il était parfois difficile à suivre mais lui au moins ne prenait pas les gens pour des imbéciles et n' avait pas de dogme chevillé au corps.

mamiea a écrit:

Tien, tien Lip a disparu !!!!!
http://www.lip.fr/fr/accueil/

Lip a effectivement disparu en 1977 avant de renaitre en 1990 et de revenir à Besançon en 2014...

Voir: https://fr.wikipedia.org/wiki/Lip

J'espère qu'après sa sortie de léthargie de quelques années LIP ne va pas perturber le marché de l'horlogerie.
Oméga, Longines, Rolex, Zenith, TAG, Boucheron et Cartier plus quelques autres sont sur les dents !

Rolex, ce me dit quelque chose cette marque.

Plus sérieusement le rsa ex RMI c'est aussi lui. Personne n'ayant remis en cause le principe depuis. Dommage qu'il faille faire court le concernant sur cette tribune qui lui est dédiée. Les hommages en quelques lignes, n'en sont plus.

Le RSA et le RMI sont les invention d'un technocrate de gauche... technocrate qui n'était pas le pire.

Dans une société idéale le fin du fin ne serait pas d'inventer des impôts qui avec le temps perdurent mais de gérer le pays de manière à ce que ces impôts ne soient pas nécessaires.

Nos actuels technocrates suivent l'exemple des anciens et inventent de nouvelles taxes... à gauche le progrès est en marche : toujours plus d'impôts.

POur ce qui concerne les montres de nos élus, il y a des marques plus onéreuses et des porteuses de signes que l'on désigne moins à la vindicte publique.
Nous avons même l'exemple d'un élu de première grandeur qui non seulement n'avait pas de montre mais aussi jamais d'argent sur lui... il y avait donc le chargé du temps, les chargés de flingues et le chargé de payer les dépenses... aux frais de la princesse voire des amis reconnaissants on s'en offusquait moins que de la tocante d'un de ses successeurs.

On a fait une fixation sur le Fouquet's mais nous avons un président qui affectionne Laurent.
http://www.le-laurent.com/fr/index.php

Tout bien considéré le Fouquet's est à coté de Laurent une cantoche pour parvenus...

Je ne crois pas nécessaire de lister les points de chutes de nos "big boss de gauche" et des gargottes habituelles mais les damnés de la terre connaissent les bons coins...  de temps en temps il conviendrait de faire profil bas.

Pas étonnant qu'à l'ouvrir en permanence on se retrouve contraint de renoncer aux universités d'été... tout se sait !

Interrogé par Libération, Nicolas Hulot qualifie Michel Rocard de «source d'inspiration magnifique. C'était un homme qui nous empêchait de désespérer de la classe politique et nous réconciliait avec elle. Sa disparition est un grand préjudice pour la réflexion politique. Ce qui caractérise plus que tout Michel Rocard, c'est que jusqu'au bout, il a incarné la modernité. Il n'a jamais été en déphasage avec son temps, il a toujours su adapter son esprit en fonction de l'évolution des problématiques. Il avait déjà intégré le logiciel du XXIe siècle et pris en compte l'état du monde et de la planète, alors que beaucoup de politiques plus jeunes que lui ne l'ont toujours pas fait et conservent le vieux logiciel du XXe siècle.

Rocard a été député européen de 1994 à 2009, une époque où on parlait peu de lui en France.
Sur le comportement de la majorité des élus PS d'alors, à son égard, voici le témoignage éclairé de Jean Quatremer, journaliste à Bruxelles depuis plus de 20 ans.
Exécuteurs désignés : Mitterrand, son héritier Fabius, leurs sbires et leurs basses oeuvres. Et quelques autres.

