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Forum d'échanges et de débats concernant les quartiers de Fontenay-sous-Bois (94120), la ville dans son ensemble, son environnement et sa gestion, ou des sujets d'intérêt général. |
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| Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. | |
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+3Gérard Libellule Salamandre 7 participants | Auteur | Message |
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Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mar 20 Juin 2017, 14:49 | |
| L’avènement d’Emmanuel Macron: crise de système ou accident industriel? Elie Cohen , Gérard Grunberg , 19 juin 2017
La double victoire électorale d’Emmanuel Macron peut apparaître comme une sorte de miracle politique, le produit d’une série de hasards chanceux. Edgar disait jadis qu’ « il n’y a pas de politiques sans chances ». Chance que le Parti socialiste se soit à ce point déchiré et ait prouvé son incapacité à gouverner ; chance qu’Alain Juppé ait été éliminé à la primaire de droite, chance que l’affaire Fillon ait privé LR d’une victoire qu’il estimait lui revenir de droit dans la logique de l’alternance gauche/droite, chance que la gauche, déjà très affaiblie, n’existât plus comme une réalité politique à partir du moment où Jean-Luc Mélenchon préférait jouer en solo, chance enfin qu’aucun des partis n’ait été en état de présenter un candidat ayant au moment de l’élection une véritable stature présidentielle.
Mais Edgar Faure disait aussi qu’ « il n’y a pas de politique sans risques » ; ici le mérite des victoires d’Emmanuel Macron lui revient entièrement. D’abord du fait de sa vision claire de la situation politique. Comme le disait Bonaparte au retour d’Egypte : « la poire est mûre ». Le choix du moment n’est-il pas la marque du grand politique ? Macron a perçu avec justesse l’inanité du débat politique, l’état des partis, les attentes de l’électorat et les moyens disponibles pour conquérir le pouvoir. … La suite, à lire (à peine 10 000 caractères, en seulement 6 paragraphes) : http://www.telos-eu.com/fr/lavenement-demmanuel-macron-crise-de-systeme-ou-ac.html | |
| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mar 20 Juin 2017, 21:08 | |
| Un mot pour sourire. La débandade des uns et des autres plus ou moins KO debout est liée à 100% aux votants et aux abstentionnistes. La prise de pouvoir qui en résulte aussi. Abstention : les politiques n'ont rien à dire Par Ivan Rioufol le 19 juin 2017 Inutile de revenir sur la crise de la démocratie, déjà abordée ici la semaine dernière. Comme il fallait le craindre, elle s‘est aggravée à l’issue du second tour des législatives, boudé par 57% d’abstentionnistes. Les macronistes se rassurent en estimant que beaucoup de ceux qui ne sont pas allés voter ont donné, passivement, un blanc-seing au chef de l’Etat. Ces dévots ont raison de dire que la dangerosité de Macron n’a pas été jugée telle pour susciter un barrage contre lui. En fait, Macron pourrait être le nom d’un sirop incolore, inodore et sans saveur, mais avec des effets lénifiants. Même le vieux leader de 68, Daniel Cohn-Bendit, a avoué dimanche soir sur France 2 : "Je suis l’incarnation du "En même temps" (NDLA : expression fétiche du président)". Macron, c’est non seulement un tranquillisant, mais la source d’eau tiède d’un consensus mou dans lequel l’ex-soixante-huitard vient calmer ses rhumatismes et ses nostalgies. Faire une cure de Macron revient à dire tout et son contraire : cela repose mais reste incompréhensible. En réalité, la bulle macroniste des origines n’est jamais très loin. Cette fois, elle fait enfler une majorité absolue de députés La République en marche (359 sièges avec le Modem) qui ne repose que sur un socle électoral restreint. Ne pas se fier à l’effet d’optique : la France reste fracturée comme jamais. Et bien des nerfs sont à vif chez