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 L'Avenir de l'Europe...

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tonton christobal

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MessageSujet: L'Avenir de l'Europe...   L'Avenir de l'Europe... EmptyMar 29 Mai 2018, 10:35

Coralie Delaume : «La coalition Lega/M5S avait pour elle une légitimité démocratique indéniable»
• Par  Alexandre Devecchio
• Publié le 28/05/2018 à 19:07

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Après son refus d'avaliser un ministre de l'économie eurosceptique, le président de la République a chargé Carlo Cottarelli, favorable à des politiques d'austérité, de composer un gouvernement en Italie : l'analyse de Coralie Delaume.
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Coralie Delaume est essayiste, co-auteur de La fin de l'Union européenne (Michalon, 2017) et animatrice du site L'arène nue.
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FIGAROVOX.- Chargé par la Ligue et le M5S de former un gouvernement, Giuseppe Conte a choisi de renoncer à sa mission après le refus du président italien d'avaliser un ministre de l'Économie eurosceptique. Que cela vous inspire-t-il?

Coralie DELAUME.- Il faut revenir quelques instants sur la personnalité de Paolo Savona, à la nomination duquel le président Mattarella a opposé son veto. Il s'agit d'un économiste de plus de 80 ans, qui a déjà été ministre (de l'industrie) dans les années 1990, et qui est très lié aux milieux des affaires pour avoir dirigé la Cofindustria, le Medef italien. Ce n'est pas, loin s'en faut, un novice, non plus qu'un révolutionnaire d'extrême-gauche.
L'idée de le nommer n'était donc pas particulièrement extravagante... à ceci près que l'homme professe depuis quelques temps des idées hostiles à la monnaie unique européenne. Il a eu, dans certaines interventions publiques, des mots très durs à l'endroit de l'euro, mais également de l'Allemagne. La presse transalpine a notamment publié un extrait de son autobiographie dans lequel l'économiste explique: «depuis la fin du nazisme, l'Allemagne n'a pas changé d'avis sur son rôle dans l'Europe, même si elle a abandonné l'idée de l'imposer militairement. Par trois fois, l'Italie a subi la fascination de la culture allemande, qui a conditionné son histoire, et pas seulement au niveau économique: il y a eu la Triple-Alliance de 1882, le pacte d'acier en 1939 et l'Union européenne en 1992. Il est vrai qu'à chaque fois, ce fut notre décision. Est-il possible que nous n'apprenions jamais de nos erreurs?». Évidemment, ça décoiffe. Par ailleurs, le Huffington Post italien a révélé que Savona avait participé à la rédaction d'un document intitulé «Guide pratique de la sortie de l'euro», comportant des modalités concrètes de réintroduction de la monnaie nationale. Voilà ce qui a braqué Sergio Mattarella, cependant que du côté de la future coalition, on était inflexible également. Notamment le patron de la Ligue, Matteo Salvini. Car c'est lui, avant tout, qui a fait de la nomination de Savona un impératif catégorique.
Il n'est pas sûr du tout que le Mouvement cinq étoiles soit favorable à quelque rupture européenne que ce soit.

Un élément fondamental est toutefois à souligner: dans le contrat de coalition entre les cinquestelle et la Ligue, la sortie de la monnaie unique européenne ne figurait pas. Comme l'a très bien expliqué Lenny Benbara dans vos colonnes, on y trouvait des éléments incompatibles avec l'euro-austérité, par exemple une remise en cause de la dernière réforme des retraites en date (loi Fornero), l'éventuelle nationalisation de la distribution de l'eau ou la mise en place d'un revenu de citoyenneté, mesures évidemment coûteuses. Mais d'Italexit, il n'était pas question.
De plus, il n'est pas sûr du tout que le Mouvement cinq étoiles soit favorable à quelque rupture européenne que ce soit. S'il existe bien, en son sein, une aile eurosceptique, il faut tout de même rappeler que le M5S s'est brièvement allié au groupe libéral (ADLE) au Parlement européen début 2017 pour aider à faire élire le fédéraliste belge Guy Verhofstadt à la tête de cette assemblée! Par ailleurs, Luigi Di Maio, actuel leader des cinquestelle, évoquait tout récemment une alliance avec les futurs élus français LREM au Parlement de Strasbourg, dans la foulée des élections européennes de 2019....

