Hausse des carburants : la France Insoumise déposera un voeu au CM du 15 novembre

L'exécutif gouvernemental a décidé l’augmentation de 6 centimes d’euros pour le litre de diesel et de 3 centimes d’euros pour le litre d’essence en 2019. Cette hausse des taxes suit une précédente hausse de respectivement 7 et 4 centimes d’euros en 2018. Cette hausse des taxes ne représente que le quart des hausses du prix des carburants. D’autres hausses sont prévues jusqu’en 2022.
L’objectif affiché est l’alignement du prix du diesel sur celui de l’essence.
Un large mouvement de protestation s’est développé.
Considérant que l’augmentation brutale du prix des carburant prix mais aussi du fuel et du gaz de chauffage résulte pour les trois quarts de l’augmentation du cours du pétrole brut et du niveau élevé du dollar,
Considérant que la pollution des transports routiers et automobiles est responsable de milliers de morts chaque année et que c’est un problème de santé publique (une estimation de 5000 morts prématurés sur le territoire de la Métropole du Grand Paris),
Considérant que les carburants essence et diesel sont responsables pour une grande partie du réchauffement climatique et que cela menace l’existence des femmes et des hommes sur la planète,
Considérant que la fiscalité écologique devrait peser d’abord sur les plus gros responsables au nom du principe pollueurs-payeurs : les banques qui investissent dans les énergies fossiles, les compagnies aériennes exonérées de taxes sur le kérosène, les entreprises pétrolières qui font des profits records,
Considérant que le montant des allégements fiscaux en faveur des compagnies aériennes et des transporteurs est égale au montant du surplus de recettes attendues par cette taxe,
Considérant que la part des taxes dans le prix final d'un litre de carburant, atteint 57% en France, que seuls 19% des recettes de la TICPE seront consacrés à la transition énergétique en 2019 contre 21% en 2018, ce qui devrait donner au gouvernement de larges marges de manœuvre et d’action en matière d’appui à la transition écologique,
Considérant que la hausse de 1 milliard de budget global consacré en 2019 à la transition énergétique est peu convaincante au regard des 37,7 milliards de recettes attendues par la TICPE,
Considérant l’incohérence de la politique gouvernementale en matière de transport qui repousse les projets d’amélioration des transports en commun en ville comme le prolongement des lignes du métro parisien, qui désorganise le service public du rail en privilégiant les lignes à grande vitesse et en ne s’opposant pas à la fermeture des petites lignes desservant nos campagnes, qui fait reculer le ferroutage en ouvrant à la concurrence ce secteur ferroviaire stratégique, qui multiplie les grands projets autoroutiers inutiles et imposés comme les grands contournements lyonnais ou strasbourgeois,
Considérant que la puissance publique n’œuvre pas suffisamment dans le sens de la recherche et de la valorisation des sources d’énergies alternatives et propres pour les véhicules, au regard de l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique,
Considérant que les dispositifs d’accompagnement et de conversion écologique ne sont pas suffisants pour être efficients et compensatoires, rendant quasi impossible pour beaucoup de concitoyen.ne.s de se tourner vers des modes de circulation douce et des véhicules à carburant alternatif,
Considérant que les politiques en faveur de l’attractivité urbaine et de la métropolisation conduisent à l’étalement urbain, à la pression foncière et immobilière et in fine à l’allongement des distances parcourues,
Considérant que les politiques gouvernementales ne peuvent qu’augmenter la défiance de nos concitoyen.ne.s à l’égard de de la nécessité de la préservation de notre écosystème, et des efforts à faire en matière de transition écologique,
Considérant qu’une mesure d’intérêt général pour la préservation écologique exigeant l’effort de toutes et tous ne peut qu’aller avec la lutte contre les inégalités, au rebours de la politique gouvernementale qui favorise les plus riches,
Considérant que le projet du gouvernement accrédite la thèse d’une écologie antisociale à deux vitesses, opposant une écologie punitive pour les plus pauvres et la liberté de détruire et de polluer pour les plus riches,
Considérant que la moitié des Français.e.s gagnent moins de 1772 euros par mois et que cette nouvelle hausse vient davantage rogner sur leur pouvoir d’achat,
Considérant que taxer les carburants, c’est taxer le travail car beaucoup de nos concitoyen.ne.s habitant les zones rurales et périurbaines ont un absolu besoin de leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail,
Considérant que les mobilisations dites “des gilets jaunes” ou du “blocage du 17 novembre” prévues en France à cette date sont à l’initiative de citoyen.ne.s, qu’elles se sont déployées de manière spontanée via les réseaux sociaux et qu’il convient d’encourager cette prise en charge par le peuple de lui-même pour lui-même,
Le Conseil municipal de Fontenay-sous-Bois :
- Est solidaire de la colère exprimée par les Français.e.s à l’égard de la mesure gouvernementale de la hausse du prix des carburants,
- demande au gouvernement les mesures suivantes :
* l’accélération des mesures de transition écologique en matière de lutte contre les pollutions et l’affectation intégrale des taxes et hausses de taxes à finalité écologiques aux mesures de rénovation énergétique des bâtiments, aux modes de mobilités alternatifs (transports collectifs, modes de circulation douce, carburants alternatifs)
* l’arrêt des fermetures de gares de proximité
* la taxation des profits pétroliers
* la fin des allègements fiscaux pour le transport routier de marchandises et le kérosène des avions
* l’augmentation des salaires et des pensions pour compenser la hausse des prix