PMA : le futur gouffre financier de l’Assurance maladie ?
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valeursactuelles.com
/ Mardi 16 juillet 2019 à 14:19 2589 6
Selon la Sécurité sociale, les PMA auraient coûté environ 300 millions d’euros en 2014. De quoi augurer de fortes dépenses lors de leur généralisation aux lesbiennes et femmes seules.
En généralisant la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples lesbiens ainsi qu’aux femmes seules, l’Assurance maladie va dépenser davantage et les Français devront mettre la main à la poche. Tandis que la révision de loi bioéthique doit être débattue à la rentrée à l’Assemblée nationale, Le Point s’est penché sur les dépenses qu’occasionnerait cette généralisation.
« Aucun objectif thérapeutique »
Pour l’instant réservés aux seuls couples infertiles, les actes de PMA sont intégralement remboursés par la Sécurité sociale et devraient le rester, conformément à la volonté affichée de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui s’y était dite favorable « à titre personnel ». De manière générale, la prise en charge à 100% est réservée aux médicaments reconnus « irremplaçables » ou encore aux affections nécessitant un traitement prolongé.
Or, si l’on vient effectivement de décider la fin du remboursement de l’homéopathie en raison de son efficacité thérapeutique non prouvée, il est alors étonnant de rembourser la PMA, « qui n’a aucun objectif thérapeutique, ni prouvé ni même allégué », remarque auprès du Point Aude Mirkovic, porte-parole de l’association Juristes pour l’enfance et opposante à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. L’infertilité est un dysfonctionnement pathologique, mais n’engage ni l’état de santé ni l’espérance de vie, fait-elle valoir.
Des dépenses en hausse de 50% entre 2014 et 2016
Et c’est là que le bât blesse. Car la prise en charge, qui prévoit jusqu’à six tentatives d’insémination artificielle et quatre tentatives de fécondation in vitro (FIV), a un coût : en moyenne 950 euros par insémination et 2 900 euros par FIV. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, quelque 288 millions d’euros auraient été dépensés de la sorte en 2014, année où on a décompté 102 601 tentatives d’insémination artificielle, de FIV ou de transferts d’embryons congelés. Deux ans plus tard, en 2016, le chiffre montait à 147 730. Pour Michaël Grynberg, spécialiste des questions de fertilité interrogé par l’hebdomadaire, « cette augmentation tient au fait que nous sommes dans une société de consommation » où les gens « veulent tout, tout de suite ».
Selon lui, le coût d’une PME se rapproche plus des 4 000-5 000 euros que des 3 000 mentionnés par l’Assurance maladie. « Il est clair que la prise en charge à 100 % a un effet d'entraînement : les médecins ont affaire à des patients très demandeurs et prêts à tout supporter pour avoir un enfant, et ceci d'autant plus facilement que c'est remboursé à 100 % », abonde Aude Mirkovic. En outre, la prise en charge est raisonnée par grossesse, ce qui veut dire qu’en cas de naissance et de souhait de nouvelle grossesse, une patiente pourra de nouveau bénéficier d’un remboursement intégral. Une chose est sûre : la PMA pour toutes risque de coûter cher à l’État, et donc au contribuable.
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Je ne suis pas certain que les progrès de la médecine arrivent un jour à guérir la maladie qui empêchent des couples formés d'individus du même sexe de procréer naturellement...