Concours des professeurs: la crise de recrutement perdure
AFP, publié le jeudi 05 juillet 2018 à 23h27
Les premiers résultats des concours de professeurs des écoles et des enseignants du secondaire soulignent que des académies ont toujours du mal à recruter des maîtres tandis que, dans le secondaire, certaines matières sont aussi à la peine.
Comme chaque année depuis 2013, le nombre d'admis au concours de professeur des écoles est inférieur au nombre de postes dans les académies de Créteil et Versailles, selon les chiffres du SNUipp-FSU, premier syndicat des enseignants du primaire (écoles maternelles et élémentaires).
Ainsi, 775 recrutements manquent à l'appel à l'issue du concours dont 361 dans l'académie de Créteil et 338 à Versailles, selon le syndicat.
Depuis 2015, un concours complémentaire est organisé dans ces deux académies en tension, où la croissance démographique est forte. "On sait déjà que tous les postes seront couverts et permettront de répondre aux besoins", a précisé Edouard Geffray, directeur général des ressources humaines au ministère.
"Cette situation ouvre une nouvelle fois la voie à un recours massif à des personnels contractuels qui devront enseigner sans formation", déplore de son côté le SNUipp-FSU, premier syndicat des enseignants du primaire (écoles maternelles et élémentaires) dans un communiqué.
Selon le syndicat, la désaffection pour le métier d'enseignant, variable selon les académies, "est particulièrement criante dans celles de Créteil, de Versailles, de Mayotte et de Guyane".
- "Manque de reconnaissance" -
Il explique cette crise par des "causes multiples" comme la "dévalorisation et le manque de reconnaissance du métier", des "conditions de travail difficiles surtout en début de carrière" ou une "mobilité quasi-impossible dans certains départements".
Côté enseignement secondaire, certaines matières peinent aussi à faire le plein, selon des chiffres officiels. Ainsi, plusieurs matières sont déficitaires comme les mathématiques (1.068 reçus au CAPES externe pour 1.183 postes), l'allemand (151 reçus pour 275 postes) ou les lettres classiques (80 reçus pour 183 postes).
Contrairement à l'an dernier, l'anglais comble les besoins, mais le nombre de postes a été ramené à 949, contre 1.190 l'année précédente.
Même chose en espagnol et en sciences et vie de la terre: tous les postes sont pourvus (415 et 327 respectivement), mais le nombre de postes offerts était inférieur à l'an dernier.
"Au total, plus de 187.000 personnes se sont inscrites à un concours de recrutement externe pour devenir professeur dans l'enseignement public" soit "plus d'une personne sur cinq par génération", a tenu à souligner Edouard Geffray, le DRH du ministère. Et dans les disciplines habituellement sous tension (lettres classiques, allemand, maths), "la situation s'améliore".
Quant au nombre d'inscrits au troisième concours, accessible à tous ceux qui ont au moins cinq ans d'expérience professionnelle dans le secteur privé, sans condition de diplôme, il a augmenté cette année de 11%, se félicite-t-il, balayant l'idée d'une "crise de recrutement".
Pour améliorer la situation, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer dit vouloir développer "le pré-recrutement", par exemple en accompagnant les assistants d'éducation (les surveillants) qui veulent devenir profs.
Un dispositif qui permettrait selon lui d'"élargir le vivier des futurs professeurs" et d'attirer plus de jeunes issus de milieux défavorisés qui hésitent actuellement à se lancer dans cinq années d'études.
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Alors que nous avons des sur diplômés chômeurs nous souffrons d'un manque d'enseignants. Visiblement les vacances (l'argument ultime) ne provoquent pas de vocations.
Il conviendrait sans doute d'avoir au top niveau chez les tronches molles une sérieuse réflexion sur les raisons réelles et non celles avancées pour les gogos qui engendrent cette situation... visiblement ce n'est pas à l'ordre du jour.
S'engager dans un traitement de fond du dossier afin de remédier aux causes de cette situation remettrait les certitudes en cause.