Bac philo: vous avez 4 heures !

Voici les trois sujets proposés aux étudiants (au choix) - deux questions de dissertation ou une explication de texte.



Série L : Littéraire (coef 7)

Sujet 1 - Respecter tout vivant est-ce un devoir moral?

Sujet 2 - Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?

Sujet 3 - explication de texte : Tocqueville extrait de De la démocratie en Amérique



Série ES : Economique (coef 4)

Sujet 1 - La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient?

Sujet 2 - L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre?

Sujet 3 - explication de texte de Spinoza extrait du Traité théologico-politique



Série S : Scientifique (coef 3)

Sujet 1 - La politique échappe-t-elle à l’exigence de vérité ?

Sujet 2 - Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens?

Sujet 3 - explication de texte de Cicéron extrait de De la divination

"La politique échappe-t-elle à l'exigence de vérité?"

J’adore ce sujet de philo. Du seul fait qu’il part du principe qu'il faut se poser la question. Cela n’irait donc pas de soi.  Cela me rappelle quelques analyses faites par Helvetius peu avant que la révolution française n’éclate qui disait par exemple qu’on n'appelle pas fou un homme qui croit manger le bon Dieu, mais celui qui se dit Jésus-Christ ou que l'art du politique était de faire en sorte qu'il soit de l'intérêt de chacun d'être vertueux. Il voyait la vérité comme un flambeau qui devait luire dans un brouillard sans le dissiper.

La règle en politique étant de s’opposer, forcément deux vérités toujours au moins doivent se côtoyer puisque la notion même de majorité politique suppose que les hommes soient toujours contre la raison quand la raison est, à leurs yeux contre leur propre point de vue. C'est l'essence même du débat contradictoire et démocratique. Sans combat de coqs, point de raison de solliciter un vote pour les départager.

La politique et la religion souffrent des mêmes maux : ils sont par essence source d’idéologie. La bonne et la mauvaise, la conservatrice et la moderniste, la passionnée et la tolérante, etc...

Prenons l’exemple de Mahomet : il a rempli la terre de sa renommée. Parait-il en diffusant une exigence de vérité alliant religion et politique. Alors que l'on devrait plutôt dire, selon une vérité tout aussi exigeante, qu’il ne fut que simple courtier d'Arabie, sans lettres, sans éducation, et dupe lui-même en partie du fanatisme qu'il inspirait, ayant été forcé, pour composer le al-koran, d'avoir recours à quelques moines grecs. Ces mêmes moines qui inventèrent la fameuse demos-cratos-. Cet exemple démontrant que la politique, et son corollaire la religion que les plus fervents laïcs veulent voir séparées l'une de l'autre,  n'est qu'un concept, et l'ouvrage du hasard qui le place (ce concept) dans le temps permettant parfois, et souvent par inadvertance ou opportunisme, à des grands hommes, ou des grands salauds d'y inscrire leurs noms d'un simple appel (De Gaulle)  ou d'une devise de leur res- publica bien trouvée : liberté, égalité, fraternité.

La politique est source permanente d’ambivalence : De ce fait il ne peut y avoir une seule exigence de vérité en politique sauf à refuser d'entrevoir ou de parler des antinomies historiques.

Les chrétiens, qui donnaient avec justice le nom de barbarie et de crime aux cruautés qu'exerçaient sur eux les païens, ne donnèrent-ils pas le nom de zèle aux cruautés qu'ils exercèrent à leur tour sur ces mêmes païens? Qu'on examine les hommes, on verra qu'il n'est point de crime qui ne soit mis au rang des actions honnêtes par les sociétés auxquelles ce crime est utile, ni d’action utile au public qui ne soit blâmée de quelque société particulière à qui cette même action est nuisible. La promotion de la race aryenne, et la lutte contre la dégénérescence de la culture ont fait l'objet d'un combat qui était à son origine présenté comme d'une exigeante vérité. A la vérité de Pearl Harbour, s'imposa la contre-vérité d'Hiroshima et de Nagasaki.

N'empêche, que serait notre démocratie si nous n’avions pas accepté de nous faire représenter par des hommes politiques chargés de porter la vérité à nos oreilles. Mais de quelle vérité parlons-nous, de celle que nous avons envie de lire ou d’entendre ou la vérité plus exigeante qui conduit à admettre que l’homme ne sait pas encore l’anticiper ? il promet faute de pouvoir garantir qu'elle va advenir. La politique n’a de cesse de composer avec les préjugés comme un jeune homme, entrant dans le monde, en use avec les vieilles femmes qui ont encore des prétentions, et auprès desquelles il ne veut qu’être poli et paraître bien élevé. Plus la démocratie vieillit plus le jeune s'en éloigne ; plus le jeune devient apolitique, moins il prend plaisir à envisager une relation de couple avec une vieille dame, à bout de souffle.

La politique souvent prétend parler au nom de la raison : Mais la raison souvent n'éclaire que les naufrages. L’homme politique n’a d’autre objectif que de se convaincre qu’il est exigeant quand il nous parle de vérité et affuble aux autres le mot de mensonge ; alors que dans les faits les choses sont bien plus simples : Nul n'a droit sur l'air que l'on respire, ni sur la plus noble fonction de chaque esprit, celle de juger par soi-même. L'exigence de vérité ne pouvant se construire politiquement que par son propre et libre arbitre,

Personne ne devrait échapper à cette force qui nous est donnée de nous forger une libre pensée, exigeante face à une vérité pré supposée qui souvent ne se confirme pas. La vérité promise n'est que très rarement la vérité vécue. Cette dernière vérité échappe aux politiques, précisément parce qu'ils manquent d'exigence avec eux-mêmes.

Faire de la philo c'est bien, mais lorsque l'on ne sait pas écrire...

http://www.francetvinfo.fr/france/les-francais-sont-de-plus-en-plus-mauvais-en-orthographe_946555.html#xtor=SEC-69

ça pose problème !

Il faut savoir faire des choix si l'on veut 80% d'une classe d'âge au bac...

kermor a écrit:

Il faut savoir faire des choix si l'on veut 80% d'une classe d'âge au bac...

Cette année les résultats seront particulièrement bons nous avons une génération de surdoués nous dépasserons les 85% de reçus !
Les mentions vont pleuvoir...

Dans deux ans pour ne pas avoir le bachot il faudra demander par SMS à être collé.