60 ans du traité de Rome : quel avenir pour l'Europe ?

Le 25 mars 2017, l'Union européenne célébrera le 60e anniversaire de son texte fondateur : le traité de Rome. A cette occasion, les dirigeants européens ont prévu de se retrouver dans la capitale italienne pour proposer leur vision commune du projet européen, aujourd'hui menacé par de nombreuses crises.

Connaissant l’attachement de Gildas Lecoq aux conceptions européennes d’Alain Lamassoure j’ouvre ce sujet à toutes fins utiles. Le député européen depuis 1989 et ancien ministre des Affaires européennes se dit "Pas du tout inquiet", il décrit l’Europe comme une "réussite prodigieuse", "sauvée par la gravité des problèmes" qu'elle a à affronter.

Extraits d’un entretien .

Au regard de votre expérience, quel constat faites-vous des 60 premières années de la construction européenne?

A l’échelle historique, c’est une réussite prodigieuse. Il ne faut absolument pas se laisser impressionner par l’état de dépression nerveuse collective que vit l’ensemble des démocraties, y compris hors d'Europe. Les prophètes de malheur sont aussi anciens que le traité de Rome. A cet égard, j’ai retrouvé il y a quelques temps un discours de 1970 prononcé par Raymond Barre, qui était à l’époque vice-président de la Commission européenne, dans lequel il disait : ‘tous les jours, quelqu’un annonce la fin de la Communauté européenne, alors qu’elle nous survivra à tous’. Nous sommes dans la même situation aujourd’hui.

En quoi cette réussite historique est prodigieuse ?

Premièrement, et nous l’avons complètement oublié, la construction européenne, initiée par la CECA et le traité de Rome, a été à l’origine d’un véritable miracle. Sans précédent dans l’histoire et sans équivalent dans le monde. Ce n’est pas la paix, mais de la réconciliation profonde entre les peuples en Europe de l’Ouest. Les haines entre la France et l’Allemagne étaient telles qu’elles ont conduit aux massacres les plus abominables du XXe siècle. Or aujourd’hui quand on demande aux Français de quel peuple ils se sentent le plus proche, les deux tiers répondent naturellement les Allemands. (...)

Deuxième réussite historique, là encore sans précédent ni équivalent : la méthode Monnet. Cet engrenage vertueux qui part d'un objectif assez modeste – le Marché commun – qui revient à supprimer les droits de douane entre nos produits agricoles et industriels, mais qui conduit à approfondir l’intégration. En passant du commercial à l’économique, de l’économique au monétaire et du monétaire au politique. Car si vous voulez donner à vos entreprises industrielles un marché de taille continentale comparable au marché américain, vous comprenez assez rapidement que supprimer les droits de douane ne suffit pas.

(...)

Au fond, ce dont souffre le plus l'Europe, c'est que sa construction politique nécessite environ 100 ans pour être parachevée. (...)

La suite ici http://www.touteleurope.eu/actualite/alain-lamassoure-en-europe-les-prophetes-de-malheur-sont-aussi-anciens-que-le-traite-de-rome.html

L'union Européenne n'est pas une idée datant de l’après guerre mais de l'entre deux guerres
L'idée est développé par par le Comte Richard de Coudenhove Kaleri, en 1922 il lance l'Appel à l'unité européenne, 1923 il publie son manifeste PanEuropa, 1924 création de l'association « le Mouvement PanEurope »
C'est avant guerre et de la volonté des cartels anglo-saxons ( IG Farben, Cartel International de l'Acier) que l'Europe sans frontière  va naître.
Par la suite c'est à travers la montée en puissance de l'Allemagne Hitlérienne que les Cartels trouvent un moyen d'action pour imposer leurs idées.
Un petit discourt dans ce sens.
« Les peuples d'Europe représentent une seule et même famille dans le monde.
Il n'est pas très intelligent d'imaginer que dans un espace aussi étroit que celui de l'Europe, une communauté de peuples puisse longtemps maintenir des systèmes de loi reposant sur des conceptions différentes. «  Adolf Hitler, discourt au Parlement le 7 mars 1936.
Walter Hallstein, professeur de droit et juriste allemand va être charger par Hilter de trouver un cadre juridique pour la « Nouvelle Europe » sans frontières que souhaitent tant les Cartels.
Après guerre ce monsieur et ces travaux vont être recyclés par les Américains pour toujours la même idée, une Europe sans frontières.
Walter Hallstein sera même Présidence de la Commission de la Communauté économique européenne (1958-1967)
Jean Monet était un agent de la CIA, Robert Schuman et l’ancien premier ministre belge, Paul-Henri Spaak – étaient tous traités comme des employés par leurs parrains américains. Le rôle des États-Unis fut tenu secret .

