la Russie peine à renvoyer les supporters africains chez eux
Mercredi 6 mars 2019 à 20:07 4
À l’issue de la Coupe du Monde 2018, près de 12 000 ressortissants africains sont restés en Russie après l’expiration de leur “Fan ID”, un visa expressément délivré à l’occasion de la compétition sportive.
Ce devait être une manière de donner une bonne image du pays et d’élargir sa vitrine à l’international, c’est finalement un caillou dans la chaussure du Kremlin. Comme le rapporte Le Monde, des milliers de « supporters » venus de l’étranger ont pu poser le pied en Russie à l’occasion du Mondial organisé l’été dernier grâce aux « Fan ID » distribués de par le monde, un document les dispensant de visa pour passer la frontière. Problème : plusieurs milliers d’Africains sont restés sur le territoire clandestinement.
Quelque 5 500 migrants encore sur place en février
Satisfait du succès du Mondial, le président Vladimir Poutine avait pourtant étendu la durée du précieux sésame, prévu pour se périmer à l’issue de la compétition, jusqu’à la fin de l’année 2018. Hélas, selon le ministère de l’Intérieur, quelque 12 000 personnes, en grande majorité africaines, se trouvaient clandestinement en Russie après la fin de ce délai. Elles n’étaient toutefois plus que 5 500 en février. Le responsable d’un centre moscovite pour les immigrés interrogé par Le Monde l’assure : il n’avait jamais vu autant d’arrivées en provenance d’Afrique depuis dix ans.
Reste que la situation n’est pas tenable, autant pour les autorités que les migrants arrivés en Russie. Un jeune Gambien de 23 ans rencontré par le quotidien vit dans un deux-pièces avec neuf autres personnes, dont un bébé. À la suite d’un conflit familial qui aurait pu lui coûter la vie, il a fui son pays et bénéficié de l’aide d’un migrant originaire du Liberia, expulsé de Russie en février par les autorités. Le pays n’a accordé l’asile qu’à 33 personnes en 2017, il se fait donc peu d’espoir. De son côté, le Kremlin accentue ses efforts pour évacuer ces supporters devenus dérangeants.