ceux qui refusent d’avaler l’élixir euphorisant du Docteur Macron, aux effets secondaires addictifs. En fait, une crise de l’intelligence politique se dissimule derrière la crise de la démocratie. Si une majorité d’électeurs ne votent plus, en dépit de la pléthore de candidats à ces législatives, c’est que les pros de la politique n’avaient rien à dire d'intéressant sinon de ne toujours pas être d'accord entre eux. En même temps, Macron ayant les manettes ç"est à lui de se faire parfaitement comprendre. | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mar 20 Juin 2017, 23:38 | |
| (I. Rioufol) " Inutile de revenir sur la crise de la démocratie.." : mais s'agit-il d'une crise de l'offre (politique) ou d'une crise de la demande ? Ou encore du fait que l'une ne rencontre pas l'autre ? Certains disent que " le marché est le lieu de rencontre de l’offre et de la demande" "En marche", ça a marché ; plus vite que la Longue Marche, pour ce qui est d'arriver au pouvoir. Pour ce qui est du bilan de l'action à venir, "globalement positif" (comme avait dit Marchais) ou pas, à suivre. | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Jeu 22 Juin 2017, 15:32 | |
| Avant de multiplier les pains (ou au moins le blé), Macron amplifie les voix. Chiffres (ds le Canard) à l'appui, 4 candidat(e)s "MoDem seul" en 2012, avec "En Marche" en 2017 : . Claire O'Petit : 1,6% des voix au 1er tour 2012, 56% au 2nd tour 2017. . Sophie Mette : 3,8% des voix au 1er tour 2012, 53% au 2nd tour 2017. . Patricia Gallerneau : 2,3% des voix au 1er tour 2012, 59% au 2nd tour 2017. . Cyrille Isaac-Sibille : 5,1% des voix au 1er tour 2012, 56% au 2nd tour 2017.
Injustifié ? Le score d'en bas ou celui d'en haut ? On savait déjà que se présenter, aux législatives en soutien du nouveau président élu 1 mois avant, est un puissant bonus en général. Voici 4 preuves "cristal clear" que l'effet sur le score des mêmes candidat(e)s (à 5 ans d'intervalle) est un facteur multiplicateur de 11, 14, 25, ou même 35 !!
En 2012, même si aucun(e) n'avait démérité, les handicaps étaient insurmontables pour de nouveaux candidat(e)s. Vote pour de grands partis, vote utile, vote pour les notables locaux, ... Autrement dit, pas d'avenir hors partis établis, et la reconduction du passé à l'intérieur. Et puis, E. Macron vint. Les "sachants" ne lui donnaient aucune chance, encore moins à ses candidat(e)s, pour les raisons précédentes. Et puis... | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mar 04 Juil 2017, 17:55 | |
| Après le discours au Congrès
« destruction créatrice » : L’élection d’Emmanuel Macron et celle de sa majorité de députés « marcheurs » ont provoqué l’effondrement des partis jusque-là dominants : le Parti socialiste est dans le coma, Les Républicains en réanimation. E. Macron se revendique volontiers du philosophe Paul Ricœur, mais pourrait tout autant invoquer l’économiste Joseph Schumpeter, qui avait fait de l’innovation le moteur de la croissance, au prix de la « destruction créatrice » des vieux systèmes d’organisation. La phase de destruction étant largement accomplie, la phase créatrice peut désormais s’engager.
L’ambition affichée : guérir nos institutions de la « routine » et la « sclérose » qui les menace. Derrière des mots souvent entendus par le passé, les changements s'annoncent importants. Le chef de l’État ne se contente pas de vouloir supprimer des dispositions désuètes, comme la présence de droit des anciens présidents au Conseil constitutionnel.
Un chantier d’un an En confirmant son intention de limiter dans le temps le nombre de mandats, de réduire d’un tiers le nombre des parlementaires pour aboutir, grosso modo, à 400 députés et 200 sénateurs, et d’introduire une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin législatif pour assurer une représentation plus équitable des sensibilités politiques, c’est en réalité un big bang politique qu’Emmanuel Macron préconise.
