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| Bernard Kouchner à propos de François Hollande | |
| | Auteur | Message |
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a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Bernard Kouchner à propos de François Hollande Lun 29 Juil 2013, 17:58 | |
| Des propos intéressants de Bernard Kouchner à propos de François Hollande et de son début de quinquennat... - Les Echos a écrit:
- Bernard Kouchner : « Il manque chez François Hollande un grand discours de retour au réel »
Par Pierre-Alain Furbury | 29/07 | 17:30
Ancien ministre de gouvernement de gauche (Bérégovoy et Jospin) puis de droite (Fillon), l’ancien ministre et co-fondateur de Médecins du monde partage désormais sa vie entre les conférences, les projets humanitaires et sa société de conseils. Il livre son analyse -et ses conseils- sur François Hollande. Mais aussi sur Nicolas Sarkozy.
Comment jugez-vous les quinze premiers mois du quinquennat ?
Peut mieux faire et semble s’y préparer. Ce furent des mois de tâtonnements, de mesures prisonnières des discours de campagne électorale, des décisions trop influencées par la poursuite inutile d’un antisarkozysme obstiné. Nous voulions un souffle nouveau, une stratégie de réponse à une mondialisation qui -pour l’heure- nous affaiblit. Nous avions l’impression d’un président sur la défensive là où nous le voulions à l’attaque. La croissance ne se décrète pas ; elle sourit aux audacieux. Si elle n’a plus le moral, la France a encore des ressources. Il nous a manqué un discours d’exaltations des vertus qui nous restaient, un discours de vérité qui aurait déclenché de nouvelles solidarités. Le président n’a pas abordé de front les dangers et les avantages de la mondialisation. Comme si la planète entière changeait de vitesse mais pas les Français. Comme s’il fallait ménager nos psychologies. Au contraire, il fallait les exalter. Quant à l’Europe, notre seule vraie alliée, ce fut la dérobade, comme si Madame Merkel devait s’effacer, alors qu’une vision franco-allemande s’impose pour demain. Heureusement, le discours de Leipzig aux socialistes allemands vint enfin. Y-a-t-il deux vérités, une pour les Allemands ; l’autre, édulcorée, pour les Français ?
Que mettez-vous au crédit de François Hollande et que manque-t-il à vos yeux ?
A son crédit ? Un bon début de dialogue sur la compétitivité et la flexibilité. Une simplification administrative qui peut sembler poudre aux yeux mais que je crois importante. Il est intervenu pour mettre fin au rêve de nationalisation automatique. Et il a procédé à de bonnes nominations. Bien sûr, j’approuve l’intervention au Mali, bien décidée, sans faux-fuyant, bien appliquée par nos militaires et le ministre Le Drian. Mais à l’intérieur comme à l’extérieur, je ne sens pas les lignes directrices, comme si on faisait faire à la France un pas en avant, un pas en arrière. Notre pays vaut mieux que ça. Il me manque un grand discours de vérité, le discours d’un nouveau partage, de complément au discours du Bourget, de retour au réel : « voilà ce que j’ai découvert, voilà ce qui est devant nous et que nous allons attaquer ensemble ! » Pas seulement la gauche contre la droite, pas les gentils contre les méchants. Je sais que la démocratie a besoin de ces caricatures droite-gauche ; je veux parler de l’unité des Français sur quelques mesures attendues, salutaires, indispensables.
Diriez-vous qu’il y a un style Hollande comme il y avait un style Sarkozy ?
