En France, nous avons un grande expérience des manifestations de rue et avec elles, des violences qui s’installent en marge de ces défilés le plus souvent pacifistes.
Sous François Hollande, la violence s’était invitée lors des manifestation contre la loi El Khomri. Avec Emmanuel Macron, ces manifestations se caractérisent d’une part par leur durée – on assistait hier à l’acte XVII du mouvement – et d’autre part par les chiffres des interpellations et des blessés.
Après seulement un mois de manifestation, Libération dressait le bilan suivant :
6 morts (par accident aux alentours des ronds-points),
1052 blessés parmi les manifestants,
245 blessés du côté des forces de l’ordre,
3326 arrestations,
2607 placements en garde à vue.
Ce sont des chiffres jamais vus en France. Et le plus étonnant, c’est l’incroyable complaisance des médias vis-à-vis du pouvoir. Imaginez que ce bilan des violences ait été tiré durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy … On aurait assisté à un lynchage médiatique en règle !
Mais il y a plus grave !
Ce qui est grave, c’est le deux poids, deux mesures appliqué par le gouvernement dans sa stratégie de maintien de l’ordre.
Depuis plusieurs jours, de véritables émeutes de rue se déchainent à Grenoble. Deux jeunes, circulant sans casques, sur un scooter volé et poursuivi par la police, ont trouvé la mort dans un accident de la circulation avec un bus.
Des dizaines de véhicules ont été incendiés et les forces de l’ordre reçoivent des cailloux et des boules de pétanque lancés depuis les toits comme en témoigne ce tweet publié par la police nationale :
Il est clair que face aux gilets jaunes ou à la racaille, la stratégie de répression de Castaner n’a rien à voir.
Face à un mouvement de Français travailleurs qui demandent juste de pouvoir vivre correctement du fruit de leur travail, certes avec des débordements de casseurs, le gouvernement fait preuve de fermeté et même de violence (même l’ONU nous demande des comptes !)
Mais dans les rues de Grenoble, la réponse policière est faible ! D’autant plus faible que le motif de ces émeutes est parfaitement illégitime.
On peut comprendre la peine des proches de ces deux jeunes gens mais il est surréaliste de les entendre dénoncer le fait que la police ait oser les poursuivre. « ils n’avaient tué personne ! » ai-je entendu comme justificatif !
Le vol d’un scooter, la circulation sans casque au mépris du code de la route, le danger que ça représente pour les autres usagers de la route ne doivent donc pas être sanctionnés !
Seuls les Français honnêtes qui dénoncent la spoliation fiscale dont ils sont victimes ou « coupables » de dépasser la vitesse maximum de quelques kilomètres/heure méritent d’être punis !
Et bien sûr, c’est sans risque pour le pouvoir !
Sauf peut-être dans les urnes !