Cela suppose de redessiner intégralement la carte électorale et de remettre en cause bien des fiefs et féodalités. De même, la réforme, de fond en comble, du Conseil économique, social et environnemental pour en faire l’unique forum de la société civile suppose, semble-t-il, la disparition de bien d’autres instances de débat public. Quant aux « vrais pactes girondins » que le président entend nouer avec les collectivités territoriales, ils esquissent une rupture inédite avec le jacobinisme séculaire.
Le chef de l’État s’est donné un an pour mener à bien ce chantier. Sur le papier, bon nombre de ces transformations sont souhaitées par les citoyens ou les acteurs locaux. Mais elles rencontreront, dans la réalité, des oppositions nombreuses et sans doute virulentes. C’est pourquoi les Français pourraient être appelés à trancher, en bout de course, par référendum. Rendez-vous donc dans un an : le président a pris ses risques, il lui reste à surmonter les périls que ce grand chambardement peut faire naître.
http://lemonde.fr/idees/article/2017/07/04/emmanuel-macron-preconise-un-big-bang-politique_5155298_3232.html
400 députés avec 20 à 25% élus à la proportionnelle, cela ne laisserait guère plus de 300 circonscriptions. Au lieu de 577. Non seulement un tiers de députés doivent disparaitre, mais aussi près de la moitié des circonscriptions, par fusions massives, ou totalement celles des français de l'étranger. La circonscription Fontenay-Vincennes-St Mandé s'étendrait à Nogent, le Perreux et au-delà, par exemple. | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mar 04 Juil 2017, 18:14 | |
| Et si on ajoute à cela la disparition ou le regroupement des départements, la perspective est grande d'une représentation des citoyens à l'Européenne, c'est à dire sans contacts ni échanges. Certains diront que les contacts entre les conseillers départementaux ne sont pas fréquents, que ceux avec la députée ne l'étaient pas non plus. Par contacts n'entendons pas les relations de politesse et de convivialité, mais de véritables réunions de travail, une écoute réciproque, un compte rendu des activités effectivement conduites dans le droit fil de l'expression des citoyens et de leurs attentes et non uniquement dans celui d'une idéologie des élus. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | mamiea
Messages : 4282 Date d'inscription : 10/06/2010 Age : 77 Localisation : Fontenay sous Bois
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mar 04 Juil 2017, 18:44 | |
| - Gérard a écrit:
- Et si on ajoute à cela la disparition ou le regroupement des départements, la perspective est grande d'une représentation des citoyens à l'Européenne, c'est à dire sans contacts ni échanges.
Certains diront que les contacts entre les conseillers départementaux ne sont pas fréquents, que ceux avec la députée ne l'étaient pas non plus. Par contacts n'entendons pas les relations de politesse et de convivialité, mais de véritables réunions de travail, une écoute réciproque, un compte rendu des activités effectivement conduites dans le droit fil de l'expression des citoyens et de leurs attentes et non uniquement dans celui d'une idéologie des élus. Il me semble qu' avec les nouvelles technologies, le contact est plus facile et plus rapide que par le passé. Cela n' empêche pas les réunions "physique" et planifiées mais cela donne une plus grande réactivité. Il faut utiliser les techniques nouvelles pour leurs bienfaits sans pour autant en être esclave. Une vidéo-conférence entre élus du Nord et ceux du Sud auxquels s' ajoutent ceux de l' Est et de l' Ouest est plus facile, plus rapide et moins coûteuse qu' une réunion à Paris dans des locaux loués avec restaurants et nuits d' hôtel, l' envoie d' un compte rendu par courrier électronique est plus rapide moins coûteux que par la poste (par exemple). | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mar 04 Juil 2017, 19:29 | |
| On constate hélas le peu d'intérêt des citoyens pour l'implication. On le voit localement dans les conseils de quartiers et au conseil municipal. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mar 04 Juil 2017, 20:41 | |
| C'est aussi cela l'ère numérique. La dématérialisation des citoyens. | |
| | | mamiea
Messages : 4282 Date d'inscription : 10/06/2010 Age : 77 Localisation : Fontenay sous Bois
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mer 05 Juil 2017, 07:11 | |
| - Gérard a écrit:
- On constate hélas le peu d'intérêt des citoyens pour l'implication.
