a.nonymous
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| Sujet: Attentes et inquiétudes des Français relatives à l’immigration Ven 14 Déc 2018, 21:22 | |
| Apparemment ce n'est pas encore demain que l'on va arrêter le politiquement correct et oser enfin aborder intelligemment certains sujets qui posent question à nombre de citoyens... - Citation :
- « Grand débat » : le « couac » de l’exécutif sur l’immigration
Par Cédric Pietralunga et Raphaëlle Besse Desmoulières Publié aujourd’hui
Dans « l’ancien monde », on appelait cela un « couac ». Pour répondre à la crise des « gilets jaunes », le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé d’organiser un « grand débat » à travers la France. Objectif : « Permettre à chaque Français de faire part de son témoignage, d’exprimer ses attentes et ses propositions de solutions », explique-t-on à Matignon. Prévue pour débuter samedi 15 décembre et se terminer le 1er mars 2019, cette consultation est coordonnée par la Commission nationale du débat public, présidée par l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy Chantal Jouanno.
Pour faciliter son organisation, l’exécutif a décidé de structurer le débat autour de plusieurs thèmes, révélés mercredi lors du conseil des ministres. Sans surprise, on y trouve « la transition écologique », « la fiscalité », « les services publics », « l’évolution du débat démocratique », mais aussi, et c’est plus inattendu, « l’immigration ».
Dans le compte rendu du conseil, l’exécutif indique que le débat doit notamment permettre de dire « quelles sont les attentes et les inquiétudes des Français relatives à l’immigration, dans un contexte de mondialisation et de laïcité parfois bousculé ».
A peine dévoilé, le document a fait l’effet d’une bombe dans la majorité. « C’est une blague ? », s’offusque un parlementaire de La République en marche (LRM). « Au secours ! », embraye un autre, qui assure avoir immédiatement alerté l’Elysée. « Il est normal de s’interroger sur la citoyenneté dans une société ouverte. Mais pas en associant immigration et laïcité. La façon de poser le sujet est déterminante », estime le député (LRM) du Val-d’Oise, Aurélien Taché, qui y voit une « maladresse ». « Je pense que la question autour de l’immigration n’a pas sa place », abonde Matthieu Orphelin, député (LRM) de Maine-et-Loire, sur Twitter.
La réaction est encore plus violente chez les partenaires sociaux. « La CFDT s’oppose à ce que “immigration et identité profonde”, pourtant sans lien avec la crise actuelle, fasse partie des cinq thèmes de discussion. C’est incompréhensible et dangereux alors que l’enjeu est clairement la justice sociale ! », a affirmé Laurent Berger, mercredi soir, sur Twitter. Le secrétaire général de la CFDT en a même fait un « casus belli ». « S’ils veulent hystériser sur ce sujet, ce sera sans nous, on n’ira pas à ce débat », fait savoir l’entourage du leader syndical.
Jeudi matin, l’embarras prédominait à l’Elysée. « La question a été abordée en conseil des ministres. Certains ont plaidé pour qu’un cinquième pilier soit consacré à l’immigration. Mais, après débat, il a finalement été décidé qu’il n’y en aurait que quatre et que les questions migratoires seraient versées au thème citoyenneté », explique l’entourage du chef de l’Etat. Seul hic ? Personne n’a pensé à modifier le compte rendu du conseil, toujours rédigé à l’avance, révélant ainsi les intentions premières de l’exécutif.
Les esprits sont d’autant plus échauffés que nombre de responsables avaient déjà tiqué deux jours plus tôt, en écoutant l’allocution du chef de l’Etat à la télévision.
« Je veux aussi que nous mettions d’accord la nation avec elle-même sur ce qu’est son identité profonde, que nous abordions la question de l’immigration. Il nous faut l’affronter », avait déclaré le président. La juxtaposition des mots « identité » et « immigration » a notamment provoqué le trouble, alors que le candidat d’En marche ! à l’élection présidentielle s’était toujours refusé à les associer.
« J’ai été étonné par la formulation du président de la République », reconnaît Aurélien Taché. « Le terme d’identité n’est pas facile à assumer pour tout le monde », ajoute l’un des piliers de la majorité, qui voit dans l’initiative du chef de l’Etat la patte de Gérald Darmanin. Dans Le Figaro du 7 décembre, le ministre de l’action et des comptes publics avait en effet qualifié le mouvement des « gilets jaunes » de « crise identitaire ».
« On ne doit pas mettre le sujet sous le tapis parce que ce pays crève du déni, résume un membre du premier cercle. Mais pas comme ça, pas maintenant. Faire un lien entre immigration et identité, c’est dangereux. » Le cinquième pilier du « grand débat », s’il n’aura existé que vingt-quatre heures, pourrait laisser des traces. https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/14/grand-debat-le-couac-de-l-executif-sur-l-immigration_5397230_823448.html | |
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