Européennes : Merkel affiche ses divergences avec Macron
20h12 , le 11 mars 2019 Par Thomas Liabot
La chancelière allemande Angela Merkel s'oppose à Emmanuel Macron sur plusieurs de ses projets pour l'Europe. (Reuters)
Un mois et demi seulement après avoir célébré en grande pompe leur coopération avec un nouveau traité franco-allemand signé à Aix-la-Chapelle, Angela Merkel et Emmanuel Macron affichent leurs divergences sur l'avenir de l'Europe à l'approche des élections de mai.
La chancelière allemande a apporté lundi publiquement son soutien à des propositions de son parti conservateur pour l'Europe qui se démarquent de celles du président français, prônant notamment un siège européen unique au Conseil de sécurité de l'ONU.
Angela Merkel a souligné que ce siège avait vocation "à réunir les voix européennes au Conseil de sécurité de l'ONU", et donc à faire disparaître celui dont dispose la France pour elle seule depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale.
Une perspective qui risque d'être difficile à faire accepter par Paris. "Le fait que la France est sceptique au sujet d'un siège européen à l'ONU est connu", s'est bornée à dire la chancelière, interrogée lors d'une conférence de presse avec son homologue letton. En prônant une telle évolution, la chancelière et son parti se rangent aux côtés d'une idée déjà défendue par son partenaire minoritaire de coalition, le parti social-démocrate.
La CDU favorable à la suppression du Parlement européen à Strasbourg
Ce sujet n'est pas le seul potentiellement conflictuel avec la France dans le programme des conservateurs allemands, publié au cours du week-end par celle qui a remplacé Angela Merkel en décembre à la tête du parti démocrate-chrétien allemand (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer.
Le parti demande aussi la suppression du Parlement européen à Strasbourg, auquel tient la France, qui risque du coup de se retrouver très isolée sur le sujet. "Nous devons aussi prendre des décisions trop longtemps différées et abolir les anachronismes. Cela vaut notamment pour le regroupement du Parlement européen en son siège à Bruxelles", a ainsi martelé Annegret Kramp-Karrenbauer.
Son projet s'oppose en outre à un salaire minimum européen, proposé par Emmanuel Macron dans le cadre d'un "bouclier social" pour les Européens, ou encore à toute mutualisation des dettes en Europe.
Alors que le président français milite ardemment pour la création d'un budget significatif de la zone euro visant à financer en commun des projets d'avenir. Les différences entre les projets allemand et français doivent être replacées dans le contexte de la campagne pour les élections européennes, où les formations d'Emmanuel Macron et Angela Merkel sont rivales.
Griveaux relativise, Loiseau plus critique
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a tenté d'en relativiser la portée lundi en parlant de seulement "trois points de divergence" sur le rejet du salaire minimum, le siège à l'ONU et le Parlement européen à Strasbourg. Mais "ce n'est pas le projet que nous portons", a-t-il ajouté.
La ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, a elle clairement critiqué le refus par la droite allemande de la communautarisation des dettes. "Quand je continue à entendre qu'il ne faut pas mutualiser les risques, ça veut dire on ne bouge pas, on ne change rien et à la prochaine crise dans la panique on s'apercevra qu'il faut faire quelque chose", a-t-elle dit lundi, interrogée par France Inter/Le Monde/France Télévisions.
(avec AFP)
https://www.lejdd.fr/International/Europe/europeennes-merkel-affiche-ses-divergences-avec-macron-3872102
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Avec le recul de quelques semaines les "fake news" deviennent les sujets sensibles au programme des élections européennes.
Magnifique exemple : la cession par la France de son siège à l' ONU... ce qui était un mensonge est maintenant au programme d'un second important parti allemand...
Nul doute que le transfert de Strasbourg à Bruxelles du siège du parlement européen va être sans conséquence sur l'activité économique de la région...
Heureusement que nous sommes les grands copains de l'Allemagne et que macron à signé avec angie le traité d'Aix la Chapelle...
On dit "merci angie" surtout si on attendait des cadeaux et qu'elle paye pour la France, en revanche on peut lui donner un siège permanent à l'ONU