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| “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? | |
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tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Sam 09 Fév 2019, 04:22 | |
| “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ?
"Je souhaite une Europe qui ne cède pas à la pression du Royaume-Uni, car quand on la quitte, cela doit être douloureux !" a déclaré Valérie Pécresse ce mercredi 6 février lors de ses voeux à son mouvement "Libres !". Étrange pour quelqu'un membre d'un parti se revendiquant du gaullisme et pour quelqu'un s'étant rendu à Colombey-les-deux-Eglises à l'occasion du 60e anniversaire de la Ve République.
Atlantico : A l'occasion de la présentation de ses vœux à son mouvement "Libres !", Valérie Pécresse a déclaré : "Je souhaite une Europe qui ne cède pas à la pression du Royaume-Uni car quand on la quitte, cela doit être douloureux !". Comment comprendre une telle déclaration -impliquant une forme de soumission de la souveraineté britannique à l'Union européenne- dans un parti se revendiquant du gaullisme ? Maxime Tandonnet : Cette déclaration, si décevante de la part de Valérie Pécresse, s'explique par plusieurs facteurs. Elle est dans le sens du vent dominant en tout cas dans les élites françaises, qui n'aiment pas la Grande-Bretagne, éternel empêcheur de tourner en rond au regard de leur idéal fédéraliste. Par ailleurs, elle reflète la faible conscience historique d'une partie de la classe politique qui balaye d'un revers de main ce que l'Europe et la France doivent aux Britanniques, en particulier l'invention des libertés, la démocratie parlementaire et plus récemment, la victoire contre le nazisme. Elle exprime aussi le mépris croissant d'une partie des élites pour les peuples: le Brexit a été décidé par référendum. A travers ces mots, qui consistent à vouloir châtier un peuple pour son choix démocratique, Mme Pécresse, hélas, rejoint l'arrogance d'une partie de la classe dirigeante envers la voix des peuples, le suffrage universel et la démocratie – le pouvoir du peuple. Elle se conforme à une image totémique de l'Europe, réduite au système bruxellois, en négation avec la réalité d'une Europe authentique, définie comme une solidarité entre des hommes et des femmes qui partagent le même continent, la même histoire, une culture et un destin commun face aux grands périls planétaires. Quant au message du général de Gaulle, fondé sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et le culte des indépendances nationales, mieux vaut ne même plus en parler tant il est bafoué par de tels propos.
En quoi une telle déclaration peut-elle souligner, une nouvelle fois, une évolution idéologique de certains courants internes aux LR au cours de ces dernières années ? Ces mouvements peuvent-ils encore réellement se revendiquer de l'héritage de la droite française ? Ce qu'on appelle la droite, comme l'observait René Rémond, est en réalité un amalgame entre des courants d'opinion très divers. Il y a une droite nationaliste et anti-libérale qui a toujours détesté le Royaume-Uni, la perfide Albion, accusée de tous les maux de la création. « Je n’aime point les Anglais. Je les hais même beaucoup plus que les Allemands » écrivait le nationaliste Paul de Cassagnac à la fin du XIXe siècle. Et puis il existe un autre courant dite de droite qui méprise le peuple à l'image d'Adolphe Thiers parlant de la "vile multitude" sous la Deuxième République et obtenant le vote d'une loi qui écarte du suffrage universel les indigents ou les sans domiciles fixes, c'est-à-dire, à l'époque, une partie de la classe ouvrière et les travailleurs agricoles. La rencontre entre ces deux sensibilités se traduit par des paroles qui prônent de punir le peuple britannique pour son choix.
