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Forum d'échanges et de débats concernant les quartiers de Fontenay-sous-Bois (94120), la ville dans son ensemble, son environnement et sa gestion, ou des sujets d'intérêt général. |
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| Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » | |
| | Auteur | Message |
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a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 26 Avr 2018, 18:23 | |
| "La situation est grave. Il y a notamment 500 000 jeunes de 16 ans à 24 ans, en bas des tours, les bras croisés. Nous vivons dans un pays où un quart de la jeunesse est à l’arrêt." - Citation :
- Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu »
LE MONDE | 26.04.2018 à 11h16 • Mis à jour le 26.04.2018 à 17h32 | Propos recueillis par Louise Couvelaire
Chargé par Emmanuel Macron, en novembre 2017, de proposer un plan de bataille pour les banlieues, Jean-Louis Borloo, le « père » de la rénovation urbaine, a remis son rapport au premier ministre, Edouard Philippe, jeudi 26 avril. Pour les élus et les associatifs des villes urbaines défavorisées – « épuisés » et « en colère » à la suite des coupes budgétaires de l’été 2017, du gel des emplois aidés, de la baisse des APL… –, le plan Borloo est celui « de la dernière chance ». Dans un entretien au Monde, l’ancien ministre de la ville et de la cohésion sociale appelle à une mobilisation nationale d’urgence.
Pourquoi avoir accepté cette mission ?
Ce sont les maires, ces héros de première ligne, et les associations de terrain qui sont venus me voir, ensemble, en septembre 2017, pour me dire qu’ils n’en pouvaient plus. J’ai accepté de donner un coup de main pour les aider à structurer leur action. Lorsque j’ai rencontré Emmanuel Macron [à l’automne], j’ai été très clair sur le constat : la situation est la même qu’il y a quinze ans, où tout se dégradait sournoisement jusqu’à ce que ça explose, avec les émeutes de 2005.
J’ai donc accepté, mais à la condition d’être bénévole et de n’avoir aucune fonction officielle. Pour être efficace dans ce type de mission, il ne faut rien avoir à négocier avec personne. Et c’est mon cas. Je n’ai pas d’agenda.
Préconisez-vous un nouveau plan ?
La situation est grave. Il y a notamment 500 000 jeunes de 16 ans à 24 ans, en bas des tours, les bras croisés. Nous vivons dans un pays où un quart de la jeunesse est à l’arrêt. Constater, raconter, disserter, c’est utile, mais, aujourd’hui, l’objectif est de faire en sorte que chaque responsable public et privé fasse l’effort qu’il faut pour changer cette donne.
Je ne crois pas à un plan gouvernemental. Il faut un plan de mobilisation nationale qui engage tout le monde et sollicite tous les acteurs avec clarté. Il est indispensable que ce plan soit porté par le chef de la nation. C’est lui le garant de l’unité nationale.
D’aucuns vous diront qu’il s’agit d’un énième plan pour les banlieues et que l’Etat va de nouveau dépenser des milliards sans résultats…
Et ça continue… La grande mystification. La vérité, c’est qu’aucun plan n’a jamais été mis en place. Et moins on en a fait en matière de politique de la ville, plus on a annoncé de dispositifs, de chiffres et de politiques prioritaires. On a remplacé les moyens publics par les annonces publiques. Résultat, dans les quartiers, il y a moins de services publics, moins de crèches, moins d’équipements sportifs, moins de capacités financières des communes (30 % de moins), moins d’accès à la culture, moins de policiers, des professeurs et des agents de police plus jeunes, qui coûtent donc moins cher… C’est un scandale absolu.
Pourtant, la rénovation urbaine est à l’arrêt depuis près de trois ans…
J’ai mis plusieurs mois à comprendre comment le programme de rénovation urbaine – le plus beau chantier civil de l’histoire, l’équivalent de dix fois Haussmann – s’est arrêté voilà près de trois ans sans que personne l’ai décidé. J’ai aussi essayé de comprendre pourquoi la France figure dernière des pays de l’OCDE sur la question de l’illettrisme. Mêmes classements déplorables sur l’emploi des jeunes, les fractures territoriales et sociales.
Dans ce pays qui a soif d’égalité et alors que personne n’est malveillant, comment en arrive-t-on à une situation où le système ne fait que monter une France contre l’autre. Et ça, on ne sait jamais comment ça se termine. Quel gâchis de ressources humaines !
Et alors, comment en est-on arrivé là ?
Le système est bien plus enkysté que je ne le pensais, il est aussi bien plus menteur et donc terriblement créateur de tensions. Et on continue de les accentuer tous les jours. Les univers délaissés – les quartiers populaires, leurs voisins immédiats, une grande partie de l’outre-mer, les zones rurales et les villes moyennes en crise – répondent à peu près tous aux mêmes règles d’abandon. Ils représentent 12 à 15 millions d’habitants et on réussit le coup de génie de les opposer les uns aux autres. Comme s’il fallait choisir : l’outre-mer ou les quartiers ? La ruralité ou l’urbain ? C’est ahurissant…
Quels sont les obstacles à une politique de la ville ambitieuse ?
Je n’ai pas rencontré un haut fonctionnaire qui se rende compte de ça. Ils sont tous convaincus qu’ils ont mieux réfléchi que les autres, mieux fait, mieux évalué, mieux préfiguré… Le pire, c’est qu’il n’y a pas un saboteur dans l’affaire qu’on pourrait désigner comme responsable. Il n’y a pas non plus d’incapables, ni de corrompus ni de fainéants. Non. Il y a une élite technocratique avec une vision consanguine. Des gens individuellement exceptionnels, mais qui, en groupe, sont non fertilisés.
Nous sommes un pays qui a rétréci sa diversité des élites. C’est le drame de l’entre-soi. D’où l’urgence et la nécessité de faire émerger une nouvelle élite grâce à « l’académie des leadeurs » que je propose. C’est un point incontournable du plan. Il faut créer une nouvelle élite, sans l’opposer à l’autre, mais en la fertilisant.
Et pour une politique de la ville efficace ?
Le problème, c’est aussi qu’il y a plein de petits fiefs : la ville fait un peu, le département fait un peu, l’agglomération fait un peu, l’Etat fait un peu, etc. Mais personne n’est responsable de rien ! D’où l’idée de créer une cour d’équité territoriale. Chacun a une obligation de moyens. Cette fois-ci, on doit faire. Et si on ne fait pas, on est sanctionné. A tous les niveaux. Tony Blair a viré des fonctionnaires avec un système de sanctions. C’est le seul moment où la Grande-Bretagne a réduit son taux de pauvreté.
Les acteurs privés n’ont-ils pas également un rôle à jouer ?
Les entreprises françaises ne se sentent pas du tout impliquées dans la formation et la qualification des Français, leurs futurs salariés. Il faut qu’elles respectent la loi. Seulement 12 % des entreprises de plus de 250 salariés respectent l’obligation d’avoir 5 % d’apprentis par exemple. Les sanctions sont dérisoires. Je propose de mettre en place de vraies sanctions, d’une extrême violence, si elles ne s’y conforment pas dans les deux ans.
Vous dites aussi qu’« il faut tout un village pour éduquer un enfant ». C’est-à-dire ?
Dans la société qui va bien, les codes sont connus de tous, chacun a sa place et ça tourne. Mais dans celle qui ne va pas bien, tout devient très complexe… Comme partout dans le monde, c’est sur l’école qu’il faut mettre des moyens énormes, la rentabilité est considérable pour la société. C’est l’objectif du programme de « cité éducative » proposé dans le plan qui met en réseau tous les acteurs autour de l’enfant.
Par ailleurs, comment peut-on laisser les professeurs, et les personnels en général, travailler dans ces quartiers en niant les endroits où ils exercent. Aujourd’hui, ils ne bénéficient que d’un petit correctif à la marge lorsqu’ils y sont affectés. C’est absurde.
Vous n’évoquez pas les rapports police-population ; ni les tensions que génèrent les contrôles d’identité ?
J’ai beaucoup travaillé avec les maires et les associatifs et ils estiment que ce n’est pas de leur champ de compétence. Je ne suis donc pas allé sur ce terrain. En revanche, il est évident que les policiers qui exercent dans ces quartiers ne doivent pas être des sortis d’école mais un corps d’élite. Ça, j’en parle.
Comment financer ce plan ?
De tout temps, et tous les acteurs le savent, le partenaire le moins fiable, c’est l’Etat. Or, il se doit de garantir les financements propres à chacune des institutions concernées. Je demande donc à ce que soit constitué un fonds à la Caisse des dépôts et consignations. Ce fonds sera doté de 50 % des revenus des privatisations – soit 5 milliards d’euros (sur les 10 milliards de cession de participations de l’Etat annoncées) – et des revenus générés par la TVA dans le cadre du redémarrage du plan de rénovation urbaine. Tout ça, on le met en garantie du plan. Sinon, la mise en mouvement des autres acteurs ne se fera pas. L’Etat ne représente que 25 % de tout ce plan, mais c’est le tiers de confiance.
Quelle est la prochaine étape ?
C’est à Emmanuel Macron de voir ce qu’il veut faire : mettre en œuvre le plan tel que je le propose, en faire plus, moins. Faire différemment. Ce que je sais, c’est que je propose dix-neuf programmes, qu’il faut un leadeur pour chacun d’eux et un comité de suivi dont le rôle sera de s’assurer, tous les jours, que les choses se fassent et de les évaluer.
Si le chef de l’Etat décidait de lancer ce plan et si on me le demandait, je serais d’accord pour présider ce comité de suivi. En revanche, il faut un « général Patton », au sein de gouvernement, pour mettre en œuvre ce plan. Et ça, non, certainement pas, ce ne sera pas moi. https://abonnes.lemonde.fr/politique/article/2018/04/26/banlieues-a-l-abandon-jean-louis-borloo-denonce-un-scandale-absolu_5290955_823448.html | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 26 Avr 2018, 18:42 | |
| Nous avons déjà une première réaction locale certes anticipée, celle de Gildas Lecoq, au plan de Jean-Louis Borloo: - Citation :
- 07 avril 2018
L'interview du Samedi : politique de la ville !
Vous avez rencontré Jean-Louis Borloo en mars dernier. Il va bientôt dévoiler son plan en faveur des quartiers en difficulté au Gouvernement. Pour beaucoup de Maires de banlieue, c’est le “plan de la dernière chance” : qu’en pensez-vous ?
[ Gildas Lecoq ] J’ai en effet échangé avec mon ami Jean-Louis Borloo, ancien Ministre d’Etat, le 17 mars dernier. Il n’a pas encore révélé les contours de son plan d’action, mais il m’a assuré qu’il a à cœur de travailler sur plusieurs points très importants, notamment sur le développement économique dans les quartiers : j’y reviendrai. Je ne sais pas si son projet est celui de la dernière chance, mais il y a une urgence que le gouvernement doit prendre vraiment à bras le corps. Au début des années 2000, Jean-Louis Borloo a créé un outil inouï l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Il est le père de cette démarche de renouvellement du parc urbain en France qui visait à développer l’attractivité des zones sensibles grâce à de nouveaux aménagements urbains. A l’époque, l’Etat avait déployé des crédits très importants : 1,6 millions de logements ont été démolis et reconstruits depuis 2003, c’est un engagement d’une ampleur inédite ! Fontenay-sous-Bois avait raté le coche car la Mairie n’avait pas souhaité drainer ces crédits dans notre ville. C’est une occasion manquée, nous en payons encore le prix aujourd’hui et notamment les habitants des Larris qui étaient vraiment concernés. Mais le passé est le passé, tournons-nous vers l’avenir.
L’objectif premier de la rénovation urbaine était d’améliorer la vie dans les quartiers. Pour y parvenir, sur quelle priorité faut-il mettre l’accent ?
On ne peut pas désenclaver les quartiers sans développement économique : l’Etat aura beau rénover le parc de logements, s’il n’y a pas d’emplois et de commerces à la clé, alors les quartiers resteront enclavés. Consolider le tissu économique est la mère des priorités. Le renouvellement du programme de rénovation urbaine doit beaucoup plus intégrer cette dimension, et je sais que Jean-Louis Borloo y est attaché. Concrètement, il faut dire que les entreprises et les commerces de proximité sont des véritables services de proximité dans certains quartiers : c’est le rôle des pouvoirs publics de les soutenir au maximum, dans le respect de la législation. Prenons l’exemple du marché des Larris qui a fermé pour des motifs de rentabilité : il aurait pu apporter du dynamisme et de la vie dans un quartier qui en avait besoin, je ne comprends pas que la Mairie n’ait pas tout fait pour le préserver à l’époque. L’autre sujet essentiel, ce sont les mobilités : il faut que les pouvoirs publics accompagnent toutes les actions qui permettent aux citoyens de ne plus être assignés à résidence dans nos quartiers, toutes ces actions auxquelles on ne pense pas assez comme l’obtention du permis de conduire ou les dispositifs de formation : Jean-Louis Borloo a raison d’en parler, c’est aussi ça la politique de la ville.
