Publié le 2 juin 2019par maximetandonnet
« Un maire qui sera élu sans l’appui du MODEM ou LREM sera l’ennemi du président » Cette phrase, prononcée par un député européen LREM, illustre une évolution préoccupante de la vie politique française [même s’il s’en est excusé par la suite].
Un maire qui ne ferait pas allégeance au président serait traité en ennemi par ce dernier. Cette déclaration repose sur une vision des choses foncièrement antirépublicaine. Elle viole la Constitution selon laquelle le président de la République « assure par son arbitrage » le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, dès lors président impartial de tous les Français – et de tous les maires.
Tout un état d’esprit, une mentalité se profilent derrière cette phrase. De fait, elle n’est que le reflet d’une évolution du régime politique français qui l’éloigne des valeurs de la démocratie.
Il ne saurait donc y avoir de maire qu’asservi au culte du chef de l’Etat.
Telle est la conception de la libre administration des collectivités locales qui s’en dégage. La réélection de 2022 semble dès lors tout justifier, jusqu’à la mise en cause du socle même des principes de la République.
Par ailleurs, les manœuvres destinées à achever de détruire l’opposition républicaine se précipitent, avec la bénédiction d’une partie de la presse et des médias, comme pour couvrir les déceptions, les échecs et l’effondrement d’une popularité.
Un climat profondément malsain et délétère s’est emparé du pays. Nul ne sait de quoi demain est fait. Que sera l’issue du troisième, ou du quatrième acte? Tout va dans le sens d’un désastre. Mais en attendant, j’ai envie de dire aux élus républicains, tentés de céder au chantage des municipales: « vous avez choisi le déshonneur pour éviter la défaite. Vous aurez le déshonneur et la défaite ».
Maxime TANDONNET