Les meurtriers de Mireille Knoll étaient sous peine alternative
Tous deux étaient en sursis avec mise à l'épreuve. L'une des peines de probation que veut généraliser le gouvernement.
Le service d'insertion et de probation de Paris n'a rien à se reprocher.
Les deux meurtriers de Mireille Knoll, qui sont passés par cette structure avant de passer à l'acte, ont scrupuleusement respecté les obligations liées à leur sursis avec mise à l'épreuve. Le premier, Yacine M.,
incarcéré en février 2017 pour agression sexuelle sur une fillette de 12 ans, a été écroué le 31 mars de cette même année, écopant d'une peine mixte de 24 mois d'emprisonnement, dont 14 mois avec sursis, mise à l'épreuve pendant 2 ans, comprenant une interdiction de paraître rue Philippe-Auguste, dans le XIe, à Paris. Remise de peine automatique aidant, il sort de détention le 11 septembre 2017, se présente dès le 14 septembre à sa conseillère de probation et la reverra, comme prévu, le 12 décembre 2017 et le 18 janvier 2018. Lors de ses entretiens, il déclarera travailler et être suivi par un psychiatre. Aux dires des proches de Mireille Knoll, il n'aurait enfreint son interdiction de paraître qu'une seule fois, au moment des faits.
Son complice, Alex C., a été condamné une première fois en mai 2016 à une peine de 8 mois d'emprisonnement, assortie d'un sursis avec mise à l'épreuve, avec une interdiction de paraître dans le XIe arrondissement. Pendant ce dernier, il sera à nouveau écroué le 3 mars 2017 pour vol aggravé. Il purge une peine de 4 mois pour vol aggravé et une seconde, de 10 mois, pour vol et tentative de vol aggravé. Par la grâce des remises de peine automatiques, il sortira de détention le 17 janvier 2018 mais ne se rendra pas à sa convocation, sept jours plus tard. Son statut de SDF ne permettra pas au service de probation de le retrouver. De même, il ne fera pas l'objet de contrôle pour son interdiction de paraître, pas plus d'ailleurs qu'en ce qui concerne Yacine M. Et pour cause. Les conseillers d'insertion et de probation n'ont pas les moyens d'assurer ces contrôles qui, concrètement, se font par les forces de police au hasard des vérifications inopinées d'identité. Le premier meurtrier avait entre cinq et dix mentions au casier, le second une dizaine.
Actuellement le Spip de Paris gère annuellement 4000 mesures de ce type pour cinquante conseillers d'insertion et de probation.
La future loi Belloubet, qui réformera le droit des peines, s'apprête à automatiser le prononcé pour ces modes de probation et ces interdictions de paraître concernant des peines inférieures ou égales à six mois - soit 87.564 peines prononcées ou 10.692 personnes - et confirme l'aménagement systématique pour celles de moins d'un an.
À cela s'ajoute la difficulté de procéder en amont à des enquêtes de personnalité dignes de ce nom par des services de probation déjà débordés. «Bien des profils, comme ceux des deux meurtriers de Mireille Knoll vraisemblablement, ne sont pas compatibles avec ce type de peine», s'inquiète ce haut cadre de la pénitentiaire. «Et bien des rendez-vous de sursis avec mise à l'épreuve n'ont rien à envier aux rendez-vous Pôle emploi, malgré l'engagement des agents de probation. De plus, contrairement aux agents de probation anglo-saxons, les nôtres ne font pas les visites de vérification des interdictions. Autrement dit, par ces choix politiques faits au nom de logique de coûts ou par choix idéologique, nous faisons courir et assumer un risque énorme à la société elle-même. Et aux victimes qui en payeront le prix», prédit-il.
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Que dire de plus ? rien !
Si ce n'est que le temps est venu de cesser de mentir aux électeurs et d'enfin sortir des litanies d'excuses bidons (on ne peut pas, l'état dit de droit,, le mauvais moment... et le reste) dont on nous abreuve pour constater les faits et prendre les mesures nécessaires.
Bien souvent voire trop souvent à l'occasion de crimes ou d'attentats une question toujours la même se pose : que faisait cet individu dehors alors qu'il ne devrait pas être libre voire même être en France... quelques beaux discours et on passe à la prochaine commémoration.
Là on sait faire... avec l'habitude...