A Fontenay, le réaménagement des Larris est justement envisagé. Est-ce que vous portez une vision pour l’avenir du quartier ?
Nous soutiendrons tous les projets qui seront bénéfiques à ce quartier. Le cas des Larris illustre exactement ce que je viens de dire. C’est un quartier qui me tient énormément à cœur car j’y ai noué des relations fortes et je suis vraiment déterminé à améliorer les choses : il y a une vraie opportunité d’améliorer la vie quotidienne des habitants, à condition d’avoir une vision claire, ambitieuse et de se retrousser les manches ! Il faut d’abord être clair sur les objectifs du réaménagement : pour nous, l’objectif principal doit être de connecter les Larris vers les pôles d’attractivité de la ville. Il faut ouvrir le quartier vers l’extérieur avec notamment un vrai axe de communication vers la piscine, la patinoire et Auchan. Si il n’y a pas un travail spécifique sur cet axe, alors le réaménagement indispensable sera un échec.
Le projet de réaménagement de la Dalle que défend la Mairie pourrait-il être amélioré ?
Je le redis clairement, le projet de réaménagement de la Dalle proposé par la ville est soutenu par les élus de notre groupe, même si nous avons quelques divergences, globalement ce projet va dans le bon sens. L’urgence est là et nous ne pouvons plus perdre de temps, nous devons nous serrer les coudes et mettre le paquet pour ces quartiers. Le projet qui a été discuté avec les habitants consiste à recréer un pôle commercial au cœur des Larris, pour améliorer le commerce, l’emploi et le dynamisme du quartier : c’est une bonne chose. Il fallait recentrer ce centre commercial plus au cœur du quartier. Je défends toutefois une solution plus audacieuse consistant à inclure l’espace InterG dans la zone de réaménagement. N’ayons pas peur de déménager cet espace dont les coûts de construction sont déjà amortis pour permettre de construire sur l’emprise ainsi élargie ce nouveau petit centre commercial de proximité. L’espace Inter-G pourrait être installé près de la pharmacie qui à mon sens peut rester où elle est située actuellement. Ainsi le nouvel inter-G plus grand pourrait avoir un accès sur le futur jardin arboré qui remplacera l’actuelle dalle des Larris et son centre commercial. Je défends aussi l’installation d’un centre médical accolé à la pharmacie plutôt que d’installer un équipement public indéterminé sans vraiment de projet clair comme l’envisage la Mairie. Ce centre médical doit permettre d’accueillir des médecins libéraux et praticiens médicaux (infirmiers, dentistes,…). La désertification médicale touche notre commune profitons d’une politique de rénovation urbaine pour s’attaquer à ce problème. Voilà très rapidement les grandes lignes que nous défendons. Je reste positif et je suis certain que nous saurons trouver majorité comme opposition les bonnes solutions. Les commerçants de l’actuel centre commercial devront aussi être accompagnés et dédommagés car ils animent ce quartier avec détermination et ne peuvent pas être les victimes de cette rénovation future. L’Etat devra être au rendez-vous, le Maire m’a laissé entendre récemment qu’il avait reçu des garanties, je m’en réjouis. Même si je connais les nombreuses contraintes, il faut maintenant que cela avance.
Et pour la Redoute, quelle est votre vision ?
Là aussi, mettons-nous d’abord d’accord sur la vision qu’on porte et les objectifs d’un réaménagement : il faut avoir les idées claires avant de faire des propositions. La priorité, pour La Redoute, c’est d’être ouverte vers la ville, d’être désenclavée : il faut connecter ce quartier au reste de la ville. Il faut qu’il devienne un lieu de transit pour les fontenaysiens, un lieu où l’on vit et pas simplement un grand dortoir dans lequel les fontenaysiens des autres quartiers ne mettent jamais les pieds. Pour y parvenir, il me paraît d’abord nécessaire d’en finir avec ce projet de théâtre dispendieux qui n’est absolument pas prioritaire : il y a déjà des théâtres à proximité qui se battent pour simplement survivre (comme le théâtre de l'Aquarium à la Cartoucherie). L’urgence culturelle n’est pas un théâtre de cette taille, notre ville manque surtout cruellement d’une médiathèque rénovée avec des moyens dignes de ce nom ! Si nous étions aux responsabilités, les 12,5 millions d’euros d’investissement prévus pour la construction du seul théâtre seraient déployés dans un projet de pôle culturel, dans lequel nous intégrerions une nouvelle médiathèque moderne et plus grande, avec une salle de spectacles pour le théâtre ou des concerts acoustiques. Un pôle culturel avec un parking en sous-sol. Pour ouvrir La Redoute sur la ville, il faudrait aussi repenser complètement le carrefour de l’avenue Rabelais qui doit devenir l’une des portes d’entrée vers La Redoute. Mais pour ouvrir le quartier sur la ville, je propose une fois la nouvelle Médiathèque construite de démolir l’actuelle bibliothèque pour faire cheminer vers La Redoute : le carrefour ainsi réaménagé permettrait de créer une nouvelle place et d’y accueillir un café ou un restaurant proche du Franprix pour recréer un véritable lieu de vie. Bien sûr, La Redoute, comme les Larris est déjà un lieu de vie grâce aux associations du quartier et les amicales de locataires qui font un travail exceptionnel qui mérite d’être davantage soutenu parce qu’elles sont à la source du lien social qui se développe dans nos quartiers. Mais on peut aller encore plus loin avec de la détermination. Sur ces sujets, à l’image de Jean-Louis, nous serons des agitateurs d’idées pas des freins. Nous devons avoir là aussi de l’ambition. J’ai peur que les crédits prévus pour la rénovation urbaine de ce quartier soient engloutis uniquement dans le projet de théâtre, je demande au maire d’écouter le bon sens que nous portons sur ce dossier.
Vous défendez aussi une idée originale dont on entend de plus en plus parler dans le débat public : la nécessité de permettre aux locataires de HLM de devenir propriétaires de leur logement. Pourquoi ?
Toutes les études économiques et sociologiques montrent depuis des années qu’en permettant aux citoyens de devenir propriétaires de leur logement social, la propreté et le cadre de vie des résidences s’améliorent. Je ne trouve pas illogique qu’un locataire qui réside dans le parc de logements sociaux depuis plus de 30 ans et qui a largement remboursé les coûts de construction puisse devenir le propriétaire de son logement. Cela lui permettra également de bénéficier d’un patrimoine qu’il pourra transmettre à sa famille. Plus de 35% des fontenaysiens vivent dans un logement social : je peux vous assurer que l’immense majorité d’entre eux préfèrerait être propriétaire de son logement ! Surtout, la vente d’un logement social peut permettre de financer la création de plusieurs logements sociaux neufs et ainsi que de financer la rénovation et le réaménagement de nombreux quartiers dont le risque de vétusté est important. Lors de ma rencontre avec Jean-Louis Borloo, nous avons abordé ces sujets et biens d’autres comme le décrochage scolaire, comme l’absence de seconde chance qui est vécue vraiment comme une double peine, comme la nécessité de faire entrer l’entreprise dans ces quartiers, la formation professionnelle, les services publics de proximité, etc. Je ne connais les détails de son "plan de bataille" pour les quartiers populaires mais je sais que son pragmatisme sera au rendez-vous. La banlieue est riche de l’énergie de ses habitants et l’Etat doit véritablement entendre la voix des élus qui la défendent. https://gildaslecoq.blogspot.fr/2018/04/linterview-du-samedi-politique-de-la.html | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 26 Avr 2018, 19:06 | |
| On lit dans le bulletin municipal de récents et inattendus projets de rénovation urbaine annoncés par le maire actuel. Ceux-ci recoupent en grande partie les propositions que G.Lecoq expose ici. S'agit-il d'une concertation? d'un copier-coller de programmes? Des questions se posent cependant: Les commerces et l'animation existaient aux Larris il y a 20 ans. Pourquoi tout cela a-t-il disparu? Qui a eu l'idée de construire des blocs d'immeubles refermés sur eux mêmes comme à la Redoute. Qui a négligé et néglige de plus en plus l'aspect attrayant de la ville? Il conviendrait peut-être de faire des bilans. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 26 Avr 2018, 19:55 | |
| - Citation :
- Il y a aussi ces élus qui ne croient pas au nouveau plan, "un plan de communication pour essayer de nous faire croire que c'est le plan de la dernière chance", pointe Jean-Philippe Gautrais, le maire Front de gauche de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).
Il faut faire le contraire de ce que fait Macron aujourd'hui, c'est-à-dire qu'il faut investir massivement dans les quartiers et dans le service public. Jean-Philippe Gautrais, maire de Fontenay-sous-Bois. à franceinfo Jean-Philippe Gautrais détaille les services où les moyens manquent aujourd'hui : "l'éducation nationale, la police, la justice, le logement... On est en baisse depuis 15 ans", dit-il. On pourrait aussi ajouter les EHPAD, la santé, _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Rapport Borloo, "une erreur de diagnostic" Jeu 26 Avr 2018, 19:55 | |
| Message déplacé - Modérateur
Rapport Borloo, "une erreur de diagnostic" Actualité Société Par Camille Laffont, publié le 26/04/2018 à 18:10 , mis à jour à 18:33
Malek Boutih L'ancien élu PS et président de SOS-Racisme appelle à "rétablir l'ordre républicain", avant l'adoption de toute mesure. "L'heure n'est plus aux rapports d'experts, l'heure est à l'action". Les premières lignes du rapport sur les banlieues de Jean-Louis Borloo, remis ce matin au Premier ministre Edouard Philippe, annoncent 19 "programmes" pour réparer et redynamiser les quartiers oubliés de la République. Sans convaincre pour autant Malek Boutih, ancien député PS de l'Essonne, ex-président de SOS-Racisme et récent auteur lui-même d'un rapport sur la radicalisation de la jeunesse.
Dix-neuf programmes pour l'éducation, l'emploi, les transports, la sécurité... Après lecture du rapport, diriez-vous que les quartiers ont enfin des raisons d'espérer ?
Ce rapport porte la marque de l'ingéniosité et de l'esprit de Jean-Louis Borloo, mais il est voué, comme tout ce qui a été entrepris précédemment, à un échec profond. Parce qu'il est basé sur une erreur d'analyse fondamentale, qui consiste à penser que la banlieue dysfonctionne sur l'encadrement, le social, l'économie, alors que dans ces territoires, c'est la République qui est en train de s'effondrer. Le temps passant, l'accumulation des erreurs politiques a changé la nature de certains territoires où règne désormais le désordre social. Ce sont des territoires en marge de la République.
Ces quartiers "en marge" doivent-ils bénéficier d'un traitement différent des autres territoires, ce qui semble être la philosophie profonde du plan Borloo ?
Le rapport préconise une sorte de "Make banlieue great again". Mais ce temps est révolu. Soit la banlieue rejoint la France, soit la fracture qui est déjà terrible va continuer à s'aggraver. La banlieue est vue dans ce texte comme une start-up potentielle pour la France. Il s'agirait plutôt de renouer avec une tradition très ancrée : celle d'une République garante du traitement égalitaire de tous les citoyens, pas seulement les plus géniaux ou les plus excentriques. Nous devons normaliser ces quartiers. Oui, il peut y avoir des réalités sociales différentes, mais pas de "pays" dans le pays.
Quitte à renoncer à toute discrimination "positive", comme la création de cette "académie des leaders" qui serait réservée, dans un premier temps, aux jeunes des quartiers ciblés ?
L'objectif, c'est d'envoyer ces jeunes à l'ENA, pas dans la sous-ENA. Je préfère avoir cinq jeunes issus de ces quartiers à l'ENA plutôt que mille dans une sous-ENA. Parce que la lecture, en creux, c'est que l'on considère que la population et ces zones territoriales ne peuvent plus avoir une espérance dans ce pays. C'est de la charité politique, pas une politique républicaine.
Qu'entendez-vous exactement par une "politique républicaine" ?
Commencer par rétablir un ordre républicain social. Le "gangrénage" par la violence détruit tous les efforts de ceux qui continuent à se battre dans ces territoires. Prenons le cas de l'Education nationale : le rapport s'appuie sur des stéréotypes complètement faux. Certes, il s'agit de milieux populaires et pauvres, mais aujourd'hui, c'est la violence qui empêche les gosses de pouvoir étudier, et qui conduit les parents à les envoyer dans des écoles privées. Il y a une rupture de confiance totale. Les gens ne croient plus à l'Etat pour assurer la sécurité et l'avenir de leurs enfants. L'éducation, c'est un problème de décomposition sociale, mais aussi de violence. Il y a urgence à faire de toutes les écoles de la République des bastions de tranquillité, à l'abri des voyous et de tous ceux qui veulent faire du mal à la jeunesse. La police est donc une priorité, une condition sine qua non au lancement de tout processus. Le rapport n'en parle pas beaucoup, car il a été pensé à côté de la société. Une fois que l'ordre républicain est rétabli, vous pouvez engager des mesures. Ca doit être l'objectif prioritaire. Un objectif simple, mais qui paraît aujourd'hui inatteignable. Et c'est cela qui est inquiétant.
