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Forum d'échanges et de débats concernant les quartiers de Fontenay-sous-Bois (94120), la ville dans son ensemble, son environnement et sa gestion, ou des sujets d'intérêt général. |
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| Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques | |
| | Auteur | Message |
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Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Sam 10 Déc 2016, 21:52 | |
| Présidentielle 2017 : clivages politiques autres que séparation gauche-droite Divers exemples, tel le référendum de 2005 sur l’Europe, montrent qu’on ne peut classer les idées politiques sur un seul axe. Pour l'analyse, les positions de 19 candidats politiques ont été placées selon 8 axes thématiques, avec 2 conceptions opposées pour chaque thème. Les candidats sont répartis selon leur proximité avec chaque conception, en indiquant leurs prises de position. 8 Thèmes Protection sociale. Politique économique. Environnement. Europe Rapport à l’Etat. Sujet de société. Identité nationale. Relations internationales
(voir graphique interactif de l’article)
Le clivage gauche-droite reste valable pour plusieurs thèmes … Les questions sociétales : les candidats de gauche partagent une vision progressiste ou sont discrets sur ces questions. A l’inverse, M. Le Pen et F. Fillon ont sur une vision conservatrice sur l’avortement ou les droits des couples du même sexe. La politique économique : P. Poutou et N. Arthaud sont à l’opposé de la ligne très libérale de F. Fillon. Le programme de M. le Pen mélange des mesures classées « de gauche » avec une ligne classée « de droite ». Si les socialistes Hollande et Valls sont plutôt « social-libéral », pour une politique combinant réduction des dépenses publiques et baisses de charges pour les entreprises, par contre Hamon et Montebourg appellent à la sortie de l’austérité et à une politique fiscale bien plus redistributive. … mais beaucoup moins sur d’autres Les proeuropéens regroupent A. Juppé, F. Bayrou, F. Hollande ou E. Macron. La famille 'eurosceptiques et souverainistes' regroupe aussi bien J-L. Mélenchon, A. Montebourg que M. Le Pen ou N. Dupont-Aignan. Le sujet des relations avec la Russie est un des rares à rapprocher J-L. Mélenchon, F. Fillon et M. Le Pen. Le rapport à l’identité nationale divise l’échiquier politique. A l’inverse de P. Poutou, N. Kosciusko-Morizet ou E. Macron, il y a une opposition plus ou moins forte (pour des raisons variées) à une société « multiculturelle » de M. Valls, N. Sarkozy et M. Le Pen ou J-L. Mélenchon. L’écologie est une question dont beaucoup de candidats se saisissent, mais rares sont les engagements marqués, excepté Y. Jadot.
La gauche et la droite souvent fracturées A droite, seule la politique économique montre un large accord. Le Parti socialiste est coupé en deux pôles : d’un côté, A. Montebourg et B. Hamon partagent de nombreuses positions avec Y. Jadot et J-L. Mélenchon. De l’autre, F. Hollande et M. Valls ne sont pas si éloignés de F. Bayrou, en dehors des sujets de société. Les positions de M. Valls et A. Montebourg sont éloignées sur au moins trois thèmes : la politique économique, l’Europe et l’identité nationale. A lire : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2016/12/09/presidentielle-2017-au-dela-de-l-opposition-gauche-droite-les-nouveaux-clivages-politiques_5046187_4355770.html | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Sam 10 Déc 2016, 23:29 | |
| Très intéressante mise au point. Il manque cependant quelques thèmes La laïcité, l'immigration, l'emploi, la fonction publique, l'énergie nucléaire ... Les discours et professions de foi sur toutes ces questions vont animer les débats d'ici avril. Et même après. _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | mamiea
Messages : 4282 Date d'inscription : 10/06/2010 Age : 77 Localisation : Fontenay sous Bois
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Dim 11 Déc 2016, 08:25 | |
| Il est un point où gauche droite sont d' accord, le non respect des choix des électeurs: Référendum sur l' Europe non des électeurs, pas de problème on passe outre (droite) Référendum sur Notre Dame des Landes, oui des électeurs, non application par le gouvernement de gauche. Conclusion on se fiche pas mal de l' avis du peuple. C' est aussi un thème qui n' est jamais abordé. | |
| | | matmut
Messages : 2081 Date d'inscription : 10/07/2010
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Dim 11 Déc 2016, 10:45 | |
| Quelques jours après sa victoire à la primaire, F.Fillon est confronté à ses premières difficultées émanant de son propre camp en particulier sur sa réforme de la sécurité sociale et sur la suppression des 500 000 postes de fonctionnaires en 5 ans. B.Accoyer, nouveau secrétaire général des LR, poussé par les siens demande poliment des clarifications. D'autre comme H.Guaino déclare qu'il ne sutiendra pas un programme qu'il trouve profondément injuste. Peu scruté par ses concurrents à la primaire tant que les sondages le donnaient au mieux en 3e position, son projet fait depuis sa victoire l'objet de vives interrogations par ses nouveaux ralliés
Dernière édition par matmut le Dim 11 Déc 2016, 11:45, édité 1 fois | |
| | | mamiea
Messages : 4282 Date d'inscription : 10/06/2010 Age : 77 Localisation : Fontenay sous Bois
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Dim 11 Déc 2016, 11:30 | |
| - matmut a écrit:
- Quelques jours après sa victoire à la primaire, F.Fillon est confronté à ses premières difficultées émanant de son propre camp en particulier sur sa réforme de la sécurité sociale et sur la suppression des 500 000 postes de fonctionnaires en 5 ans. B.Accoyer, nouveau secrétaire général des LR, poussé par les siens demande poliment des clarifications. D'autre comme H.Guaino déclare qu'il ne sutiendra pas un programme qu'il trouve profondément injuste.