On le voit localement dans les conseils de quartiers et au conseil municipal. Ce n' est pas nouveau, lorsque l' on constate le peu (pour ne pas dire plus) d' écoute des dirigeants envers leurs concitoyens il n' est pas étonnant que ces derniers désertent ces instances. Il ne suffit pas de dire "on est à votre écoute", encore faut-il mettre ses paroles en accord avec ses actes. Ici à Fontenay on est plus dans "vous venez avec vos questions, je viens avec mes réponses (qui n' ont rien à voir avec les questions), et je fais ce que je veux. | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mer 05 Juil 2017, 08:15 | |
| Ce que vous dites mamiea est hélas très partagé dans cette ville de 54000 habitants. C'est une des raisons de l'existence de ce forum. Il faut s'exprimer, prendre la parole, protester, approuver, contester, proposer. La chaise vide n'arrange rien., vous le savez très bien. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | mamiea
Messages : 4282 Date d'inscription : 10/06/2010 Age : 77 Localisation : Fontenay sous Bois
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mer 05 Juil 2017, 08:34 | |
| Le forum est là et permet de passer des messages , des propositions, des protestations qui ne sont pas entendus dans les instances municipales. La chaise vide est un moyen de protestation qui doit être entendu par la municipalité sinon voir au dessous. Il faut espérer que la vue de nos dirigeants soit meilleure que leur ouïe, sinon il ne reste plus que le vote pour leur signifier leur congés. Il arrive un moment où la patience atteint ses limites.
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| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mer 05 Juil 2017, 09:03 | |
| Dans tous les cas, ici et ailleurs, le vote est souverain. Hélas l'abstention est majoritaire _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Mer 05 Juil 2017, 10:46 | |
| - Gérard a écrit:
- Dans tous les cas, ici et ailleurs, le vote est souverain. Hélas l'abstention est majoritaire
quelques "couscous parties" et on reprend la main... | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Jeu 06 Juil 2017, 16:33 | |
| Désertion électorale des jeunes, les baby-boomers piliers du vote Macron (..) Le quasi plébiscite en faveur d’Emmanuel Macron s’est construit avec trois éléments : la désaffection progressive des jeunes, notamment ceux d’origine populaire, et le soutien indéfectible des plus de 65 ans. La propension à l’abstention des jeunes électeurs est connue depuis longtemps, mais s’est intensifié, quelle signification attribuer à cette désertion grandissante ? En parallèle, pourquoi les baby-boomers ont-ils été séduits par le renouvellement politique proposé par Emmanuel Macron ? On en est encore réduit aux conjectures.
Les jeunes qui ont choisi l’extrême-droite sont les enfants des électeurs populaires de la France qui votent pour le FN. Ils sont issus des mêmes milieux sociaux et vivent dans les mêmes zones du territoire : des zones industrielles en déclin ou des zones rurales où prédomine un sentiment de délaissement et de rejet des élites. Il reste à préciser l’électorat de jeunes électeurs de Mélenchon et la France insoumise, mais ce vote est composite. La France insoumise a obtenu par exemple six députés en Seine-Saint-Denis, un département pauvre où vit une proportion importante de jeunes d’origine immigrée. Elle réalise aussi de très bons scores à Paris, particulièrement dans l’Est parisien (18e, 19e, 20e) plus populaire, mais où vivent également d’importants contingents de classes moyennes et de « bobos ». Une partie de la jeunesse de ces milieux sociaux est politiquement radicalisée.
Quels sont les ressorts de cette radicalité ? Deux interprétations possibles. Une romantique : une jeunesse en quête d’idéal, enthousiasmée par un tribun qui promet l’impossible et fustige les compromissions et les trahisons de la vieille politique. Une cynique : cette jeunesse plutôt favorisée serait en son for intérieur conservatrice, voulant préserver un système qui avantage les insiders – actuels ou futurs – ceux-là même que la politique de Macron, si elle atteint son objectif d’inclusion sociale, pourrait fragiliser.