Pour vous, ces 48 milliards d'euros promis par le rapport ne serviront donc à rien ?
Ce rapport est une boîte à idées, plus ou moins neuves. Avec quelques gadgets dans l'air du temps comme le développement du numérique. Le dispositif va finir comme une petite poire financière, pour étancher la soif pour les villes en difficulté et répondre aux cris d'alarme des élus, comme Stéphane Gatignon. On tend un filet pour retenir ces zones sous contrôle. Au final, il restera une petite enveloppe de 500 millions d'euros par an. Il y aura trois ou quatre expériences pilotes, du grain à moudre pour les éditorialistes, mais la décomposition, elle, va suivre son cours.
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-rapport-borloo-une-erreur-de-diagnostic_2003962.html
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Rien à ajouter...
POur une fois qu'un élu voit les réalités. Il ne va pas tarder à se retrouver chez les fachos !
Pas grave les autres (z'élus) donneront du fric pour des "animations", la peinture des entrées et les réparations d'ascenseurs immédiatement vandalisés, on cmptera les voitures brulées et on se demandera ce que font les archers du roi avec leur tablettes...
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 27 Avr 2018, 07:56 | |
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| | | joseph1
Messages : 1012 Date d'inscription : 08/09/2014
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 27 Avr 2018, 15:34 | |
| Encore des milliards pour la banlieue, alors qu'il faudrait y faire régner l'ordre. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 27 Avr 2018, 16:26 | |
| - joseph1 a écrit:
- Encore des milliards pour la banlieue, alors qu'il faudrait y faire régner l'ordre.
C'est l'avis de Malek Boutih ex président de SOS racisme, ex député socialiste donc non soupçonnable d'être un vilain facho, réac populiste... Avec le temps les évidences s'imposent. Pour d'autres nous en sommes encore aux boites à lettres à réparer et aux pots de peinture. | |
| | | coufsur
Messages : 966 Date d'inscription : 22/12/2014
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 27 Avr 2018, 18:43 | |
| On va faire régner l'Ordre en Syrie, mais pour les banlieues .......... | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Sam 28 Avr 2018, 07:08 | |
| Plan banlieues : Dati tire à boulets rouges sur Borloo Rachida Dati n'est pas tendre avec les nouvelles propositions de Jean-Louis Borloo sur les banlieues.
Critiques. La maire du VIIe arrondissement de Paris fustige les « vieilles recettes » de Jean-Louis Borloo pour les banlieues.
Au lendemain de la présentation à Matignon par Jean-Louis Borloo de son rapport sur les banlieues, Rachida Dati a dit tout le mal qu'elle en pensait, dans un communiqué publié par Le Figaro. « Il veut sauver les banlieues [...] après avoir échoué à électrifier l'Afrique », se moque-t-elle, en référence à la fondation "Energie pour l'Afrique", lancée en 2015 par l'ancien ministre de la Ville. L'argent public nécessaire à cet énième plan pour les banlieues exaspère Rachida Dati. « Le fil conducteur de ce plan, c'est encore des milliards supplémentaires à fonds perdus pour de l'assistanat. Et ce alors que depuis 2004 et la création de l'ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), 60 milliards d'euros ont été déversés sur ces quartiers dits populaires. »
« Une École nationale d'administration pour banlieusards »
L'ancienne ministre de la Justice continue : « Alors à quoi vont servir ces 48 milliards d'impôts supplémentaires ? À financer une École nationale d'administration pour banlieusards, alors que le décrochage scolaire intervient dès le collège, que la violence et la désintégration républicaine gangrènent une partie de ces territoires. Et ce n'est pas la tarte à la crème “du numérique” qui empêchera les fractures », rapporte Le Figaro.
Il n'y a rien de bon dans les propositions de Jean-Louis Borloo, selon Rachida Dati, qui conclut : « Ce plan ne comporte ni responsabilité, ni devoir, ni sécurité. Alors non, les impôts des Français ne doivent pas contribuer à notre affaiblissement, pour la seule bonne conscience de ceux qui méprisent ou victimisent les habitants de ces territoires. »
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on dit souvent que dati ferait mieux de se taire pour une fois elle a raison de s'exprimer...
Lorsque Boutih et Dati que l'on peut penser au fait des problèmes des banlieues font en étant politiquement de bords opposés les mêmes constatations en général on devrait réfléchir.
Que la technique Borloo puisse réussir dans les banlieues d'une ville de province des années 80 c'est possible mais un observateur avisé pourrait constater que ni la clientèle visée ni la situation politico économique sont identiques maintenant... sans même prendre en compte des paramètres devenus actuels et sensibles qui à l'époque n'existaient pas.
Traiter le dossier du moment avec les solutions déja boiteuses 40 ans auparavant... c'est l'initiative du jour.
Pas grave les électeurs contribuables nantis passeront à la caisse. On ne change pas une stratégie perdante ! | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Sam 28 Avr 2018, 09:25 | |
| Renseignements pris Borloo et l'UDI ont des liens étroits. On n'entend pas JC Lagarde et, localement, très peu le leader de ce parti Gildas Lecoq. Nous sommes en banlieue, à l'est de Paris, nous avons des quartiers difficiles dans notre ville. Alors parlez en, répétez et répétez encore. Convaincre c'est une oeuvre de patience et d'insistance. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Dim 29 Avr 2018, 06:28 | |
| «Le plan banlieue, c'est déshabiller la France périphérique pour habiller celle qui vit de l'autre côté du périph'» Par Alexandre Devecchio Publié le 27/04/2018 à 18:37
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Guillaume Bigot regrette que le plan Borloo, faute de diagnostiquer le problème culturel et sécuritaire que posent les banlieues, ne consiste selon lui qu'à «aligner des milliards». Au détriment de la France rurale, moins bruyante mais tout aussi souffrante. Le plan Borloo a-t-il vraiment tout faux?
Cet inventaire à la Prévert qui reflète la bonne volonté, le volontarisme mais aussi l'imagination brouillonne de son auteur est une énumération de contre-sens à la mode: aider les femmes (alors que ce sont les jeunes adultes masculins qui échouent et versent parfois dans la délinquance), investir dans le numérique (alors que les banlieues sont bien reliées aux réseaux haut débit, contrairement au reste du territoire), encourager les grands-frères (alors qu'ils sont soit impuissants, soit complices d'une minorité agissante), encourager les banlieusards à aller vers l'autre… D'abord le pays, dans toutes ses composantes, y compris nos concitoyens qui habitent dans les fameux quartiers, ne supporte plus que l'on opère des différences et que l'on exalte la diversité. L'époque n'est plus à Touche pas à mon pote, elle serait plutôt à Touche pas à mon peuple! Ce dont ont envie les habitants des cités, c'est de sentir qu'ils font partie intégrante de la nation et non pas, une fois de plus, d'être pointés du doigt, même si c'est pour reconnaître leurs difficultés. Il faut mentionner aussi d'ailleurs ce gadget délirant mais hautement révélateur qu'est cette «académie des leaders». Pourquoi créer une grande école réservée aux banlieusards, alors qu'il faudrait aider les jeunes issus de tous les milieux défavorisés à intégrer les grandes écoles de la République? N'est-ce pas le meilleur moyen de tomber dans la stigmatisation que l'on dénonce par ailleurs? Bref, ce n'est pas en versant 48 milliards de plus dans le tonneau des danaïdes des cités que l'on va résoudre le malaise bien réel de ces territoires.
En fait, Borloo commence par rappeler que Borloo a échoué mais qu'il serait scandaleux de ne pas continuer à faire du Borloo. Le plan d'urgence pour les banlieues proposé par le maire de Valenciennes serait donc intégralement à jeter aux orties?
De quel plan banlieue voulez-vous parler? Du dernier, ou des innombrables qui se sont succédé depuis les années 80 et dont l'un d'eux portait déjà la signature de Jean-Louis Borloo? Pour expliquer que cette politique dite de la ville a échoué, on souligne que des dizaines de milliards ont déjà été dépensés depuis quarante ans. Erreur de calcul. Si l'on fait l'addition des sommes déversés dans les diverses politiques de rénovation urbaine ciblant les banlieues, on avoisine les cent milliards. Or le rapport Borloo lui-même commence par dresser un bilan des plus sévères concernant les effets de telles mesures: pauvreté, chômage de masse, échec scolaire, insécurité et communautarisme. En fait, Borloo commence par rappeler que Borloo a échoué mais qu'il serait scandaleux de ne pas continuer à faire du Borloo: on rêve! Alors que les politiques de tout bord se piquent de vouloir contrôler l'efficacité des dépenses publiques, ces aides pourtant si onéreuses à destination des quartiers sensibles, personne n'a jusqu'ici songé à mesurer leur performance. Sans doute car l'inefficacité de telles politiques se vérifie à l'œil nu.
Les plans d'aide aux banlieues n'auraient donc eu aucun effet?
Il est toujours utile de développer et d'entretenir les infrastructures publiques, de maintenir et de moderniser les services publics et d'investir dans l'éducation par exemple mais ce n'est pas cet effort louable qui cassera les ghettos. De plus, et c'est là où le bât blesse avec le plan Borloo, ce n'est pas dans les banlieues que ces investissements sont le plus indispensables. De l'aveu même de l'ancien ministre de la ville, 6 millions de Français sont visés, donc moins de 10 % de la population. Il y a mille et une zones en France dans lesquelles l'exclusion objective mais aussi l'assignation territoriale à résidence sont bien plus fortes qu'en banlieue (mesurée par une moindre mobilité sociale, une plus forte autocensure, un plus fort taux de chômage et une moins bonne couverture réseau, numérique ou de transport). Ce sont ces zones qui forment le véritable angle mort des politiques publiques. Or, elles ne pèsent pas 10 % mais 60 % de la population! Le plan d'aide spécifique à la France périphérique que le gouvernement projette d'actionner injectera un peu plus d'un milliard dans 222 centres-villes en voie de paupérisation. Un milliard pour 60 % des Français contre dix milliards pour 10 %, la comparaison est cruelle.
Mais alors, qui veut-on aider en injectant 48 milliards d'euros en 5 ans dans les quartiers sensibles?
D'abord les familles qui bénéficient du regroupement familial (100 000 / an) et les clandestins (de 100 000 à 350 000 / an d'après le Ministère de l'Intérieur) qui remplacent les banlieusards d'hier dans les cités-dortoirs. Bien sûr, il existe une fierté légitime à venir de ces quartiers populaires, mais cessons d'être tartuffe: j'y ai moi-même grandi et j'aime les cités mais je n'ai aucune envie d'y élever mes enfants. Or, comme l'a impeccablement démontré le géographe Jean-Christophe Guilly dans ses travaux, les banlieues ne sont pas des ghettos mais des sas, des points de passage. Les émeutiers des années 80 ont plus de soixante ans aujourd'hui et la majeure partie d'entre eux n'habite plus dans les «quartiers».
Les émeutiers des années 80 ont plus de soixante ans aujourd'hui et la majeure partie d'entre eux n'habite plus dans les « quartiers ».
Le plan Borloo est d'abord une aide aux primo-arrivants mais aussi, et c'est là le plus grave, cette aide est envisagée parce que ma «cité va craquer» comme dirait l'autre. À l'insécurité qui règne dans les zones dites sensibles et dont on ne rappellera jamais assez qu'elle vise d'abord ses propres habitants, s'ajoutent épisodiquement des émeutes. Tout cela fait désordre, alors on injecte quelques dizaines de milliards pour éteindre l'incendie.
Si l'on vous suit, le plan Borloo viendrait donc récompenser la délinquance qui sévit dans les quartiers sensibles?
En tout cas, alors que ce gouvernement est favorable une politique macro-économique restrictive, qu'il n'y a plus d'argent pour la police ou pour les hôpitaux, que l'on ferme les bureaux de poste et les lignes de train, on trouve 48 milliards pour les banlieues, quelle justice sociale! Ironie de l'histoire et de l'étymologie, la banlieue est justement le lieu du ban, l'endroit où le seigneur moyenâgeux rendait la justice. Mais les temps ont bien changé depuis l'époque où Saint-Denis formait le barycentre symbolique et spirituel du pouvoir français.