Difficile de trouver plus différents. Le style de François Hollande est patelin, débonnaire, sympathique. Il a toujours une lueur d’humour au fond des yeux. Mais juger du style d’un homme d’Etat est toujours réducteur parce que le président doit penser plus loin pour la France. C’est là où, je crois, François Hollande ne répond pas assez à l’attente des Français. Ceux-ci veulent connaître la route et les étapes nécessaires, les sacrifices qu’ils devront tous, à leur mesure, consentir. Au fond, il faudrait, dans le discours inventer une traçabilité politique. Et mieux connaître son entourage. De Nicolas Sarkozy, on appréciait l’énergie, l’obstination et les idées nouvelles. On savait aussi qu’il nous faisait respecter à l’étranger, que son personnage comptait. Ses débuts avaient été fulgurants, la présidence française de l’Europe notamment –un triomphe. Puis il s’est trop refermé sur la droite dure. Les mouvements et même le style des présidents comptent-ils ? Ils s’inversent. Nicolas Sarkozy, au départ, a proposé une ouverture politique qui fut apprécié : François Hollande s’est trop enfermé avec les divers courants de la gauche. Bientôt il lui faudra élargir sa majorité.
Les réformes mises en œuvre suffiront-elles, notamment sur l’emploi ?
Je les espère efficaces mais elles ne suffiront pas. Vous savez que le budget augmente encore, certes moins qu’avant. Il faut absolument dépenser moins. Même si la croissance revient, si nous ne changeons pas de logiciel, de vision, le reste du monde avancera quand nous stagnerons. Nous devons partager différemment. On ne peut plus accepter le tout –CDI- ou rien –le chômage. Apprendre donc à moduler des temps partiels, réduire son activité momentanément sans se sentir dégradé. Il faudra expliquer, discuter, expliquer encore, recueillir les avis. Et bien sûr, il n’est pas acceptable que notre administration nous coûte 10% de plus que la même structure en Allemagne. Et aussi, il faudra s’attaquer fortement aux dépenses sociales sans réduire la protection sociale. Même si, là encore, c’est plus facile à dire qu’à faire.
Croyez-vous à l’inversion de la courbe du chômage d’ici la fin de l’année ?
Je la souhaite infiniment. Je sais François Hollande bon connaisseur des cycles de l’économie. Pourvu qu’il ait raison au plus vite. Mais nous devons surtout bien comprendre ce qui se passe dans le reste du monde, non pour tenter d’imiter l’Asie ou même l’Afrique mais pour prendre en marche la course à la croissance, ne pas nous isoler, tenter d’innover, nous remettre en mouvement. Les Français ont de gros atouts, une part importante du monde nous envie ? Tous les moyens sont bons et le reste est à inventer. Ensemble, et pas seulement droite contre gauche. Pour donner un nouveau sens au partage. Pour cela il faut changer les mots du discours et même les profils de carrière.
Quels conseils donneriez-vous à l’exécutif pour aborder la réforme des retraites ?
Expliquer, encore expliquer sans se lasser, que nous ne pouvons pas vivre mieux en travaillant moins, et bien vieillir plus longtemps sans efforts plus longs au travail. Mais nous ne serons compris que si nous changeons de méthode. N’imposons pas la réforme, acceptons que les Français l’imposent. Là aussi, changeons de logiciel ! Nous possédons le record du monde des dépenses sociales. Les Français le savent, mais ils savent aussi que ces dépenses sont très mal réparties. Il faut écouter les Français. Sous Lionel Jospin et avec l’assentiment de Jacques Chirac, nous avons conduit pendant plus d’un an des Etats généraux de la Santé. Mille réunions furent tenues, vives et inventives, et nous y avons gagné un meilleur fonctionnement de notre offre de soins, une mentalité différente, l’accord des médecins et une loi « droits des malades ». Ne nous contentons pas de sempiternels affrontements syndicats-patronat. Ils sont utiles mais passent trop de temps à défendre leurs forteresses. Les Français ont compris depuis longtemps qu’ils doivent évoluer –sur les retraites en particulier. Sommes-nous plus obtus que les autres ou nos responsables moins courageux que les autres européens ?
La gauche plurielle marchait bien avec Lionel Jospin. Pourquoi l’alchimie ne fonctionne-t-elle pas cette fois-ci ?