Les parents de ces jeunes des classes moyennes ont eux préféré le charme du macronisme. Ont-ils simplement une plus longue mémoire politique et plus aucune illusion sur le bipartisme ? Ont-ils été séduits par l’idée de marier le meilleur des programmes de la droite et de la gauche, se souvenant qu’appliqués séparément, ils ont échoué ? Les sexagénaires ont aussi vécu la chute du mur de Berlin et ne sont pas prêts à croire au projet de Mélenchon du socialisme dans un seul pays. On peut aussi envisager une résonance positive pour ces catégories d’âge du schéma libéral-libertaire esquissé par le macronisme : l’extension des droits et de la liberté de l’individu n’a-t-elle pas été une matrice essentielle des mouvements des années 60-70 ? Que Daniel Cohn-Bendit figure au premier rang des aficionados d’Emmanuel Macron est, de ce point de vue, éloquent. http://www.telos-eu.com/fr/comment-les-baby-boomers-sont-devenus-les-piliers-.html | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Jeu 06 Juil 2017, 17:00 | |
| Vous évoquez, Salamandre, "le soutien indéfectible des plus de 65 ans." lors du vote pour Macron. Ils vont déchanter car l'ardoise va être salée pour cette catégorie de la population qui je crois représente environ 8 millions d'électeurs inscrits.. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | matmut
Messages : 2081 Date d'inscription : 10/07/2010
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Jeu 06 Juil 2017, 17:30 | |
| Gérard écrit: - Citation :
- Vous évoquez, Salamandre, "le soutien indéfectible des plus de 65 ans." lors du vote pour Macron.
Ils vont déchanter car l'ardoise va être salée pour cette catégorie de la population qui je crois représente environ 8 millions d'électeurs inscrits.. Pas forcément car l'augmentation de la CSG qui va impacter nos retraites sans compensation était au programme du candidat président. Si les retraités ont quand même apportés leur vote à E.Macron c'est aussi par solidarité envers leurs enfants et petits enfants.L'augmentation de la CSG sensée compenser certaines charges salariales devrait permettre de donner un coup de pouce salarial pour les actifs. | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Jeu 06 Juil 2017, 17:42 | |
| - Gérard a écrit:
- Vous évoquez, Salamandre, "le soutien indéfectible des plus de 65 ans." lors du vote pour Macron.
L'expression figure en effet dans l'article (résumé avec l'intention d'en garder le sens, ces satanés 3000 caractères max). La phrase d'origine : " Finalement, le quasi plébiscite en faveur d’Emmanuel Macron s’est construit progressivement, selon un tango électoral à trois temps dans lequel on observe la désaffection progressive des jeunes, notamment ceux d’origine populaire, et le soutien indéfectible des plus de 65 ans." Indéfectible pendant la période qui court des présidentielles aux législatives. Plus précisément les votes (ou abstentions) successifs aux quatre tours des élections 2017 sont détaillés, par âge et par catégories d'électeurs, dans la première partie (élaguée) de l'article, sur laquelle repose cette conclusion "à ce stade". Je suis d'accord que le mot "indéfectible" (qui ne peut cesser, dure toujours) est très prématuré, à ce stade, en ce qui concerne l'avenir ... Concernant la CSG, elle est plus basse pour tous les retraités, que pour des actifs même à revenu comparable. Le projet de E. Macron, tel qu'annoncé - ou que j'ai compris, est d'aligner le taux de CSG, des retraités imposables sur celui des actifs. C'est vrai que cela fait un effet de seuil de plus, assez arbitraire en soi, entre retraités et dont j'ignore s'il sera "lissé" ou non. Mais il faut mentionner la contrepartie annoncée par E. Macron, rappelée par matmut : une baisse des cotisations sur les salaires. C'est à cela qu'est supposée servir la hausse, ou plus exactement l'alignement du taux de CSG. E. Macron a clairement affiché là un choix en faveur des actifs, payé par une partie des retraités. Ces derniers votent beaucoup, personne n'avait osé. Mais sauf erreur, les sommes en jeu concernent (CSG) environ 2% du revenu, ça ne va pas faire de miracle sur le pouvoir d'achat des actifs, ni ruiner les retraités. A vrai dire, je resterais préoccupé en priorité de la nécessité d'équilibrer les régimes de retraite (ce dont Touraine se glorifiait récemment à tort, car on apprend déficit jusqu'en 2040) et aussi assurer le financement des dépenses de santé nécessaires, deux postes où les seniors sont directement concernés. | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Ven 23 Fév 2018, 16:05 | |
| Des lendemains qui désenchantent, pour certains :
Macronisme : « La haute administration, le véritable parti présidentiel » LE MONDE | 21.02.2018 | Par Collectif Dans une tribune au « Monde », un collectif de hauts fonctionnaires estime que le macronisme se distingue par la confusion entre une partie de la haute administration et la politique du gouvernement.