Peu scruté par ses concurrents à la primaire tant que les sondages le donnaient au mieux en 3e position, son projet fait depuis sa victoire l'objet de vivent interrogations par ses nouveaux ralliés On peut aussi remarquer le changement du candidat Walls par rapport au premier ministre. Pour l' instant chacun essaie de rallier son camp à sa candidature, nous verrons après les programmes de chacun qui, je n' en doute pas seront quelque peu différent du programme "primaire". Reste à savoir si le nouveau président tiendra ses paroles de campagne, le dernier en était très éloigné, comme quoi! | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Dim 11 Déc 2016, 12:26 | |
| J'aime lorsque les uns s'occupent de la gamelle des autres...
La gauche qui avait tous les pouvoirs lors de l'arrivée de flanbi aux manettes est à la rue quatre ans après. Ces gens incapables de traiter les dossiers (CF les écolos à Nantes) qui laisse les ennuis aux suivants... ne se taisent pas ils accusent et jugent !
Elle discute des éventuels problèmes de la droite... elle plante la pagaille et fait des procès d'intention à ceux qui non élus sont peut être en mesure de lui succéder.
C'est merveilleux d'être un politicard ! dans une vie réelle ces gens prendraient des coups de pied au cul et avec juste raison ! | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Jeu 22 Juin 2017, 19:54 | |
| Juin 2017, le point provisoire. Depuis le titre initial du sujet, nous paraissons bien dans l'au-delà : gauche(s) et droite (d'avant) dans l'opposition, les nouveaux clivages politiques devenus fragmentation générale (encore en cours) de ces oppositions de droite et de gauche. Et un "groupe central" en évolution, devenu barycentre (centre de masse / centre de gravité) général du système politique. En France, mais la "grande coalition" allemande (große Koalition) y ressemble un peu, non ? | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Jeu 22 Juin 2017, 20:41 | |
| C'est une sorte de mouvement perpetuel. Il y a la phase groupement, unité, puis division, éclatement et le cycle recommence. C'est vrai pour les partis politiques ou pour les pays qui forment l'Europe, Au niveau local on en est à l'éclatement, viendra le temps des alliances indispensables pour certains _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | Libellule
Messages : 15053 Date d'inscription : 23/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Jeu 22 Juin 2017, 20:55 | |
| Un des mouvements précédents, tiens, pour se détendre un peu, au hasard :
De Constitution ! vous n’en avez plus. C’est vous qui l’avez détruite en attentant, le 18 fructidor, à la représentation nationale, en annulant, le 22 floréal, les élections populaires, et en attaquant le 30 prairial, l’indépendance du gouvernement.
Cette Constitution dont vous parlez, tous les partis veulent la détruire. Ils sont tous venus pour me faire confidence de leurs projets, et m’offrir de les seconder. Je ne l’ai pas voulu ; mais, s’il le faut, je nommerai les partis et les hommes. » –
« Nommez-les, s’écrie alors les opposants, nommez-les, demandez un comité secret. » Une longue agitation succède à cette interruption. Bonaparte attend quelques moments et reprend la parole : « Environné de mes frères d’armes, je saurai vous seconder. J’en atteste ces braves grenadiers dont j’aperçois les baïonnettes, et que j’ai si souvent conduits à l’ennemi, j’en atteste leur courage, nous vous aiderons à sauver la patrie, et si quelque orateur, ajoute Bonaparte d’une voix menaçante, si quelque orateur, payé par l’étranger parlait de me mettre hors la loi, alors j’en appelerais à mes compagnons d’armes.
