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Forum d'échanges et de débats concernant les quartiers de Fontenay-sous-Bois (94120), la ville dans son ensemble, son environnement et sa gestion, ou des sujets d'intérêt général. |
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| Pouvoir d'achat | |
| | Auteur | Message |
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a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Pouvoir d'achat Mer 06 Mar 2019, 20:55 | |
| "Pour la première fois depuis la guerre, le pouvoir d’achat des Français a décliné ou stagné sur une très longue période, notamment pour les revenus bas et moyens. Aujourd’hui, le pouvoir d’achat de cette catégorie de la population est le même qu’en 2007, juste avant la crise."Sachant que depuis 2007 Nicolas Sarkozy des Républicains, François Hollande du Parti Socialiste puis enfin Emmanuel Macron se sont succédé à la tête de l'Etat..... - Citation :
- « Pour la première fois depuis la guerre, le pouvoir d’achat a décliné sur une longue période »
Jean Matouk Professeur émérite d'économie de l’université de Montpellier
Pour François Bourguignon, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, « il aurait sans doute mieux fallu débuter par des mesures en faveur du pouvoir d’achat pour tous » avant de chercher à « améliorer l’efficacité de notre système économique ».
Vous dites que la crise des « gilets jaunes » est d’abord une crise du pouvoir d’achat. Pourquoi ?
Pour la première fois depuis la guerre, le pouvoir d’achat des Français a décliné ou stagné sur une très longue période, notamment pour les revenus bas et moyens. Aujourd’hui, le pouvoir d’achat de cette catégorie de la population est le même qu’en 2007, juste avant la crise. Cela représente plus d’une dizaine d’années de stagnation. Depuis 2018, la situation s’améliore. Mais sur une aussi longue période, ce phénomène est du jamais-vu.
La dernière fois, mais sur une période plus courte, c’était après la deuxième crise pétrolière, celle de 1979. Le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing avait décidé d’appliquer une politique d’austérité, alors que la précédente crise, celle de 1973, avait été absorbée par une politique keynésienne. François Mitterrand a été élu deux ans plus tard. Il a changé de politique avant le tournant de la rigueur, en 1983. Au total, le pouvoir d’achat des Français a alors stagné pendant cinq ou six ans, mais pas dix.
Comment expliquer la stagnation de ces dernières années ?
Il y a d’abord la crise financière et économique débutée en 2008. Le PIB a baissé, ce qui est très rarement arrivé depuis la seconde guerre mondiale. La baisse de la production nationale a entraîné celle du pouvoir d’achat. Les choses ont commencé à s’améliorer en 2010 mais, juste après, on entre dans la crise européenne. S’en suivent des années de politique d’austérité. Le PIB progresse à une vitesse extraordinairement faible, ce qui ne suffit pas à récupérer le choc de la crise de 2008. La stagnation vient de là.
Il y a une différence entre les bas et les hauts revenus. Les premiers ont chuté très vite dans la crise et ont commencé à se relever à partir de 2012-2013. Les plus riches revenus n’ont pas autant souffert de la crise que les autres, mais ils ont chuté après la crise, largement à cause de la politique fiscale de François Hollande. Il s’est alors produit une convergence et, dix ans plus tard, les uns et les autres ont retrouvé à peu près le même niveau qu’avant la crise, même si le chemin n’a pas été le même.
Quoi qu’il en soit, au début du mouvement des « gilets jaunes », la revendication sur le pouvoir d’achat pouvait apparaître comme une réaction à cette longue stagnation. C’est une hypothèse. Il est toujours difficile d’expliquer les mouvements sociaux.
Les mesures en faveur du pouvoir d’achat annoncées par l’exécutif le 10 décembre n’a pas désamorcé le mouvement des « gilets jaunes »…
Il faut faire une distinction entre le mouvement des « gilets jaunes » en tant que tel et l’ensemble de la population. L’opinion publique a longtemps soutenu la contestation, et cela pouvait être un « effet pouvoir d’achat ». Ce soutien s’effiloche, mais c’est le mouvement général de l’opinion publique qu’il faut regarder, plutôt que celui des « gilets jaunes » en tant que tel.
Par ailleurs, les mesures du 10 décembre n’ont pas amélioré le pouvoir d’achat de tout le monde. Elles concernent avant tout les gens qui travaillent, à plein temps. Et donc, ni les mi-temps ni les retraités ne sont concernés. Ces derniers récupèrent juste la hausse de CSG qui leur avait été imposée. ---/--- | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Pouvoir d'achat Mer 06 Mar 2019, 20:55 | |
| - Citation :
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Les mesures fiscales du début du quinquennat, notamment la réforme de l’ISF, sont très critiquées depuis le début du mouvement des « gilets jaunes ». Et pourtant, celles-ci n’ont pas d’impact sur le pouvoir d’achat : ce n’est pas parce qu’on baisse l’impôt des plus riches que l’on diminue le pouvoir d’achat des plus pauvres…
Cela ne change rien au pouvoir d’achat des plus pauvres, c’est vrai. Mais baisser l’impôt des plus riches, c’est leur donner à eux une augmentation de pouvoir d’achat, et pas aux autres, ceux qui ne sont pas concernés par l’ISF. C’est là qu’est le problème.
