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 Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants

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a.nonymous




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MessageSujet: Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants   Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants EmptyLun 09 Mar 2020, 00:05

Citation :
Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants profite au Rassemblement national
Par Jean-Michel Normand

Publié le 06 mars 2020

Oublié le Paris des loyers hors de prix, des immeubles de rapport en version Airbnb, de la pierre haussmanienne et des lofts gentrifiés. Bienvenue dans celui des habitations bon marché (HBM), ses immeubles en brique rouge au charme daté qui ceinturent Paname, ses petits appartements pas chers, son pourcentage de familles monoparentales deux fois supérieur à la moyenne, son indice de pauvreté trois fois plus important que la norme parisienne, ses écoles et collèges aux résultats scolaires sinistrés, sa cohabitation pas toujours facile entre communautés. Tous les maux des cités de banlieue réunis à Paris.

Pour entrer dans la capitale, il faut passer cet étroit cordon qui s’étire sur dix-sept kilomètres, stigmate d’une tradition monomaniaque qui, des fortifs au périph, n’a cessé de pousser une ville qui se veut pourtant ouverte sur le monde à se retrancher derrière des frontières. L’arrivée du tramway, dont les élus sont si fiers et qui a effectivement désengorgé la ceinture des Maréchaux, les opérations visant à végétaliser et à réhabiliter certains quartiers, autour des portes de Bagnolet ou de la Chapelle, n’ont guère changé la donne. Ces immeubles quasi centenaires, qui récitent une variation sur le même thème architectural, les Parisiens ne les voient plus. Pour éprouver de la tendresse envers l’impersonnelle barrière de briquette ocre, il faut sans doute avoir laissé des souvenirs d’enfance dans ses cours larges comme des avenues ou connu le frisson amoureux dans ses chambres de bonne mansardées.

Les 58 500 logements HBM ont été construits entre 1921 et 1939 sur l’emplacement des anciennes fortifications. Inspiré par les théories hygiénistes de la fin du XIXe siècle, cet ensemble de cités est érigé pour loger ouvriers et fonctionnaires accourus dans la capitale mais aussi les déshérités venus de la Zone, l’anneau de bidonvilles qui doublait l’enceinte de Thiers. Première esquisse à grande échelle des vastes ensembles de logements sociaux qui pousseront après la guerre, ces constructions sont à peine sorties de terre que l’on instruit leur procès.

Le Corbusier, visiblement vexé de n’avoir pas été partie prenante, dénonce sans crainte d’exagérer « trente kilomètres de honte ». Dans Mort à crédit (1936), Céline affiche son dédain pour ces « demi-gratte-ciel terre cuite ». Blaise Cendrars, lui, se pince le nez. « Peut-on imaginer quelque chose de plus désespérant que ces (…) grands immeubles en redans construits avec un matériau préfabriqué qui ressemble à du carton-pâte ou à du papier mâché (j’entends bien du papier hygiénique mâché après usage) », écrit-il dans La Banlieue de Paris (1949).

Les soirs d’élection, ce long ruban de six étages qui toise le boulevard périphérique, si proche mais si loin du Paris qui chante et qui pétille, trace une autre frontière. Le vote en faveur de l’extrême droite épouse très précisément son tracé. Lors des dernières élections européennes, en 2019, le Rassemblement national (RN) y a réalisé des scores allant jusqu’à 22 % contre une moyenne de 9 % à Paris. Pas assez pour en faire un bastion mais suffisant pour faire remonter à la surface – comme le taux d’abstention, supérieur de huit points à la norme – un sentiment diffus de relégation.

« Dans la capitale, le classique phénomène de lisière, nourri par des populations qui s’estiment tenues à l’écart de la vie de la cité, est particulièrement spectaculaire », observe Jérôme Fourquet, chercheur en science politique et directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise de l’IFOP. Le diagnostic qu’il pose n’est contesté par personne. À travers les HBM s’exprime le sentiment de déclassement que nourrit une population installée de longue date dans ces logements sociaux. « C’est un monde qui s’effondre, celui de petits blancs âgés – pour caricaturer, on pense à l’univers de la mère à Titi décrit dans la chanson de Renaud –, face à l’arrivée de nouveaux venus, souvent issus de l’immigration et logés par la Ville », avance Jérôme Fourquet.