Le problème de la banlieue est double et n'est pas d'abord économique ou social. Le plan Borloo passe totalement à côté des racines du mal. Le premier problème, et de loin le plus grave, est la criminalité qui gangrène ces territoires. Celle-ci est structurée autour du trafic de drogue qui fait vivre, au-delà des dealers, les familles et le voisinage, en soutenant l'économie locale. Ce business est certes entre les mains d'une minorité de caïds mais il a pris une ampleur énorme. On n'en finira pas avec le malaise des banlieues sans démanteler cette économie parallèle. Et ceux qui espèrent que le périph' nous protégera de cette insécurité galopante en seront pour leurs frais. Le second problème découle du premier, c'est la mentalité sécessionniste qui sévit chez certains jeunes hommes (des jeunes adultes mais aussi des adolescents et des enfants). Cette mentalité n'est, fort heureusement, nullement partagée par la grande majorité des habitants des banlieues qui subissent de plein fouet l'incivilité, l'insécurité au quotidien. En quoi consiste cette mentalité sécessionniste qui anime certains jeunes qui campent aux pieds des barres d'immeuble?
Cette mentalité, je la connais bien. C'est un cocktail très dangereux voire explosif composé de trois ingrédients: un tiers de mentalité «Scarface», un tiers de revendication islamiste (type Tariq Ramadan au mieux et Daech au pire) et un tiers de ressentiment «indigéniste» pour reprendre le très paradoxal label dont les militants du racisme anti-blanc se sont affublés. Le côté Scarface, no limit et «tout, tout de suite» est la version gangstérisée de l'idéal du capitaliste néo-soixante-huitard décomplexé: jouir sans entrave avec du fric, des grosses cylindrées et des «putes». Et ceux qui se mettent en travers de ma route, je les bute. . Enfin, au nom des crimes commis par la France coloniale, les enfants et petits-enfants de l'empire détiendraient une créance à faire valoir contre les descendants des esclavagistes et des colonisateurs. La richesse de la métropole aurait été accumulée sur le dos des dominés. En parlant d'apartheid, Borloo joue avec le feu car il accrédite cette thèse mensongère et inique suivant laquelle les banlieues seraient peuplées de victimes détestées et rejetées par le reste de la population. C'est pourtant l'inverse que l'on observe au sein d'une minorité radicale qui ne veut pas faire peuple avec les Français.
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Pour faire bref : on reprend celui qui a échoué il y a 30 ans pour refaire maintenant la même chose... si la situation évolue (pas dans le bon sens) si c'est onéreux et inefficace... pas d'importance ! on va monter une usine à gaz médiatique aux frais du franchouillard | |
| | | joseph1
Messages : 1012 Date d'inscription : 08/09/2014
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Dim 29 Avr 2018, 18:32 | |
| Article à lire. Merci à tonton christobal | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Mar 01 Mai 2018, 00:01 | |
| Alain Finkielkraut : “Jean-Louis Borloo, c’est l’apocalypse joyeuse”
Critique. Sur les ondes de RCJ ce dimanche, le philosophe est revenu sur le “plan banlieues” remis à Matignon par l’ancien maire de Valenciennes cette semaine.
Invité sur RCJ 29 avril dernier, Alain Finkielkraut a commenté le « plan banlieues » remis par Jean-Louis Borloo ce jeudi 26 avril au gouvernement. « La bien-pensance un moment déconcertée par le manifeste contre le nouvel antisémitisme, cette bien-pensance a retrouvé ses esprits, ses repères et ses couleurs avec le nouveau plan Borloo pour les quartiers populaires », a estimé le philosophe.
« Jean-Louis Borloo c’est l’apocalypse joyeuse »
Et d’ajouter : « L’ancien maire de Valenciennes qui était déjà à l’origine d’un plan de rénovation urbaine qui a coûté 40 milliards d’euros nous dit maintenant que la collectivité doit faire un nouvel effort de même ampleur sans même esquisser le moindre bilan de la politique précédemment mise en œuvre ». « Les quartiers rénovés sont-ils plus calmes, les médecins, les pharmaciens, les commerçants, les professeurs, les policiers s’y sentent-ils en sécurité ? », se demande-t-il, avant de répondre à sa propre question. « Nous ne le saurons pas, ce que nous savons c’est que l’Etat n’en fait pas assez et que tout le mal vient de là, alors même que les blancs sont contraints de fuir ces quartiers rénovés ou non, Borloo reparle d’apartheid. Tout rentre dans l’ordre, le social se confond à nouveau avec l’économique et l’antisémitisme n’est plus un produit d’importation, c’est un produit dérivé de l’inhospitalité française ».
Alain Finkielkraut revient ensuite sur les interviews de Jean-Louis Borloo, qui selon lui, « répète à l’envie que cette jeunesse est l’avenir de la Nation. Elle est notre avant-garde, elle est la France de demain ». Et de commenter : « Donc si dans cent ans, il existe un historien non boucheronisé (c’est loin d’être sûr) il expliquera ou tentera d’expliquer que nous sommes la première civilisation à s’être ruinée pour financer son propre anéantissement ». « Jean-Louis Borloo c’est l’apocalypse joyeuse », lâche-t-il enfin.
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La supercherie borloo perdure... le problème n'est pas qu'il raconte n'importe quoi mais que nous allons payer cher pour rien... et que les ennuis vont continuer | |
| | | joseph1
Messages : 1012 Date d'inscription : 08/09/2014
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Mar 01 Mai 2018, 12:26 | |
| Voici une liste ( complète ? ) des "plans banlieue"
-1977 avec le premier plan banlieue "Habitat et vie sociale" (Barre).. - création des ZEP en 1981 (Mauroy); - plan "Banlieues 89" en 1983 (Mauroy bis); -conventions de Développement social des quartiers (DSQ) de 1984 à 1988 (Fabius puis Chirac); -création des Contrats de ville en 1989 (Rocard); - loi d'orientation pour la ville en 1991 (Cresson); - premiers Contrats de ville en 1994 (Balladur); - pacte de relance pour la ville en 1996 avec création des ZUS, ZRU et ZFU dans ce qui est présenté comme un "Plan Marshall" de l'Etat pour les banlieues (Juppé); - nouveaux Contrats de ville en 1999 (Jospin); - loi SRU en 2000 imposant aux communes de plus de 3500 habitants d'offrir au moins 20% de logements sociaux (Jospin bis); - loi Borloo d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine en 2003 (Raffarin); - loi Borloo pour l'égalité des chances en 2006 (Villepin); - loi portant engagement national pour le logement (ENL) en 2006 également (Villepin bis); -remplacement des Contrats de ville par les Contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) en 2007 (Villepin ter); - plan "Une nouvelle politique pour les banlieues" en 2008 (Fillon); - rapport 2012 de la Cour des comptes pointant que la plupart des objectifs de la politique de la ville n'ont pas été atteints; - loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine en 2014 - suppression des CUCS remplacés par les Contrats de ville... (Ayrault). | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 03 Mai 2018, 17:15 | |
| Il n’y a pas de “plan b” là où il n’y a pas de “plan banlieue” Par Majid Oukacha
Jeudi 3 mai 2018 à 14:330
Tribune. Majid Oukacha est essayiste et blogueur, auteur de “Il était une foi, l’islam…” Que propose donc le dernier « plan banlieue » (avant le prochain), orchestré par Jean-Louis Borloo, et qui appelle à une « réconciliation nationale » autour du slogan « Vivre ensemble – Vivre en grand la République » ?
Dès le début du rapport, le ton est donné, parce qu’on ne change pas une équipe qui perd : « une relance immédiate de la rénovation urbaine ».
Dans un pays comme le nôtre, où les gens choisissent leur lieu d’habitation et l’école où scolariser leurs enfants plus en fonction de gens à fuir qu’en fonction du cadre de vie architectural, la beauté des immeubles et la largeur des trottoirs montrent pourtant rapidement leurs limites sur le plan de la cohésion et de la paix sociale.
Mais encore, « un plan d’urgence pour les écoles et les collèges » des quartiers prioritaires de la politique de la ville ? On aura beau y créer des classes avec seulement 10 élèves et faire étudier les enfants derrière les bureaux les plus beaux et les plus neufs, la réalité est qu’un élève sera toujours tiré vers le haut dans une école où les élèves parlent bien le français et n’ont pas des parents qui les laissent traîner dans les rues après les cours avec de jeunes voyous plus âgés et déscolarisés plutôt que dans une école où l’immigration massive et le contre-modèle des racailles qui y pervertit la jeunesse oblige chaque professeur à perdre du temps à jouer au traducteur, à l’assistant sociale et au maton.
« Développer et insérer nos quartiers par le sport » ? L’écosystème social français tourne surtout avec des agriculteurs, des professeurs, des infirmiers, des informaticiens, des agents EDF, des caissiers de supermarché ou des employés du bâtiment. Tout le monde ne va pas pouvoir travailler dans le monde du divertissement et devenir comédien, humoriste ou footballeur. À quoi bon valoriser auprès de cette jeunesse l’exception statistique qui rend célèbre et égocentrique par le spectacle, loin de la réalité majoritaire et anonyme déjà suffisamment dévalorisée par ces trop nombreux oratores hautains de l’éducation nationale qui promettent aux mauvais élèves une affectation par défaut dans une filière professionnelle en cas de résultats scolaires insuffisants ? On ferait mieux de créer des ateliers de l’ingénierie technique et technologique en banlieue pour donner des ambitions entrepreneuriales aux Xavier Niel en herbe qui aimeraient réparer ou programmer toutes sortes de machines.
« Une académie des leaders » menant à la haute fonction publique : est-ce que ça empêchera les gens qui ont l’opportunité ou les moyens financiers de déménager loin de la banlieue où ils vivent de s’empresser de fuir cette dernière à la première occasion ? Soyons réalistes, il existe dans les banlieues françaises des problèmes spécifiques dont l’ampleur est incomparable à ce qui se fait sur le reste de notre territoire : de la violence, de la misogynie et surtout du séparatisme culturel et religieux comme il n’y en a nulle part ailleurs dans de telles proportions.
Les seuls héros et bienfaiteurs dont les banlieues ont besoin dans l’immédiat, ce sont des forces de l’ordre. Les banlieues seraient plus belles et plus accueillantes si on en faisait sortir les racailles et les dealers peu académiques qui pourrissent la vie de leurs voisins, plutôt que d’y faire rentrer de nouveaux énarques gestionnaires bien incapables de produire le moindre point de PIB.
« Conforter l’action policière et encourager la co-production de sécurité » : pour quelle finalité ? Aussi longtemps que la Justice française sera capable de porter 20 condamnations au casier judiciaire de criminels multirécidivistes de la violence ayant encore le droit de pouvoir se mélanger à des foules innocentes, ces mêmes criminels comprendront que les pouvoirs publics de notre pays leur ont offert 19 nouvelles opportunités de récidiver.
Commençons déjà par créer des lois pénales intelligentes et dissuasives pour expurger des banlieues toutes ces racailles qui en minorité arrivent à gâcher la vie de la majorité ! Nous savons tous que les policiers de ces quartiers reçoivent parfois des ordres de communicants et que le chantage permanent au risque des émeutes urbaines les obligent trop souvent à fuir à des moments où ils devraient au contraire maintenir leur présence et agir.
Et pour finir, le dernier des 19 thèmes développés par ce plan banlieue, elliptiquement intitulé : « À la rencontre de l’Autre ». En résumé, les seules solutions abordées par ce thème sont des voyages et des vacances pour les jeunes. Mais pas d’islam, cette autre religion, exotique à la culture occidentale et française. Ni dans ce thème ni ailleurs. C’est pourtant le sujet essentiel. Celui qui explique la véritable fracture identitaire et sociale qui dans notre pays sépare les banlieues islamisées des Autres lieux de vie encore relativement préservés.
Le véritable problème que ces plans banlieue ne soulèvent jamais est d’ordre culturel, pour ne pas dire civilisationnel. Cet énième plan banlieue associe d’ailleurs la quasi-totalité de ses solutions à des biens et services ayant un coût financier qui dépend d’un budget public. Tout ne s’achète pourtant pas, et ce plan b qu’est la banlieue pour la plupart des gens qui n’ont pas les moyens de la fuir est une réalité qui rappelle encore la naturelle disposition des Hommes à préférer certains types de voisins plutôt que d’autres.
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Visiblement ce texte n'est ni "borloo compatible" ni "macron acceptable"... donc on va continuer "comme avant" en expliquant que c'est différent et surtout d'une nouveauté totale.
La stupidité absolue est de penser qu'en agissant toujours de la même manière on puisse obtenir des résultats différents le tout complété par l'illusion d'attendre de ceux qui nous ont mis dans la panade d'être "en même temps" ceux qui nous en sortiront.
L'imposture devient de plus en plus évidente même aux moins critiques. | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 03 Mai 2018, 17:59 | |
| J'ai tendance à partager l'amertume de tonton Christobal et pour l'instant je ne vois pas se dégager l'horizon de cette ville où je suis né. J'attends .... _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | joseph1
Messages : 1012 Date d'inscription : 08/09/2014
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 03 Mai 2018, 19:26 | |
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Aujourd'hui à 15:15
Ce texte est très juste Il serait utile à mon avis de préciser les sources ( en l 'occurrence Valeurs actuelles ) | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 03 Mai 2018, 20:23 | |
| - joseph1 a écrit:
- Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Aujourd'hui à 15:15
Ce texte est très juste Il serait utile à mon avis de préciser les sources ( en l 'occurrence Valeurs actuelles ) L' auteur (Oukacha) s'exprime dans nombre de blogs personnels qu'il serait fastidieux de lister. Certaines interventions sont reprises dans des publications dont valeurs actuelles mais pas que... | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Lun 07 Mai 2018, 09:05 | |
| Si nous pouvons être critique sur les mesures préconisées par le plan de Jean-Louis Borloo nous ne pouvons pas nier l'existence de problèmes dans les banlieues des grandes métropoles...
