Mais pourquoi voter ?

Mais pourquoi voter ?
Par Charles Gave
18 mars, 2019

Nous savons tous que : « La démocratie est le pire de tous les régimes à l’exception de tous les autres » comme le disait Churchill.  Et dans la démocratie, il y a en principe un Souverain et un seul, le Peuple. En théorie, les autorités actuelles gouvernent au nom du peuple, au bénéfice du peuple.

Mais comme le disait le joueur de base-ball et philosophe américain, Yogi Berra : « En théorie, la théorie et la pratique c’est la même chose. En pratique, c’est rarement vrai »

A l’évidence la théorie est que le vote du peuple est déterminant tandis que la pratique semble être que le vote du peuple n’est retenu que si les élites sont d’accord.
Parce que depuis à peu près vingt ans, chaque fois qu’un peuple exprime sa volonté au travers d’une élection ou d’un référendum et si cette volonté est contraire au mouvement de l’Histoire telle que décrite par des hommes éminents tels monsieur Juncker, auteur de la célèbre formule : « il n’y a pas de sortie démocratique des institutions européennes », alors, curieusement, des obstacles innombrables se dressent qui empêchent la volonté du peuple de s’exercer.

Quelques exemples au hasard.

 Commençons par la Grèce, prise dans le piège mortel de l’euro. Un parti de gauche est élu, qui lance un referendum pour savoir si le pays doit rester dans l’euro. Une majorité écrasante se dégage pour que la sortie ait lieu. La banque centrale européenne ou BCE (qui n’est contrôlée démocratiquement par rien ni par personne) fait savoir que toutes les lignes de crédit et les banques grecques seront coupées instantanément si la sortie a lieu, le ministre des finances démissionne, le premier ministre se couche et la population Grecque est mise en esclavage pour sauver les banques allemandes ou françaises.

 Passons à la France : En 2004, monsieur Giscard, le grand spécialiste des noms d’emprunts, concocte le texte d’une constitution européenne qui est solennellement signée à Rome par tous les Hommes de Davos représentant (?) 24 pays. Quand cette constitution est soumise au referendum en France et aux Pays Bas, patatras, les peuples la refusent. Aucune importance, monsieur Sarkozy, nouvellement élu, fait entériner un copié-collé du document deux ou trois ans après le rejet du referendum sous le nom de traité de Lisbonne en se servant de la procédure du Congrès à Versailles, et pour faire bonne mesure, le même Sarkozy rejoint le commandement unifié de l’Otan sans rien obtenir en échange, signant ainsi une double forfaiture.

 Venons-en à l’Italie. Monsieur Berlusconi, premier ministre Italien en 2011 envisage de quitter l’Euro et commence à faire imprimer des billets en se servant des machines spécialisées qui étaient restées dans les caves de la banque centrale locale. Emoi dans le landerneau bruxellois et la rumeur court qu’à ce moment-là la Chancelière allemande et le Président Français de l’époque ont demandé la permission au Président américain de renverser le premier ministre Italien. Ce qui fut fait, et monsieur Berlusconi fut remplacé par un haut fonctionnaire Européen Mario Monti, une espèce de Kisling local, qui s’empressa de faire bruler tous les billets et de détruire les machines. Il faudra attendre 2018 pour que l’Italie se dote d’un gouvernement qui n’ait pas été nommé par Bruxelles.

 Passons aux élections américaines. Un homme qui ne faisait pas partie des Oints du Seigneur à la surprise générale l’emporte aux élections. Immédiatement, un procureur spécial est nommé pour empêcher monsieur Trump de gouverner. Deux ans après, ce procureur spécial n’a rien trouvé et nous attendons toujours son rapport. Mais nous savons de source sure que et l’administration Obama, le clan Clinton et les chefs du FBI, de la CIA et du ministère de la Justice aux USA sont gravement compromis dans des manœuvres sordides pour essayer de délégitimiser celui que les américains ont choisi. Maintenant que nous avons un nouveau ministre de la Justice aux USA, on peut peut-être espérer que les dossiers vont enfin sortir (voir mes anciens articles sur le sujet).

 Venons-en enfin au Brexit. Le peuple anglais décide de quitter les institutions européennes de façon fort démocratique au travers d’un referendum. Curieusement, les conservateurs au pouvoir et au Parlement (qui voulaient majoritairement rester en Europe), nomment un premier ministre qui était partisan elle aussi de rester en Europe. Et les difficultés commencèrent à s’accumuler presque immédiatement. Comme une majorité des députés aux communes sont officiellement partisans de rester en Europe, nous arrivons à une situation tout à fait britannique : le plan du premier ministre est inacceptable mais une sortie sans accord avec le reste de l’Europe est également inacceptable, alors même qu’il ne reste plus de temps pour négocier. Comprenne qui pourra…

la suite : https://institutdeslibertes.org/mais-pourquoi-voter/

Il y a des pays où les référendums ayant un impact majeur doivent être validés par une majorité qualifiée, 55% des votants par exemple et non 50% + 1 voix.
Justement, le Brexit est passé par moins de 52% des votants.

En France, pour un référendum le seuil est à 50% des votants, mais pour une procédure au Congrés (Assemblée + Sénat) il faut les deux tiers des votants. C'est bien pourquoi Hollande n'a pas pu faire de réforme constitutionnelle.

