Immigration. Un an après le démantèlement de la “jungle” de Calais, les filières d’acheminement vers la Grande-Bretagne ont évolué, mais restent lucratives.
“La France est toujours un pays de transit, et les flux restent à un niveau stable.” Julien Gentile, chef de l'Office français pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titre (Ocriest), fait ce constat dans L’Express un an après le démantèlement de la “jungle” de Calais.
Selon lui, “les filières d'immigration clandestine vers la Grande-Bretagne, toujours tenues par les Albanais et les Irako-Kurdes, ont dû revoir leur stratégie”. Si “les migrants sont toujours principalement acheminés vers la Grande-Bretagne en étant cachés dans des camions”, le lieu de leur prise en charge a changé.
Les migrants sont en effet éparpillés sur l’ensemble du territoire. Conséquence, explique Julien Gentile, les départs vers la Grande-Bretagne peuvent s’opérer “depuis la Bretagne, la Normandie, voire depuis l'Espagne. Nous avons eu des filières qui allaient chercher les gens à Calais ou à Paris pour les faire partir en bateau depuis le port de Bilbao.” Les enquêteurs constatent également “des filières qui proposent des traversées de la Manche et de la Mer du Nord sur des embarcations légères, parfois de vraies coquilles de noix (zodiacs, voiliers). Des migrants ont été repêchés vivants, ce qui est assez préoccupant.”
Un marché qui reste “très lucratif même s'il est moins florissant”. Un passage varie entre 500 et 5 000 euros en cas de complicité du chauffeur. “Une filière, qui parvient à faire passer 6 à 15 migrants chaque nuit, réalise très rapidement un très gros chiffre d'affaires. Parfois jusqu'à 15 000 euros par soirée”, détaille Julien Gentile.
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