Comme tous les partis soutenant une majorité au pouvoir, LReM peine à trouver sa place vis-à-vis du gouvernement. Mais plus que ses prédécesseurs UMP et PS, il est en outre dépossédé des deux fonctions traditionnellement dévolues à un parti politique : la sélection du personnel politique et l’élaboration du programme et des propositions.
Ces rôles sont en effet aujourd’hui principalement assurés directement par la haute administration de l’État, constituant ainsi une des caractéristiques majeures du macronisme : une confusion profonde, à la fois idéologique et sociologique, entre une partie de cette haute administration et ses idées d’une part, et le gouvernement et la politique qu’il mène d’autre part. ( ) Les hauts fonctionnaires de gauche et de droite ont toujours peuplé les cabinets ministériels et alimenté en propositions leurs partis politiques respectifs. Mais c’est justement l’absence de ce rôle d’interface précédemment exercé par les partis, de filtre entre la haute administration et la politique, qui constitue la particularité du macronisme. ( ) http://lemonde.fr/idees/article/2018/02/21/politique-de-macron-la-haute-administration-le-veritable-parti-presidentiel_5260062_3232.html
2 réponses de lecteurs : (Openeye 22/02/2018 - 20h59) Macron a parfaitement compris le pouvoir réel mais peu médiatisé dont dispose les hauts fonctionnaires, à opposer à l'illusion du pouvoir que les élus pensent détenir car leur manque de compétence (ou d'assiduité, ou de travail sérieux) les empêchent d'être à niveau. Macron s'appuie donc ouvertement sur ceux qui mettent en œuvre les lois en les associant à leur création. C'est évidemment peu démocratique, mais les élus ont une grande partie des torts, grisés par l'illusion du pouvoir.
(le sceptique 22/02/2018 - 22h56) Le problème n'est pas en effet que la politique s'est "technicisée" (en France on a encore trop d'archaïques croyant que la politique démocratique consiste à manier la rhétorique ou la symbolique pour faire des promesses à gogo). Mais si le haut fonctionnaire a ce pouvoir, et pourquoi pas, qu'il apparaisse donc lui aussi dans la lumière. On a une démocratie critique capable d'examiner plus en détail la construction de l'action publique. Y compris hors du parlement, par des ONG, think tanks, etc. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Sam 24 Fév 2018, 04:40 | |
| Lorsque la confusion est faite entre haute administration et pouvoir politique nous avons ce que l'on constate en France.
Nos politicards de gauche comme de droite sortent du même moule l'ENA... via sciences po (généralement) ce qui est aussi le passage obligé pour atteindre les postes 'top niveau" de l'administration :inspection des finances, conseil d'état, cour des comptes... les plus "mauvais" finissant dans la préfectorale.
Un coup d'oeil sur les CV respectifs de nos élus du haut du panier et de nos dirigeants politico administrarifs de tous bords permet de vérifier cette évidence..
Nous sommes en régime technocratique sous groupe énarchique...
Si on souhaite un éventail politique varié on dose : moins d'ENA et plus d'HEC ou de sup de co Paris.... on peut pour relever le gout de la bouffe insipide mettre quelques X ou centraliens voire mines ponts parfumés eux aussi à la sauce ENA.La caste "normale sup" est elle aussi représentée avantageusement.