Les mesures fiscales du début du quinquennat ont été catastrophiques du point de vue de l’opinion publique. Réformer l’ISF n’était pas forcément une mauvaise idée. L’ISF n’était pas un bon impôt, beaucoup d’économistes le pensent. Mais débuter le mandat présidentiel par cette mesure a heurté le sentiment d’égalité. On fait un cadeau aux « premiers de cordée », mais pas aux faibles revenus. Le gouvernement a également fait le choix de baisser, certes faiblement, les aides personnalisées au logement. La motivation de cette décision n’était pas forcément mauvaise. Mais prendre ces deux mesures coup sur coup, en début de quinquennat, a donné un coup à la notion d’équité, très importante dans l’opinion publique française.
Ce sont des erreurs, pas nécessairement économiques, mais politiques. Il aurait sans doute mieux fallu débuter par des mesures en faveur du pouvoir d’achat pour tous. Les choses allant mieux, il eut été possible de dire ensuite : on va améliorer l’efficacité de notre système économique. Les choses seraient sans doute mieux passées.
Dans ce contexte, l’augmentation de la fiscalité du carburant a coagulé le mécontentement et l’a fait exploser. On donnait du pouvoir d’achat aux plus riches en diminuant l’ISF et on en enlevait aux moins favorisés par la taxe carbone. Le gouvernement a appuyé là où c’était le plus sensible…
Comment peut-on de sortir de cette période de stagnation du pouvoir d’achat ?
Il faut d’abord être sûr que l’économie va croître à un rythme suffisant et s’assurer, ensuite, que cela va bien se répercuter sur l’ensemble des catégories de la population. La croissance est repartie en 2017, mais 2018 n’est pas une bonne année. Et 2019 risque de ne pas l’être non plus.
S’agissant des revenus, les inégalités ne sont pas aussi importantes que l’on imagine et elles ne se sont pas aggravées. Cela tient à la qualité du système redistributif français. Son efficacité n’est pas tellement due aux impôts, mais aux transferts : RSA, prime d’activité, allocations familiales… Car, du strict point de vue des impôts, le système français n’est pas très redistributif. Il l’est même moins qu’aux Etats-Unis, où les inégalités sont pourtant plus importantes. En France, l’impôt progressif sur le revenu occupe une place limitée par rapport à des prélèvements peu progressifs comme la CSG, la TVA…
N’est-ce pas paradoxal avec la stagnation du pouvoir d’achat ?
Du strict point de vue de l’inégalité, le mouvement des « gilets jaunes » est paradoxal, en effet. Mais l’opinion publique n’a pas en tête ces statistiques qui décrivent l’ensemble du phénomène. Elle se concentre davantage sur les hauts revenus dont on parle tout le temps.
Si le sentiment d’inégalité s’exprime en liaison avec le patrimoine et le revenu, il relève aussi de la précarité économique. Quand on est dans une petite ville qui dépend d’un ou deux gros employeurs et que l’un d’eux est susceptible de fermer, chacun se sent vulnérable. Pas forcément les plus pauvres, d’ailleurs. Au-delà du pouvoir d’achat, je crois que cette incertitude croissante sur son avenir économique, cette urgence, parfois cette détresse, ont contribué au déclenchement du mouvement des « gilets jaunes ». Les statistiques froides, fondées sur le revenu des ménages par unité de consommation, ne correspondent pas obligatoirement au ressenti des inégalités.
Benoît Floc'h https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/06/pour-la-premiere-fois-depuis-la-guerre-le-pouvoir-d-achat-a-decline-sur-une-longue-periode_5432162_823448.html | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Pouvoir d'achat Mer 06 Mar 2019, 22:12 | |
| A ceci près que pour les salariés sarko avait défiscalisé les heures supplémentaires ce qui était un ballon d'oxygène... et que le suivant a annulé la mesure, augmenté les impôts et diminué les allocations familiales... pour les privilégiés (comprendre les gens taillables et corvéables à merci à savoir les classes moyennes)
Pour ce qu'il en est du troisième président je ne crois pas utile de faire la liste de ses initiatives nous en constatons les résultats et en subissons les effets... il lui reste 3 ans pour continuer son oeuvre. | |
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