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 Les trois Europe

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Basilics

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MessageSujet: Les trois Europe   Les trois Europe EmptyJeu 07 Juin 2018, 09:28

Macron, Merkel et les trois Europe
Pierre-André Buigues . 6 juin 2018

Le débat visant à redonner un nouveau souffle à la construction européenne est ouvert et la question se pose de savoir si le président français et la chancelière allemande arriveront à trouver un accord sur la refondation de l'Europe. À Aix-la-Chapelle, quand Angela Merlel a décoré Macron du Prix Charlemagne le 10 mai 2018, celui-ci a relancé ses propositions sur l'Europe : « Je crois à un budget européen beaucoup plus ambitieux (...) Je crois à une zone euro plus intégrée, avec un budget propre. » Avant de formuler ses propres propositions dans un entretien publié dimanche par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, la chancelière s’était déjà montrée très réservée. « Nous avons des discussions difficiles » avec les Français, soulignait-elle, car « nous avons des cultures politiques et des manières d'approcher les sujets européens différentes ».
Au-delà de ce commentaire diplomatique, les difficultés de la construction européenne s’expliquent largement en reprenant la citation fameuse de Clinton, « It’s the economy, stupid ». En effet, sur le plan économique, il n’y a pas une Europe, mais trois Europe et chacune de ces Europe a un positionnement politique différent vis-à-vis de la relance européenne.

L’Europe germanique, le cœur industriel de l’UE, consolide sa compétitivité mais est hostile à tout mécanisme de solidarité.
L’opposition aux projets de Macron sur la zone euro ne vient pas seulement de l’Allemagne, c’est toute l’Europe du nord qui est sur cette ligne. Début mars, le ministère néerlandais des Finances, dans un document commun avec huit pays du nord de l’UE, a exprimé de fortes inquiétudes face aux réformes de la zone euro proposées par Macron. Ces pays s'opposent à un budget commun à la zone euro, à un ministère commun des Finance et ils ne veulent pas d’une mutualisation des richesses avec les pays du Sud.

Qu’est-ce qui caractérise ces pays hostiles à une plus forte intégration de la zone euro? Ces pays sont situés au cœur de l’UE, ont une proximité géographique avec l’Allemagne et au total ils représentent une population d’environ 140 millions d’habitants. (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Belgique, Danemark, Suède et Finlande).
Économiquement ces pays vont bien et ils ont surmonté la crise de 2008. Par rapport à la moyenne des pays de l’UE, leur niveau de vie s’est même  amélioré depuis l’an 2000. Le PIB par tête de l’Allemagne (par rapport à sa moyenne de 100 pour l’UE) est passé de 105 en 2000 à 113 en 2017. Ces pays connaissent un chômage bien plus faible que la moyenne de l’UE avec une moyenne de 5,6%.

Enfin, ils ont retrouvé généralement un niveau de production industrielle bien supérieur à celui de 2008, et cela malgré des coûts salariaux plus élevés que la moyenne de l’UE et, pour beaucoup d’entre eux, plus élevés que les coûts français. Leur industrie reste compétitive au niveau international grâce à une spécialisation bien plus marquée dans le secteur de la haute technologie et le haut de gamme que dans la moyenne de l’UE.

L’Est européen en plein rattrapage économique rapide et en fort développement industriel.
Sur les 28 pays de l’UE actuelle avant la sortie du Royaume-Uni (27 après mars 2019) 10 sont d’anciens pays communistes ayant rejoint l’Union Européenne. Avec une population d’environ 100 millions d’habitants au total, ces pays de l’Est sont en plein rattrapage économique.
Mesuré en parité de pouvoir d’achat, le PIB par tête de la Pologne (par rapport à la moyenne de 100 pour l’UE) est passé de 41 en 2000 à 67 en 2017. Dans tous ces pays le chômage est en 2017 bien inférieur au chômage en France.

