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Forum d'échanges et de débats concernant les quartiers de Fontenay-sous-Bois (94120), la ville dans son ensemble, son environnement et sa gestion, ou des sujets d'intérêt général. |
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| Comment fonctionnent les zones de non droit | |
| | Auteur | Message |
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tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Comment fonctionnent les zones de non droit Ven 08 Jan 2016, 15:07 | |
| Marseille: la délinquance sur les chantiers, nouvelle cible des autorités
"Si tu ne nous embauches pas, le chantier s'arrête": c'est ce qu'entendent de nombreux responsables de chantiers du BTP dans les quartiers sensibles à Marseille. Rackets, pressions à l'embauche, menaces, extorsions à la sous-traitance font désormais l'objet de toute l'attention des autorités. Longtemps ces infractions sont passées sous les radars de la police et de la justice car les entreprises préféraient souvent acheter leur tranquillité. Ce n'est plus le cas. Lorsqu'il avait rencontré des représentants de la police et de la justice, le responsable d'une grosse entreprise de BTP l'avait prédit: le chantier de la "L2", grand contournement autoroutier de Marseille de l'Est au Nord, dont le chantier a redémarré il y a un an et demi, allait traverser "des quartiers à problèmes" et "gêner" un certain nombre de gens. "On sera rackettés". La suite lui donne raison: le 26 janvier 2015, trois engins de chantiers - parmi eux, une foreuse quasi-unique en Europe - sont incendiés pour un préjudice supérieur à 1 million d'euros. Trois jours plus tard, la société reçoit un devis de la société de gardiennage Télésurveillance, Gardiennage, Intervention (TGI). Il s'accompagne d'une promesse, celle qu'il n'y aura pas de problème avec les cités voisines si l'entreprise est retenue, raconte le procureur de la République Brice Robin, lors d'une conférence de presse. Des émissaires de TGI se font plus explicites auprès de l'entreprise de BTP: oui, ce sont bien eux qui ont incendié les engins. Et si la police est prévenue, ils promettent "de mettre le feu aux cités". De fait, lorsque le contrat de gardiennage est conclu, le calme revient, malgré les absences régulières des employés de TGI. Autre cadre, procédé semblable: un conducteur de travaux de Campenon Bernard Provence se retrouve dans le sous-sol d'un logement social en construction, front contre front avec l'un de ses employés originaire du quartier. Si son contrat n'est pas prolongé, le responsable finira "dans un coffre ou dans un cave", lui promet-on. Des menaces qui ne sont pas forcément en l'air: lors d'une audience, un magistrat a raconté comment un chef de chantier s'était retrouvé enfermé pendant plusieurs heures dans le coffre d'une voiture partie "faire un rodéo dans la ville". Et lorsque les entreprises cèdent - ce qu'elles font souvent -, leurs ennuis ne sont pas terminés. Les pièces d'enquête consultées par l'AFP dressent un portrait peu flatteur des salariés ainsi recrutés: refus du port du casque car "ça fait tomber les cheveux", chute à scooter qu'on tente de faire passer en accident du travail, heures de travail passées à laver les voitures du quartier, vol des clefs des engins, absences répétées puis pressions pour se faire noter présent... "Sur un chantier, un employé s'est battu avec un contremaître parce que les autres ouvriers faisaient du bruit et l'empêchaient de dormir!" raconte une source proche du dossier. Certains noms apparaissent dans plusieurs dossiers distincts. Comme celui de Karim Ziani, mis en examen et détenu dans l'affaire de la L2, il apparaît aussi dans celle de la construction de HLM. S'agit-il d'organisations de type mafias italiennes ? "Non, on n'en est pas là", répond clairement le procureur adjoint de Marseille André Ribes, qui ne minore pas pour autant cette délinquance dont "le chiffre d'affaires est important, notamment sur la sécurité". Depuis quelques mois en tout cas, les arrestations se multiplient et les condamnations tombent au tribunal correctionnel de Marseille. Mi-2015, après cinq mois d'enquête, une douzaine de personnes sont arrêtées dans le dossier de la L2, quatre sont mises en examen et aujourd'hui encore en détention provisoire. Début décembre, trois hommes, qui avaient extorqué leur embauche, ont été condamnés à des peines d'entre 18 et 30 mois de prison. En tout, cinq dossiers ont été ouverts en 2015. Pour en arriver là, la justice et la police ont dû changer leurs méthodes. D'abord, il a fallu regagner la confiance des acteurs du BTP, qui portaient rarement plainte. "Il faut se mettre à la place d'un chef de chantier qui a été menacé: il a en face de lui un voyou. (En cas de plainte), c'est la parole de l'un contre la parole de l'autre. Ensuite il se retrouve seul sur le terrain face au voyou, et nous, on n'est plus là", explique le directeur départemental de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône Pierre-Marie Bourniquel. "Ca n'est pas facile pour un employé", confirme Philippe Deveau, le patron de la fédération BTP du département.
