Faut-il ouvrir les magasins le dimanche?

pour introduire ce débat la reprise d'un article du parisien

Ouverture le dimanche : le grand bluff de Bricorama

Mercredi, le PDG de l’enseigne annonçait l’ouverture dominicale de quatre magasins dans le 94. Rien n’est joué. Il faut encore l’arrêté du préfet.
Fabienne Huger | Publié le 01.03.2013, 04h11

ILLUSTRATION. Le PDG de l’enseigne a annoncé l’ouverture dominicale de quatre magasins dans le 94. Rien n’est joué. Il faut encore l’arrêté du préfet.

Est-ce un coup de poker qu’a tenté Jean-Claude Bourrelier, le PDG de Bricorama, en annonçant à des journalistes la « prochaine ouverture dominicale » de quatre de ses magasins dans le département? « Absolument pas, dément l’enseigne, écartant toute tentative de manipulation, il s’agit d’une erreur des journalistes présents lors du point presse fait à la sortie de Matignon.

Une annonce qui a déclenché de multiples réactions, d’autant que, dans le Val-de-Marne, les dossiers n’en sont actuellement qu’au stade de l’instruction en préfecture et que rien ne peut présager de la décision du préfet du Val-de-Marne.

Depuis novembre dernier, ces quatre magasins, Villiers, Fontenay, Ivry et Thiais, avaient été contraints à la fermeture dominicale par décision de justice.

Une décision que le PDG du groupe, Jean-Claude Bourrelier, vit comme une « profonde injustice ».


« Bricorama est actuellement la seule enseigne à subir les conséquences de l’interdiction du travail le dimanche », clame celui qui a adressé une lettre au Premier ministre lui demandant « soit de généraliser l’ouverture des magasins le dimanche, soit encore de généraliser l’interdiction d’ouverture ».

Lors du point presse, le PDG de Bricorama justifiait ces ouvertures le dimanche, par « leur classement en Puce », périmètre d’usage de consommation exceptionnel. Une allégation immédiatement balayée par le préfet du département. « La préfecture du Val-de-Marne dément formellement avoir autorisé le classement en Puce de quatre zones situées dans le Val-de-Marne, contrairement à ce que prétend le PDG de Bricorama. » Une mise au point nette et sans appel.

Du côté de Bricorama, on avance donc une méprise.
« Il n’y a que le magasin d’Orgeval dans les Yvelines qui soit désormais en Puce et pourra donc ouvrir le dimanche. Pour les autres, nous n’avons aucune information puisque la décision n’a pas encore été prise. »

Une procédure claire... en théorie

Dans le cas d’une demande, qui doit permettre au magasin qui la fait d’ouvrir le dimanche, la procédure est claire. L’entreprise doit s’adresser à la préfecture. Le préfet se tourne alors vers tous les partenaires, communes, chambre de commerce, syndicats, pour recueillir leur avis. Conformément à l’article R. 3.132-16 du Code du travail, ces avis doivent être donnés au préfet dans un délai d’un mois. Favorables ou non, ils ne lient pas le préfet qui, à l’issue de ce laps de temps, dispose de huit jours pour statuer. Il doit ensuite notifier immédiatement sa décision au demandeur. C’est à ce stade qu’en sont les quatre demandes de dérogation de l’enseigne Bricorama.

Pourtant, sur le terrain, l’application de la loi s’avère aléatoire. Ainsi, le magasin de Fontenay ouvre déjà ses portes le dimanche.

Ceux de Thiais et Villiers laissaient entendre hier à leurs clients qu’ils ouvriraient ce week-end. Quant à ceux d’Ivry et Nogent, ils observent scrupuleusement l’interdiction du travail dominical.

Le bémol potentiel est dans l’usage du mot-couple employé volontaire , si les employeurs font le choix de vouloir ouvrir quoiqu'il en soit.

Aucune pression ne doit être exercée sur les salariés pour les inciter à accepter d'être "volontaires" sous la menace de la précarité, dans un contexte de pénurie d'emplois stables.

Par ailleurs, il ne faut pas se leurrer : L'augmentation du nombre de jours fériés qui désormais sont requalifiés comme pouvant être travaillés est un des symptômes du recul du droit du travail.

C'est aussi potentiellement une source de désorganisation de la vie de famille des salariés.

C'est enfin un facteur d'aggravation des conditions de travail lié au renforcement de la flexibilité des emplois.

Il y a suffisamment de secteurs où le travail doit se poursuivre sans interruption (santé, transports...) sans peut-être qu’il soit besoin d'en rajouter.

Que certains pensent que cela pourraient relancer une fièvre consumériste en période de gestion serrée du budget des familles, alors que cela n'apporterait rien en parallèle à la qualité de vie des citoyens, ni à l'attractivité pour le consommateur par le prix pratiqué (comme c'est le cas quand ces ouvertures exceptionnels sont adossées à l'organisation de soldes ou d'achats d'impulsion comme à Noêl) est une chose ; le risque est que le dimanche devienne un jour comme un autre, ne faisant plus l'objet d'un paiement d'heures à 50% de plus ou double au profit des salariés.

Économiquement tous les risques peuvent être pris, chacun le sait ; il faut toujours des gens qui positionnent le risque avant qu'il ne se produise, ce qui permet en général à ceux qui ne veulent pas le voir de prétendre ne découvrir les inconvénient des risques pris qu'a posteriori. Je ne doute pas que les dérogations grandeurs nature ne vont pas manquer de se développer, mais je ne crois pas que cela redynamisera quoique ce soit pour les magasins qui vont franchir le pas.

http://www.bricorama.fr/_pages/bricorama/docs/Rapport%202011.pdf

L’objectif est de développer un concept de proximité conduisant à adapter chaque magasin à son environnement concurrentiel
et à sa clientèle. Ainsi, dans certains magasins, l’accent pourra être mis sur un vaste choix d’articles de décoration alors que
dans d’autres, les gammes seront plus courtes et le positionnement plus discount.

Aujourd’hui, ce concept de proximité s’avère porteur dans les pays où le groupe est présent. Ce concept doit cependant évoluer
ainsi que, dans l’esprit des consommateurs, la proximité ne soit pas seulement synonyme de « dépannage » mais permette aussi
de répondre à tous les projets des clients. Le principal point clé, reste de travailler notre organisation pour libérer du temps aux
vendeurs au service de la clientèle pour faire progresser le panier moyen.

A Fontenay un certain nombre de magasin sont déjà ouverts le dimanche après-midi vers la boulevard de Verdun: boucherie, coiffeur, ... sans que la municipalité n'y trouve à redire...

Pour ce qui est des magasins de bricolage, je comprend que la municipalité y soit opposée: on est à cinq minutes de Leroy-Merlin Rosny en diesel à particules... Et juste à coté il y a aussi Domus et Gros Bill qui sont aussi ouverts...

Personnellement depuis que Habitat, Hypermédia, Boulanger, .... ont mis la clé sous la porte du centre de Val de Fontenay, c'est vers cette zone commerciale de Rosny-Noisy que je me dirige...