Est ce que cela enlève quoique ce soit au fait que le 60e anniversaire du traité de Rome arrive à grands pas ? Non!

Un autre texte fondateur
http://www.assemblee-nationale.fr/13/evenements/textes_victor_hugo.asp

Ce qui est intéressant c'est de comparer comment a évolué l'Union, en particulier pour ses ressortissants de l'Ouest, entre, d'une part, le traité de Rome et l'élargissement de 2004 puis, d'autre part, après cet élargissement de 2004 à des pays de l'Est à faible niveau de vie...

Aujourd'hui le chômeur français dont l'emploi est parti en Roumanie ou ailleurs est vraiment content de savoir qu'il utilise des toilettes et urinoirs conformes aux normes européennes: https://www.senat.fr/europe/textes_europeens/e8549.pdf

Pas de salaire minimum européen, pas d'harmonisation sociale ou fiscale mais des toilettes normalisées.... Elle n'est pas belle l'Union ?

Lamassoure souligne qu''il faut 100 ans pour que cette construction commencée voici 60 ans soit pleinement achevée et que les mauvais coucheurs ont toujours existé.

L'union Européenne a été crée par et pour les multinationales, si vous avez un doute :
https://www.upr.fr/conferences/les-origines-cachees-de-la-construction-europeenne-2

Je n'avais aucun doute de voir resurgir un lien vers l'Upr sous votre plume. Manque l'avis du leader de l*UDi que j'interpelle un peu aussi.

Ton raisonnement est exacte. Le point centrale du programme de l'UPR est la sortie de l'Union Européenne, de l'Euro, de l'OTAN afin de rétablir la démocratie en France (que les Français décident de leur destin)
Je suis militant de l'UPR, je ne m'en cache pas d’ailleurs j'avais pris comme avatar le logo de l'UPR mais l'administrateur m'a demandé de le retirer.
Je consulte des sites de tout l'éventail politique, chacun a sa parcelle de vérité, puis je me fais mon avis.
Je comprend que ce monde de fonctionnement puisse être inconfortable pour certains.

Ici nous évitons toute forme de tutoiement. Merci

A l'occasion du 60e anniversaire du traité de Rome le 25 mars, les Vingt-Sept (la Première ministre britannique n'y participera pas) ont prévu de dévoiler leur vision de l'avenir européen dans une déclaration commune. Un événement qui fera date ? C'est ce que l'on pourrait souhaiter de mieux à l'Union, tant les blocages auxquels elle doit faire face sont aujourd'hui nombreux.

Depuis quelques années, les défis s'accumulent sur l'Europe sans que celle-ci ne semble savoir comment sortir la tête de l'eau. La crise économique et financière de 2008 a durement frappé le continent et, bien que les signes de reprise soient tangibles, le chômage reste supérieur à 10% dans plusieurs pays (Grèce, Espagne, Portugal, Croatie, Chypre).

D'autres crises se sont en outre ajoutées : conflit ukrainien aux portes de l'Europe et tensions avec le voisin russe, montée du terrorisme islamiste et attentats dans certains Etats membres, gestion chaotique des arrivées de réfugiés et de migrants, sortie prévue du Royaume-Uni suite au référendum de juin 2016, incertitudes quant aux futures relations avec les Etats-Unis de Donald Trump... les symptômes de cette "polycrise", pour reprendre l'expression du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, sont manifestes.

Alors que l'Europe aurait besoin d'unité et de rassemblement, les divisions au sein des Vingt-Sept (Royaume-Uni non compris) contribuent à la miner encore un peu plus. Sur des sujets fondamentaux comme l'accueil des réfugiés, le dumping social et même l'Etat de droit et la séparation des pouvoirs, dernièrement bafoués par la Pologne et la Hongrie, affirmer que les Européens ne partagent pas de vision commune de leur avenir est un euphémisme.

Attendons le 25... Et on verra bien si les détracteurs de touteleurope vont imposer leur doctrine très nationalisante