Songez que je marche , accompagné de la fortune. » Ces paroles étaient à l’adresse des Cinq-Cents. Quant aux Anciens, ils furent gagnés à sa cause ; ils lui accordèrent les honneurs de la séance. | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Ven 23 Juin 2017, 07:24 | |
| Autres analogies à deux siècles d'écart, commentaires sur le gouvernement Philippe II : "Comme au début du Premier Empire, on peut très vite acquérir ses galons de Maréchal" (C. Meeus ou C. Weil) Mentionnée aussi, l'ambition du président Macron pour l'Europe, en bien plus pacifique aujourd'hui. (source : "C dans l'air" titré "Gouvernement : la fin des stars", diffusé hier) | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Ven 23 Juin 2017, 08:45 | |
| (retour aux clivages politiques du mois) - Citation :
- Macron et les sept nains
Face au gouvernement Philippe II, ce pack de macroniens et de macronistes, il y a beaucoup d’oppositions : sept. Les partis politiques français se reproduisent désormais par scissiparité. Ils se coupent en deux ou en trois qui continuent leur vie en organismes autonomes, à chaque fois plus petits.
Entre les pour et les contre Macron, cinquante nuances de bleu, de rose ou de rouge s’épanouissent : opposition frontale, opposition nuancée, opposition constructive, coopération distante, coopération franche, alliance énamourée. Entre ces diverses postures, les courants se scindent en autant de sous-groupes. On en compte sept, désormais, à l’Assemblée. La vie politique française prend ainsi l’allure d’un conte de Grimm : Macron et les sept nains.
De gauche à droite, chacun prend son rôle : la France insoumise, atrabilaire à souhait, sera Grincheux. Le PCF miraculé et discret est Timide. Le PS qui doit reprendre sa pédagogie à zéro est Prof. Le Modem qui n’en revient pas d’avoir plus de trente députés est Joyeux. Les «constructifs», qui laisseront le gouvernement en paix, se reconnaissent dans Dormeur. Et le groupe LR maintenu qui vient de reconduire à sa tête Christian Jacob, dont les capacités intellectuelles sont parfois mises en doute, est Simplet. Reste le septième nain, Atchoum, pour le Front national, ce qui ne veut pas dire grand-chose. On verra plutôt dans Marine Le Pen la méchante reine qui veut tuer le Prince Charmant de l’Elysée et sa Blanche-Neige.
La métaphore s’arrête là. Il ne manquera pas d’orateurs fiévreux, de procureurs pointilleux, de contempteurs compétents pour animer le débat parlementaire. La démocratie n’est pas en péril. Mais l’univers politique est radicalement neuf, avec une grosse étoile centrale qui attire les planètes voisines au risque de les faire fondre, et laisse les autres en orbite lointaine, minuscules dans le froid sidéral. Pour reconstituer une opposition digne de ce nom, il faudra de nombreuses étapes. En Marche d’un côté, la longue marche pour les autres. Laurent Joffrin (lettre de campagne 22.06.2017, Libération) « Mais l’univers politique est radicalement neuf » : bientôt neuf partis alors, et non sept ? Entre les Valls et les Jiva, ...
Dernière édition par Salamandre le Ven 23 Juin 2017, 20:36, édité 3 fois | |
| | | Gérard
Messages : 4188 Date d'inscription : 08/07/2010
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Ven 23 Juin 2017, 09:43 | |
| - Salamandre a écrit:
- Comme au début du Premier Empire, on peut très vite acquérir ses galons de Maréchal" (C. Meeus ou C. Weil)
J'ai entendu cette réplique hier soir. Elle faisait suite à la nomination d'une femme à la fonction de ministre en précisant qu'elle venait du Vaucluse. Hasard ou finesse d'esprit des intervenants le Vaucluse est la terre de Marion Marechal! _________________ « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » (Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948)
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| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Dim 09 Juil 2017, 08:56 | |
| Mouvements : et 1, et 2, et 3, et 4, …
Valérie Pécresse : la présidence du parti LR non, le mouvement d’idées oui La présidente de la région Ile-de-France annonce qu’elle ne sera pas candidate à la présidence de LR, et qu’elle lance son propre mouvement. Valérie Pécresse affirme, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD) du 9 juillet, refuser de prendre part à une « guerre des chefs » pour la présidence du parti Les Républicains (LR), laissant entendre qu’elle ne sera pas candidate, mais annonce lancer un mouvement dans le parti.