Une petite dizaine de policiers ont été choisis pour faire partie du Groupe voie publique "chantiers" sous l'égide du commissaire Jean-Baptiste Corti. Ce groupe, doté d'équipements spécialisés et de moyens humains, "traite ces affaires de chantage de chantiers comme de la grande criminalité", explique M. Bourniquel. Bailleurs, donneurs d'ordres, fédération du BTP, police se sont par ailleurs regroupés sous l'autorité du parquet au sein d'un Groupe local de traitement de la délinquance (GLTD). Deux magistrats ont été nommés pour suivre ces dossiers. "Des stratégies d'enquête sont déterminées, des stratégies de qualifications juridiques qui permettent de faire aboutir" les procédures, explique le procureur adjoint Ribes, qui cite l'exemple de l'extorsion par menaces "déguisées", toujours difficile à caractériser. Après les premières peines de prison, les professionnels de la construction affichent leur satisfaction. "Ca nous a permis de nous rapprocher de la police et de la justice", explique Philippe Deveau. Cette criminalité faisait partie jusque-là des "chiffres noirs" de la délinquance, selon M. Ribes: des faits non portés à la connaissance de la police et de la justice, et qui n'existent donc pas officiellement. Avant la mise en place du dispositif, le parquet n'était saisi d'aucun dossier de ce type. Cette criminalité avait pourtant un coût: autour de 50 millions d'euros par an pour les seules Bouches-du-Rhône comprenant les vols, les dégradations ou incendies de matériel et les pertes d'exploitation liées à des chantiers arrêtés ou ralentis, selon M. Deveau. Ces problèmes sur les chantiers "existent partout" en France, précise-t-il. "Je ne pense pas qu'il y ait plus de racket ici dans le BTP qu'ailleurs", abonde M. Ribes. La justice compte également surveiller le comportement du secteur. Le magistrat affirme: "Le discours du procureur a toujours été très clair: un acte de délinquance est un acte de délinquance. S'il s'agit de travail dissimulé, l'action publique sera aussi exercée". | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Comment fonctionnent les zones de non droit Ven 08 Jan 2016, 15:26 | |
| Rien de bien nouveau.... Déjà en 2013 dans le département voisin de Seine Saint Denis.... - http://www.batiweb.com/actualites/vie-des-societes/le-93-sattaque-au-racket-sur-les-chantiers-17-04-2013-22089.html a écrit:
- Le 93 s'attaque au racket sur les chantiers
Après une série d'incidents survenus sur des chantiers dans le département de Seine-Saint-Denis, la préfecture organisera une réunion mensuelle avec des entreprises du bâtiment agissant sur le 93 dans le cadre de rénovation urbaine, afin de prévenir et de suivre les agressions et le racket dont elles peuvent être victimes.
Vie des sociétés | Le 17 avril 2013
La préfecture de Seine-Saint-Denis a annoncé mardi la mise en place d'une réunion mensuelle à la préfecture, qui regroupera des représentants du cabinet du préfet, du parquet, du conseil général, des services de police et des entreprises, pour suivre et prévenir les agressions dont elles peuvent faire l'objet. « On est à l'écoute des entreprises sur ce sujet, c'est l'une de nos priorités. Mais pour cela, il faut qu'elles nous fassent remonter les infos », a-t-on indiqué à la préfecture à l'issue d'une réunion qui rassemblait le préfet Christian Lambert, la procureur de Bobigny Sylvie Moisson et des professionnels du BTP et des bailleurs sociaux. Étonnamment, les fédérations et syndicats du bâtiment, comme la FFB ou la Capeb, n'étaient pas conviées à ce rendez-vous.
Cette rencontre avait été convoquée après une série d'incidents survenus sur des chantiers dans le département, qui avaient poussé des entreprises à dénoncer le racket dont elles étaient victimes, notamment de la part de pseudo-sociétés de gardiennage. En menaçant de dégradations ou de représailles, ces sociétés proposent des prestations de gardiennage fictives que beaucoup d'entreprises accepteraient pour éviter de perdre des marchés ou du matériel. Deux ouvriers avaient été blessés par balle le 18 février sur un chantier de rénovation urbaine dans la cité des Poètes à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), par un tireur casqué. Un an plus tôt, l'entreprise avait refusé de céder au racket d'une pseudo-société de gardiennage
La première tranche de ce chantier dans la cité des Poètes avait déjà été marquée par une affaire de racket. Dans ce cadre, quatre personnes du quartier ont été mises en examen en mars 2011 pour extorsion, placées en détention provisoire puis libérées. Apparemment, « les travaux perturbent des trafics, ce qui génère des tension ». Dans le cadre du prochain plan de rénovation urbaine, le ministère travaille avec l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) pour renforcer les clauses d'insertion qui permettent d'embaucher du personnel local, a précisé l'entourage de François Lamy, ministre délégué à la Ville. Plusieurs chantiers sont actuellement sous protection policière dans le département.
B.P (source AFP) Source: http://www.batiweb.com/actualites/vie-des-societes/le-93-sattaque-au-racket-sur-les-chantiers-17-04-2013-22089.html | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Comment fonctionnent les zones de non droit Ven 08 Jan 2016, 15:35 | |
| J'attends donc puisque ces méfaits sont dans le domaine public grâce aux mesures efficaces qui vont venir une action rapide suivie d'effets sur le terrain et des sanctions sévères suivie d'une application réelle des instances judiciaires... on a le droit de rêver.
A moins que l'on préfère s'occuper de la vente des hachoirs et de leur détention clandestine en tant qu'arme de destruction massive chez les particuliers. | |
| | | a.nonymous
Messages : 14980 Date d'inscription : 30/05/2011
| Sujet: Re: Comment fonctionnent les zones de non droit Ven 08 Jan 2016, 15:48 | |
| Photo prise aux Larris le 11 juin 2010 d'une pelleteuse dans laquelle le conducteur d'engin avait sûrement oublié un mégot mal éteint... | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Comment fonctionnent les zones de non droit Ven 08 Jan 2016, 16:54 | |
| a.nonymous, !!!! ++++1 _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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