Ces pays de l’Est sont hostiles à un renforcement de la zone euro, à laquelle ils n’appartiennent pas pour la très grande majorité. En revanche, ils sont très attachés aux fonds structurels européens qui dépendent du budget général de l’UE. Sur un budget de 645 milliards € pour les fonds structurels sur la période 2014-2020, la Pologne seule bénéficiera de près de 105 milliards € de financements européens.
Tous ces pays affichent aussi une très forte progression de leur production industrielle en volume entre 2010 et fin 2017, de 46% pour la Pologne et d’environ 50% pour plusieurs pays de l’est. Le modèle de développement industriel de ces pays est à l’opposé du modèle germanique. Le coût du travail est faible avec un salaire minimum autour de 400€ par mois contre environ 1500€ pour le salaire minimum brut en France et des dépenses en R&D qui sont généralement bien inférieures à la moyenne de l’UE. Dans 6 pays de l’Est, le ratio R&D/PIB est même inférieur à 1% (contre une moyenne de 2% pour l’UE). Les délocalisations industrielles des pays de l’Europe germanique vers ces pays ont donc été nombreuses et expliquent aussi en partie ce décollage industriel.

(à suivre...)


Dernière édition par Basilics le Lun 16 Juil 2018, 06:15, édité 4 fois
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Basilics

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MessageSujet: Re: Les trois Europe   Les trois Europe EmptyJeu 07 Juin 2018, 09:29

(... suite)

Les pays du Sud en déclin économique et en pleine désindustrialisation.
Les pays du Sud de l’Europe (Espagne, Italie, Grèce et Portugal) et la France ont une population plus importante que celle des deux autres zones, un peu plus de 190 millions d’habitants, mais connaissent un déclin économique marqué par rapport à la moyenne de l’UE. En dehors de l’Espagne, le PIB par tête (par rapport à la moyenne pour l’UE à 100) a fortement baissé. Il est passé en France de 100 en 2000 à 95, 18 ans plus tard et en Italie de 103 en 2000 à 89 en 2017.

Le chômage est aussi dans ces pays bien plus élevé qu’ailleurs en Europe, 13,8% (8,2% moyenne européenne), comme le montant de la dette publique qui est autour de 100% du PIB en France et en Espagne, autour de 130% en Italie et en Espagne sans parler de la Grèce, contre une moyenne de 83% du PIB pour l’ensemble de l’Europe. Enfin, ce déclin économique s’accompagne d’une désindustrialisation marquée en France, en Italie et en Grèce. La production industrielle en volume n’a toujours pas dépassé celle de 2008 dans ces pays. L’écart dans le potentiel industriel ne fait donc que se creuser entre d’une part l’industrie des pays du Sud et d’autre part celle des pays les plus industrialisés et les plus riches de l’Europe de l’Ouest et celle des pays d’Europe centrale et orientale.

Tous ces pays du sud appartiennent à la zone euro et face aux divergences économiques qui s’accentuent entre eux et les pays du Nord, ils sont fortement demandeurs de plus de solidarité dans la zone euro. Ce déclin économique réel des pays du sud est politiquement potentiellement explosif. En Italie, le M5S et la Ligue ont formé un gouvernement très critique vis-à-vis de l’Europe, et la Grèce n’arrive pas à se relever de la crise. En France, l’extrême gauche et l’extrême droite pèsent d’un poids considérable et l’Espagne est en plein drame national avec le sécessionnisme catalan.

Que faire ? La politique européenne à la croisée des chemins.
Si on veut que l’Europe avance, il faut savoir que ce qui est proposé par la France pour la zone euro est inacceptable pour les pays de la zone germanique (refus des mécanismes de solidarité) et pour les pays de l’Est (pas d’approfondissement de la zone euro). Alors que faire si on veut faire avancer l’Europe?

Premièrement, les Pays du Sud doivent accepter que l’union monétaire leur impose une forte discipline budgétaire. Pour la France, il faudra viser un excédent budgétaire étant donné le montant de la dette publique. Cela doit être la priorité du président Macron. Cependant, le Pacte de Stabilité peut être amélioré et des propositions de la France en ce sens seraient fortement souhaitables.
Deuxièmement, la France qui porte un fardeau très lourd en matière de défense doit porter des propositions fortes pour une défense européenne face aux dangers géopolitiques nombreux aujourd’hui.
La montée du protectionnisme américain peut aussi rendre plus acceptable aux yeux des pays du nord des propositions pour une Europe qui se protège économiquement.
https://www.telos-eu.com/fr/macron-merkel-et-les-trois-europe.html

Deux propositions de priorité peu sociales... Mais dit la citation, « It’s the economy, stupid » qui rend possible une amélioration (progrès social) durable. Ou le déclin économique (excès de dette, désindustrialisation) qui entraîne le risque de déclassement.
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MessageSujet: Re: Les trois Europe   Les trois Europe EmptyJeu 07 Juin 2018, 10:20

La faillite de l’Union européenne
DELMAU JEAN-PIERRE
POSTÉ LE 04 JUIN , 2018, 4:11

Inutile de triturer les statistiques : de nos liens avec l’Union européenne, peu de gens sont satisfaits sans réserve, les autres se partageant entre ceux qui en veulent plus, et ceux qui en veulent moins.