On trouve nombre d'échantillons de ces espèces dans nos classes dirigeantes politiques et administratives sans grande distinction de partis aux manettes des postes de pouvoir. Les observateurs les plus avisés constatant d'ailleurs que la perméabilité haute administration et fonction politique n'est pas un vain mot. | |
| | | Basilics
Messages : 272 Date d'inscription : 20/11/2015
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Dim 17 Mar 2019, 20:46 | |
| Un nouveau départ pour la présidence Macron: à quelles conditions? Thierry Chopin, Jérôme Cloarec, 11 mars 2019 Si Emmanuel Macron souhaite renouer le fil de son mandat, il importe de comprendre ce qui a rendu possible son élection.
Sur le plan idéologique, cette élection représentait tout d’abord la victoire du libéralisme. Non pas le « néo-libéralisme » caricatural, mais le libéralisme politique des Lumières (la protection des libertés est prioritaire et suppose à la fois la garantie et l’impartialité de l’Etat) et le libéralisme social et économique de la tradition scandinave (un système économique visant à garantir une concurrence équitable tout en protégeant les personnes). Plutôt que de faire référence au libéralisme, Emmanuel Macron a souligné que ce positionnement politique était dans la droite ligne des valeurs de la République et de l’UE.
Ce positionnement est traditionnellement marginalisé par trois forces politiques rivales : la gauche (libérale politiquement et sur le plan des moeurs mais dans une large mesure opposée au libéralisme économique), la droite (libérale économiquement mais majoritairement non sur le plan sociétal, donnant la priorité à la sécurité et aux mœurs traditionnelles sur les libertés individuelles) et les extrêmes (illibéraux sur les plans politique et économique). Or, en dépit de la victoire de la République en Marche et du Modem aux élections législatives, le socle idéologique « libéral » d’Emmanuel Macron reste minoritaire. Le « macronisme » pourrait bien rester une parenthèse sans lendemain, comme ce fut le cas avec Matteo Renzi en Italie.
Sur le registre de l’incarnation, la force d’Emmanuel Macron a été de mobiliser et d’unifier l’électorat libéral. Il a su pendant la campagne incarner avec beaucoup de talent et de conviction le corpus de valeurs libérales qu’il défendait. Dans une campagne marquée par les scandales, il a su mettre au cœur de son programme l’éthique en politique. Sur l’Europe, il a fait le pari qu’il était possible de gagner une élection en affichant son engagement pro-européen. Cette ambition réformatrice s’accompagnait aussi d’autres valeurs chères à son électorat (où l’on retrouve chrétiens de gauche, démocrates-chrétiens et centristes modérés de gauche ou de droite) : la bienveillance (c’est-à-dire le souci de l’autre), la reconnaissance des erreurs (c’est-à-dire une forme de modestie) et un discours positif (le refus de la politique du ressentiment).
Sur le plan enfin de la structuration politique, pendant la campagne électorale, Emmanuel Macron s’est appuyé sur des idées venues de la société civile (par exemple sur l’importance de l’éthique en politique ou encore sur le thème de l’ « Europe régalienne » devenue « Europe souveraine ») et sur une campagne de terrain (avec les « Marcheurs »). Cela a apporté une part d'innovation et de fraîcheur à la campagne politique. Le caractère « disruptif » d’Emmanuel Macron a également conduit à promouvoir des formes de participation politique horizontale qui ont pu séduire ses électeurs dans un contexte de défiance, y compris chez les citoyens modérés, vis-à-vis des formes verticales de structuration politique et partisane. ../.. | |
| | | Basilics
Messages : 272 Date d'inscription : 20/11/2015
| Sujet: Re: Campagne(s) de France 2017 : la conquête du pouvoir. Dim 17 Mar 2019, 20:47 | |
| ../.. Comment Emmanuel Macron a-t-il perdu le fil de son électorat?