En quoi la question européenne est-elle fondamentalement une difficulté pour la droite française ? La droite française est fondamentalement parcourue, sur la question européenne, par une ligne de partage entre deux courants distincts. Cela remonte au minimum au début du XXe siècle. Il y a dans les années 1920 et 1930 deux sensibilités qui se font face. L'une est nationale, autour de Clemenceau, Poincaré, Tardieu. L'autre est européenne, internationaliste et pacifiste, notamment avec Briand, ministre des Affaires étrangères de Poincaré, qui dès la fin des années 1920 prônait, en harmonie avec le chancelier Streseman, une Union européenne. Après la guerre, le clivage s'est retrouvé dans les années 1950, entre le MRP, pro européen, et le RPF gaulliste, qui se sont lourdement affrontés à l'occasion des débat sur l'armée européenne, la CED en 1954. L'arrivée au pouvoir du général de Gaulle en 1958 a fait pencher le balancier en faveur de l'Europe des Nations, une politique qui s'est traduite par le refus de la supranationalité, la politique de la "chaise vide" pour parvenir au compromis de Luxembourg de 1966, selon lequel, aucune décision de l'Europe des Six, même à la majorité qualifiée, ne pouvait être imposée à un Etat sans son accord. Le départ de de Gaulle a rouvert la cicatrice et le conflit entre partisans d'une Europe respectant la souveraineté des Etats (UDR, RPR), et ceux d'une Europe intégrée, notamment l'UDF giscardienne. En 1992, le ralliement global du parti héritier du général de Gaulle au traité de Masstricht fondant l'Union européenne, derrière Chirac, la défaite politique des trublions Pasqua-Séguin lors du référendum approuvant ce traité a fait basculer la droite, globalement, dans le camp pro-bruxellois. Mais cette uniformisation du discours de la droite sur la question européenne a favorisé l'essor de l'extrême droite qui a récupéré le sujet de la souveraineté abandonné par la droite. Aujourd'hui, dans une période de profond chaos et d'incertitude, en l'absence de leader charismatique et rassembleur de toutes les sensibilités, à l'image de Sarkozy, la fracture se rouvre presque naturellement.
Comment les LR peuvent-ils aborder cette thématique ? Il y a deux façons de l'aborder. La première, qui a fonctionné longtemps, permettant à la droite d'exercer le pouvoir, notamment entre 2002 et 2017, est de faire taire les divergences en mettant l'accent sur d'autres sujets, comme la sécurité. On a bien vu ses limites. L'autre est au contraire de faire le choix de la lucidité et du courage en cherchant à développer une vision commune de l'Europe. Il faut partir des faits. L'idée politique européenne a eu des résultats positifs pendant un temps: la modernisation de l'économie française grâce à l'ouverture à la concurrence, voulue par le général de Gaulle dans les années 1960, la démocratisation et le développement rapide de l'Espagne, les échanges universitaires à travers Erasmus, le maintien d'une agriculture avec la PAC, les programmes de recherche, les succès d'Ariane et d'Airbus.
Aujourd'hui, cette Europe est plongée dans la tragédie: Brexit bien entendu, mais aussi drame franco-italien, quasi-dissidence de la Pologne et de la Hongrie, crise migratoire, démantèlement de fait de la libre circulation Schengen, poussée nationaliste en Allemagne... En pleine désintégration, elle serait bien incapable de refaire ce qui a été accompli dans les années 1960 à 1980. Admettre les faits, la simple réalité, serait un formidable progrès pour l'ensemble de la droite. Et sur cette base, ouvrir une réflexion sur la refondation de l'Europe en partant des solidarités intergouvernementales, de politiques communes, en incluant bien entendu le Royaume-Uni, et du destin partagé de ses nations... Mais bon, nous n'en sommes pas là...
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finalement à défaut de bien faire fonctionner l'Europe on se consolera en pourrissant la vie des britons... et là on va pour une fois avoir une Europe efficace.
On ajuste ses ambitions et la qualité de son action au niveau de la médiocrité générale. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Dim 10 Fév 2019, 08:23 | |
| Grand coup de froid entre Paris et Berlin : ces dossiers qui plombent la relation franco-allemande
Les motifs de désaccord se sont multipliés en quelques semaines entre la France et l'Allemagne, signe d'une crise profonde entre les deux pays.
Avec Edouard Husson
Atlantico : Opposition de la France au gazoduc Nord Stream2, annulation de la participation d'Emmanuel Macron à la Conférence de Munich sur la sécurité (en présence d'Angela Merkel), différences stratégiques concernant le Brexit, la politique commerciale européenne etc. Comment en sommes nous arrivés, en quelques semaines, à une telle situation entre Paris et Berlin ?
