La votation en Suisse

Faut-il expulser les étrangers coupables de crime, viol, fraude aux aides sociales...?
Cette votation s'est faite hier en Suisse sous forme de referendum, et la réponse a été OUI.

Questions

Cette forme de scrutin n'est-elle pas en contradiction avec la démocratie représentative, et l'aspect binaire de sa réponse ne fait-il pas une place trop grande à l'émotivité?
Si un tel referendum était organisé en France, quel serait, selon vous, la réponse?

Cetres, le oui l'a emporté, enfin pas dans tous les cantons tout de même.

Ceci dit, le texte adopté est contraire au droit international et à la législation helvète et donc a peu de chance d'être appliquée dans l'immédiat.

C'est cependant une affaire qui place l'UDC, ce parti d'être droite en position de force à un an des elections fédérales et c'est certainement l'enjeu et le résultat majeur de ce scrutin.

moi je fais le pari que si un tel referendum avait lieu en France le OUI l'emporterait.

Possible, mais ce serait contraire à la constitution et au principe d'égalité de la République.

en poussant le raisonnement on peut se demander, Loïc, comment un referendum, expression libre et majoritaire du peuple, pourrait-être contraire à la constitution.
Qui disait, à la veille du tant attendu "grand jour" (par certains ) que la Révolution est illégale, mais qu'elle est parfois nécessaire?

L'expulsion d'un étranger qui contrevient à la loi est possible contrairement à l'idée reçue...

PAMINA a écrit:

en poussant le raisonnement on peut se demander, Loïc, comment un referendum, expression libre et majoritaire du peuple, pourrait-être contraire à la constitution.

C'est une question assez simple. Il s'agit d'une des particularités du système politique hélvétique. Des citoyens ou un parti politique (ici l'UDC, parti d'extrême droite en l'occurence pour le cas précis) peuvent proposer un texte à votation populaire. Cette proposition peut-être non constitutionnelle et contraire aux lois cantonales voir fédérales. Si elle est adoptée, en principe, la loi (cantonale ou fédérale) évolue dans le sens de la proposition acceptée sous certaines conditions.

Là en la circonstance, cela va être bien plus compliqué parce que c'est aussi en contradiction avec un certain nombre de textes internationaux que la Confédération a ratifié, qui l'engagement et qu'elle aura à mon sens bien du mal à dénoncer.

Il y a parfois loin de la coupe référendaire aux lèvres de la loi fédérale... C'est parfois difficile à comprendre vu de France où l'on est pas habitué au fonctionnement de la démocratie suisse qui peut réserver bien des surprises, même Christoph Blocher chef de l'UDC l'a appris à ses dépens.