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 Quand le bâtiment va mal ...

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Salamandre

Salamandre


Messages : 5019
Date d'inscription : 08/01/2012

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MessageSujet: Quand le bâtiment va mal ...   Quand le bâtiment va mal ... EmptyDim 30 Déc 2018, 08:22

« Nombreuses et graves sont les malfaçons de construction et les difficultés des acquéreurs à obtenir du promoteur qu’il y remédie » ; « sous-traitants peu compétents »
« De tels dérapages sont d’abord la conséquence des économies que cherchent à faire les promoteurs sur la construction et de la pression qu’ils mettent sur les entreprises sous-traitantes. »
… et aussi par suite du niveau de "qualifications professionnelles" du personnel sous-payé ? au détriment des professionnels compétents et diplômés, cela va de soi

Citation :
Construction de logements : les promoteurs accumulent retards et malfaçons
Le coût des réparations et des procédures renchérit les prix pour tous les acheteurs.
Par Isabelle Rey-Lefebvre. Publié le 26 décembre 2018

L’acheteur d’un logement neuf peut espérer, après les mois d’attente nécessaires à sa construction, prendre possession d’un appartement aux normes les plus récentes, sans les mauvaises surprises que réserve l’ancien. Il n’en est rien, à en croire l’Union fédérale des consommateurs (UFC-Que choisir) qui, lors d’une conférence de presse, le 15 novembre, a alerté sur l’explosion, depuis 2017, des malfaçons et retards de livraison : « Nous enregistrons, en 2018, une hausse de 84 % des litiges après une poussée de 150 % entre 2010 et 2015, explique Alain Bazot, président de l’union. Cela nous a incités à enquêter auprès de nos adhérents acquéreurs en “vente en l’état futur d’achèvement”, le cadre juridique de l’achat sur plan. Et le tableau est catastrophique ! », dit-il.

Ainsi, sur 746 répondants à l’enquête (entre le 17 et le 24 octobre 2018), 29 % ont subi un retard de livraison d’en moyenne 5,4 mois après la date prévue. Ce retard a, pour 80 % des sondés, entraîné un préjudice financier d’en moyenne 4 500 euros, sous forme de loyers supplémentaires, d’intérêts intercalaires liés à l’emprunt immobilier ou, pour les investisseurs, de perte de loyers. Si l’on extrapole ces données à l’ensemble du marché, soit aux 118 000 acquéreurs, en 2017, le préjudice se chiffre à 156 millions d’euros.

« Sous-traitants peu compétents »
Nombreuses et graves sont les malfaçons de construction et les difficultés des acquéreurs à obtenir du promoteur qu’il y remédie : « Notre résidence, à Montreuil [Seine-Saint-Denis], construite par le promoteur Edelis [anciennement Akérys] a été livrée en mai 2017, raconte Léonel Cherreau, membre du conseil syndical. Nous avons rencontré de nombreux problèmes avec les équipements collectifs : une chaudière à gaz très mal réglée, des panneaux solaires qui ne fonctionnaient pas, des détecteurs de présence commandant l’éclairage des parties communes et parkings si mal conçus que la lumière ne s’éteignait jamais, ce qui occasionnait de lourdes factures d’électricité… Nous nous sommes heurtés à des sous-traitants peu compétents et à un promoteur qui faisait traîner les dossiers pour laisser passer le délai de garantie d’un an de parfait achèvement », raconte agacé cet ingénieur en bâtiment.

Les conclusions de l’UFC-Que choisir corroborent ce constat : des logements livrés sans électricité ou sans chauffage, un ascenseur qui ne fonctionne pas… Quatre acheteurs interrogés sur cinq ont, dans le mois de la réception des immeubles, émis en moyenne une douzaine de réserves sérieuses et avérées. « Le plus scandaleux, c’est que la loi permet théoriquement de consigner 5 % du prix de l’appartement jusqu’à la levée des réserves, mais, dans 73 % des cas, les consommateurs n’ont pas réussi à le faire, cédant au chantage exercé par les promoteurs qui ne leur remettent pas les clés tant qu’ils n’ont pas perçu 100 % du prix », s’indigne M. Bazot.

Pression sur les sous-traitants
Faute d’obtenir réparation de manière amiable auprès du promoteur, les acquéreurs se tournent vers leur assureur « dommages ouvrage » et, là aussi, les chiffres explosent. Selon Didier Ridoret, président de la Société mutuelle d’assurance du bâtiment et des travaux publics, qui s’exprimait dans le numéro de décembre 2017 de la revue Batîmétiers, « le nombre de sinistres déclarés à [leur] assurance a certes baissé de 14 % entre 2008 et 2016, mais leur coût moyen a dérapé de +71 %, passant de 6 500 à 9 500 euros. Quant à l’assurance décennale, qui couvre la responsabilité des entrepreneurs durant dix ans, le nombre de sinistres a, lui, dans la même période, augmenté de 13 % et le coût de chacun de 42 %. » La Fédération française des assurances confirme ce diagnostic, déclarant avoir déboursé 735 millions d’euros d’indemnités au titre de la « dommages ouvrage », en 2016, soit près du double de celles versées en 2007, ce qui ne peut que renchérir les tarifs de ces assurances.

De tels dérapages sont d’abord la conséquence des économies que cherchent à faire les promoteurs sur la construction et de la pression qu’ils mettent sur les entreprises sous-traitantes. Les conflits qui en résultent se terminent souvent devant le tribunal, une judiciarisation qui, à elle seule, renchérit le coût de traitement des sinistres. « Les nouvelles techniques de construction, comme les revêtements de sol par-dessus un chauffage par le sol, les carrelages de très grande taille, difficiles à poser, ou la construction en bois, pas toujours bien maîtrisées, sont aussi sources de malfaçon », pour Philippe Estingoy, directeur de l’Agence Qualité Construction (AQC). La pose de panneaux photovoltaïques, en particulier ceux intégrés aux toitures, est aussi cause de sinistres sériels. L’AQC a d’ailleurs émis des alertes sur plusieurs matériaux occasionnant trop souvent des infiltrations ou des incendies.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/26/construction-de-logements-les-promoteurs-accumulent-retards-et-malfacons_5402307_3234.html
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