Edouard Husson : De soudaines inversions de polarité sont l’un des symptômes d’une crise profonde. Paris et Berlin viennent de signer un nouveau “traité de l’Elysée”, affirmait-on encore il y a quelques jours; or, voici que les sujets de discordes se multiplient. Les discours ne peuvent plus dissimuler une mésentente qui n’est pas seulement conjoncturelle. Rappelons-nous, Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir avec une demande de relance de la coopération franco-allemande, d’approfondissement de la zone euro. Et pendant dix-huit mois Angela Merkel n’a rien proposé en retour au président français. N’obtenant rien dans le domaine économique et monétaire, le Président a proposé de donner encore plus: mise à disposition de la dissuasion nucléaire, soutien français à un siège permanent pour l’Allemagne au Conseil de Sécurité; sans rien obtenir en retour. Eh bien tout cela ne résiste pas plus de quelques semaines. Emmanuel Macron est de plus en plus absorbé par une crise politique interne à multiples facettes. Le refus français de soutenir le gazoduc Nordstream 2 est bien entendu renforcé par l’enquête qui démarre sur de possibles liens entre Benalla et des affairistes russes. Emmanuel Macron ne doit en aucun cas apparaître comme ayant un biais pro-russe dans sa politique. Mais le mal est beaucoup plus profond: la classe politique allemande considère que le Traité d’Aix-La-Chapelle n’est guère plus qu’un empilement de mots. Quant aux Français, ils sont vicitimes d’une méconnaissance croissante de la langue et de la culture allemande. Quelles sont les véritables fractures qui se sont révélées entre les deux pays au cours de ces dernières semaines, et quelles peuvent en être les conséquences à court-moyen ou long terme ? Ce que nous voyons n’est que la révélation d’une réalité trop longtemps dissimulée. Cela fait longtemps que les relations entre la France et l’Allemagne sont mauvaises. Je pense de plus en plus, pour ma part, que les successeurs du Général de Gaulle n’ont pas tiré les conséquences de l’échec de la tentative gaullienne de faire de l’entente entre la France et l’Allemagne (de l’Ouest) le coeur de la construction européenne.
En fait, Schuman et de Gaulle ont réussi la réconciliation mais pas la mise en place d’une coopération. Dès le printemps 1963, le Bundestag ajoutait un préambule atlantiste au Traité de l’Elysée. Fin 1968, le “gaulliste allemand” Franz-Josef Strauss affirme bruyamment la supériorité monétaire allemande. Malheureusement, les successeurs du Général de Gaulle n’ont pas compris que la France avait intérêt à adopter une politique monétaire à l’anglo-saxonne, de change flexible. Pompidou s’appuie sur le Rapport Werner pour imaginer une union monétaire européenne, le projet que Giscard puis Mitterrand mettent au centre de leur engagement respectif . Or, en fait, cette politique monétaire a enlevé toute flexibilité à l’économie française, au dur et à mesure des années. A partir de la réunification, les malentendus se sont multipliés: cavalier seul d’Helmut Kohl sur la réunification elle-même; élargissement de l’UE sous impulsion allemande, sans tenir compte des voisins; sortie du nucléaire décidé sous Madame Merkel - tout comme sa politique d’immigration incontrôlée. En fait, il faudrait avoir le courage de le dire publiquement et de tenir, pour la première fois depuis longtemps, un discours de vérité entre les deux pays.