En empêchant la coalition de se former en raison des prises de positions personnelles du ministre de l'économie pressenti, Sergio Mattarella ne s'est-il pas rendu coupable d'un procès d'intention?
Il s'est produit ce week-end une véritable bataille juridique sur les réseaux sociaux, la question étant de savoir si le Président italien avait outrepassé ses prérogatives constitutionnelles en bloquant Savona, ou s'il était dans son droit...

Les défenseurs de Mattarella ont argué du fait que ce n'est pas la première fois que l'hôte du Quirinal barre la route à un ministre, et qu'il avait d'autant plus le droit de le faire pour Savona qu'il est le garant du respect des engagements internationaux de l'Italie. D'autres ont fait valoir que l'article 92 de la Constitution italienne attribue au chef de l'État la nomination du Premier ministre uniquement, et que c'est ensuite à ce dernier de choisir son équipe, puisque c'est lui qui demande ensuite la confiance au Parlement. Nombre d'internautes italiens et... français, ont fait circuler des propos de Costantino Mortati, l'un des rédacteurs de la Constitution italienne, lequel aurait écrit dans un livre que «La proposition des ministres faite par le Premier ministre désigné doit être considérée comme strictement contraignante pour le chef de l'État».

Cette question de droit constitutionnel est certainement très intéressante mais en même temps, une telle bataille juridique me semble vaine. Le droit est toujours sujet à interprétation, et la manière dont il est interprété est généralement le produit d'un rapport de forces (et Mattarella a la force de son côté puisqu'il est, dans cette affaire, le mandataire de toute l'eurocratie). Du droit, on peut même en créer autant qu'on veut pour justifier des pratiques préexistantes. Au niveau communautaire, la Cour de Justice de l'Union est championne dans l'art de pondre les arrêts qu'elle juge utile à promouvoir «une intégration toujours plus étroite» des pays de l'UE, après avoir elle-même décidé dans de très vieilles jurisprudences que ses arrêts s'imposeraient systématiquement aux États membres, et primeraient sur leurs droits internes.

Dans le cas italien, il me semble que ce n'est pas la question de la légalité qui se pose, mais celle, tout autre, de la légitimité. La coalition Ligue/M5S avait pour elle une légitimité démocratique indéniable. Avec son entrée en fonction et pour la première fois depuis bien longtemps, la majorité absolue des Italiens aurait été représentée par un gouvernement. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas le M5S, qu'on trouve la Ligue de Salvini xénophobe et dangereuse, est une chose. Mais le respect de la démocratie, ce n'est pas uniquement lorsque ça nous convient. Quoique puisse prévoir la Constitution italienne, quoique puissent penser les partenaires européens de l'Italie ou les marchés de capitaux, lorsqu'une équipe gouvernementale bénéficie de 50 % des voix +1, elle doit gouverner. Si elle se plante, tant pis pour les Italiens. Ils seront alors libres d'en tirer les conséquences au moment opportun, et d'user de leur droit de vote pour mettre in terme à l'aventure.

Le respect de la démocratie, ce n'est pas uniquement lorsque ça nous convient.

Ce terme serait peut-être arrivé très vite, d'ailleurs, et cette coalition n'aurait pas forcément duré très longtemps. L'attelage était bancal, sans grande cohérence et certains points du programme étaient inquiétants, notamment sur le volet immigration. Mais très bizarrement, ce n'est pas cela qui a rebuté Mattarella. Il ne s'est pas opposé à ce que Salvini devienne ministre de l'Intérieur, mais à ce que Savona devienne ministre de l'économie. En résumé, on peut mettre autant de migrants qu'on le souhaite dans des charters en ayant à peine étudié leurs dossiers. En revanche, questionner l'euro, ça, on ne peut pas!
Que va-t-il se passer en Italie maintenant? Un gouvernement de transition dirigé par un techno «neutre» se prépare...
Oui, c'est l'habitude lorsque les peuples européens font un peu trop de bruit que de les confier aux bons soins de techniciens, qui ne sont d'ailleurs pas «neutres» comme on le dit, mais représentent à l'inverse et si l'on en juge par leurs profils, des intérêts très puissants et aisément identifiables.

