L’effarante crétinisation de la politique françaisePublié le 1 septembre 2018 par maximetandonnet
Voici une phrase intéressante prononcée récemment par l’occupant de l’Elysée: « Je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque ».
Nous voyons bien où la vie politique nationale tente de nous enfermer: une lutte à mort du bien contre les forces du mal.
Celui qui incarne le dépassement des frontières, la jeunesse, la modernité, est engagé dans une lutte à mort, titanesque, contre les vestiges du nationalisme sanguinaire qu’incarnent le Brexit, Salvini et Orban.
Le duel sans merci est lancé. Et ainsi, les Français sont sommés de s’abandonner au spectacle de l’affrontement de l’ange et du démon, de tout oublier, la dette publique, le chômage gigantesque, la violence qui saccage leur vie quotidienne, l’immigration sans contrôle, la pauvreté galopante, le communautarisme, l’écrasement fiscal de l’économie française, la vertigineuse impuissance de l’Etat, et pire que tout, le déclin du niveau scolaire général.
Le rôle d’un dirigeant politique devrait être au contraire de donner de la hauteur et du recul au débat, de tenir un discours de vérité.
Mais là, on fait tout le contraire: le rabaisser au plus bas niveau possible, celui de la bêtise absolue.
Ce beau schéma ne comporte qu’une seule faille: La vile multitude, le peuple, les gens, ceux qu’on accuse de populisme, ne pas aussi stupides que ne le pense la classe dominante.
Ils ne supportent pas de se sentir méprisés.
D’où la chute de popularité, constante, violente, inexorable. Mais au fond, le plus terrible, c’est de sentir à quel point ceux d’en haut, qui sont censés avoir réfléchi, fait de belles études, sont eux-mêmes englués dans un effrayant magma de bêtise et l’aveuglement: ivres de leur ego malade, ils ne voient rien, ne sentent rien, croient dominer le monde alors qu’ils marchent à l’abîme et entraînent le pays à l’abîme sans en avoir la moindre idée.
Maxime TANDONNET