53 000 retraités fantômes à l’étranger : stop au vol de nos cotisations retraite !
Dans son rapport du 20 septembre dernier, la Cour des comptes révèle que plus de 53 000 bénéficiaires inconnus touchent une retraite française dans un pays à l’étranger alors qu’ils n’y ont pas droit… ou qu’ils sont morts !
Yvette a 72 ans. Elle a commencé à travailler dès 14 ans, longtemps non déclarée par des employeurs indélicats. À l’époque, c’était commun.
Aujourd’hui, comme beaucoup de retraités, elle touche une retraite de 803 euros par mois et vit dans un modeste logement de la banlieue lyonnaise.
Elle sait ce que c’est que de compter ses sous pour finir ses mois. Mais elle n’a jamais rien quémandé et met un point d’honneur à ne pas le faire.
Nous connaissons bien Yvette à Contribuables Associés car elle nous écrit régulièrement depuis plusieurs années. Elle est soucieuse de la bonne gestion de l’État.
C’est une honnête retraitée qui a sué sang et eau toute sa vie.
Elle nous a récemment fait part de ce constat amer : « Devant l’état de décomposition avancé de mon pays et face aux difficultés auxquelles je dois faire face, j’ai l’impression d’avoir travaillé tant d’années pour rien ».
Mais pendant qu’elle a du mal à vivre décemment et que se soigner correctement lui devient difficile, d’autres ont trouvé comment percevoir une retraite décente sans jamais avoir cotisé !
Yvette ne lit pas les rapports de la Cour des comptes. Grand bien lui fasse, car elle qui ne supporte pas l’injustice, s’en étranglerait de dépit ou de rage…
Éplucher les rapports de ceux qu’on appelle les sages de la rue de Cambon fait partie de mon travail, et de celui de l’équipe de Contribuables Associés. C’est une mine d’informations.
Et ce que nous avons découvert la semaine dernière dans le dernier rapport de la Cour des comptes (chapitre XIII, page 575 et suivantes) sur « l’application des lois de financement de la sécurité sociale », nous a encore scandalisés !
Les caisses de retraites continuent de verser des retraites à des morts !
Ce n’est pas la première fois que la Cour des comptes soulève le problème…
Il y a sept ans déjà, en juillet 2010, Rolande Ruellan, la présidente de la sixième chambre de la Cour des comptes, s’étonnait devant les députés lors d’une audition de « l’étonnante longévité des ressortissants algériens bénéficiant d’une retraite française en Algérie ».
Cette haute magistrate avait mis le doigt sur un dossier épineux. Sans suite…
Il a fallu attendre sept ans pour qu’une enquête sorte enfin sur ces pratiques absolument scandaleuses.
Car dans son rapport du 20 septembre dernier, la Cour des comptes révèle que plus de 53 000 bénéficiaires inconnus touchent une retraite française dans un pays à l’étranger alors qu’ils n’y ont pas droit… ou qu’ils sont morts !
La Cour des comptes parle même d’un faux bénéficiaire de 117 ans en Algérie. S’il existait, il serait dans le Guinness Book catégorie doyen de l’humanité…
Des morts ou de faux bénéficiaires touchent des pensions de retraites financées par nos cotisations.
Répétons-le, il y aurait plus de 53 000 retraités fantômes à l’étranger.
Selon le rapport, c’est près de 200 millions d’euros qui seraient fraudés chaque année, sur les 6,5 milliards d’euros de retraites principalement versés en Algérie, au Portugal, en Espagne, au Maroc et en Italie.
Cette somme est énorme, et nos anciens auraient bien besoin de cet argent !
Car 200 millions d’euros, c’est exactement le montant des aides aux maisons de retraite publiques qu’a décidé de supprimer le gouvernement de Manuel Valls en 2016…
Vous vous demandez comment est-ce possible ?
Comment des fraudes d’une telle ampleur peuvent-elles avoir lieu ?
La réponse est malheureusement très simple :
Il n’y a quasiment aucun contrôle de l’identité des bénéficiaires des retraites, et les pensions sont versées sans qu’il y ait une coordination entre les différents services.
Alors les fraudeurs profitent largement de ce je-m’en-foutisme de la Sécurité sociale et des caisses de retraite : il est malheureusement tout à fait possible de percevoir du système de retraite français une pension à l’étranger sans y avoir droit.
C’est un pillage manifeste de nos cotisations retraites et cela démontre combien notre argent est mal géré !
À nous de nous mobiliser, à nous de dire stop !
Stop au vol de nos cotisations retraite !
À l’heure où, comme Yvette, les honnêtes retraités peinent à boucler leurs fins de mois, voient leurs retraites baisser pour compenser ces vols, et sont de plus en plus taxés, il est inadmissible que de telles malversations perdurent.
Alors, nous devons nous faire entendre. Il faut mettre fin à ce scandale !
Nous exigeons des mesures d’urgence.
Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, en charge de ce dossier, doit faire face à ses responsabilités.
Elle doit :
• Stopper ce pillage des retraites françaises versées à l’étranger
• Identifier et poursuivre en justice les fraudeurs pour récupérer l’argent de nos cotisations
• Mettre en place un contrôle efficace du versement des prestations de retraite auprès des bénéficiaires vivant à l’étranger
Ce vol manifeste est inacceptable ! C’est une injustice flagrante : les cotisants sont spoliés. Cet argent devrait profiter aux honnêtes retraités qui peinent à boucler leur budget.
Ensemble agissons contre ce scandale !