Le prochain chef du gouvernement italien sera donc Carlo Cottarelli, un ancien du Fonds monétaire international et de la Banque d'Italie, par ailleurs surnommé «monsieur Ciseaux» en raison de sa passion pour les coupes dans les dépenses publiques. Un autre gouvernement technique avait été mis sur pieds dans la Péninsule en 2011, dirigé par Mario Monti, ancien commissaire européen.

La Grèce également, a eu droit en son temps à son gouvernement «apolitique et neutre», après que Georges Papandreou eût émis l'idée scandaleuse de consulter son peuple par référendum sur les «plans de sauvetage» européens imposés à son pays. Il avait alors été remplacé en hâte par Loukás Papadímos, ancien de la Banque de Grèce et ancien de la Banque centrale européenne.

Tel est le profil habituel de ces chefs de gouvernements «techniques» que l'on assoit sur le trône pour éteindre les incendies: des anciens du milieu bancaire, des institutions européennes ou des institutions financières internationales. «Apolitique», vraiment ?

Quant à ce qui va suivre en Italie, c'est difficile à anticiper. Cottarelli pourra-t-il gouverner? Ne va-t-il pas se heurter très rapidement à l'hostilité du Parlement italien? Et quid des futures élections? Le plus probable est que le M5S et la Ligue en sortiront plus forts. Matteo Salvini a d'ailleurs ouvert la porte hier à une rupture possible de son alliance électorale avec Silvio Berlusconi. Cela semble indiquer qu'il est sûr de lui, sûr que son parti fera un gros score en allant seul aux élections.

En revanche, il n'est pas sûr que les deux mouvements en sortent unis. Le M5S a d'ores et déjà critiqué la stratégie de la Ligue, et accusé Salvini d'avoir volontairement fait échouer le projet de coalition en s'arc-boutant sur la question du ministre des Finances, justement pour provoquer de nouvelles élections. Un future alliance des deux partis - par d'ailleurs très différents - n'est donc pas forcément reproductible. Le politiste et spécialiste de l'Italie Christophe Bouillaud explique à ce sujet sur son blog : «une situation de conflit probable entre le M5S et la Ligue laisse toutes leurs chances à un retour à bonne fortune des vaincus de mars 2018: le PD et FI - qui pourront dire que voter pour eux (...) c'est éviter la crise liée à une sortie de l'Italie de la zone Euro. Si tout se passe comme le prévoit sans doute Mattarella en misant sur la peur des (vieux) Italiens de perdre leur épargne, ils devraient pouvoir former la «grande coalition» habituelle en Europe désormais en de telles circonstances».

Une «grosse coalition» à l'allemande, en somme, dont personne ne veut plus dans aucun pays d'Europe, mais dont on n'arrive pas à se débarrasser, un peu comme un vieux chewing-gum qui colle sous une semelle.