Dans le contexte du Brexit, de la tension existante entre Rome et Paris, comment analyser la situation actuelle en Europe, au regard de ce refroidissement franco-allemand ? Les relations avec la Grande-Bretagne sont un excellent exemple. La France et l’Allemagne ont largement profité de relations qui permettaient de constituer un triangle Londres-Paris- Bonn/Berlin. Les Allemands ont toujours considéré, à tort ou à raison, que les Britanniques étaient des partenaires économiques plus sérieux que les Français. Ces derniers ont toujours envisagé l’Allemagne comme un partenaire de moindre calibre que la Grande-Bretagne en matière de défense. France et Allemagne ont aujourd’hui d’importants excédents commerciaux vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Du point de vue de l’Union Européenne, le Brexit est une catastrophe. Et pourtant, Madame Merkel n’a pas voulu voir le lien entre sa politique d’immigration et le vote britannique. De même, la France est actuellement dans une attitude de « punition » de la Grande-Bretagne, dont une majorité de citoyens ont souhaité le Brexit. Mais cette attitude dilettante ou rigide, au choix, ne peut pas tenir dans la durée.
Des dissensions fortes apparaissent entre pays européens sur le sujet du Brexit - ou sur d’autres sujets. La rigidité envers la Grande-Bretagne se retrouve désormais au sein de l’UE, maintenant que la Grande-Bretagne est presque partie: après avoir essayé en vain de punir la Grande-Bretagne, on va punir en interne un pays, un gouvernement, qui ne sont pas dans la ligne générale.
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Les prochaines années verront peut être une remise à plat des dogmes... sait on jamais avec encore deux ou trois petites crises pour bien faire comprendre la dure réalité. | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Dim 10 Fév 2019, 08:52 | |
| Brexit, Europe, (pour Atlantico) Publié le 9 février 2019par maximetandonnet
1-A l’occasion de la présentation de ses vœux à son mouvement « Libres ! », Valérie Pécresse a déclaré : « Je souhaite une Europe qui ne cède pas à la pression du Royaume-Uni car quand on la quitte, cela doit être douloureux ! ». Comment comprendre une telle déclaration -impliquant une forme de soumission de la souveraineté britannique à l’Union européenne- dans un parti se revendiquant du gaullisme ?
Cette déclaration, si décevante de la part de Valérie Pécresse, s’explique par plusieurs facteurs. Elle est dans le sens du vent dominant en tout cas dans les élites françaises, qui n’aiment pas la Grande-Bretagne, éternel empêcheur de tourner en rond au regard de leur idéal fédéraliste. Par ailleurs, elle reflète la faible conscience historique d’une partie de la classe politique qui balaye d’un revers de main ce que l’Europe et la France doivent aux Britanniques, en particulier l’invention des libertés, la démocratie parlementaire et plus récemment, la victoire contre le nazisme. Elle exprime aussi le mépris croissant d’une partie des élites pour les peuples: le Brexit a été décidé par référendum. A travers ces mots, qui consistent à vouloir châtier un peuple pour son choix démocratique, Mme Pécresse, hélas, rejoint l’arrogance d’une partie de la classe dirigeante envers la voix des peuples, le suffrage universel et la démocratie – le pouvoir du peuple. Elle se conforme à une image totémique de l’Europe, réduite au système bruxellois, en négation avec la réalité d’une Europe authentique, définie comme une solidarité entre des hommes et des femmes qui partagent le même continent, la même histoire, une culture et un destin commun face aux grands périls planétaires. Quant au message du général de Gaulle, fondé sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le culte des indépendances nationales, mieux vaut ne même plus en parler tant il est bafoué par de tels propos.
2-En quoi une telle déclaration peut-elle souligner, une nouvelle fois, une évolution idéologique de certains courants internes aux LR au cours de ces dernières années ? Ces mouvements peuvent-ils encore réellement se revendiquer de l’héritage de la droite française ?
Ce qu’on appelle la droite, comme l’observait René Raymond, est en réalité un amalgame entre des courants d’opinion très divers. Il y a une droite nationaliste et anti-libérale qui a toujours détesté le Royaume-Uni, la perfide Albion, accusée de tous les maux de la création. « Je n’aime point les Anglais. Je les hais même beaucoup plus que les Allemands » écrivait le nationaliste Paul de Cassagnac à la fin du XIXe siècle. Et puis il existe un autre courant dite de droite qui méprise le peuple à l’image d’Adolphe Thiers parlant de la « vile multitude » sous la Deuxième République et obtenant le vote d’une loi qui écarte du suffrage universel les indigents ou les sans domiciles fixes, c’est-à-dire, à l’époque, une partie de la classe ouvrière et les travailleurs agricoles. La rencontre entre ces deux sensibilités se traduit par des paroles qui prônent de punir le peuple britannique pour son choix.
