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 | | Sujet: Le troublant passé de la nourrice accusée de la mort d’Eva Mer 26 Fév 2020, 21:37 | |
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- Val-de-Marne : le troublant passé de la nourrice accusée de la mort d’Eva
Cette professionnelle qui comparaît depuis ce mercredi pour avoir secoué mortellement un bébé en 2016 à Fontenay avait déjà été impliquée dans deux affaires de maltraitance.
Par Denis Courtine
Le 26 février 2020 à 16h51, modifié le 26 février 2020 à 19h34
C'est tellement facile de réécrire l'histoire des années après, une fois que la protagoniste a avoué les faits et que la vérité a éclaté au grand jour. Mais comment ne pas être ébranlé en apprenant lors de ce premier jour de procès d'assises que la nourrice accusée d'avoir secoué mortellement la petite Eva en 2016 à Fontenay-sous-Bois avait déjà été impliquée par le passé dans deux affaires de maltraitance sur des enfants qu'elle gardait. Deux dossiers classés faute d'éléments.
Depuis ce mercredi et jusqu'à vendredi, « Asha », comme elle était surnommée, comparaît à Créteil pour des violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Cette détenue de 41 ans encourt 30 ans de réclusion.
Le drame remonte à octobre 2016. La nourrice, qui n'est pas agréée mais en contrat professionnel, s'occupe de deux enfants. En fin d'après-midi, elle appelle les parents de la petite Eva, âgée de 7 mois. Le bébé est au plus mal. Quand les pompiers et le Samu arrivent, il est trop tard. L'état de santé de la victime est désespéré. Elle meurt le lendemain à l'hôpital Robert-Debré. Les médecins diagnostiqueront un syndrome du bébé secoué.
Assez vite, le profil de la nourrice attire l'attention. D'emblée, dans l'appartement où le drame a lieu, un pompier relève les « explications confuses » de cette assistante maternelle « dépassée par les événements ». Le médecin urgentiste pointe, lui, le délai entre le malaise d'Eva et le coup de fil passé par la nourrice.
Et puis surtout, il y a ce passé. En 2011, la nourrice avait été placée en garde à vue pour des soupçons de maltraitance sur un enfant. L'infraction n'était pas suffisamment caractérisée. Elle avait été licenciée pour faute grave.
Mais cela ne l'empêchait pas de s'occuper d'autres bébés. Quatre mois avant le drame, une deuxième enquête est ouverte. La police soupçonne Asha d'avoir exercé des violences sur la fillette gardée avec Eva. Là encore, la maltraitance n'est pas établie. « La brigade des mineurs avait conclu à un accident », a témoigné ce mercredi à la barre la maman. Les deux familles gardent la nourrice. Ils avaient de toute façon trouvé une place en crèche. A partir de novembre, elle ne s'occuperait plus des enfants.
Et comment ne pas lui faire confiance ? Son ancien mari ne la voyait « absolument pas capable de faire du mal à un enfant ». Son compagnon au moment des faits la décrivait comme « gentille et tendre ». Même si depuis quelque temps, il la trouvait « fatiguée ». Cette année 2016, entre le divorce et ses problèmes financiers, Asha traverse une mauvaise passe.
La nourrice mettra énormément de temps à avouer les faits. Eva serait tombée du lit. Puis de son transat. Mais ce n'est pas crédible. Elle reconnaît ensuite qu'elle l'a « lancée en l'air » à plusieurs reprises. Pourquoi le bébé avait des vertèbres cassées ? Elle n'en sait rien. Près d'un an après les faits, elle admet avoir fait le « jeu du cheval » avec l'enfant. Mais non, elle ne l'a pas secoué.
Finalement, en avril 2018, touchée, dira-t-elle, par l'audition des parents, elle finit par donner une version collant davantage aux symptômes relevés sur Eva. Elle explique que le jour du drame, le bébé pleurait davantage que d'habitude. Cela la gênait vis-à-vis des voisins. « Attachée » aux deux filles, elle était en colère depuis que les parents lui avaient annoncé qu'ils les feraient garder à la crèche.
A trois ou quatre reprises, elle a commis des gestes violents sur Eva, reconnaîtra-t-elle. Elle la jette notamment en l'air. Quand le mouvement était « fort », l'enfant se calmait davantage, avait-elle constaté.
Une version sans doute plus proche de la réalité à condition, ont considéré les experts, que les secouements soient d'une « extrême violence ». Et le tassement de vertèbres ? Toujours aucune explication. Ce sera du reste un des enjeux du procès.
Et une des nombreuses réponses que les parents attendent. Des parents ravagés par la mort de leur enfant. Ils ont d'ailleurs quitté la région, anéantis par ce « KO psychique ».
« Je leur demande un grand pardon, ça me touche beaucoup », s'est adressée à eux la nourrice ce mercredi matin. « Je n'ai jamais pensé qu'avec mes gestes Eva meure. » « Mais pourquoi avoir autant attendu avant de dire la vérité », lui a demandé le président. « Je n'arrivais pas à accepter que c'était moi. » http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/val-de-marne-le-troublant-passe-de-la-nourrice-accusee-de-la-mort-d-eva-26-02-2020-8267469.php | |
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