a.nonymous
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| Sujet: Grève des transports à Paris : le casse-tête de la prise en charge des sans-abri Jeu 19 Déc 2019, 21:32 | |
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- Grève des transports à Paris : le casse-tête de la prise en charge des sans-abri
Par Gaël Lombart et Cyril Simon Le 19 décembre 2019 à 17h08, modifié le 19 décembre 2019 à 19h56
Le trafic du métro à Paris a beau être toujours fortement perturbé par le mouvement contre la réforme des retraites, le Recueil social ne chôme pas. Ce service de la RATP, entièrement dédié à la prise en charge des sans-domicile fixe (SDF), poursuit son œuvre de solidarité, notamment à bord du bus qui accueille les plus démunis.
Il faut dire que la fermeture de nombreuses stations de métros complique la vie des centaines de sans-abri qui y élisent domicile chaque nuit. « A priori, on note qu'il y a un peu moins de sans-abri que d'habitude dans les stations », estime la RATP. Combien sont-ils exactement ? Difficile à dire. À l'hiver 2018, lors de la Nuit de la solidarité, 373 personnes avaient été décomptées dans les souterrains de la capitale. Et la très grande majorité d'entre eux (86 %) avait alors l'objectif de dormir dans la station.
« Certains SDF habitués sont rencontrés parfois en surface, aux abords des stations et bien sûr, ils sont pris en charge », précise la RATP. Tout en indiquant que la station Nation, où se retrouvent un grand nombre de SDF, reste elle ouverte.
Plus globalement, Emmaüs Solidarité rapporte au Parisien « une baisse de fréquentation » dans les centres d'accueil de jour. Qui dit moins de transports en commun, dit moins d'opportunités de se réfugier au chaud dans l'un des quinze sites de la capitale (la liste ICI ).
L'association Agir pour la santé des femmes (ADSF) dresse le même constat. « À l'accueil hygiène et santé que nous avons organisé samedi dernier, dans le 18e arrondissement, il n'y a que 70 dames qui ont pu venir. Et elles ont évoqué des galères de transport pas possible pour venir à notre accueil… D'habitude on accueille 200 à 220 dames dans la journée. Ces rendez-vous permettent de leur fournir des couches, des vêtements pour les enfants, des couvertures… », explique Nadège Passereau, déléguée générale de l'association.
Indirectement, c'est aussi toute la chaîne associative qui finit affectée par cette paralysie dans les transports en commun. Place à la débrouille, encore plus que d'habitude. La très ancienne association Aurore, partenaire de la RATP sur l'accueil des sans-abri, dit parvenir à s'adapter pour organiser ses maraudes, l'hébergement d'urgence et l'accueil de jour. « Les équipes sont sur le pont. Tout le monde essaie d'assurer le service », confie une porte-parole.
Côté Samu social, qui n'opère pas dans le métro, on indique également que le « travail n'est pas modifié en conséquence de la grève et des perturbations qu'elle engendre ».
Mais ce n'est pas le cas de l'ADSF, bientôt habilitée à intervenir dans le métro. Ses bénévoles ont dû troquer le ticket de métro contre la voiture et les bouchons pour transporter les personnes dans le besoin dans les centres. « Nous avons aussi dû annuler des maraudes. Sur les deux dernières semaines, j'en ai maintenu trois au lieu de la vingtaine d'activités habituelles », ajoute Nadège Passereau.
La baisse du nombre de bénévoles mobilisés et l'incertitude sur la poursuite du mouvement obligent à fonctionner au jour le jour, en particulier en ce qui concerne les longs trajets. « Nous sommes surtout très inquiets pour les dames qui sont en dehors de Paris, qui vont se retrouver plus isolées, dans des hôtels, sans transport. Également pour les jeunes filles en situation de prostitution au bois de Vincennes ».
Les femmes SDF ont tendance à préférer les endroits bondés pour éviter notamment d'être importunées. « Avec les perturbations, les gares ne remplissent plus leur rôle protecteur », observe encore la déléguée de l'ADSF. http://www.leparisien.fr/societe/greve-des-transports-a-paris-le-casse-tete-de-la-prise-en-charge-des-sans-abri-19-12-2019-8221242.php | |
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