AFP, publié le mardi 18 octobre 2016 à 11h35
Violences contre enseignants ou proviseurs: Najat Vallaud-Belkacem enjoint aux victimes de déposer plainte
Il faut déposer plainte à chaque fois qu'un membre du personnel de l'Education nationale est agressé, a déclaré mardi Najat Vallaud-Belkacem sur RTL, en condamnant plusieurs agressions récentes en région parisienne.
"C'est vrai, il y a en Seine-Saint-Denis et dans le Val d'Oise depuis quelques jours une montée des violences à l'égard des fonctionnaires - parce que ça vise aussi bien les policiers que les enseignants et les proviseurs - qui commence à faire beaucoup, et donc il faut condamner absolument chacun de ces actes", a-t-elle dit.
Quand les personnels de l'Education sont touchés, "il faut absolument déposer plainte, je le dis car certains peuvent considérer que ce n'est pas si grave et qu'il faut reprendre le travail aussitôt", a-t-elle ajouté.
Lundi, la proviseure d'un lycée de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) a été frappée à la grille de son établissement, sur lequel plusieurs cocktails Molotov ont été lancés par des jeunes qui s'en sont également pris aux forces de l'ordre.
Au total, 80 jeunes seraient impliqués dans ces incidents, dont une dizaine se sont montrés particulièrement virulents.
C'est le troisième épisode de violences qui se produit aux abords de cet établissement.
Le 10 octobre, une trentaine de jeunes munis de barres de fer s'étaient affrontés devant l'enceinte du lycée où, quatre jours plus tôt, deux véhicules avaient été incendiés.
Le 13 octobre, un proviseur et son adjointe ont été roués de coups par un élève de seconde professionnelle à Saint-Denis qui n'avait pas supporté de se voir rappeler à l'ordre parce qu'il était arrivé en retard.
Le Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN) a "condamné avec la plus grande fermeté ces actes intolérables".
"Cela démontre, une fois de plus, combien les personnels de direction sont exposés dans l'exercice de leurs missions, combien il est difficile d'agir face à des individus sans aucune limite, combien la question des personnels de sécurité doit enfin être posée", a souligné le syndicat.
Le président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), a aussi fait part de son émotion, dans un communiqué.
"Je m'inquiète des agressions dans certains lycées du département ces derniers jours - Saint-Denis et aujourd'hui Tremblay-en-France. J'adresse tout mon soutien aux équipes qui font face à ces situations violentes. Les différentes institutions compétentes doivent veiller à la sécurité dans et aux abords des établissements scolaires pour le bien-être de toute la communauté éducative", a-t-il demandé.