« Dans mon quartier, je croise chaque jour des femmes voilées. Moi qui suis une laïque radicale, cela m’est de plus en plus pesant », soupire après un temps de réflexion Michèle Legros, qui occupe depuis vingt ans un appartement porte d’Orléans, dans le 14e arrondissement, au sud de Paris. Cette femme de 75 ans, qui a voté blanc au dernier scrutin et se demande, à chaque élection, quel bulletin elle glissera dans l’urne, décrit un immeuble « où les travaux engagés ne sont jamais menés à leur terme, où les fils pendent des plafonds ». « Ces bâtiments sont obsolètes », confirme, sous couvert d’anonymat, le représentant d’un bailleur social.
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MessageSujet: Re: Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants   Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants EmptyLun 09 Mar 2020, 00:06

Citation :
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Les HBM ont surtout mal vieilli au regard du contexte social. « Les logements sous-occupés des locataires historiques font face à ceux, parfois suroccupés, des familles avec enfants. Or, des enfants, ça fait du bruit, et des ados, dans un petit appartement, ça finit forcément par descendre dans le hall rejoindre les copains », souligne Hélène Schwoerer, directrice générale adjointe de Paris Habitat. Ce bailleur qui gère les trois quarts des HBM – la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), elle aussi émanation de la Mairie, administre l’essentiel des autres immeubles – y a réhabilité sur la période 2012-2019 plus de 21 000 logements pour un coût de 1,1 milliard d’euros.

Odile Quédillac réside deux étages au-dessus de Mme Legros. Elle non plus ne décolère pas. « Est-ce à nous d’accueillir toute la misère d’Île-de-France ? Mon fils, dans sa chambre de bonne, a vécu l’enfer lorsqu’il révisait ses examens à cause du bruit que faisaient ses voisins africains. C’est vrai, on se sent dépossédés. Mais dire ça, c’est passer pour une affreuse réac », grince cette militante syndicale.

Généralement cooptés, parfois même par l’entremise de leurs parents, bénéficiaires naguère d’une forme de clientélisme (on trouve encore des escaliers à forte densité corse ou corrézienne), les locataires dont l’ancienneté dépasse deux décennies représentent le tiers des occupants. Même s’ils sont conscients d’habiter les derniers logements bon marché de la capitale, nombre d’entre eux considèrent que, pour le reste, le prix à payer est devenu trop élevé.

Aurélien Legrand, conseiller régional RN, admet à demi-mot que son parti n’est guère actif sur le terrain des HBM, mais cela ne l’empêche pas de se poser en ultime rempart du Paris populaire. « Ce sont les derniers refuges du peuple parisien, celui des ouvriers et des artisans qui n’ont pas encore été chassés par la hausse des loyers », lance-t-il. Le délégué départemental du Rassemblement national évoque « les problèmes de voisinage, les communautés qui se recréent, les gens qui voient leur immeuble changer et qui craquent ».

« À Paris, assure-t-il, les populations d’origine étrangère sont clairement favorisées dans l’affectation des logements sociaux. » Affirmation réfutée par la Ville comme par les bailleurs sociaux. Les dossiers de candidature – on en recense 240 000 en attente pour à peine plus de 10 000 attributions par an – sont présentés sous forme anonyme aux commissions composées d’élus de la majorité et de l’opposition, de représentants des services sociaux ainsi que de fédérations de locataires.

Michel, 68 ans, qui précise toucher une retraite mensuelle de 800 euros après quarante-trois ans passés comme agent d’entretien non titulaire à la Ville de Paris, ne fait pas mystère de ses préférences. « Avant je m’abstenais ; maintenant, je vote Le Pen. Ça ne fera strictement rien bouger, mais ça emmerde les politiques », explique cet homme un peu voûté qui dit que « la vie n’est pas facile » dans son deux-pièces du dernier étage, près de la porte de Bagnolet. Il assure « connaître des types qui sont logés gratuitement dans les HBM mais perçoivent les loyers des maisons qu’ils ont fait construire au Maroc ». « Dans l’escalier, ça se passe bien avec les étrangers. Enfin, pas avec tous. Plus d’une fois, je me suis fait traiter de sale Blanc. »

« “Sale Blanc”, c’est honteux de dire ça, mais ce racisme-là n’empêche quand même pas de trouver du boulot. Le racisme antinoir ou antimusulman, en revanche… Ici, je ne suis pas sûr que grand monde ait envie de se réveiller un matin black ou beur », objecte Nathalie Grenier, 40 ans, qui occupe avec ses deux fils un logement dans le secteur Python-Duvernois (20e arrondissement). Classé comme le plus pauvre de Paris, ce quartier fait actuellement l’objet d’une vaste opération de rénovation.

Veuve, née catholique et convertie à l’islam de très longue date, cette femme à la parole vive porte sur son environnement un regard plus caustique que désenchanté. « Au collège et à l’école de mes fils, il n’y a pas le moindre Européen. Où donc sont-ils passés ? La directrice m’a expliqué qu’ils obtenaient des dérogations ou domiciliaient leurs enfants chez mamie afin de pouvoir les inscrire dans un établissement mieux coté », feint de s’étonner cette animatrice d’école maternelle qui porte le foulard et tient en laisse un jeune american staffordshire.