3-En quoi la question européenne est-elle fondamentalement une difficulté pour la droite française ?
La droite française est fondamentalement parcourue, sur la question européenne, par une ligne de partage entre deux courants distincts. Cela remonte au minimum au début du XXe siècle. Il y a dans les années 1920 et 1930 deux sensibilités qui se font face. L’une est nationale, autour de Clemenceau, Poincaré, Tardieu. L’autre est européenne, internationaliste et pacifiste, notamment avec Briand, ministre des Affaires étrangères de Poincaré, qui dès la fin des années 1920 prônait, en harmonie avec le chancelier Streseman, une Union européenne. Après la guerre, le clivage s’est retrouvé dans les années 1950, entre le MRP, pro européen, et le RPF gaulliste, qui se sont lourdement affrontés à l’occasion des débat sur l’armée européenne, la CED en 1954. L’arrivée au pouvoir du général de Gaulle en 1958 a fait pencher le balancier en faveur de l’Europe des Nations, une politique qui s’est traduite par le refus de la supranationalité, la politique de la « chaise vide » pour parvenir au compromis de Luxembourg de 1966, selon lequel, aucune décision de l’Europe des Six, même à la majorité qualifiée, ne pouvait être imposée à un Etat sans son accord. Le départ de de Gaulle a rouvert la cicatrice et le conflit entre partisans d’une Europe respectant la souveraineté des Etats (UDR, RPR), et ceux d’une Europe intégrée, notamment l’UDF giscardienne. En 1992, le ralliement global du parti héritier du général de Gaulle au traité de Masstricht fondant l’Union européenne, derrière Chirac, la défaite politique des trublions Pasqua-Séguin lors du référendum approuvant ce traité a fait basculer la droite, globalement, dans le camp pro-bruxellois. Mais cette uniformisation du discours de la droite sur la question européenne a favorisé l’essor de l’extrême droite qui a récupéré le sujet de la souveraineté abandonné par la droite. Aujourd’hui, dans une période de profond chaos et d’incertitude, en l’absence de leader charismatique et rassembleur de toutes les sensibilités, à l’image de Sarkozy, la fracture se rouvre presque naturellement.)
4) Comment les LR peuvent-ils aborder cette thématique ?
Il y a deux façons de l’aborder. La première, qui a fonctionné longtemps, permettant à la droite d’exercer le pouvoir, notamment entre 2002 et 2017, est de faire taire les divergences en mettant l’accent sur d’autres sujets, comme la sécurité. On a bien vu ses limites. L’autre est au contraire de faire le choix de la lucidité et du courage en cherchant à développer une vision commune de l’Europe. Il faut partir des faits. L’idée politique européenne a eu des résultats positifs pendant un temps: la modernisation de l’économie française grâce à l’ouverture à la concurrence, voulue par le général de Gaulle dans les années 1960, la démocratisation et le développement rapide de l’Espagne, les échanges universitaires à travers Erasmus, le maintien d’une agriculture avec la PAC, les programmes de recherche, les succès d’Ariane et d’Airbus. Aujourd’hui, cette Europe est plongée dans la tragédie: Brexit bien entendu, mais aussi drame franco-italien, quasi-dissidence de la Pologne et de la Hongrie, crise migratoire, démantèlement de fait de la libre circulation Schengen, poussée nationaliste en Allemagne… En pleine désintégration, elle serait bien incapable de refaire ce qui a été accompli dans les années 1960 à 1980. Admettre les faits, la simple réalité, serait un formidable progrès pour l’ensemble de la droite. Et sur cette base, ouvrir une réflexion sur la refondation de l’Europe en partant des solidarités intergouvernementales, de politiques communes, en incluant bien entendu le Royaume-Uni, et du destin partagé de ses nations… Mais bon, nous n’en sommes pas là | |
| | | joseph1
Messages : 1012 Date d'inscription : 08/09/2014
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Dim 10 Fév 2019, 17:39 | |
| Maxime Tandonnet est toujours pertinent | |
| | | coufsur
Messages : 966 Date d'inscription : 22/12/2014
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Mar 19 Fév 2019, 08:08 | |
| "L'Union Européenne sera intraitable, rien à négocier" c'est bien la musique qu'on nous a servie. Maintenant Jean-Claude Juncker relève que "personne ne s'opposerait à un report du Brexit". Moi qui croyait que les Anglais allaient nous supplier à genoux ! https://fr.yahoo.com/news/juncker-si-londres-demande-une-extension-des-discussions-191607655--sector.html | |
| | | thierry
Messages : 1361 Date d'inscription : 03/03/2013
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Mar 19 Fév 2019, 17:22 | |
| Juste un rappel: cest Mde May fait des aller et retour entre Londres et Bruxelles pour éviter un Brexit dur.