C’est vrai. Avec Lionel Jospin, la gauche marchait bien. Mais sa fin fut brutale. Bien sûr, la situation économique était meilleure. Mais surtout, l’équipe fonctionnait. Nous aimions travailler ensemble. S’il y avait des crises, Lionel Jospin les tranchait vite, les yeux dans les yeux. Même Mélenchon, dont j’apprécie la verve, jouait le jeu. Dominique Voynet aussi, et sans acrimonie. Bref, c’était une équipe, avec un chef d’équipe, et la cohabitation la servait. Aujourd’hui, je vois des affrontements inutiles et je vois rarement le charme des équipiers rayonner. C’est pourquoi je félicite le tandem improbable Christiane Taubira - Manuel Valls. Même si j’aurais mille fois préféré que cette loi interminable « mariage pour tous » soit décalé d’un an. Parce que hélas, elle a fait un tort inutile et en profondeur. Espérons que cela passera vite car, vous l’avez compris, j’approuve cette loi -pas la GPA.
Reconnaissez-vous l’UMP, dans son rôle d’opposant, que vous avez côtoyé lorsque vous étiez ministre des Affaires étrangères ?
Je ne connais pas la façon de travailler de l’UMP. J’y ai quelques amis, des gaullistes de poids. Mais l’ouverture, selon moi, ne consistait pas à se mettre à penser comme l’UMP, mais à collaborer en apportant quelques visions supplémentaires. En restant soi-même. Ce que j’ai tenté de faire et je crois y avoir réussi, au début seulement. Je vois dans l’opposition des cris désordonnés, une véhémence excessive, des conflits personnels dommageables. Et je félicite François Fillon de rester sur son Aventin. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire, en ces temps incertains, de transformer l’Assemblée nationale en ring de boxe. Les Français n’aiment pas les concours de criailleries qui accentuent les angoisses sans apporter de pistes nouvelles. Il serait souhaitable pour notre avenir que le débat public soit de meilleure facture, plus respectueux des alternance, qu’on ne caricature pas plus les entrepreneurs que les fonctionnaires. De même que le spectacle juridique devrait s’apaiser et cesser de vouloir abattre les accusés avant même qu’ils soient reconnus coupables. Cela ferait respirer plus calmement !
Croyez-vous au retour de Nicolas Sarkozy en 2017 ?
Je sais qu’il en a beaucoup envie. Mais les embûches le guettent. Les premières viendront de ses alliés les plus proches, comme d’habitude, ceux qui lui doivent beaucoup. On croit inventer un style nouveau, on y parvient parfois, et on se retrouve dans les mêmes ornières à prendre des décisions semblables à celles de ses prédécesseurs. Je rêve d’une unité nationale temporaire, une mi-temps, une trêve, afin de décider ensemble de quelques mesures principales. L’épreuve n’est pas terminée et je sais que nous sommes encore capables d’étonner le monde. Cette planète va au hasard, guidée par un tropisme financier dangereux. Nous manquons singulièrement de leadership. Savez-vous qu’il n’existe pas de traduction française de ce mot ? Qu’attendons-nous pour manifester à nouveau notre fameuse singularité, notre « universalité » proverbiale ?
On a le sentiment que vous offrez vos services au nouveau pouvoir… Est-ce le cas ?