Pour l'Union européenne, il y a aussi la notion de double majorité qualifiée (% de pays représentant % des électeurs).

Alors, qu'est-ce qui est le plus démocratique ? 50% pas plus ? 55% ? 60% ? Cela me parait être une vraie question, pour des décisions qui impacteront l'avenir sur plus d'une génération.

Si nous en sommes à refaire la loi électorale postérieurement au résultat des élections pour faire le contraire des souhaits des électeurs effectivement la politique se complique...

Si je suis votre idée, que vous semblez trouver raisonnable, est il admissible de laisser les manettes du pays à un président qui représente 20% du corps électoral ?

tonton christobal a écrit:

Si nous en sommes à refaire la loi électorale postérieurement au résultat des élections pour faire le contraire des souhaits des électeurs effectivement la politique se complique...

La question ne se pose pas (a posteriori) pour les votes qui ont eu lieu, mais a priori pour les votes qui auront lieu

Citation :

Si je suis votre idée, que vous semblez trouver raisonnable, est il admissible de laisser les manettes du pays à un président qui représente 20% du corps électoral ?

Il faut dans ce cas préciser d'abord ce qui compte le plus : le % des votants/exprimés ou le % des inscrits. Bien difficile de parler à la place des abstentionnistes, fort divers.
Par contre, la question se pose sur la prise en compte du vote blanc (dans les exprimés ou pas) qui a été mise sur la table

Salamandre a écrit:

La question ne se pose pas (a posteriori) pour les votes qui ont eu lieu, mais a priori pour les votes qui auront lieu




Il faut dans ce cas préciser d'abord ce qui compte le plus : le % des votants/exprimés ou le % des inscrits. Bien difficile de parler à la place des abstentionnistes, fort divers.
Par contre, la question se pose sur la prise en compte du vote blanc (dans les exprimés ou pas) qui a été mise sur la table

Lorsque l'on veut finasser avec les règles on arrive rapidement à l'incohérence... d'autant que le système même s'il n'est pas parfait à globalement bien fonctionné durant des années.

Curieusement ça foire lorsque nos "z'élites" décident de diriger la boutique en fonction de paramètres déconnectés de la populace des manants.
C'est l'énarchie de gauche comme de droite (c'est la même), le "cercle de raison" dont les limites sont déterminées par les sachants... j'ai des noms et quelques "cercles de réflexion" incontournables plus ou moins internationaux (doit on les lister ?) où se retrouvent les politicards, les friqués qui détiennent le pouvoir et les médias à la botte... (médias sous perfusion financière gage de soumission.)

Lorsque le supposé patron titubant de la commission peut affirmer sans se faire botter le cul qu'un vote démocratique d'une nation ne peut aller contre une règle européenne édictée par des irresponsables on comprend l'étendue du problème.

Je n'ai pas l'intention de passer la nuit sur le sujet... l'avenir sera juge du bien fondé de la manière actuelle de prendre les électeurs pour des demeurés.

Les votes exprimés ou non sont sans importance puisque ceux qui font les lois n'en tiennent pas compte...

Conclusion : une décision avalisée par 50 %  plus un électeur serait contestable et annulée par des technocrates arrivés au pouvoir on ne sait trop comment qui sans opposition ni contrôle feront le contraire... et on s'étonne de découvrir des populistes fachos réacs qui ne sont pas contents.

La pensée unique de tous les extrémistes : trouver les boucs émissaires coupables de tous les malheurs du monde (pour l'extrème gauche : les riches et les patrons ; pour l'extrème droite : les étrangers ; pour tous et en plus : les élites du moment, bref ceux à qui on veut prendre le pouvoir et l'argent ; et pour chaque groupe de fanatiques : tous les autres).
Aaah comme la vie est simple, quand avec quelques ennemis à combattre on peut tout promettre et tout espérer ! Il suffit de rajouter des louches de procès d'intention pour tout expliquer.

En Europe, un épisode peu glorieux de la fin du Moyen Âge et (surtout) du début des temps modernes fut la chasse aux sorcières et sorciers, coupables de tous les malheurs du monde. Nous y re-sommes.
A part ça, l'arrogance et le mépris, on les trouve facilement chez des anti-macroniens avec ou sans gilet jaune.

tout le monde il est beau tout le mode il est gentil...
Nous vivons dans un milieu de grands chefs désintéressés soucieux du bien commun.

Plus bobo et bon week end sauf pour les anti macron que l'on va bientôt pendre pour le plus grand bien de la nation.

La vie n'est pas binaire ; il y a bien plus de deux cases possibles. Et il doit bien y avoir un terme en français pour le procédé de rhétorique qui consiste à dévaloriser une position en affichant son extrême ou l'inverse. Mais le raisonnement par l'absurde, c'est nettement plus futé.

Salamandre a écrit:

La vie n'est pas binaire ; il y a bien plus de deux cases possibles. Et il doit bien y avoir un terme en français pour le procédé de rhétorique qui consiste à dévaloriser une position en affichant son extrême ou l'inverse. Mais le raisonnement par l'absurde, c'est nettement plus futé.

La folie, c'est se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent. citation de bebert

c'est ce que font nos dirigeants éclairés... avec les résultats que nous dégustons depuis des années.