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Mar 19 Fév 2019, 20:46 | |
| Si les européens (enfin ceux qui dirigent l'usine à gaz) étaient assurée de leur affaire et de ne pas avoir à perdre des plumes dans le litige ils diraient à May de rester chez elle ou ils refuseraient simplement de la recevoir... c'est généralement ce que l'on fait lorsque l'on siffle la fin de la récréation.
Comme de leur coté ils sont aussi dans la panade, que le système européen imaginé par monnet est verrouillé (il a assez vanté le principe de l'engrange à cliquet) tout le monde se retrouve coincé.
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| | | coufsur
Messages : 966 Date d'inscription : 22/12/2014
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Mer 20 Fév 2019, 12:38 | |
| Le Royaume-Uni ne participera pas aux élections européennes de mai prochain car il aura quitté l'Union européenne le 29 mars, a affirmé mardi le secrétaire d'Etat au Brexit Martin Callanan en réponse à des déclarations de Jean-Claude Juncker ""personne ne s'opposerait à un report du Brexit". https://fr.yahoo.com/news/la-grande-bretagne-ne-participera-pas-aux-europ%C3%A9ennes-092647998.html | |
| | | thierry
Messages : 1361 Date d'inscription : 03/03/2013
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Mer 20 Fév 2019, 20:38 | |
| 3 députées du parti conservateur britanique ont décidé de quitter leur parti au vu de la catastrophe qui s’annonce.
Mais les pro Brexit de ce forum vont nous démontrer que c’est la faute de Bruxelles, pas d’inquiétude.
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Mer 20 Fév 2019, 20:43 | |
| Nul doute que les intervenants du forum du plateau sont des acteurs majeurs du brexit !
Pour le reste et l'affaire de bruxelles on verra dans quelques semaines...
En France des élus macronistee se barrent de la majorité que doit on en penser ? | |
| | | coufsur
Messages : 966 Date d'inscription : 22/12/2014
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Mer 20 Fév 2019, 20:59 | |
| - tonton christobal a écrit:
- Nul doute que les intervenants du forum du plateau sont des acteurs majeurs du brexit !
Pour le reste et l'affaire de bruxelles on verra dans quelques semaines...
En France des élus macronistee se barrent de la majorité que doit on en penser ? "En France des élus macroniste se barrent de la majorité au vu de la catastrophe qui s’annonce". | |
| | | thierry
Messages : 1361 Date d'inscription : 03/03/2013
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Mer 20 Fév 2019, 21:05 | |
| vous avez raison d’essayer de déplacer le sujet de ce débat sur Macron, vu que vous n’avez rien à répondre
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| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? Mer 20 Fév 2019, 21:31 | |
| - thierry a écrit:
- vous avez raison d’essayer de déplacer le sujet de ce débat sur Macron, vu que vous n’avez rien à répondre
macron est très intransigeant sur le dossier il est donc normal de le mettre en cause tant il en est partie prenante... Doit on pour étayer l'argumentaire lister ses interventions ? | |
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| Sujet: Re: “Quitter l’Europe doit être douloureux” : Valérie Pécresse ou le gaullisme génétiquement modifié ? | |
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