Les deux paraissent oublier que les changements qu’ils demandent sont soumis par les traités à l’unanimité des pays membres : les intérêts de chacun étant différents, ils n’obtiendront rien.

Selon la plupart des sondages, les seconds, qui étaient déjà 54,7% en 2005, fatigués des promesses non tenues et des annonces sans suite, tendent ces dernières années à s’étoffer encore.

Seul un référendum permettrait de savoir combien ils sont, mais Bruxelles l’interdit, on se demande pourquoi.

On leur a d’abord promis la paix. Elle était déjà réelle depuis 1945, grâce surtout à la dissuasion nucléaire.

Avec l’UE, dès 1990, la paix a fait place à la guerre avec participation française en ex-Yougoslavie et au Kosovo (en pleine Europe, sinon en France même). Puis en Irak, en Afghanistan, en Libye, au Mali, et en Syrie.

On avait connu la drôle de guerre; maintenant c’est la drôle de paix.

On leur a aussi promis la croissance et la prospérité, mais on a mis en place sans délai le libre-échange sans limite et la libre circulation des capitaux, donc les fermetures d’entreprises, les délocalisations, le chômage de masse, y compris chez les jeunes, la baisse continue du PIB, de la croissance et, depuis dix ans, du revenu médian : situation inconnue en temps de paix. Il est vrai qu’on est en guerre …

On leur a encore promis la disparition du sentiment d’insécurité, bientôt remplacé par l’état d’insécurité certaine par attentats, provoqués par une immigration de masse incontrôlée, sur directives de Bruxelles, que de plus en plus de pays membres dénoncent pour les mêmes raisons, sans grand succès.

À quoi il faut ajouter, faute de moyens, la diminution continue des crédits et des effectifs de l’armée, comme des forces de l’ordre, rendant progressivement le matériel militaire hors service, et les effectifs incapables de maintenir l’ordre, sans parler de l’aggravation des manifestations violentes et du développement des zones de non-droit.

Malgré une fiscalité galopante, l’État n’a plus les mêmes moyens qu’en 1990.

On leur a aussi promis l’aide de fonds européens, mais en leur cachant qu’ils n’avaient d’européens que le nom, ces fonds (9 milliards) étant d’abord envoyés à Bruxelles par nos impôts.

La France n’avait pas besoin de l’UE pour continuer à aider directement les domaines qu’elle considérait comme devant l’être, choix qu’elle n’a plus.

Au bout de 25 ans, cela commence à faire beaucoup, et la patience des victimes de la politique, en particulier économique, de l’UE, a atteint ses limites avec le bradage, sous prétexte de concurrence libre et non faussée, des fleurons de ce qui reste de notre industrie – inclus, et même surtout, dans les domaines stratégiques : le seul démantèlement d’Alstom place sous contrôle étranger les clés de nos sources d’énergie, de notre protection militaire, et de nos productions d’armement.

Mais je ne veux pas décourager les partisans de « plus d’Europe » : depuis 45 ans, il n’y a pas que des baisses. Il y a aussi des secteurs en forte progression : la dette (2 000 milliards), le nombre de chômeurs (6 millions), la corruption de la classe politique, la pression fiscale, sans oublier l’ignorance qui fait des progrès constants dans l’Éducation nationale, en France comme ailleurs.

N’est-ce pas suffisant ?

Faut-il accuser d’incompétence les dirigeants qui ont conçu, mis en place, et développé depuis 40 ans un système si calamiteux ?

Cela paraît difficile. Déjà en 1992, le Prix Nobel Maurice Allais, suivi par nombre d’économistes raisonnables, à qui les médias ont donné peu de place lors de la campagne de Maastricht, avait prédit le désastre, dont le fondement est l’application contraignante de règles de gestion identiques à des pays différents, et dont les évolutions divergent.