Nombre de ces banlieues sont le résultat d'un urbanisme des années soixante et soixante-dix qui a relégué les classes populaires à la périphérie des villes dans des habitations qui sont souvent de piètre qualité.....
Si au départ ces banlieues accueillaient des habitants de profiles et d'origines divers ce qui assuraient une certaine mixité sociale et culturelle, de loi sur le regroupement familiale en loi DALO cette mixité a finie par être rompue...
Enfin, les mutations au niveau de l'emploi et la disparition des métiers peu qualifiés ont fait que nombre de ceux qui sont ici de ces banlieues ont du mal à trouver leur place sur le marché du travail...
La question est vraiment comment rétablir à une situation viable dans ces banlieues ? | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Lun 07 Mai 2018, 12:23 | |
| - a.nonymous a écrit:
- Si nous pouvons être critique sur les mesures préconisées par le plan de Jean-Louis Borloo nous ne pouvons pas nier l'existence de problèmes dans les banlieues des grandes métropoles...
Nombre de ces banlieues sont le résultat d'un urbanisme des années soixante et soixante-dix qui a relégué les classes populaires à la périphérie des villes dans des habitations qui sont souvent de piètre qualité.....
Si au départ ces banlieues accueillaient des habitants de profiles et d'origines divers ce qui assuraient une certaine mixité sociale et culturelle, de loi sur le regroupement familiale en loi DALO cette mixité a finie par être rompue...
Enfin, les mutations au niveau de l'emploi et la disparition des métiers peu qualifiés ont fait que nombre de ceux qui sont ici de ces banlieues ont du mal à trouver leur place sur le marché du travail...
La question est vraiment comment rétablir à une situation viable dans ces banlieues ? Nul doute que l'on viendra à bout du problème en utilisant les moyens qui depuis 30 ans sont inefficaces... pour ce qui concerne le marché du travail ... pourquoi s'empoisonner la vie avec un patron, des horaires et des problèmes de transport ou de fatigue alors qu'en faisant la sieste es qualité de "chouf" on se fatigue moins en gagnant plus ? Lorsque l'on ne pourra plus vivre de l'économie dite parallèle on se mettra au taf régulier.. . Si on veut inverser le protocole de réflexion .. . Curieusement ca ne marche pas. Nb une source de revenus intéressante consiste à se faire embaucher dans des emplois fictifs pour "protéger" les entreprises qui bossent dans les zones de non droit... | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Lun 14 Mai 2018, 16:38 | |
| - Citation :
- Farhad Khosrokhavar : « Un urbain “djihadogène” »
LE MONDE | 14.05.2018 à 10h33 • Mis à jour le 14.05.2018 à 15h41 | Par Farhad Khosrokhavar (sociologue)
[ Farhad Khosrokhavar est directeur de l’Observatoire des radicalisations à la Maison des sciences de l’homme. Il est l’auteur du « Nouveau Jihad en Occident » ]
Tribune. En Europe, l’un des facteurs significatifs, voire essentiels, de la radicalisation djihadiste est la ville. Pas n’importe quelle ville. On peut parler en l’occurrence de l’urbain « djihadogène », qui engendre le djihadisme. L’avant-dernier cas d’attaque au nom du djihad, celui de Radouane Lakdim, l’auteur des attentats de Carcassonne et de Trèbes, le 23 mars, pointe son origine vers la cité Ozanam de Carcassonne. Quant à Khamzat Azimov, un Tchétchène de 20 ans, naturalisé français en 2010, qui a poignardé cinq personnes à Paris samedi 12 mai, il a grandi dans le quartier populaire d’Elsau.
Cependant, dans la quasi-totalité des pays européens, il existe des quartiers où le nombre de départs de jeunes vers la Syrie (exo-djihadistes) ainsi que celui des adeptes du djihadisme intérieur (endo-djihadistes) sont beaucoup plus élevés que la moyenne nationale. Le procès des survivants d’une vingtaine de jeunes de Lunel (Hérault) ayant rejoint la Syrie entre 2013 et 2015 est un cas dont on voit la reproduction dans d’autres pays européens, sous des formes plus ou moins similaires. A Lunel, c’est la cité HLM d’Abrivados qui a vu une partie significative des jeunes se laisser endoctriner par la « guerre sainte » dans sa version extrémiste.
La concentration djihadiste dans certains quartiers peut être due à deux types d’effets distincts.
D’une part, parce qu’au sein de ces quartiers, les jeunes ont pu se connaître par des réseaux formels ou informels, des amis ou des membres de la même famille avec leurs embranchements et leur extension ; le quartier peut être de classes moyennes, sans signe apparent d’indigence pour les candidats à la guerre sainte ; ce type de quartier, ainsi que les vocations des classes moyennes, sont largement minoritaires en Europe.
D’autre part, en raison de la spécificité de la structure urbaine : la concentration de jeunes d’origine ethnique similaire (en France, l’Afrique du Nord ; en Grande-Bretagne, le Pakistan et le Bangladesh ; en Belgique, le Maroc…) avec son cortège de stigmatisation et de colère chez une partie de la population ; la ghettoïsation et le développement d’une économie souterraine illégale (qui attire une partie de la jeunesse et prédispose à toute forme de transgression par rapport aux normes en vigueur) ; un taux de chômage beaucoup plus élevé que le taux national (à Lunel, aux alentours de 20 %, et le double pour les jeunes d’origine immigrée) ; un taux de déscolarisation fort élevé ; un taux de délinquance très supérieur à la moyenne nationale ; un sentiment de stigmatisation suraiguë chez les jeunes garçons ; une structure familiale éclatée – familles patriarcales décapitées, monoparentalité et instabilité familiale avec le développement de la violence au sein de la famille et placement en foyer des enfants (les familles Merah, Memmouche…) ; un vif sentiment de stigmatisation, en grande partie fondé sur l’expérience quotidienne, amplifié par le comportement « agressif » des jeunes exclus qui se sentent victimes de la société ; l’enclavement du quartier, qui est plus ou moins séparé de la ville pour des raisons objectives (l’absence de ligne de métro ou de bus) et en partie imaginaire (une ligne de démarcation mentale sépare souvent le quartier des autres zones urbaines environnantes et éveille chez ces jeunes le sentiment d’une double humanité où la communication serait impossible).
Ce type de structure urbaine repose la question sociale au sein des couches exclues et victimisées (ils intériorisent l’exclusion sociale et en font un principe identitaire ainsi qu’un mode de vie). A son tour, la victimisation accentue l’exclusion et devient un facteur aggravant, dans la mesure où l’individu se sépare de la société et ne tente plus de s’y insérer. Il s’agit dans la majorité des cas d’un individu d’origine immigrée avec un arrière-plan qui en fait un laissé-pour-compte ou quelqu’un qui souffre de la « privation relative » (notamment dans les pays scandinaves) ou de la pauvreté et qui, en même temps, est traité comme culturellement inférieur, étant souvent économiquement marginalisé, s’excluant aussi dans un rapport antagonique à la société par la déviance, l’appartenance aux gangs ou à des groupes plus ou moins hors la loi.
Cette structure urbaine « banlieusarde » ou celle des quartiers enclavés, pauvres et « ségrégués » au sein de la grande ville (comme à Waltham Forest, à Londres) ou dans la petite ville où l’exclusion et la stigmatisation sont encore plus accentuées (Lunel) favorise dans de nombreux cas le djihadisme. Ce modèle n’est pas uniquement français. On le rencontre moins fréquemment, il est vrai, en Allemagne (entre autres, le quartier Lohberg, à Dinslaken), en Suède (à Malmö, dans le quartier de Rosengärd), en Belgique (à Molenbeek et à Vilvorde), au Danemark (à Copenhague, la cité de Mjolnerparken et le quartier Norrebro), aux Pays-Bas (Overtoomse Veld, à Amsterdam)…
Dans le langage courant, tout un vocabulaire se trouve mis en place en Europe pour souligner la non-citoyenneté de ces fils ou petits-fils d’immigrés (les filles et les petites-filles sont perçues différemment, mais ce ne sont pas, en règle générale, elles qui posent des problèmes sociaux, mais les garçons, sauf pour des affaires de voile) : en Suède, on les appelle pudiquement des individus « non ethniquement suédois », un peu comme les « Français sur le papier » en France, les « Passdeutschen » en Allemagne (ceux qui ont un passeport allemand mais ne sont pas d’« authentiques » Allemands) et, de manière encore plus péjorative, les « Pakis » en Angleterre (d’origine pakistanaise ou, plus largement, du Sud-Est asiatique, avec une forte nuance dépréciative) ou les « Perker » au Danemark (avec la même péjoration).
Ces individus se sentent acculés à la situation ambivalente de n’être ni français (ni allemand, anglais, belge…) ni arabes (ni pakistanais, marocain…). Ils sont rejetés, marginalisés et stigmatisés, se disent enfermés dans leurs origines et, de plus en plus, dans l’islam, comme une caractéristique dégradante qui accentue leur déphasage, voire leur rejet. En réaction, ils développent des caractéristiques qui accentuent leur non-citoyenneté par l’agressivité, une gestuelle perçue comme menaçante par les autres, des manières d’être qui sont considérées comme provocatrices et qui le deviennent avec le temps, l’insertion dans des groupes déviants et dans une attitude de défiance vis-à-vis des autres citoyens. En ce qui concerne le langage, ils développent leur propre argot au sujet des gens du pays dont ils ne font pas partie, comme « babtou » (le Blanc), « gaouri »… Racisme et contre-racisme se mêlent inextricablement dans un jeu de miroirs. Le passage au djihadisme d’une petite minorité d’entre eux leur restitue, sur le plan imaginaire, la fierté, voire la dignité, en opposition à la société, légitimant la violence aveugle contre celle-ci.
Quelquefois, on observe l’association de deux villes ou d’une ville et d’une agglomération qui font tandem dans le djihadisme : on peut citer plusieurs cas de cette nature en France, comme Toulouse-Artigat et Cannes-Torcy, et en Angleterre. Souvent, la proximité d’un quartier pauvre et d’un quartier riche peut donner lieu à des formes de frustration et d’indignation favorisant le djihadisme. Il n’y a certes pas de causalité stricte, mais ce phénomène urbain se retrouve au sein de nombreuses villes européennes où a sévi le djihadisme. C’est le cas de North Kensington, où se trouve la Grenfell Tower qui a pris feu le 14 juin 2017, causant 79 morts. Ce quartier fait partie des 10 % de quartiers les plus pauvres en Angleterre, mais il côtoie dans le même temps des quartiers cossus où se trouvent des hôtels particuliers achetés par des propriétaires étrangers qui les habitent rarement. C’est aussi le cas des logements sociaux dans des arrondissements parisiens en voie de gentrification comme le 19e arrondissement, dont sont issus les membres de la filière des Buttes-Chaumont (la Cité moderne). C’est aussi le cas des jeunes de Molenbeek, en Belgique : dans ce district, la pauvreté jouxte d’autres quartiers en voie de gentrification. On retrouve ce même phénomène à Nice avec le quartier de l’Ariane.
L’histoire du dernier demi-siècle peut aussi jouer un rôle significatif. A Nice, le repli des membres du Front islamique du salut et, par la suite, du Groupe islamique armé dans les années 1990 a eu un impact important sur l’endoctrinement, voire la radicalisation, d’une part de la population d’origine immigrée dans la décennie suivante. Même si la ville n’explique pas tout, la plupart des djihadistes européens proviennent de zones, de villes ou de régions relativement bien circonscrites dans l’espace. Ce sont des « hotbeds », c’est-à-dire des creusets du recrutement djihadiste.
Le recrutement des djihadistes peut se faire aussi dans des quartiers de classes moyennes, mais là, ce sont le mal-être des jeunes des couches moyennes, l’absence d’utopie, la crainte du déclassement social et un individualisme souvent atomisé et anomique qui sont à l’origine de la radicalisation d’une jeunesse qui ne peut plus se référer à des idéaux d’extrême gauche pour se donner une vocation héroïque. La nouveauté est l’attrait du djihadisme, qui a été à l’origine de la conversion d’un nombre significatif de jeunes à la version radicale de l’islam (entre 8 % et quelque 20 % selon les pays européens). Dans ce dernier cas, l’urbain ne joue pas le même rôle que dans le cas des quartiers banlieusardisés. Toujours est-il que ce dernier cas est de loin majoritaire chez les djihadistes européens.