Depuis le «non» français au référendum constitutionnel de 2005, le vote des citoyens contre l'Union européenne tel qu'elle est construite ne trouve pas de traduction politique. En Grèce, le gouvernement d'Alexis Tsipras a été contraint de poursuivre une politique d'austérité malgré un référendum, la réalisation concrète du Brexit se fait également attendre....
Les systèmes bancaires français ou allemand, par exemple, seraient en première ligne si l'État italien décidait de faire défaut.
Cela tient au fait que les intérêts en jeu sont sont considérables. Il était impossible pour «l'Europe» de laisser la Grèce de 2015 rompre avec l'austérité car ça aurait été la porte ouverte à des initiatives de même type partout en Europe. Il fallait donc lui briser les reins. La Banque centrale européenne - fait surréaliste car tant que la Grèce est dans l'euro, la BCE est SA banque centrale - a volontairement mené les banques grecques au bord de la faillite en ne leur fournissant plus de liquidités, ce qui a conduit le gouvernement de Tsipras à jeter l'éponge. Aujourd'hui, Athènes applique le «troisième mémorandum», en contrepartie de quoi il était question d'effacer une partie de sa dette. Mais certains, en Europe, s'y refusent, notamment l'Allemagne, bien que le Fonds monétaire international, plaide justement pour cette solution. De fait, les prêts consentis à la Grèce dans la période récente l'ont été principalement par le MES (Mécanisme européen de stabilité), ou par les autres États membres de l'UE dans le cadre de prêts bilatéraux. Un défaut grec entraînerait donc des pertes financières importantes pour tous ces prêteurs, notamment pour les fameux «contribuables allemands» que Mme Merkel est si soucieuse de préserver.
Pour l'Italie c'est un peu différent. La dette publique est colossale, détenue par des épargnants de toute l'Europe (y compris par des épargnants italiens d'ailleurs), et se trouve actuellement dans les banques européennes, lesquelles sont donc très exposées à ce que l'on appelle «le risque souverain» italien. Les systèmes bancaires français ou allemand, par exemple, seraient en première ligne si l'État italien décidait de faire défaut. Les banques italiennes également, d'ailleurs, qui pour leur part sont très fragiles.

En somme, et comme l'avait déjà dit Jean-Claude Juncker en 2015 au cœur de la crise grecque, «il n'y a pas de choix démocratique possible contre les traités européens». La raison en est que les intérêts financiers en jeu sont colossaux.

Mais alors, la «Fin de l'Union européenne» que vous prophétisiez dans votre livre co-écrit avec David Cayla, ce n'est pas pour demain?
En réalité, nous ne prophétisions rien. Nous faisions remarquer que l'UE n'est pas une entité politique. Ce n'est pas un État, ce n'est pas une fédération. C'est un vaste marché unique, et un large ensemble de règles. Or le Marché unique est parfaitement dysfonctionnel. Il produit des gagnants - grosso modo les pays du centre de l'Europe - et des perdants, comme l'Italie. Celle-ci, qui a pourtant une industrie puissante notamment au Nord, n'a pas connu un point de croissance depuis qu'elle est entrée dans l'euro. Le Marché unique est donc un échec, à tout point de vue: il ne fait pas converger mais au contraire diverger les différentes économies. Il provoque la ruine de certaines d'entre elles.

Quand aux régles, elles ne cessent d'être bafouées, y compris par le pays le plus puissant de l'Union, l'Allemagne. Cette dernière est le contrevenant en chef, et n'hésite pas à s'affranchir des traités quand ça lui chante, comme elle l'a fait avec le règlement de Dublin en 2015 lors de la crise des réfugiés par exemple.

Alors certes, il est probable que l'UE dure encore quelques années, durant lesquelles les pays-membres passeront leur temps à imaginer des artifices pour pouvoir se dispenser d'appliquer les règles. Une lente décomposition (qui est déjà largement entamée) est plus probable qu'une explosion à grand fracas. Pour autant, cette Union appartient d'ores et déjà au passé. Ce n'est pas elle qui répondra aux défis d'un monde qui devient de plus en plus dangereux, et qui nécessiterait des coopérations intergouvernementales sérieuses dans nombre de domaines (Affaires étrangères, contrôle des frontières, Défense), plutôt que d'épuiser les pays-membres à coup de «gouvernance par les nombres» et de ratios arbitraires à respecter coûte que coûte.

Par chance, la fin de l'Union européenne ne sera pas la fin de l'Europe. Le continent et les pays qui le composent ont une très longue histoire et ont survécu à bien des choses. Eux resteront, même après que la CJUE, la BCE et la Commission auront disparu. Espérons qu'ils se sortiront de cette impasse qu'est l'Europe de Maastricht sans trop de dommages, et que la casse sera limitée.

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BON sang ça décoiffe ! On ose écrire ce qu'il est interdit de penser même tout bas et en comité restreint ! où va t on ?

Vite une loi anti fake !
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