« Ce qui se dessine, c’est une ligne d’opposition brutale et très conservatrice. Or, je pense que si nous avons perdu la présidentielle, ce n’est pas seulement sur la question de l’exemplarité ou à cause de la guerre des chefs, mais aussi parce que nous avions un problème de ligne », juge-t-elle. (..) Interrogée sur la façon dont elle compte défendre ses idées si elle n’est pas candidate, elle répond : « J’ai décidé de créer un mouvement d’idées qui, à ce stade, se situe au sein des Républicains ». « Libres ! serait un beau nom », ajoute-t-elle, précisant que ce mouvement est « l’ultime tentative pour qu’on reste unis ».
« J’invite tous ceux qui veulent construire et peser dans le parti sur cette ligne à nous rejoindre. Nous verrons ensuite si nos idées sont majoritaires », poursuit Mme Pécresse. Elle se dit également convaincue qu’il est possible de « refonder de l’intérieur » LR, mais prévient qu’un départ est possible « si on ne s’y sent pas chez nous ».
http://lemonde.fr/politique/article/2017/07/09/valerie-pecresse-ne-se-presentera-pas-a-la-presidence-des-republicains_5158013_823448.html | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Dim 12 Nov 2017, 20:46 | |
| Macronisme du jour (11 Novembre) : "Le progrès social, c'est celui qu'on peut se payer". Une autre formulation plus générale, bien connue : équilibrer recettes et dépenses. Et non pas accumuler les déficits annuels sans payer. Mais persistent les clivages et débats divers : augmenter les recettes, ou baisser les dépenses ? Et lesquelles ? Et puis, le progrès qu'on peut se payer chacun(e), certain(e)s, ou tous ensemble ? | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Jeu 23 Nov 2017, 18:24 | |
| Florilège
P. Pétain : « À la lumière de l’expérience, je corrigerai l’œuvre entreprise et je reprendrai contre un capitalisme égoïste et aveugle la lutte que les souverains de France ont engagée et gagnée contre la féodalité. J’entends que notre pays soit débarrassé de la tutelle la plus méprisable : celle de l’argent. »
Ch. de Gaulle en 1969 : « Mon seul adversaire, celui de la France, n’a aucunement cessé d’être l’argent. » Dans la tradition française, la prouesse militaire occupe le pôle positif et l’argent et le commerce son contraire.
M. Thorez, secrétaire général du Parti communiste, traita Blum le 16 février 1940 de « chacal », de « répugnant personnage, vil laquais des banquiers de Londres », dénonçant « sa puante hypocrisie » et « ses contorsions de reptile, ses mains aux doigts longs et crochus ».
F. Mitterrand au congrès d’Épinay : « Le véritable ennemi, j’allais dire le seul, parce que tout passe par chez lui, le véritable ennemi si l’on est bien sur le terrain de la rupture initiale, des structures économiques, c’est celui qui tient les clefs… c’est celui qu’il faut déloger… c’est le monopole ! Terme extensif… pour signifier toutes les puissances de l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes ! »
F. Hollande, discours du Bourget : « Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance. »
Ainsi, malgré tout ce qui sépare les différents courants politiques français, tous ou presque se retrouvent, avec des formulations différentes, autour de cette condamnation de l’argent, une condamnation d’abord morale. La diversité des intérêts, loin d’apparaître normale et gérable, voire positive, dans une vision clairement pluraliste et libérale, est lue au contraire comme un péril duquel il faut se prémunir. Dans cette optique l’argent ne peut être vu autrement que comme un facteur de division pour une société qui, depuis 1789, a mis le principe de l’égalité au fronton de ses édifices publics.
(à suivre) | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Jeu 23 Nov 2017, 18:26 | |
| Or la vertu de la monnaie n’est pas seulement de fournir un équivalent général, mais aussi de permettre le détour de production, clé de la croissance. L’épargne puis l’investissement, c’est à dire l’argent non consommé, et avancé à l’entrepreneur contre la promesse d’un retour à moyen long terme avec une part du profit, sont l’autre figure de l’argent à mille lieux de l’enrichissement « en dormant » ou de la « corruption ».
Bref, à ne considérer l’argent que comme une richesse concentrée au sommet, un actif acquis sans mérites, un facteur d’égoïsme social et de corruption morale, on s’interdit de penser la différence entre l’économie productive et la spéculation financière ; entre le profit de l’entrepreneur et la rente de l’inactif ; entre une société condamnée à la reproduction et une société ouverte aux talents et à la mobilité sociale.