En résumé, l’Europe est malade de ses quartiers enclavés où sont enfermés des jeunes en majorité d’origine immigrée et économiquement marginalisés. Elle n’a pas su les intégrer, et tant que cette structure urbaine n’est pas mise en cause, on peut s’attendre soit au djihadisme, soit à une délinquance effrénée au sein d’un milieu clos où l’on voit en même temps se développer une religiosité puritaine et sectaire, le salafisme dit piétiste.
Farhad Khosrokhavar est directeur de l’Observatoire des radicalisations à la Maison des sciences de l’homme. Il est l’auteur du « Nouveau Jihad en Occident » (Robert Laffont, 592 pages, 23 euros). https://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/05/14/farhad-khosrokhavar-un-urbain-djihadogene_5298546_3232.html | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Lun 14 Mai 2018, 17:49 | |
| La radicalisation vaste sujet on a vu les résultats brillants des spécialistes... un gouffre de pognon aucun résultat et boutique fermée en catimini.
La prestation du porte parole du gouvernement hier ma dégoûté. Il faut s'habituer à crever comme des moutons que l'on égorge. Depuis des années on a une stratégie inefficace que l'on ne changera pas... Le grand combat a mener est de condamner les olibrius qui auraient l'idée de protéger nos frontières et surtout de discréditer les gens des autres partis qui pourraient nous déloger de notre place et éventuellement mettre en place des mesures que nous refusons d'envisager.
Je félicite le député de la majorité ex patron du RAID qui a comparé la messe en latin dans les église (ça se fait rare depuis un moment) avec les appels au meurtre en arabe dans les mosquée... à ce niveau de réflexion je m'inquiète surtout s'il conseille le ministre de l'intérieur. Dois je développer la démonstration ? sans doute non. Proférer une telle hérésie dans un débat pour tenter de contrer un intervenant ayant un discours logique interpelle le citoyen. Jusqu'où peut on aller pour justifier l'injustifiable et qu'elles sont les limites au mensonge ? Le responsable policier en fonction n'aurait sans doute pas osé proférer une telle stupidité, le député l'a fait sans frémir !
Je vais donc faire bref : Nous savons où sont les agités du bocal, qui ils sont et nous savons que sur place ils trouvent assistance. Nous savons où se trouvent les lieux d'endoctrinement. Un des imams les plus redouté lorsqu'il a été flanqué dehors promettait de se calmer si on le laissait en France.
Si ayant ces cartes en main et étant à la tête d'un pays on ne sait pas quoi faire on est un jean foutre.
Si notre état de droit est inadapté on modifie les lois. Si les z'Européens s'opposent à nous il suffit de faire comme le général de Gaulle : la politique de la chaise vide et le blocage du système, nul doute que nous aurons des alliés.
Voila qui est simple et clair...
Lister les mesures à prendre me fatigue tant elles sont connues et tant la mauvaise foi de ceux qui nous dirigent est évidente guidés qu'ils sont par des visées politicardes qui dépassent les états et sont éloignés de nos ennuis. | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 18 Mai 2018, 11:12 | |
| - Citation :
- En Seine-Saint-Denis, la faillite d’un Etat « inégalitaire et inadapté »
LE MONDE | 18.05.2018 à 06h45 • Mis à jour le 18.05.2018 à 10h34 | Par Louise Couvelaire
C’est la destination préférée des politiques. La Seine-Saint-Denis bat tous les records de fréquentation : pas moins de 2 700 visites officielles en un peu plus d’une décennie, dont celle d’Emmanuel Macron, qui avait choisi d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle à Bobigny, en novembre 2016.
C’est ici, dans ce département situé aux portes de Paris, qu’élus, législateurs, hauts fonctionnaires et ministres se bousculent pour lancer petits et grands dispositifs destinés à « réduire les fractures » et dire à la nation toute l’attention qu’ils portent aux « territoires urbains fragiles ». Une surenchère d’annonces qui entretient le fantasme d’un déploiement constant de moyens exorbitants, le tout sans résultats.
Ce sont ces idées reçues que dénoncent et déconstruisent les députés François Cornut-Gentille (Les Républicains, Haute-Marne) et Rodrigue Kokouendo (La République en marche, Seine-et-Marne). Alors que le chef de l’Etat doit s’exprimer sur la banlieue mardi 22 mai, un rapport d’évaluation de l’action de la puissance publique dans le département, qui sera présenté à l’Assemblée nationale le 31 mai, dresse le portrait de « la République en échec » (c’est le titre) et pointent du doigt les failles de l’Etat, à la fois « inégalitaire et inadapté » (c’est leur sous-titre), tout en soulignant le « paradoxe » du 9-3.
Si le département attire de nombreux sièges d’entreprises, figure à la troisième place des plus gros contributeurs nationaux à la TVA et jouit d’une situation géographique que beaucoup lui envient, il concentre aussi toutes les difficultés : ses habitants sont les plus pauvres de la France métropolitaine, son taux de chômage est le plus important de la région Île-de-France et sa criminalité, la plus élevée de l’Hexagone.
En Seine-Saint-Denis, il y a moins de tout. Moins de policiers, moins d’enseignants, de greffiers, de magistrats, de médecins scolaires… « Des sous-effectifs injustifiables à mission égale », écrivent les rapporteurs. La direction territoriale de la sécurité publique, par exemple, enregistre une insuffisance chronique d’enquêteurs : les officiers de police judiciaire (OPJ) représentent 9,4 % des effectifs, contre 16,9 % à Paris, 12,4 % dans les Hauts-de-Seine et 15,2 % dans le Val-de-Marne.
Par ailleurs, qu’il s’agisse des enseignants, des magistrats ou des policiers, « l’absence de véritable stratégie des ressources humaines (…) a fait de la Seine-Saint-Denis une école de formation bis pour les fonctionnaires stagiaires ou débutants », souligne le rapport.
Les plus inexpérimentés – les « sortis d’école » – sont envoyés faire leurs classes dans les territoires les plus difficiles, en somme. Et les montants des primes spécifiques proposées sont trop dérisoires pour avoir un réel impact sur l’attractivité des postes à pourvoir auprès des plus anciens.
Une situation d’autant plus pénalisante (et moins coûteuse) que les taux de turnover sont particulièrement élevés, tout comme ceux relatifs à l’absentéisme. En effet, la difficulté des missions se traduit par des absences répétées – notamment par des arrêts maladie – souvent non remplacées. Le temps scolaire s’en trouve durement touché tout comme le « temps très long de la justice », selon l’expression d’Olivier Klein, maire (Parti socialiste) de Clichy-sous-Bois et président de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, auditionné par les rapporteurs.
Ainsi, au pire de la pénurie de personnel au tribunal d’instance d’Aubervilliers, le délai d’audiencement était porté à douze mois, contre deux mois à Paris. Autre exemple, illustré notamment par les recherches du sociologue Benjamin Moignard : cité dans l’étude, il indique que « le moins bien doté des établissements scolaires parisiens reste mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis ».
Ce rapport révèle une rupture d’égalité républicaine et décrit une mécanique dans laquelle les politiques spécifiques aux quartiers prioritaires sont mises en avant… alors même que les politiques de droit commun ne sont pas respectées et sont bien en deçà de celles mises en place dans le reste du pays. « Nous sommes tous d’accord sur le constat, quelles que soient nos étiquettes politiques », commente Stéphane Peu, député (Parti communiste) du département, qui a fait partie du groupe de travail de la mission d’évaluation et salue la « convergence du discours » des participants.
Pour autant, souligne le rapport, l’ajustement des effectifs et des moyens ne suffirait pas à venir à bout des difficultés. Encore faudrait-il que l’Etat ait une connaissance fine du territoire et de ses habitants, ce qui n’est pas le cas, selon les rapporteurs. Ils estiment ainsi que l’éducation nationale ignore tout du niveau réel des élèves de Seine-Saint-Denis ou encore qu’il est impossible de connaître le nombre d’étrangers en situation irrégulière présents dans le département – entre 150 000 et 400 000.
« Sans informations précises, comment la réponse pourrait-elle être adaptée ? », s’interroge François Cornut-Gentille. Les députés proposent également de repenser les outils d’action et de donner au Parlement un rôle de contrôle et d’évaluation des politiques publiques. « On est confronté à des phénomènes nouveaux que l’on regarde avec les lunettes de nos grands-mères », conclut le député de la Haute-Marne. https://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2018/05/18/en-seine-saint-denis-la-faillite-d-un-etat-inegalitaire-et-inadapte_5300806_3224.html | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 18 Mai 2018, 12:19 | |
| Si on s'en tient aux revenus avouables les départements où les revenus par habitants sont les plus faibles sont la Creuse et le Cantal et non le neuf trois.
Ce ne sont pourtant pas les secteurs où la délinquance bat des records nationaux...
https://www.youtube.com/watch?v=QBS_D6P-fb8
Dernière édition par tonton christobal le Ven 18 Mai 2018, 15:48, édité 1 fois | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 18 Mai 2018, 15:17 | |
| L'Editorial du Monde Si un versant de notre ville est tourné vers Vincennes et Nogent, l'autre versant est lui tourné vers la Seine-Saint-Denis qu'il jouxte et certains quartiers de ce versant présentent hélas des similitudes avec des quartiers des villes voisines situées dans ce département... Une occasion de rappeler que notre ville compte toujours deux quartiers prioritaires, le Redoute et les Larris, et ce malgré les différents plans dont ils ont bénéficié... Et je ne pense pas que ce sont les nouveaux arrivants dans ces quartiers arrivés au cours des dernières années à la faveur d'un relogement DALO ou autres qui vont aider ces quartiers à se relever.... - Citation :
- Le « 9-3 », condensé de toutes les fractures sociales
LE MONDE | 18.05.2018 à 11h38 • Mis à jour le 18.05.2018 à 13h08
Editorial du « Monde ». Le « 9-3 » – autrement dit la Seine-Saint-Denis, comme personne ne peut l’ignorer tant ces chiffres sont devenus le symbole des banlieues « difficiles » et des ghettos urbains – détient un triste privilège. Aux portes de Paris, ce département, où vit 1,6 million d’habitants, offre un concentré de toutes les fractures qui minent la société française.
Ce constat est désolant, car les quelques lignes qui précèdent sont, à l’identique, celles que nous publiions déjà, en 2011, à propos de ce département francilien. Il a quelque chose de désespérant, tant il s’enracine dans une histoire désormais vieille de trois ou quatre décennies.
Les rapports innombrables, les visites ministérielles incessantes, les indicateurs les plus cruels, les cris d’alarme des élus locaux et leur lassitude croissante, les bouffées de violence récurrentes, l’insécurité endémique qui sape la qualité de vie quotidienne, l’inquiétude lancinante devant les dérives communautaires, ou encore les mises en garde d’un Jean-Pierre Chevènement en 1998 ou d’un Manuel Valls en 2015 contre la menace d’« apartheid social » : rien n’y a fait. Comme si, en dépit des proclamations officielles et des solidarités locales, ce territoire en déshérence était victime d’une fatalité.
L’enquête menée par deux députés, François Cornut-Gentille, élu Les Républicains de Haute-Marne, et Rodrigue Kokouendo, élu La République en marche de Seine-et-Marne, le confirme. Leur rapport d’évaluation de l’action de la puissance publique en Seine-Saint-Denis dresse le bilan sévère d’une « République en échec » et d’une action de l’Etat « inégalitaire et inadaptée ».
Tous les chiffres, en effet, font du « 9-3 » un territoire hors normes républicaines. Ils sont d’autant plus alarmants qu’ils se cumulent : un taux de chômage de 12,7 %, de 3 points supérieur à la moyenne nationale, de 4 points à la moyenne de l’Ile-de-France ; un revenu médian mensuel d’à peine 1 300 euros, soit 300 euros de moins que la moyenne nationale et 500 de moins que la moyenne de la région ; un taux de pauvreté de 28 % (le double de la France métropolitaine) ; des familles monoparentales pauvres plus nombreuses qu’ailleurs.
A quoi s’ajoute, en dépit de dispositifs d’éducation prioritaire massifs, un taux de décrochage scolaire très supérieur à la moyenne et un taux d’absentéisme des enseignants qui ne permet pas d’assurer pleinement la continuité de l’enseignement. « A mission égale », écrivent les deux députés, les sous-effectifs de fonctionnaires sont « injustifiables ». C’est vrai des policiers comme des enseignants, des magistrats comme des médecins scolaires.
Les pouvoirs publics, pourtant, ne sont pas restés inactifs, en Seine-Saint-Denis comme dans les quelque 200 banlieues déshéritées du pays. D’indéniables efforts ont été consacrés, depuis des années, à la rénovation de l’habitat, à l’amélioration des transports en commun (même si elle reste trop lente), à la mise en œuvre de multiples politiques sociales visant à compenser ces handicaps.