Robert Mundell avait d’ailleurs, dès 1961, pointé cet élément dans sa théorie de la zone monétaire optimale, dont on ne peut pas imaginer qu’elle ait été ignorée par les promoteurs de l’Union européenne.
Alors, si ce n’est pas de l’incompétence, qu’est-ce ?
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MessageSujet: Re: Les trois Europe   Les trois Europe EmptyJeu 07 Juin 2018, 12:09

« Avec l’UE, dès 1990, la paix a fait place à la guerre»
La faute à l’Europe ! (sans oublier Milosevic, Al Qaida, Bush, Daesh, etc… tous hors UE)

« les fermetures d’entreprises, les délocalisations, le chômage de masse, y compris chez les jeunes, la baisse continue du PIB, de la croissance et, depuis dix ans, du revenu médian  »
La faute à l’Europe ! (sans oublier que s’en sortent mieux certains pays européens, y compris en zone euro. Ni les chocs pétroliers, la concurrence des pays émergents ; et la mondialisation, alors ?)

« On leur a encore promis la disparition du sentiment d’insécurité, bientôt remplacé par l’état d’insécurité certaine par attentats »
La faute à l’Europe ! (sans oublier qu’il y a des attentats nombreux sur d'autres continents, y compris aux USA)

« depuis 45 ans, il n’y a pas que des baisses. Il y a aussi des secteurs en forte progression : la dette (2 000 milliards), le nombre de chômeurs (6 millions), la corruption de la classe politique, la pression fiscale, sans oublier l’ignorance qui fait des progrès constants dans l’Éducation nationale, en France comme ailleurs. »
La faute à l’Europe, vous dis-je ! (sauf que ces maux existent ailleurs sur Terre, mais peu au nord de l’Europe, et plusieurs pays européens sont bien mieux classés que la France dans les enquêtes internationales éducation)

Coïncidence n'est pas toujours relation de cause à effet. Et le diagnostic est un art difficile. Librement inspiré de
http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/classique/moliere/mi/mi.III.10.html
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MessageSujet: Re: Les trois Europe   Les trois Europe EmptyJeu 07 Juin 2018, 12:44

Salamandre a écrit:
« Avec l’UE, dès 1990, la paix a fait place à la guerre»
La faute à l’Europe ! (sans oublier Milosevic, Al Qaida, Bush, Daesh, etc… tous hors UE)

« les fermetures d’entreprises, les délocalisations, le chômage de masse, y compris chez les jeunes, la baisse continue du PIB, de la croissance et, depuis dix ans, du revenu médian  »
La faute à l’Europe ! (sans oublier que s’en sortent mieux certains pays européens, y compris en zone euro. Ni les chocs pétroliers, la concurrence des pays émergents ; et la mondialisation, alors ?)

« On leur a encore promis la disparition du sentiment d’insécurité, bientôt remplacé par l’état d’insécurité certaine par attentats »
La faute à l’Europe ! (sans oublier qu’il y a des attentats nombreux sur d'autres continents, y compris aux USA)

« depuis 45 ans, il n’y a pas que des baisses. Il y a aussi des secteurs en forte progression : la dette (2 000 milliards), le nombre de chômeurs (6 millions), la corruption de la classe politique, la pression fiscale, sans oublier l’ignorance qui fait des progrès constants dans l’Éducation nationale, en France comme ailleurs. »
La faute à l’Europe, vous dis-je ! (sauf que ces maux existent ailleurs sur Terre, mais peu au nord de l’Europe, et plusieurs pays européens sont bien mieux classés que la France dans les enquêtes internationales éducation)

Coïncidence n'est pas toujours relation de cause à effet. Et le diagnostic est un art difficile. Librement inspiré de
http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/classique/moliere/mi/mi.III.10.html

conclusion : on continue avec les mêmes et la même politique... on ne demande rien aux européens et on fait entrer trois ou quatre pays de plus pour arranger la sauce et si ça tourne mal les instance financières internationales viendront mettre à la raison les "mal votants"... je n'invente rien ils ne se cachent même plus pour dire publiquement que les électeurs sont quantité négligeable.

le principal c'est de recevoir et de répartir...
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MessageSujet: Re: Les trois Europe   Les trois Europe EmptyLun 15 Oct 2018, 14:09

Nouveaux clivages

Citation :
La dérive autoritaire roumaine complique l'équation européenne
Par Jean Quatremer, de notre correspondant à Bruxelles — 14 octobre 2018 à 17:21
L'exécutif roumain qui s'attaque à l'indépendance de la justice et égratigne l'Etat de droit plonge un peu plus l’Union dans sa crise existentielle.