Le comportement d’Emmanuel Macron dans l’exercice du pouvoir est celui qui a le plus évidemment agacé voire exaspéré l’opinion publique. Ses petites phrases ont donné l’impression de mépris ou encore d’un complexe de supériorité d’un « premier de classe », assez caractéristiques d’ailleurs aussi d’une partie de son entourage (l’exemple emblématique étant le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale regrettant « le fait d’avoir probablement été trop intelligents, trop subtils »). Cette tendance à lâcher des petites phrases blessantes qui tranche avec l’idée de « bienveillance » qui caractérisait sa campagne conforte les craintes de ceux qui s’inquiètent de la « déconnexion » du Président. Y compris dans son entourage, tel l’hubris dénoncé par Gérard Collomb avant de démissionner de ses fonctions ministérielles. Il semble s’inscrire dans un continuum monarchique, tant dans sa conception verticale du pouvoir que par l’utilisation de symboles, tels Le Louvre, Versailles et les cahiers de doléance. Cela apparaît en contradiction avec l’identité républicaine et libérale qu’il a promue.
Concernant les structures politiques sur lesquelles le Président s’appuie, le déséquilibre est flagrant entre la faiblesse de la dimension politique du système mis en place par Emmanuel Macron, d’un côté, et le rôle joué par la haute administration (cf. « La République des technocrates », Telos, mai 2018), de l’autre. Le gouvernement dirigé par Edouard Philippe est majoritairement composé d’experts qui peinent à donner un sens politique à leur action et la majorité parlementaire est composée essentiellement de novices dont le poids politique est très relatif ; d’où la grande solitude politique du Président révélée par la crise des Gilets jaunes. Le manque de diversité dans les cabinets ministériels, et plus généralement dans la pratique du pouvoir du président de la République qui s’appuie quasi exclusivement sur les grands corps, prête d’autant plus le flanc à la critique d’une pratique élitiste du pouvoir. Cela conduit à un manque d’ouverture sociologique, idéologique et opérationnelle et entrave l’ouverture de la sphère administrative à la société civile qu’il prétendait incarner face aux tenants du système politique.
Cette faiblesse de la dimension politique est accentuée par l’absence de transformation d’En Marche en véritable parti politique, et l’isole des relais locaux et des territoires extérieurs aux grandes métropoles. Les comités LREM se heurtent à trois obstacles : le manque d’autonomie (pour éviter la constitution de baronnies), le manque de moyens et la défiance, ces dernières étant liées à la gratuité de l’adhésion. Cette organisation est hyper-centralisée et pyramidale, en contradiction avec la politique proposée durant les campagnes présidentielle et législative, ce qui démobilise les militants.
On peut espérer enfin que les réformes menées en début de mandat produiront des résultats en matière d’emploi et d’activité qui seront portés à son crédit. Mais le début du mandat d’Emmanuel Macron n’a pas été complètement cohérent, en termes de priorités, avec le socle idéologique qui les fonde. Outre une réforme de la SNCF (qui ne figurait pas dans le programme présidentiel) politiquement coûteuse, la politique budgétaire a été confuse : absence de baisse des dépenses (les réformes structurelles étant prioritaires), mesures fiscales incomprises (CSG, ISF ou encore taxes sur le carburant) et immixtion dans le financement des collectivités locales (taxe d’habitation). Ces mesures, ont conduit à un ras-le-bol des Français qui n’est pas entièrement étonnant au vu de la pression fiscale en France qui est la plus élevée dans l’Union européenne (48,4% du PIB en 2017). Cela suppose des choix plus explicites et mieux expliqués sur la répartition de l’effort fiscal ainsi que sur les priorités (et les réductions) de la dépense publique. Enfin, si le Président souhaite promouvoir un libéralisme économique et social à la scandinave comme c’était son objectif pendant la campagne, il ne peut en ignorer les conditions de possibilité : le développement de systèmes de retraites et sociaux moins catégoriels et plus universels. A défaut, à chaque fois qu’il s’agit de conduire une réforme de ces systèmes, ce n’est pas d’une mais de multiples réformes dont il s’agit, mobilisant des ressources politiques et administratives considérables et créant le doute de chaque catégorie d’être moins bien traitée que les autres. ../.. https://www.telos-eu.com/fr/un-nouveau-depart-pour-la-presidence-macron-a-quel.html | |
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