Mais, comme le notait récemment Jean-Louis Borloo dans le rapport sur les banlieues remis le 2 mai au premier ministre, « les correctifs mis en place il y a plus de dix ans se sont étiolés et estompés ». Le président de la République se veut le chantre de « l’égalité réelle ». La Seine-Saint-Denis devrait lui fournir le meilleur terrain pour démontrer que l’on peut passer de la parole aux actes. https://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/05/18/le-9-3-condense-de-toutes-les-fractures-sociales_5301000_3232.html | |
| | | joseph1
Messages : 1012 Date d'inscription : 08/09/2014
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 18 Mai 2018, 16:41 | |
| - tonton christobal a écrit:
- Si on s'en tient aux revenus avouables les départements où les revenus par habitants sont les plus faibles sont la Creuse et le Cantal et non le neuf trois.
Ce ne sont pourtant pas les secteurs où la délinquance bat des records nationaux...
https://www.youtube.com/watch?v=QBS_D6P-fb8 Excellente vidéo | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 18 Mai 2018, 17:22 | |
| Il serait intéressant et sans doute utile que le chef local de l'opposition Gildas Lecoq (UDI) résume et décline en version fontenaysienne les 164 pages du plan Borloo. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 25 Mai 2018, 19:57 | |
| Malek Boutih, fondamentalement républicain ! L’ancien président de SOS Racisme entend continuer à lutter contre « le sectarisme et l’imbécillité ». Et personne ne l’en empêchera – pas même Jean-Luc Mélenchon.
Ce que Malek Boutih a retenu du – très long – discours d’Emmanuel Macron sur les banlieues, mardi dernier ? « On continue comme avant ! » Pour l’ex-député PS de l’Essonne,« l’enjeu était de raccorder les territoires à la République, pas de les « traiter » en donnant aux maires une poire pour la soif qui compenserait un peu la baisse de leurs dotations ».
« Le Président a fait de la com sur un sujet qu’il juge anecdotique, parce qu’il est convaincu que quand l’économie va, tout va mieux, résume Malek Boutih. Ce n’est pas faux, mais ça ne remplace pas une logique, un projet politique, celui de Jean-Michel Blanquer pour l’éducation, par exemple. » Pour autant, il ne veut pas « jeter la pierre » au Président : « Si Macron avait repris le plan Borloo, il aurait mis le doigt dans un différentialisme qui aurait conduit à une rupture républicaine. »
Sa vision à lui, l’ancien président de SOS Racisme a eu l’occasion de la développer samedi dernier dans « On n’est pas couché », sur France 2. Son intervention a eu un retentissement bien supérieur à l’audience de l’émission. Non content de descendre les propositions de Jean-Louis Borloo – qu’il trouve « sympa » par ailleurs -, il a reproché à Jean-Luc Mélenchon de « biberonner une jeunesse à la haine » en estimant que La France insoumise, par sa « violence », pouvait constituer un « sas » vers Daech. « Les jeunes d’aujourd’hui qui partent vers le radicalisme ont croisé des militants politiques, a-t-il expliqué. Mais ces mecs-là, au lieu de leur parler positivement, ils les ont caressés dans le sens du poil en leur disant « T’as raison d’avoir la haine, ouais, c’est un pays pourri, ouais vous êtes maltraités … « ».
« Malek Boutih n’est pas dans mes moyens. Qui veut l’achète, pas moi ! », a répondu le leader de LFI au « Grand Jury-RTL-Le Figaro-LCI », tandis que Raquel Garrido, l’une de ses proches, menaçait sur Twitter d’intenter un procès à l’ex-député. Qui n’en a cure : « Je ne vois pas comment un tribunal français pourrait me condamner pour avoir émis une idée politique. Jean-Luc Mélenchon et ses amis ont un vrai problème avec la liberté ! » Et d’ajouter, dans un éclat de rire : « Ce n’est pas cette affaire d’ islamisme qui les gêne le plus, mais la remarque que j’ai faite sur le patrimoine de Mélenchon, qui est quand même considérable pour quelqu’un qui n’a jamais travaillé de sa vie … Moi qui ai toujours travaillé, je suis encore très loin d’avoir remboursé l’emprunt pour ma maison ! »
« Mon premier engagement, c’est la France !«
Il est « touché», en revanche, par les soutiens venus d’un autre bord que le sien. Luc Ferry a publiquement conseillé d’« écouter Malek Boutih sur les banlieues », en lui donnant raison de penser que « la question de la violence, qui conduit à des engagements religieux calamiteux, est beaucoup plus à la racine du mal que la question sociale ». « Il y a même des gens qui me disent qu’ils votent Le Pen mais qu’ils sont d’accord avec moi et j’en suis assez fier, raconte Boutih. Je suis engagé à gauche, mais mon premier engagement, c’est la France et ces gens-là me reconnaissent comme fondamentalement républicain, même si nous avons évidemment des désaccords. »
Toujours cadre à Skyrock – où il avait pris une fonction compatible avec son mandat quand il était député -, l’ancien président de SOS Racisme ne se voit pas revenir dans la vie parlementaire. « Génération radicale », le rapport sur les banlieues qu’il a fait en 2015 à la demande – circonstance aggravante – de Manuel Valls, lui vaut l’opprobre d’une partie de la gauche.
Mais il veut croire que « lutter contre le sectarisme et l’imbécillité » est aussi une façon d’être « utile » en politique.
Judith Waintraub pour le Figaro Magazine. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Mar 29 Mai 2018, 13:04 | |
| Nous avons échappé de peu au énième plan banlieue récemment proposé par Jean-Louis Borloo !
Ce sont des milliards d’euros qui ont déjà été engloutis dans la politique de la ville sans que l’on puisse noter une réelle amélioration sur le plan de l’intégration et de la sécurité.
Eric Zemmour avait noté que Jean-Louis Borloo avait réussi l’exploit de remplir deux pages complètes du journalLe Monde pour présenter son projet, sans jamais utiliser les mots islam et immigration !Chapeau l’artiste, avait-il conclu !
Voici l’édito de Guillaume Roquette, paru le week-end dernier, dans le Figaro Magazine :
Le vrai mal des banlieues Le repli identitaire et communautaire semble aujourd’hui irrémédiable. Il a résisté. Emmanuel Macron n’a finalement pas donné suite au plan de Jean-Louis Borloo proposant de débourser jusqu’à 48 milliards d’argent public pour les banlieues françaises. « Je ne vais pas annoncer un plan banlieue parce que cette stratégie est plus âgée que moi », a-t-il expliqué mardi dernier, en préférant mettre en avant quelques propositions concrètes et souvent déjà connues.
Le rappel chronologique du président de la République n’est pas inutile. Baptisé « Habitat et vie sociale », le premier plan banlieue date effectivement de 1977, sous Giscard. Quelques mois plus tard, ce même Giscard allait généraliser le regroupement familial, ouvrant la porte à une immigration de masse venue d’Afrique du Nord qui se fixera essentiellement autour des grandes villes. Dès lors, la pièce était écrite : les dix plans successifs, les dizaines de milliards de subventions déversés dans les quartiers ont été impuissants à endiguer une communautarisation qui semble aujourd’hui irrémédiable. Placées sous la double loi de l’islam et des bandes, ces territoires perdus sont aujourd’hui extérieurs à la République. Même François Hollande (dans Un président ne devrait pas dire ça … ) le reconnaît : « C’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition. »
On comprend mal pourquoi Jean-Louis Borloo, pourtant au fait de ce sujet sur lequel il travaille depuis plus de vingt ans, se refuse à regarder la réalité en face. Dans le plan proposé il y a quelques semaines à Emmanuel Macron, il parlait d ‘un risque de « nouvel apartheid », comme si ce n’étaient pas les habitants des banlieues eux-mêmes, par leur repli identitaire et communautaire, qui avaient créé les conditions de leur mise à l’écart.
L’ancien ministre de Jacques Chirac est allé jusqu’à proposer un tribunal spécial pour juger les services publics qui ne seraient pas assez présents en périphérie. Comme si les policiers, les médecins, les pompiers ne se faisaient pas caillasser quand ils essaient de faire leur travail dans ces quartiers pudiquement qualifiés de « sensibles ».
Comme si les enseignants qui veulent les quitter (cinq demandes de départ pour une demande d’affectation en Seine-Saint-Denis) n’avaient pas été poussés à bout par une violence insupportable. Mardi dernier, le jour même du discours présidentiel, une vidéo était diffusée sur les réseaux sociaux montrant les policiers mis en joue par des voyous armés de kalachnikovs, en pleine journée, dans les quartiers nord de Marseille. Tant qu’on pourra y traiter de la sorte les représentants de l’Etat, les banlieues n’iront pas mieux.
Emmanuel Macron est sans doute conscient de cet enjeu sécuritaire quand il promet de nouvelles mesures contre les trafics en tout genre. Mais appréhende-t-il la dimension identitaire du problème ? Quand il explique qu’« il faut arrêter de mettre les primo-arrivants dans les quartiers les plus en difficulté », il ne semble même pas envisager qu’on devrait peut-être commencer par réduire leur nombre.
On n’est pas près d’en finir avec la crise des banlieues.
Guillaume Roquette pour le Figaro Magazine.
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tout est dit mais on ne fera rien... pot de peinture, atelier de rap, vacances aux frais des contribuables, grands frères et trafic bien payés.
Loi du silence car tout le monde y trouve son compte...
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| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Ven 01 Juin 2018, 23:10 | |
| - Citation :
- Le terminus qui laisse les quartiers nord de Marseille en rade
M le magazine du Monde | 01.06.2018 à 14h41 | Par Gilles Rof (Marseille, correspondance)
C’est un grand bâtiment de trois étages, flambant neuf, qui semble prêt à l’emploi depuis deux ans. Une immense cathédrale de béton traversée par les rails de la ligne 2 du métro de Marseille, dont elle est censée devenir le nouveau terminus. Mais, dans cet ambitieux « pôle de transport multimodal » (parking-relais de 630 places, zones de recharge pour voitures électriques et parc à vélos), ne circulent toujours que des courants d’air.
L’histoire de la station Capitaine-Gèze est celle d’un incroyable fiasco. Initialement programmée pour 2014, puis pour juillet 2016, son ouverture est depuis sans cesse repoussée, en raison d’une litanie de problèmes techniques. Elle n’ouvrira finalement pas ses portes avant septembre 2019 vient d’annoncer Jean-Pierre Serrus, le vice-président de la métropole Aix-Marseille-Provence, chargée du projet. Et encore… Cette date, précise l’élu, « est un objectif, pas une certitude ». Il plaide, pour sa défense, « la complexité technique » du dossier.
Cette histoire pourrait prêter à sourire et trouver sa place dans l’ordinaire de la chronique des ratages industriels, si elle n’était aussi lourdement symbolique. Car la station Capitaine-Gèze, depuis sa conception, se veut bien plus qu’une simple station de métro ou même qu’un « pôle de transport multimodal ». C’est aussi une promesse politique : celle du début du désenclavement des fameux quartiers nord de Marseille, relégués sur le plan social, comme dans le domaine économique.
L’élu a beau promettre que « rien dans ce dossier ne relève de la mauvaise volonté », le fiasco exacerbe la grogne des habitants de cette partie de la ville où la précarité, la violence liée au trafic de stupéfiants et le sous-équipement en infrastructures publiques plombent le quotidien. « Ces quartiers sont abandonnés depuis des décennies. Jean-Claude Gaudin a hérité de Gaston Defferre en la matière, mais il n’a pas fait mieux. Le manque de transports publics est une pièce du puzzle qui provoque le mal-vivre », pointe Gérard Marletti, président de la fédération des comités d’intérêt de quartier (CIQ) du 15e arrondissement, qui habite là depuis soixante-treize ans.
Ici, l’actualité récente a été brutale. Un commando armé a mis en joue des policiers et des habitants dans la cité de la Busserine (14e arr.). Puis deux hommes ont été abattus à la kalachnikov dans le siège d’une amicale sportive à l’Estaque (16e). Autant d’événements violents auxquels le maire n’a pas réagi, alimentant le sentiment d‘abandon. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, s’est déplacé jusqu’à la Busserine. Pas Jean-Claude Gaudin. Dans un éditorial cinglant, paru le 23 mai, le quotidien La Provence accuse même l’élu d’avoir fait un choix : « Reléguer les plaies de ces quartiers nord au rang de cadet de ses soucis. » « On se demande s’il est le maire de tous les Marseillais », s’interroge, en écho, Samy Johsua, élu Front de gauche du 7e secteur. « Dans un autre arrondissement, le problème de la station Gèze aurait déjà trouvé une solution, mais ici tout le monde s’en fout, appuie Jean-Marc Coppola, conseiller municipal communiste. C’est méprisant quand on sait que, dans ces quartiers, il y a une concentration de gens qui n’ont ni permis de conduire ni véhicule et que, pour eux, le premier obstacle à l’emploi est le transport. »
La gare a exceptionnellement ouvert ses portes, le 25 mai, pour une « visite pédagogique » de déminage, à destination de la presse. Tout semble prêt. Les éclairages fonctionnent, les rails attendent les rames, les escaliers mécaniques guettent leurs passagers. Même les panneaux « Prochain métro dans… » sont sous tension. Voilà une station fantôme à 108 millions d’euros, entourée de palissades et gardée jour et nuit pour une facture supplémentaire de 10 000 euros par mois. Une bulle de silence surréaliste à trois pas de l’hyperactif marché aux puces de Marseille, de ses bus bondés et de ses embouteillages quotidiens.
