Confiance des Français dans les journaux télévisés : en baisse de 10 points en 1 an

Confiance des Français dans les journaux télévisés : en baisse de 10 points en 1 an
PUBLIÉ PAR JEAN-PATRICK GRUMBERG LE 28 JANVIER 2019

Le 32e baromètre de la confiance des Français dans les médias, réalisé par Kantar pour La Croix (1), vient de paraître. En un mot : c’est la cata totale pour la presse traditionnelle.
Les journalistes payent très cher le prix de leurs Fake News et de la forte orientation politique de ce qu’ils diffusent. « La crédibilité accordée aux différents supports et la perception de l’indépendance des journalistes sont au plus bas », constate l’étude.
Crédibilité en berne
• À la question « les journalistes sont ils indépendants » ? La réponse est non pour les pressions de partis politiques et du pouvoir à 69%, et non à 62% pour les pressions de l’argent.
• A la question « En général, à propos des nouvelles … est ce que vous vous dites : les choses se sont passées comme le raconte la télévision », ils sont 62% à répondre non. Une hausse spectaculaire de 10 points en un an.
• C’est encore plus marqué pour les 18/24 ans, dont 64% n’ont pas confiance dans la télévision.
• La radio, jugée comme le moyen d’information le plus fiable, plonge de 6 points, seulement 50 % de gens qui lui font encore confiance.
• Et la presse écrite, avec 44 % de personnes qui lui font confiance (sur les 6% qui la lisent), perd encore 8 points.
• Internet – et cela inclue les réseaux sociaux, est le seul média d’information qui reste stable, avec 25% de gens qui lui font confiance.
• Concernant la couverture du mouvement des Gilets Jaunes, seulement 32% des Français pensent qu’il est bien traité, et 54% qui pensent que la façon dont la presse en parle « ne permet pas de comprendre ce qu’il se passe ».
Internet devant la radio et la presse écrite
• La télévision est en tête des sources d’information pour près de la moitié des personnes interrogées (46%), mais elle continue de chuter, avec -2% sur un an.
• Internet arrive en seconde place (29%), en progression de 3%.
• La radio loin derrière en 3e position (18%),
• Et la presse écrite, considérée comme la part noble du métier, est moribonde, avec seulement 6% de consultation.

Droit d’informer en danger ?
Après plusieurs agressions de journalistes lors de manifestations de Gilets jaunes – agressions qui ne semblent pas devoir être systématiquement attribuées aux manifestants, mais plutôt aux casseurs infiltrés – Reporters sans frontières soutient la pétition #Libresdinformer lancée par des collectifs de journalistes pour défendre le droit d’informer.
Le collectif, avec cette pétition, confirme l’éloignement des journalistes avec la réalité, et permet de prédire qu’il y a peu d’espoir de voir la moindre remise en question de la profession. Même Reporters sans frontières est de la partie.
Ils défendent la liberté d’informer. Mais elle n’est pas en danger ! C’est même l’inverse, explique la lecture du baromètre de La Croix. C’est la liberté de désinformer, que le public veut voir disparaître, remplacé par de l’information, neutre, non partisane, et définitivement pas de gauche. Le premier qui va le comprendre, dans les salles de rédaction, verra ses ventes au numéro repartir.
Conclusion
Serge Barret, sur le site de notre honorable confrère Olim (2), spécialisé dans la surveillance des médias, émet le vœu, pour 2019, que les médias retrouvent la confiance des Français.
Il écrit :
« Ils [les] doivent sortir d’un conformisme idéologique et d’un entre soi devenus insupportables pour le grand public. C’est surtout de courage dont ont besoin les rédactions pour s’extraire du prêt à penser. Ce seront nos vœux sincères pour la profession en 2019.

tonton christobal a écrit:

Confiance des Français dans les journaux télévisés : en baisse de 10 points en 1 an
C’est surtout de courage dont ont besoin les rédactions pour s’extraire du prêt à penser. Ce seront nos vœux sincères pour la profession en 2019.

Ce courage n'est pas facile à mettre en application. Les journalistes sont comme tout le monde, ils ont un loyer, un crédit, les études des enfants à payer. Lorsque votre média appartient à l'un des 9 milliardaires propriétaires de 90% des médias, il y a de quoi s'arranger avec la déontologie de la profession.