Les enquêtes montrent des salaires masculins supérieurs dans les entreprises. Et les féministes exigent l'égalité dès maintenant.
Intéressons-nous à une partie importante des cadres, les ingénieurs : les femmes ont-elles un salaire inférieur à diplôme égal ? Ce serait vrai avec la parité chez les diplômées. La vérité est ailleurs : à la sortie de la plupart des écoles d'ingénieurs, 15% à 30% de femmes diplômées seulement ! Polytechnique 15%.
https://www.usinenouvelle.com/comparatif-des-ecoles-d-ingenieurs-2018
La proportion doit croitre chez les jeunes générations, mais effet sur la répartition des salaires dans 10, 20 ans ou plus.
Et pourquoi y a-t-il moins de diplômées ? Parce que les jeunes femmes douées choisissent d'autres filières que les prépas scientifiques : médecine (où elles sont maintenant majoritaires parmi les reçu(e)s), prépas commerciales, droit, voire sciences-po, par exemple.
On peut remettre en question la primauté des grandes écoles scientifiques sur l'université, vaste programme, encore faudrait-il commencer par réformer l'université pour que ce ne soit pas un choix par défaut. Une loi est votée, application à suivre.
On peut remettre en question la primauté du diplôme d'ingénieur sur le doctorat scientifique : c'est sans doute un sujet important, le doctorat est mieux considéré dans des pays qui réussissent mieux que nous. Mais on remarquera que les "élites françaises" administratives et politiques, pas seulement économiques, regardent de haut les universitaires : "c'est technique". Le problème, c'est que la créativité n'est pas au concours de l'énarchie, plutôt la reproduction à l'identique.
Que faire ? Par exemple : conscientes du déficit de candidates, des grandes écoles et leurs élèves bénévoles se sont rendu(e)s dans des lycées de la région, banlieue comprise, pour 1) mieux faire connaitre études et métiers 2) faire prendre confiance à celles qui se mettaient toutes seules un plafond de verre sur ces filières, 3) organiser des ateliers ou travaux dirigés, pour une science plus vivante. Un lycée proche de Fontenay en a bénéficié. C'est un travail sur plusieurs années, qui requiert la bienveillance de l'établissement.