Qu’est-ce qui cloche, alors ? Le poste de signalisation électronique, qui régule et sécurise le trafic. Un local technique bâti lors de la mise en service du métro de Marseille, il y a quarante ans, et que l’autorité de transports a décidé de conserver pour accueillir les équipements du nouveau tronçon. Un espace de quarante mètres carrés, dont l’aménagement n’a pas coûté grand-chose à l’échelle du chantier – 2,5 millions d’euros –, mais dont le dysfonctionnement plante la mise en service. « Deux pour cent du budget, mais 90 % de nos ennuis », concède Jean-Pierre Serrus, dépité. « A posteriori, c’est facile à dire, mais il aurait été plus simple de créer un nouveau poste de contrôle », reconnaît Bertrand Robin, directeur de la mission métro-tramway à AMP.
Depuis quelques mois, les comités d’intérêt de quartier des 14e, 15e et 16e arrondissements manifestent leur écœurement. Le 24 mai, ils se sont retrouvés devant l’hôpital Nord, 900 lits mais aucune desserte par un transport public en site propre. Une semaine plus tôt, ils étaient face à la station Gèze. « C’est de l’incompétence et un manque de volonté politique de faire remonter ces quartiers », dénonce Gérard Marletti. Dans la même semaine, il a également appris que l’ouverture du tronçon nord de la voie rapide L2, dont les travaux éventrent les quartiers, pourrait aussi être retardée.
Sur le quai de la station Capitaine-Gèze, Jean-Pierre Serrus se refuse à désigner des responsables : « Il y a forcément eu des erreurs d’appréciation… Des fautes, sûrement pas. La priorité, pour nous, est de terminer ce chantier et d’ouvrir la station. » Ironie cruelle, en attendant cet épilogue qu’ils n’espèrent plus, les habitants des quartiers nord subissent une nouvelle contrainte. Depuis le 14 mai, les nouveaux travaux sur la ligne 2 entraînent la fermeture dès 20 h 30 de l’actuel terminus, la station Bougainville, un kilomètre en aval de la station Capitaine-Gèze. Cette double peine, aux faux airs de couvre-feu, se prolongera « le temps nécessaire », fait savoir la métropole. https://abonnes.lemonde.fr/m-actu/article/2018/06/01/le-terminus-qui-laisse-les-quartiers-nord-de-marseille-en-rade_5308231_4497186.html | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 05 Juil 2018, 01:53 | |
| Quelques quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) selon le décret n° 2014-1750 du 30 décembre 2014 - Citation :
- QP044006 44 Loire-Atlantique Les Dervallières Nantes
QP044007 44 Loire-Atlantique Le Breil Nantes QP044008 44 Loire-Atlantique Bout Des Landes - Bout Des Pavés - Chêne Des Anglais Nantes QP044009 44 Loire-Atlantique La Boissière Nantes QP044010 44 Loire-Atlantique Port Boyer Nantes QP044011 44 Loire-Atlantique Le Clos Toreau Nantes QP044012 44 Loire-Atlantique Le Ranzay Nantes QP044013 44 Loire-Atlantique Malakoff Nantes QP044014 44 Loire-Atlantique Bottière Pin Sec Nantes QP044015 44 Loire-Atlantique La Halvêque Nantes QP044016 44 Loire-Atlantique La Petite Sensive Nantes
https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/quartiers-prioritaires-de-la-politique-de-la-ville-qpv/ | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 05 Juil 2018, 15:31 | |
| La logique de ceux qui mettent le feu m'échappe... Ils ne vont pas tout saccager dans les beaux quartiers de Nantes mais préfèrent s'en prendre aux équipements collectifs mis à la disposition de leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs voisins, ... Sont-ils manipulés et dans l'affirmative par qui ? J'ai aussi vu la vidéo d'une marche en mémoire du jeune tué à Nantes organisée à Garges-les-Gonesses... J'ai été surpris de voir que la "meneuse" de cette marche, celle qui en tête du cortège lançait les slogans scandés par les manifestants, semblait très à l'aise dans son rôle et était équipée d'un porte-voix, comme une "pro de l'agit-prop"... De même des cars sont affrétés pour que les jeunes de Garges aillent manifester à Nantes.... Visiblement certains semblent prêts à aider pour que ça bazarde bien ! - Citation :
- Émeutes à Nantes. Le lourd bilan d’une deuxième nuit de révolte
Publié le 05/07/2018 à 12h21
Personne ne tient le décompte des poubelles incendiées, des barricades enflammées. En revanche, on sait que cette deuxième nuit de colère, à Nantes, après la mort d’un jeune homme de 22 ans, tué d’un tir policier, a été aussi violente que la première. Une soixantaine de voitures ont été incendiées.
Sept bâtiments publics ont été dévastés par les flammes, parmi lesquels la mairie annexe de Bellevue, la maison de l’emploi des Dervallières, l’agence pôle emploi de Malakoff. Le quartier de Malakoff, lui, sera privé pour l’été de son cœur battant, la Maison des Haubans, par laquelle passent toutes les activités proposées aux enfants.
On apprend même, ce matin, jeudi 5 juillet, qu’une crèche, à Beaulieu, a été la proie des flammes. Une dizaine de commerces, dont une pharmacie, ont été touchés.
Les policiers ont procédé à treize interpellations pendant la nuit. Onze personnes sont interrogées, ce matin, sous le régime de la garde à vue. On ignore si parmi elles se trouve celle soupçonnée d’avoir fait feu, avec une carabine 22 long rifle, sur le casque d’un policier de la compagnie départementale d’intervention, au Breil, mercredi soir.
Par ailleurs, des incendies ont provoqué des dégâts sur une ligne de tram, à Bellevue. La circulation a donc été perturbée ce matin. Celle de plusieurs bus a été détournée. https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/emeutes-nantes-lourd-bilan-d-une-deuxieme-nuit-de-revolte-5865069 | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Jeu 05 Juil 2018, 16:50 | |
| C'est dans ces conditions extrêmes que l'on peut juger de la dimension des hommes d'État. Macron, Philippe, Colomb... petits bras. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Banlieues à l’abandon : Jean-Louis Borloo dénonce un « scandale absolu » Mer 23 Jan 2019, 17:06 | |
| 2019 - Citation :
- Pourquoi les quartiers populaires ne s’emparent pas du grand débat
Par Louise Couvelaire Publié 23.01.2019
Ce sont les grands absents du débat national. Du moins pour l’instant. Les quartiers populaires sont à peine mentionnés dans la lettre aux Français d’Emmanuel Macron, ils ne sont pas évoqués par les membres du gouvernement, ni cités par les différents animateurs de cette grand-messe démocratique.
Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », les habitants des territoires urbains fragiles sont eux-mêmes restés pour la plupart à l’écart, se sentant « trop éloignés des préoccupations et des revendications des manifestants », explique Zouhair Ech-Chetouani, leader associatif du nord des Hauts-de-Seine. « Comment se battre pour de meilleures conditions de travail quand on n’en a pas », résume-t-il. Inquiets face au « silence des plus précaires », certains associatifs et responsables politiques tentent malgré tout de mobiliser les quartiers afin qu’ils ne « passent pas à la trappe ». Tandis que nombre d’élus y voient un parfum de « déjà-vu » dont ils gardent un goût amer.
Leur grand débat national, ils ont l’impression de l’avoir tenu. Pendant des mois, l’an passé, associations et maires de banlieue ont réuni, consulté, écouté, diagnostiqué et proposé, pour finalement se faire rabrouer. C’était le 22 mai 2018, lors d’un grand rassemblement à l’Elysée, lorsque le chef de l’Etat a balayé le « plan Borloo » d’un revers de manche.
« Depuis, il ne s’est rien passé, ou si peu, souffle Catherine Arenou, maire (Les Républicains) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), qui a choisi de ne pas ouvrir de cahier de doléances dans sa ville mais qui songe à installer une borne en mairie. On est déjà passé par là, les problèmes ont été identifiés, les solutions, on les connaît. Et on nous demande de recommencer comme si de rien n’était ? »
Lassé de ces grandes consultations « qui n’aboutissent à rien » et s’estimant avoir été « suffisamment déconsidéré » par l’exécutif, le président de l’association Ville & Banlieue, Marc Vuillemot, refuse, lui aussi, de prendre la main pour organiser localement les débats. « Une fois encore, la question des quartiers ne préoccupait personne », tempête le maire (ex-PS) de La Seyne-sur-Mer (Var). « Mais nous sommes prêts à faciliter les démarches de ceux qui souhaitent en mettre en place », précise l’édile, qui se dit par ailleurs « surpris » de voir la laïcité figurer parmi les thèmes listés par le chef de l’Etat « alors que personne ne le demandait ». « Voilà, une fois de plus, comment on va parler des quartiers, à quoi on va les réduire », se désole-t-il.
Aux yeux de nombreux élus et associatifs, le thème des discriminations semblait plus opportun. Autre motif de réticence pour certains maires : « Le risque de raviver une guerre des pauvretés et des territoires », juge Catherine Arenou.
Craignant que le mutisme actuel de ces territoires envoie le « mauvais » message et fasse des quartiers « l’éternel angle mort » de la politique gouvernementale, d’autres ont choisi de « tenter le coup », malgré la « douche froide » du « 22 mai ». « Même si on n’espère pas grand-chose de ce grand débat, il me semble que c’est une obligation de donner la parole à ceux qui souhaitent la prendre », explique Philippe Rio, maire communiste de Grigny (Essonne), qui a mis à disposition cinq urnes dans les maisons de quartier de la ville et va organiser cinq rencontres dans les prochaines semaines. Il hésite encore sur l’intitulé : les jeudis « de la colère », « des doléances » ou « de l’espoir ».
A Villiers-le-Bel, dans le Val-d’Oise, les discussions ont déjà commencé : le grand débat a été inscrit à l’ordre du jour des conseils de quartier, dont le premier s’est déroulé dans une école de la cité Derrière les murs, le 16 janvier. Contribution sociale généralisée (CSG) chez les retraités, droit de vote des étrangers aux élections locales ou inégalités fiscales ont figuré parmi les sujets abordés. « Les quartiers populaires sont restés très prudents vis-à-vis de ce mouvement dans lequel ils ne se reconnaissent pas, ou très peu, mais il ne faut pas passer à côté de cette opportunité, estime le maire (divers gauche) Jean-Louis Marsac. Les thématiques sont suffisamment larges pour que l’on puisse s’y retrouver. »
D’autant qu’il existe des « points communs » avec les « gilets jaunes », souligne l’humoriste Yassine Belattar, membre du Conseil présidentiel des villes (CPV). « Les quartiers ont beaucoup à dire », dit-il, tout en regrettant que les « violences policières » ne figurent pas parmi les thèmes à aborder.
La condition des travailleurs pauvres, la question des services publics dans les territoires « délaissés », les « inégalités » au sens large… Ces « convergences » ont été longuement évoquées lors de la dernière réunion de cette assemblée composée de vingt-cinq personnalités issues des quartiers ou y travaillant, lundi 21 janvier.
Le ministre chargé de la ville, Julien Denormandie, s’apprête par ailleurs à entamer une série de déplacements afin d’« encourager à faire des débats dans les quartiers », indique-t-on au ministère de la cohésion des territoires. Un peu moins de soixante-dix députés La république en Marche, membres d’un groupe parlementaire dédié à la politique de la ville, ont aussi prévu de se réunir vendredi 25 janvier afin de « motiver les élus des quartiers » et « s’assurer, qu’à terme, les doléances recueillies soient transmises », indique Saïd Ahamada, député LRM des Bouches-du-Rhône. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Saïd Ahamada, espoir marseillais de La République en marche
« Si les quartiers ne s’emparent pas de ce débat, Macron ne s’en préoccupera pas », s’inquiète Hassan Ben M’Barek, du collectif Banlieue Respect, qui rassemble une vingtaine d’associations et va organiser cinq débats au cœur des cités franciliennes. Pour Hassen Hammou, fondateur du collectif Trop jeune pour mourir, à Marseille, à l’origine d’un appel « Pour la France, pas de “Quartiers” ! », publié dans Le Parisien, le 14 janvier, pour « rappeler qu’on existe », « il faut passer aux solutions ».
Louise Couvelaire https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/01/23/pourquoi-les-quartiers-populaires-ne-s-emparent-pas-du-grand-debat_5413110_823448.html | |
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