Après la Pologne et la Hongrie, c’est au tour de la Roumanie de susciter l’inquiétude de l’Union. Le 3 octobre, le Parlement a débattu, pour la seconde fois cette année, de la dérive autoritaire de ce pays, en présence de la Première ministre roumaine social-démocrate, Viorica Dancila. «Ça monte doucement, mais sûrement, on voit enfin qu’il y a un sujet d’Etat de droit», confirme un diplomate européen. De fait, les autorités roumaines essayent d’en finir avec l’indépendance de la justice, un pilier central de l’Etat de droit, et sapent consciencieusement la lutte anticorruption. Pour l’instant, il n’est pas encore question d’activer l’article 7 des traités européens, qui peut aboutir à des sanctions s’il y a «un risque clair de violation grave par un Etat membre des valeurs» européennes. Mais on s’en approche.

Jusqu’à présent, les deux principales forces politiques de l’Union, les conservateurs du PPE d’un côté, les socialistes de l’autre, se tenaient par la barbichette, les premiers protégeant Viktor Orbán – le Fidesz étant membre du PPE –, les seconds couvrant le social-démocrate Liviu Dragnea, le vrai patron de la Roumanie, condamné pour corruption… Mais, en septembre, une partie du PPE, pour enlever une épine du pied de l’Allemand Manfred Weber (président du groupe PPE du Parlement qui souhaite présider la prochaine Commission), a voté pour que la Hongrie soit poursuivie sur la base de l’article 7. Dès lors, le groupe socialiste n’a guère d’autre choix que de lâcher son protégé roumain…

Le problème est que plus des pays sont mis en cause, moins il y a de chances que la procédure de l’article 7 aboutisse. Tout simplement parce que pour «constater» l’existence d’un «risque clair d’une violation grave» des valeurs européennes, il faut une majorité des quatre cinquièmes des Etats (soit une minorité de blocage de six pays) et pour décider de sanctions, l’unanimité (moins l’Etat mis en cause). Or Varsovie, Bucarest et Budapest pourront sans doute compter sur le soutien de la Slovaquie, de la Tchéquie, d’un ou deux pays Baltes, de la Bulgarie, de l’Autriche et de l’Italie. En effet, tous ces pays comptent des démagogues autoritaires dans leur gouvernement et, même s’ils ne sont pas encore visés par une procédure, ils n’auront aucune envie de créer un précédent.

Mandat d’arrêt européen
Reste que la dérive autoritaire roumaine est une nouvelle démonstration que l’Union est confrontée à une crise existentielle : alors qu’elle a été fondée sur les ruines du fascisme puis du communisme, partout en Europe on voit resurgir des partis qui revendiquent des valeurs en totale opposition avec les siennes. La Pologne vient ainsi de monter en gamme en posant son veto à un rapport européen, jusque-là adopté sans problème par les Etats membres, mentionnant les risques pesant sur la communauté LGBT dans certains pays… «Ce ne sont pas des "démocraties illibérales", mais des régimes autoritaires qui remettent en cause la démocratie et les valeurs européennes», souligne le diplomate déjà cité, comme en témoignent les assassinats et intimidations visant les journalistes.

Or l’Union est fondée sur la confiance mutuelle : comment coopérer, notamment en matière policière et judiciaire ou de défense, avec des pays non démocratiques ? Ce n’est pas un hasard si la Cour européenne de justice vient de décider que le mandat d’arrêt européen ne serait plus automatique dès lors qu’il existe un doute sur le respect de l’Etat de droit par le pays émetteur. La Commission veut aller plus loin : elle propose que les aides régionales soient, à partir de 2021, conditionnées au respect des valeurs européennes. De fait, pourquoi permettre au PiS polonais ou à Orbán de mener une politique sociale généreuse qui renforce leur pouvoir sur fonds européens ? Une réforme périlleuse qui porte en germe l’éclatement de l’Union.

https://www.liberation.fr/planete/2018/10/14/la-derive-autoritaire-roumaine-complique-l-equation-europeenne_1685182
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MessageSujet: Re: Les trois Europe   Les trois Europe EmptyLun 15 Oct 2018, 18:12

Salamandre a écrit:

L'exécutif roumain qui s'attaque à l'indépendance de la justice et égratigne l'Etat de droit plonge un peu plus l’Union dans sa crise existentielle.