Citation :

Michel Rocard, l'homme que les socialistes ont humilié

En juillet 1994, je croise Michel Rocard, qui est mort samedi dernier, dans les couloirs du Parlement européen, à Strasbourg. C’est la première fois que je le vois en chair et en os. Il a l’air totalement abattu, usé, fatigué. Il erre seul, totalement seul. Je m’aperçois rapidement que cette solitude n’a rien d’exceptionnel. Elle se confirme tout au long de la session, puis en septembre. Ses « camarades » socialistes français l’évitent, l’ignorent ou, au mieux, le saluent de loin, comme s’il était porteur d’un virus mortel. Je trouve cela poignant, car c’est l’un des rares politiques pour qui j’ai une réelle admiration : représentant d’une gauche sociale-démocrate assumée, il a été un excellent Premier ministre (1988-1991) avant d’être proprement viré par François Mitterrand parce qu’il lui faisait de l’ombre.

Rocard vient d’être élu député européen, en juin, à la suite d’une campagne désastreuse pour le PS. Tête de liste (à l’époque, la France était une circonscription unique) en tant que premier secrétaire du PS, il s’est sévèrement ramassé avec moins de 15 % des voix. François Mitterrand, toujours prodigue en mauvais coups, lui a balancé dans les pattes Bernard Tapie et sa liste « MRG » (radicaux de gauche) qu’il a soutenue quasiment ouvertement. Avec un score mirifique de 10 %, Tapie a siphonné une partie des voix socialistes. Rocard est à terre. Définitivement. Il ne le sait pas encore et, surtout, ne veut pas l’admettre.
()
Le déjeuner (entre Rocard et Quatremer) a lieu le 28 septembre. () Un récit passionnant de ses rapports avec François Mitterrand, tous les mauvais coups que le Président lui a faits lorsqu’il occupait Matignon. Un « enfer ». « Le matin, en me réveillant, je découvrais souvent qu’un conseil ministériel restreint dont j’ignorais tout avait eu lieu la veille et que le gouvernement avait décidé ceci ou cela. À moi d’assumer ».

Rocard, comme toujours, s’implique consciencieusement dans ses nouvelles fonctions de député européen. Il s’occupe de dossiers techniques qu’un journal comme Libé suit peu. Il préside successivement les commissions de la coopération et du développement (1997-1999), puis de l’emploi et des affaires sociales (1999-2002) et enfin de la culture (2002-2004). Il prend sa retraite en 2009 sans jamais avoir eu l’influence qu’il méritait.

Car, en 2004, les Fabiusiens, en bon héritier du mitterrandisme, lui font un dernier mauvais coup : la vengeance, en politique, est sans fin. Le PS de François Hollande (il est premier secrétaire) a explosé les compteurs aux Européennes de juin : 29 % des voix. C’est même la première délégation nationale au sein du groupe socialiste. Ils peuvent donc choisir les postes qu’ils veulent. Rocard se verrait bien président du Parlement: une candidature à laquelle peu de monde s’opposerait dans l’Hémicycle.

Mais les Fabiusiens ne l’entendent pas de cette oreille, alors que se profile la bataille du Traité constitutionnel européen : pas question de permettre une renaissance d’un Rocard européen. Pervenche Berès, fabiusienne de toujours, est l’exécutrice des basses œuvres : sous sa houlette, les socialistes français renoncent à la présidence du parlement en échange, pour elle-même, de la commission des affaires économiques et monétaires… C’est un socialiste espagnol, Josep Borrel qui hérite donc du perchoir.

François Hollande, alors secrétaire national du PS et député européen (pour quelques semaines), laisse son vieil ami se faire une nouvelle fois humilier. Ce n’est pas demain la veille qu’un socialiste français pourra espérer l’occuper, mais qu’importe. L’essentiel n’était-il pas de se débarrasser de Rocard ? On jugera à cette aune les hommages posthumes que viennent de lui rendre plusieurs hiérarques socialistes qui ont pris une part active dans la marginalisation d’un homme qui aurait dû être le modernisateur du socialisme français.

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2016/07/06/michel-rocard-lhomme-que-les-socialistes-ont-humilie/
(avec aussi le portrait de Rocard paru en 1994)