Un molosse « qui aurait pu devenir un chien de cité » mais dont elle assure avoir fait « un chien d’appartement, tout gentil ». « Le problème, poursuit-elle, c’est que mes fils qui sont franco-arabes ne savent pas ce qu’est un jeune Français dit “de souche”. Pour eux, ce sont comme des Schtroumpfs. Ils les désignent comme les “bouffons” ou les “boloss”, mais je leur dis que, s’ils ne travaillent pas bien à l’école, ils seront les chauffeurs de VTC de ces “boloss” qui, eux, rigoleront bien. »
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Dernière édition par a.nonymous le Lun 09 Mar 2020, 00:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants   Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants EmptyLun 09 Mar 2020, 00:07

Citation :
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Les volets écaillés des HBM comme la fermeture des commerces traditionnels et de certains services publics le long des boulevards des Maréchaux renvoient les locataires historiques à une époque révolue, et sans doute un peu embellie, des HLM triomphants. Ex-enseignante, profession dont elle a gardé une forme d’autorité naturelle et une voix qui porte, Marie-Françoise Marteau, 72 ans et plus d’un demi-siècle passé comme locataire de la Régie immobilière de la Ville de Paris, habite du côté de la porte de Picpus, dans le 12e arrondissement.

De son cinquième étage, elle contemple la cour où une pelouse – interdite – a depuis longtemps remplacé les grands bacs à sable où jouaient les enfants, désormais indésirables dans cet espace. « Dans les années 1970, tous les locataires étaient plus ou moins fonctionnaires et leurs gamins se retrouvaient dans les mêmes écoles. On partait ensemble aux sports d’hiver. Il existait une vraie vie de communauté », se souvient-elle.

Aujourd’hui, elle se désole de voir ses petits-enfants s’en remettre aux établissements scolaires privés du quartier. « Comme les gamins de la gardienne et ceux de nos voisins de palier africains, installés ici depuis dix ans », précise-t-elle. « Avec trente élèves par classe, ce n’est pas la panacée, mais le niveau des établissements publics alentour est tombé tellement bas… » Son appartement qui, legs d’un lustre passé, dispose toujours d’une entrée de service, où les tableaux impressionnistes se mélangent aux objets africains, est cosy, mais sonore.

« La nuit, j’entends les jeunes livrés à eux-mêmes qui crient dans le square mais aussi la télé de la vieille dame d’à côté », confie-t-elle en souriant. Elle râle contre « la police qui ne vient jamais malgré les bandes qui posent de vrais problèmes », mais elle refuse de forcer le trait. « Si j’étais plus jeune, je me sentirais sans doute moins vulnérable. Et puis, regardons le bon côté des choses. À Paris, un loyer de 700 euros pour un quatre-pièces avec vue dégagée, c’est inenvisageable ailleurs. »

Il existe d’ailleurs des résidents qui se sentent bien dans les HBM. Fatiah, 30 ans, venue chercher ses jumelles au jardin d’enfants de la rue Félix-Terrier (20e arrondissement) à la façade très Art déco, s’étonne presque du regard porté sur le quartier. « Je mène une petite vie tranquille et je suis reconnaissante aux petites vieilles très cool de mon immeuble qui supportent le bruit que font parfois mes trois enfants. Aux autres, je n’en veux pas. Ils ont vécu toute leur vie dans une France chrétienne, exclusivement blanche. Leurs réactions, quelque part, c’est normal », dit-elle d’une voix posée. Il y a aussi Maria, la gardienne à poigne, qui bat chaque année le rappel des locataires pour organiser dans la cour de l’immeuble la Fête des voisins. « Il faut que tout le monde ait quelque chose à partager », dit-elle.

« Mes enfants avaient des copains blacks ou beurs et cela les a enrichis, mais la diversité, c’est terminé. L’immeuble d’en face, c’est celui des Comoriens. Derrière, c’est le Maghreb. Pour l’instant, c’est encore gérable. Dans dix ou quinze ans, ce sera une poudrière », prévient Yves Charpentier, 65 ans, ingénieur retraité dont l’appartement se situe à un jet de pierre du bois de Vincennes. Ce mal-être sur l’air du « c’était mieux avant » épargne peu de vétérans des HBM.

