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 Nous ne sommes pas de nulle part, nous ne procédons pas de n’importe quoi, ce qui nous donne cette liberté de nous ébattre dans l’altérité sans nous noyer.

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2 participants
AuteurMessage
tonton christobal

tonton christobal


Messages : 19037
Date d'inscription : 06/07/2010

Nous ne sommes pas de nulle part, nous ne procédons pas de n’importe quoi, ce qui nous donne cette liberté de nous ébattre dans l’altérité sans nous noyer. Empty
MessageSujet: Nous ne sommes pas de nulle part, nous ne procédons pas de n’importe quoi, ce qui nous donne cette liberté de nous ébattre dans l’altérité sans nous noyer.   Nous ne sommes pas de nulle part, nous ne procédons pas de n’importe quoi, ce qui nous donne cette liberté de nous ébattre dans l’altérité sans nous noyer. EmptyLun 24 Juil 2017, 15:03

Quand je vois apparaître le clocher de mon village, je me sens profondément, intimement français. De même, quand je relis les pages où Proust décrit les vitraux de l’église de Combray. Quand je me replonge dans Don Quichotte, Macbeth ou Werther, quand je me balade à Pérouse, à Heidelberg, à Coimbra ou à Winchester, je sens vibrer une fibre européenne. En revanche la ferveur de l’âme slave dans l’oeuvre de Dostoïevski me touche, mais de plus loin. C’est un autre univers.

Quand j’assiste à une messe dans un lieu de culte, fût-ce aux antipodes et selon un rite autochtone qui ne m’est pas familier, je me sens aussi catholique romain que dans la basilique Saint-Pierre. Quand je relis un Évangile, je me sens chrétien, citoyen par anticipation d’un outre-monde où Dieu m’attend peut-être. Ma latinité trouve ses marques voluptueuses à Bahia; elle s’enrhume dans les rues de Stockholm où s’affirme l’évidence que je ne suis pas luthérien.

La francophonie m’escorte au Sénégal, au Québec ou au Liban, je suis un peu chez moi. Beaucoup si je relis Senghor ou Nelligan. En effet, la confrérie des amoureux de la chose littéraire détermine une autre sorte de patrie : avec Tanizaki ou Mishima, je suis moins au Japon qu’au pays sans frontières de mes songeries.
Ainsi, dans ce village planétaire où désormais se normalisent les arts de vivre et les imaginaires, nos « identités » s’entrecroisent en une pluralité de cercles concentriques. Il va falloir faire le tri de l’essentiel et de l’accessoire car le coeur d’un mortel n’est pas un supermarché, il n’étreindra jamais le monde entier. L’amour abstrait de l’humanité, souvent barbouillé d’idéologies, ne mène à rien; en règle générale, il sert d’alibi à de mauvais époux, de mauvais amants, de mauvais parents, de mauvais voisins.

Je n’ai qu’une patrie: la France, un mix de sentiments hérités et de souvenirs tissé autour de ce village qui me tient lieu d’intégrale poétique. L’Europe est l’espace culturel où mon naturel d’écrivain déploie ses ailes, puis se pose ici ou là, le patrimoine est inépuisable. D’autant qu’il s’additionne d’une Amérique toujours mythifiée car les États-Unis sont une page blanche sur laquelle les imaginaires des cinq continents inscrivent leurs figures au fil des générations. Celle de Buffalo Bill, celles des westerns, celles des blues men. Pour moi, celles plutôt sudistes de Faulkner et d’Elvis.

Je dois évidemment ma part d’universalité à l’hellénisme, au judéo-christianisme et à la romanité. Athènes, Jérusalem, Rome. Pour le reste, c’est au gré des goûts et des couleurs. Les attraits de l’exotisme procurent des adjuvants savoureux. Mais pour que l’armature psychologique tienne la route, pour que nos âmes échappent à l’atomisation des affects, il faut discriminer les denrées mentales non périssables et les autres.

pour la suite il faut chercher : Denis Tillinac pour Valeurs actuelles.
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Messages : 15053
Date d'inscription : 23/01/2012

Nous ne sommes pas de nulle part, nous ne procédons pas de n’importe quoi, ce qui nous donne cette liberté de nous ébattre dans l’altérité sans nous noyer. Empty
MessageSujet: Re: Nous ne sommes pas de nulle part, nous ne procédons pas de n’importe quoi, ce qui nous donne cette liberté de nous ébattre dans l’altérité sans nous noyer.   Nous ne sommes pas de nulle part, nous ne procédons pas de n’importe quoi, ce qui nous donne cette liberté de nous ébattre dans l’altérité sans nous noyer. EmptyLun 24 Juil 2017, 16:07

A l'éternelle triple question toujours demeurée sans réponse: «Qui sommes-nous? D'où venons-nous? Où allons-nous?» je réponds: «En ce qui me concerne personnellement, je suis moi, je viens de chez moi et j'y retourne».

Pierre DacLes Pensées (1972) de Pierre Dac

Sinon à propos de latiinitê

L’histoire de France, telle qu’elle est enseignée, apparaît d’autant plus étrangère à l’élève d’ascendance immigrée, qu’Africain ou Martiniquais d’origine, c’est l’asservissement et l’esclavage qu’évoquent en lui l’histoire colonisatrice de la France, que Nord-Africain ou Vietnamien d’origine, il ne peut manquer d’évoquer les difficiles  libérations gagnées et parfois les sanglantes guerres d’indépendance. Juif, il n’est reconnu comme citoyen qu’à la Révolution, mais contesté comme citoyen normal par l’antisémitisme. Musulman, il ressent les rejets qui s’accroissent contre sa religion.

En revanche, il est un visage de l’histoire de France, qui bien qu’essentiel, est ignoré ou méconnu. C’est celui qui identifie cette histoire à la formation progressive d’une unité multiculturelle. C’est celui qui inscrit un sceau d’universalité dans l’œuvre de ses penseurs, de Montaigne à Voltaire, et dans la Révolution française. Etre français c’est avoir été francisé.

Les origines mythico réelles de la France, telles que les enseignent les livres d'histoire pour écoliers, ont un  caractère de complexité métisse. La première naissance reconnue est gauloise : divisée jusqu'à la conquête romaine, la Gaule se forme en s'unissant contre l'envahisseur. Aussi  l'histoire future retient  Vercingétorix comme le premier héros national. Mais le moment de formation précède de peu le moment de la désintégration puisque Vercingétorix une fois vaincu et immolé, la Gaule devient romaine. Or, dans notre mythologie nationale, Rome n'est pas considérée comme la puissance ennemie occupante, mais comme la co-formatrice, dans l'intégration mutuelle des deux composantes, d'une seconde naissance " gallo-romaine " qui absorbe en elle la latinité dans la langue et la civilisation.  

Clovis est l'opérateur mythique de la seconde naissance. Ce roi franc va donner à la France le nom qui semble définir la francité face à la germanité, puisque Clovis est désigné par les chroniqueurs ultérieurs comme le  vainqueur des Alamans, converti  au christianisme et sacré à Reims, il apparaitra comme le fondateur de la France chrétienne. Les Francs étant un peuple germanique dont la langue était telle. Clovis opère la troisième naissance de la France en y instaurant le christianisme.

La quatrième et véritable naissance a lieu en 987 avec le règne de Hugues Capet. Cette naissance est paradoxale, car l'espace proprement royal ne couvre que l'Ile de France, l'Orléanais et la région de Senlis. Le reste  est divisé en plusieurs fiefs ethniquement et linguistiquement très divers.

Aujourd'hui la francisation continue tout simplement par l'intégration de nouveaux déplacés.

Edgard Morin.
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