Je m’efforce de rester fidèle à mes idéaux… | |
| | | Loïc
Messages : 6318 Date d'inscription : 11/07/2010 Localisation : Fontenay-sous-Bois
| Sujet: Re: Bernard Kouchner à propos de François Hollande Lun 29 Juil 2013, 19:15 | |
| - a.nonymous a écrit:
- Les Echos a écrit:
- Bernard Kouchner : « Il manque chez François Hollande un grand discours de retour au réel »
Je m’efforce de rester fidèle à mes idéaux… C'est pas nouveau. Et quels idéaux ! Un gars qui aurait (qui a) vendu sa mère pour un portefeuille ministériel. Un homme qui après avoir été ministre de la santé et avoir supprimé de nombreux lits d'hôpitaux a été bien étonnée lorsqu'il a vu son père, un vieux fontenaysien, allongé sur un brancard dans un couloir de l'hôpital Henri Mondor faute de place aux urgences, faute de lit... | |
| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Bernard Kouchner à propos de François Hollande Lun 29 Juil 2013, 21:41 | |
| Le tiers mondiste deux tiers mondains à perdu un tiers de ses idéaux, et pas le bon. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Bernard Kouchner à propos de François Hollande Lun 29 Juil 2013, 21:48 | |
| Compte tenu de ses attaches familiales à Fontenay, Kouchner pourrait y tenter sa chance aux municipales, il est multi cartes. |
| | | Marion Legouy-Desaulle
Messages : 3412 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Bernard Kouchner à propos de François Hollande Lun 29 Juil 2013, 23:04 | |
| - Loïc a écrit:
Un homme qui après avoir été ministre de la santé et avoir supprimé de nombreux lits d'hôpitaux a été bien étonnée lorsqu'il a vu son père, un vieux fontenaysien, allongé sur un brancard dans un couloir de l'hôpital Henri Mondor faute de place aux urgences, faute de lit... Comme c'est curieux, Loïc se permet des attaques personnelles sur le Forum maintenant.... | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Bernard Kouchner à propos de François Hollande Mar 30 Juil 2013, 00:58 | |
| - Marion Legouy-Desaulle a écrit:
- Comme c'est curieux, Loïc se permet des attaques personnelles sur le Forum maintenant....
Faute d'arguments tangibles à opposer aux propos de Bernard Kouchner ce n'est guère étonnant d'autant plus que celui-ci ose se placer au dessus des sempiternels clivages gauche-droite ou syndicats-patronat qui sont la base du fond de commerce de certains... | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Bernard Kouchner à propos de François Hollande Mar 30 Juil 2013, 07:09 | |
| Finalement Kouchner était très bien lorsqu'il était de gauche... http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Kouchner
avec un parcours aussi atypique il est normal qu'il se fasse vomir par les militants férus d'appareil et chez qui tout est verrouillé par les instances nationales.
Pour ma part je n'ai pas de sympathie ni d'antipathie d'ailleurs pour le personnage. Toutefois son coté médiatique et agité permanent qui rebondit partout et tout le temps peut lasser.
Il m'a fait rigoler lorsqu'il jouait au docker avec les sacs de riz... Il n'existerait pas il faudrait l'inventer.
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| | | Loïc
Messages : 6318 Date d'inscription : 11/07/2010 Localisation : Fontenay-sous-Bois
| Sujet: Re: Bernard Kouchner à propos de François Hollande Mar 30 Juil 2013, 08:54 | |
| - Marion Legouy-Desaulle a écrit:
- Loïc a écrit:
Un homme qui après avoir été ministre de la santé et avoir supprimé de nombreux lits d'hôpitaux a été bien étonnée lorsqu'il a vu son père, un vieux fontenaysien, allongé sur un brancard dans un couloir de l'hôpital Henri Mondor faute de place aux urgences, faute de lit... Comme c'est curieux, Loïc se permet des attaques personnelles sur le Forum maintenant.... Aucune attaque personnelle dans cette phrase, un fait constaté. Ou quand les résultats d'une décision politique ont des conséquences aussi fâcheuses qu'inattendues en termes de services publics. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Bernard Kouchner à propos de François Hollande Mar 30 Juil 2013, 10:01 | |
| Si des gens dont l'état ne nécessite pas de soins urgents ne venaient pas les encombrer les "urgences" feraient face...
Mais il est vrai que l'on va aux urgences parce que c'est gratuit et que les médecins ne se risquent plus à faire des consultations à domicile dans certains quartiers... | |
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