« J’ai élevé mes six enfants sans jamais les laisser seuls dans la rue et ils ont tous fait de bonnes études, mais les choses se sont dégradées. Il y a du manque de respect », s’inquiète Zined, 74 ans, discrète petite mamie tunisienne qui vit depuis quarante-huit ans porte de Bagnolet. « Désolée de dire ça, mais il y a trop d’étrangers », tranche sa fille Salwa, 35 ans, en fronçant les sourcils. « Les gens en ont ras le bol. La France est un pays difficile. Lorsque l’on vient d’ailleurs, il faut s’accrocher, ne pas se laisser aller à la facilité », s’indigne cette fonctionnaire qui a quitté sans regret les HBM de son enfance pour s’installer en banlieue.

« On a créé des ghettos à Paris », se désole Christian Ballerini. Ce militant de la Confédération nationale du logement (CNL) représente les locataires au sein de la commission d’attribution des appartements de Paris Habitat. Pour lui, il est devenu indispensable « d’en finir avec le déni ». « Il faudrait réaliser des statistiques ethniques, ce qui au passage contribuerait à calmer les fantasmes, et avoir le courage de cesser de reloger systématiquement les familles monoparentales dans les quartiers dits “prioritaires de la politique de la ville’’ ». Une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), publiée fin janvier, pointe l’échec de la Ville à faire respecter l’obligation légale de loger 25 % de ménages à bas revenus (800 euros par mois et par personne) dans les logements sociaux des quartiers « classiques », c’est-à-dire hors des zones prioritaires fixées par la politique de la ville.
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MessageSujet: Re: Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants   Dans les immeubles de la petite ceinture parisienne, le ras-le-bol des habitants EmptyLun 09 Mar 2020, 00:07

Citation :
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« Le vote RN dans les HBM signifie : “On en a marre du bordel, occupez-vous de nous” », maugrée Frédérique Calandra, présidente de la RIVP et maire du 20e arrondissement, qui s’inquiète « du niveau perceptible de crispation ». En rupture de ban avec le Parti socialiste depuis qu’elle a décidé de soutenir la candidature de Benjamin Griveaux puis celle d’Agnès Buzyn (LRM) à la Mairie de Paris, l’édile dénonce les effets pervers du système dit de cotation introduit par la Ville depuis 2015 qui attribue, notamment, des points supplémentaires aux familles dont le taux d’effort (la part du revenu consacrée au loyer) dépasse un certain seuil.

« Mécaniquement, on entasse dans ces immeubles de brique rouge les populations les plus pauvres d’Île-de-France, donc des familles d’origine étrangère. C’est la non-mixité organisée », assure Frédérique Calandra qui réclame « de véritables commissions de peuplement ». Autrement dit un moyen d’installer dans les logements sociaux davantage de membres des classes moyennes aux revenus trop élevés pour être prioritaires.

« Indiscutablement, il existe un sentiment de relégation dans les HBM », constate Ian Brossat. L’adjoint (PCF) d’Anne Hidalgo chargé du logement impute les difficultés de cohabitation à un « problème générationnel » et rappelle que la part des logements sociaux à Paris est passée en dix-neuf ans de 13 % à 23 %. « Nous évitons bien évidemment de concentrer en un même lieu les populations les plus en difficulté, mais notre marge est très restreinte car le foncier est rare et l’on peut difficilement jouer sur les flux. » Le faible taux de rotation des appartements (autour de 4 %) ne libère que peu de logements disponibles pour élargir l’éventail des locataires.

Et, lorsque les bailleurs sociaux proposent à une famille dont les revenus s’inscrivent dans le haut de la fourchette de s’installer dans un logement HBM – souvent refait à neuf et pour un loyer défiant toute concurrence –, le taux de refus atteint 38 %. La perception de l’environnement immédiat, en particulier la réputation défaillante des établissements scolaires, agit comme un repoussoir, admet la Ville de Paris. L’opposition, pour sa part, dénonce une « politique du chiffre » et critique le cruel manque de logements intermédiaires accessibles aux classes moyennes qui ne peuvent compter que sur le secteur privé, en surchauffe permanente dans la capitale.

Lancée pour de bon depuis fin janvier, la campagne électorale fait la part belle au logement social et au devenir du périphérique, mais l’on ne voit guère le malaise sourd de la ceinture de brique rouge émerger dans les débats. « Cette bande côtière autour de la capitale souffre d’un handicap : elle ne recouvre pas un enjeu électoral stratégique pour les partis de gouvernement », considère Jérôme Fourquet, qui y voit « un angle mort de la politique municipale ».

Jean-Michel Normand
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/03/06/dans-les-immeubles-de-la-petite-ceinture-parisienne-le-ras-le-bol-des-habitants-profite-au-rn_6032077_4500055.html
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