La Cour des comptes met à mal les prévisions de Macron
Par Auteur Thomas Morel / Mercredi 27 juin 2018 à 15:58 11
La Cour des comptes est loin de se ranger derrière les prévisions optimistes du chef de l'État.
Finances publiques. Dans leur dernier rapport sur les finances publiques, les magistrats de la Cour des comptes critiquent les prévisions, jugées irréalistes, de l'exécutif.
Les présidents passent, les critiques, elles, restent. Après avoir publiquement dénoncé l'an dernier la gestion des finances publiques du temps de François Hollande (le budget du président socialiste avait été qualifié d'« insincère », insulte suprême pour un auditeur), la Cour des comptes s'intéresse cette année aux premiers mois de Macron à la tête du pays. Et si les auditeurs sont moins sévères avec le président du « nouveau monde » qu'avec son prédécesseur, on est encore loin de la lune de miel. En cause : les perspectives annoncées pour 2019 et les années suivantes. Aux yeux des magistrats de la Cour, le gouvernement pèche en effet par excès d'optimisme, promettant une vision des années 2019, 2020, 2021 et 2022 très éloignée du spectre des possibles.
Oublis dans les dépenses
Premier problème : certaines mesures ont été « oubliées » au moment de prévoir les budgets des prochaines années. Emmanuel Macron s'est par exemple engagé à reprendre la dette de la SNCF, dont le montant dépasse les 56 milliards d'euros, mais les conséquences de cette reprise n'apparaissent nulle part. Idem pour la suppression totale de la taxe d'habitation d'ici à 2020. Si elle a déjà été actée pour les 80 % de ménages les moins aisés, quel sera son impact pour les 20 % les plus riches, qui n'auront plus à la payer à compter de 2020 ? L'exécutif n'apporte aucune réponse.
Deuxième point de conflit entre la Cour et l'exécutif : la baisse des dépenses publiques annoncées. Alors qu'elles ont augmenté de 1,2 % par an en moyenne au cours des cinq dernières années, le gouvernement assure qu'il ramènera cette hausse à 0,2 % par an avant la fin du quinquennat. Un objectif très ambitieux… pour lequel il n'y a aucun chiffre. « Les propositions du Comité action publique 2022 n’ont pas été rendues publiques, et le gouvernement n’a pas fait connaître les suites qu’il entendait leur réserver », regrettent ainsi les auteurs du rapport. De quoi douter de la capacité d'Emmanuel Macron à tenir ses engagements…
Un scénario qui ne marche que si l'économie mondiale est à son meilleur
Enfin, la Cour des comptes s'inquiète des prévisions de croissance retenues. Pour établir ses budgets des quatre prochaines années, le gouvernement retient une croissance dans la lignée des dernières années, avec tout juste un (très) léger ralentissement : après 2 % cette année, elle atteindrait 1,9 % en 2019, puis 1,7 % les années suivantes. Ces bons chiffres permettent d'anticiper notamment des recettes fiscales soutenues. Seul problème, comme le relevait mi-avril le Haut conseil des finances publiques, ces prévisions sont très, très optimistes. Pour être atteintes, il faudrait que l'économie mondiale fonctionne à plein régime. Or les menaces sont aujourd'hui nombreuses : endettement record des gouvernements comme des grandes entreprises, menaces de guerre commerciale entre les différentes régions du globe… Autant de risques pointés du doigt par toutes les organisations internationales (FMI, OCDE, Banque mondiale, OMC, etc.), mais que les dirigeants français ont - sciemment ? - ignoré.
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Nous n'avons pas fini de mettre la main à la poche.
POur diminuer les dépenses publiques on fait une piscine, on commande le service de table... pas grave on fait la teuf avec les copains à l'Elysée super teuf avec super copains !