Le garde du corps de Macron, un proche de Benalla recruté de façon "dérogatoire"
Par LEXPRESS.fr ,publié le 22/03/2019 à 11:20 , mis à jour à 17:19
Selon Mediapart, l'ancien chargé de mission serait intervenu dans le recrutement de Christian Guédon au sein du GSPR. Une procédure inhabituelle.
Son nom n'était que vaguement apparu dans l'affaire Benalla. Le parcours de Christian Guédon, actuel principal garde du corps d'Emmanuel Macron, prouverait pourtant, selon des révélations de Mediapart ce vendredi, que l'ancien chargé de mission de l'Elysée était bien impliqué de près dans l'organisation de la sécurité du président de la République.
Car, affirme Mediapart, Christian Guédon doit en partie son poste à l'intervention d'Alexandre Benalla, sous l'autorité duquel il a travaillé durant la campagne présidentielle.
Recrutement inhabituel au sein du GSPR
Ancien membre du GIGN, il avait quitté la gendarmerie en 2010, ce qui, en théorie, l'aurait l'empêché de rejoindre le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Ce dernier, en vertu d'une pratique jusqu'ici continûment appliquée, n'est composé que de fonctionnaires de police et de militaires de la gendarmerie. Christian Guédon y est pourtant recruté au début de l'année 2018. "Christian Guédon a été intégré au sein du GSPR grâce à Alexandre Benalla et dans des conditions dérogatoires aux règles jusqu'ici en vigueur", assure Mediapart.
La commission d'enquête sénatoriale s'est aussi étonnée de ce recrutement, comme le relève le site d'investigation. "Alors même que le recrutement des agents du GSPR ne relève, en théorie, que du chef du GSPR, au moins un agent aurait été recruté au sein du GSPR après avoir été recommandé par Alexandre Benalla", écrivent les sénateurs dans leur rapport d'information.
Lors de son audition au Sénat, Alexandre Benalla avait relativisé - sans le nier - son rôle dans ce recrutement inhabituel. "Sans émettre, à proprement parler, un avis, j'ai pu dire le bien que je pensais d'une personne, en soulignant qu'il s'agissait d'un grand professionnel et qu'il serait bon qu'il rejoigne les rangs du GSPR. Ce policier a été soumis aux tests, au processus de sélection normal ; il disposait de toutes les compétences requises, et il a été recruté", a-t-il déclaré.
Un spécialiste de "l'infiltration"
Mediapart souligne également le caractère éclectique du parcours de ce membre de la garde rapprochée du président.
Spécialiste des "techniques d'ouverture discrètes des serrures de bâtiments et véhicules à des fins judiciaires" et de "technique et tactique de l'effraction et de l'infiltration", il a travaillé pour des sociétés privées en Afrique et au Moyen-Orient après son départ du GIGN.
Surtout, précise Mediapart, Christian Guédon aurait continué d'échanger, voire de côtoyer, Alexandre Benalla après le départ de ce dernier de l'Elysée ; ce qui ferait de ce garde du corps un autre point de contact entre l'ancien chargé de mission et l'Élysée, avec qui il était censé avoir coupé les ponts.
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Un esprit logique et un peu informé des missions d'un service de protection pourrait être surpris à juste titre qu'un spécialiste des "techniques d'ouvertures discrètes, d'effraction et d'infiltration" soit nécessaire à l'efficacité du service présidentiel... à moins que l'équipe présidentielle soit habituée à égarer les clefs de leurs locaux et des armoires administratives et soit dans le besoin d'infiltrer... qui ou quoi et pourquoi ? mystère.
En matière judiciaire les "ouvertures" se font à partir de 6 heures du matin jusqu'à 21 heures et souvent l'arrivée des croissants matinaux est peut discrète et sans fausses clés.
Ce genre de spécialiste en revanche est indispensable dans les ateliers des services dits spéciaux... de là à s'interroger sur l'utilité et l'emploi de ce type de personnel dans un contexte de protection présidentielle où il n'aurait logiquement rien à faire il n'y a qu'un pas.
A défaut de "retour vers le futur" serions nous dans cas de un retour vers un passé qui a laissé des traces ?
Sur les 250 000 personnes employées à divers titres par la gendarmerie et la police nous en sommes à "privatiser" la protection du président...