Je n'ai pas remarqué autant d’inquiétude de nos élites Européennes lorsque plusieurs fois le vote des peuples a été bafoué.

Référendum sur la constitution Européenne 2005 en France, réponses des Français NON, mais finalement ratifiés par les parlementaires
Référendum sur la constitution Européenne 2005 aux Pays Bas. Réponse des Néerlandais NON, mais finalement ratifié par les parlementaires.
2008 en Irlande, réponse des Irlandais NON, on les fait revoter jusqu'à qu'ils disent Oui 2009.
2016 au Pays bas, référendum sur l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine, résultat NON, mais finalement ratifié par les parlementaires.
Référendum d'initiative populaire supprimé aux Pays Bas.
En avril 2016, un référendum d'initiative populaire, portant sur la loi autorisant la ratification de l’accord d’association créant une zone de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et l’Ukraine, avait abouti au rejet de la loi par 61,1% des voix.
Le peuple ayant mal voté, à défaut de supprimer le peuple, il a donc été décidé de supprimer les référendums d'initiative populaires !
source:  https://liberation.checknews.fr/question/47481/est-il-vrai-que-le-referendum-dinitiative-populaire-aux-pays-bas-a-ete-supprime
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MessageSujet: Re: Les trois Europe   Les trois Europe EmptyJeu 13 Juin 2019, 09:45

Un aspect curieux de l’intégration européenne est que chaque pays imagine l’Europe à son image.

La France milite depuis toujours pour une Europe-puissance bâtie sur un pouvoir central. Il s’agit pour elle de redevenir à travers l’Europe la puissance qu’elle fut et sa recette instinctive est jacobine.
L’Allemagne, pour sa part, a tiré depuis 1945 les leçons de sa propre histoire. Elle a parfaitement intégré les anciennes critiques françaises contre le militarisme allemand. Elle ne veut pas être une puissance, elle se méfie d’un pouvoir politique fort et centralisé. Elle imagine l’Europe comme une confédération faible, axée sur un système économique libéral avec le minimum d’interventions étatiques.
C’est pour cela que les propositions avancées par Emmanuel Macron ont profondément inquiété Berlin et brisé l’engouement pour une renaissance de l’attelage franco-allemand de jadis, de toute façon improbable avec 28 pays (ou 27 sans la Grande-Bretagne). Il n’y aura pas de vrai budget de la zone euro, ni de relance de la politique industrielle, même si quelques lobbies allemands poussent en ce sens pour des raisons transparentes. Les bisbilles en cours sur les nominations reflètent le désir français d’une Commission forte et relativement indépendante, aux antipodes de la vision allemande.

Les pays d’Europe du Nord sont tout aussi hostiles que l’Allemagne à la notion d’une Europe-puissance centralisée. Même si certains pays ont, par le passé, été des grandes puissances politiques et militaires (l’Autriche, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark), ils ont depuis longtemps substitué une autre ambition, celle d’être des succès économiques. Ils sont fiers de leur réussite dans ce domaine et redoutent ce qu’ils perçoivent comme un aventurisme français.
Les pays d’Europe du Sud sont plus proches de la France. L’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce ont la nostalgie de leurs grandes époques respectives mais ils savent qu’ils n’ont plus les moyens de rejouer cette partie. Affaiblis par une gestion économique médiocre, ils regardent l’Europe comme une béquille. S’ils parlent de solidarité européenne et donc de pouvoir centralisé, c’est pour obtenir des transferts financiers, ce que les pays d’Europe du Nord redoutent plus que tout. Il n’y aura pas de mécanismes communs tels que des allocations de chômage ou une dette publique collective, et peut-être même pas de fond européen d’aide aux banques en difficulté, pourtant nécessaire au fonctionnement de la zone euro.
https://www.telos-eu.com/fr/apres-les-elections-europeennes-la-balle-est-dans-.html
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