(courts) extraits de (Elie Cohen . Gérard Grunberg) https://www.telos-eu.com/fr/le-president-des-riches.html
PS : mais qu'est-ce qu'il a contre Léon Blum (dirigeant SFIO) et les reptiles, Maurice Thorez, le 16 février 1940 ? L'occasion de rappeler au passage que le pacte germano-soviétique (aussi appelé pacte Hitler-Staline) signé le 23 aout 1939, "prend fin prématurément le 22 juin 1941, du fait de la décision unilatérale de Hitler d'attaquer l'URSS". "Blum condamne l'attitude du PCF face au pacte germano-soviétique, attitude qui provoque le départ d'un certain nombre de communistes qui se tournent vers la SFIO, avec l'aval de Léon Blum. Léon Blum se met aussi à dos une partie des socialistes en particulier Paul Faure à cause de ses positions non pacifistes." "Léon Blum vote (10 juillet 1940) contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain." | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Mar 30 Jan 2018, 05:50 | |
| (Point de vue actualisé des effets de la fracture européenne en France, dans les partis de gauche et de droite)
La fracture est là : entre la droite centriste et pro-européenne (V. Pécresse) et un parti LR (L. Wauquiez) de plus en plus tenté par l’euroscepticisme et la politique identitaire, le fossé s’élargit. Tout comme il sépare à gauche une France insoumise ouvertement anti-allemande et très critique envers l’Union, et une gauche plus réformiste qui garde intact son attachement à une Europe unie.
L’affaire est stratégique. Si droite et gauche de gouvernement restent coupées en deux par le projet européen, le macronisme a devant lui un boulevard. Peu à peu, il attirera à lui les partisans de l’ouverture, à droite et à gauche, et repoussera dans les marges les anti-européens. Comme par ailleurs ceux-ci ne peuvent s’unir – France insoumise et droite dure sont incompatibles – le paysage se simplifie. Au centre une mouture du «cercle de la raison» cher à Alain Minc. Sur les ailes, deux fractions eurosceptiques qui ne peuvent par définition additionner leurs forces, sauf en cas de référendum, comme en 2005, expérience que personne n’a envie de rééditer. Quand bien même les eurosceptiques seraient majoritaires, leur répartition aux deux extrêmes de l’échiquier assure la domination politique de La République en marche. On ne saurait rendre meilleur service à Emmanuel Macron.
Pour sortir du piège, droite et gauche devraient enterrer la hache de guerre européenne et élaborer un compromis sur la question, pour se concentrer sur d’autres thèmes. François Mitterrand, Lionel Jospin, François Hollande à gauche, Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy à droite avaient réussi à le faire. Pas sûr que Wauquiez et Pécresse d’un côté, Mélenchon, Hamon et le prochain leader socialiste, de l’autre, soient à la hauteur de l’enjeu. L. Joffrin, Libération | |
| | | tonton christobal
Messages : 19037 Date d'inscription : 06/07/2010
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Mar 30 Jan 2018, 06:49 | |
| Il ne reste plus qu'à attendre les élections européennes... entre les Anglais qui se sont retirés, les Hongrois, les Polonais, les Tchèques plus quelques autres dont les Allemands et peut être les Français les résutats risquent de ne pas être un succès pour ceux qui trouvent que l'Europe fonctionne bien et que l'on doit continuer dans la même voie avec les mêmes dirigeants et la même administration sans s'interroger.
Faire semblant de réformer aux calendes grecques comme on a manipulé l'opinion publique pour l'emploi des étrangers... avoir un double langage y compris en changeant la langue pour s'exprimer toutes ces impostures risquent à terme d'autant qu'elles se répètent de générer des conséquences fâcheuses.
Je crois qu'actuellement nous avons deux élections en France qui ne se passent pas tout à fait comme attendu...
L'entre soi parisien cornaqué à la dure par un exécutif autoritaire va peut être se heurter aux "sentiments" des électeurs contribuables des diverses circonscriptions. | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Lun 12 Fév 2018, 19:13 | |
| L’avenir mal assuré de la démocratie libérale ( ) « Le cycle du monopole de l’Occident sur l’histoire du monde, qui débuta à la fin du XVe siècle (…), est désormais clos », écrit Baverez. Les économies émergentes – la Chine, l’Inde, le Brésil et d’autres – sont aussi des puissances stratégiques, militaires et politiques émergentes. Ces pays entendent réaménager, en fonction de leurs intérêts, un ordre mondial dessiné par les Etats-Unis au lendemain de la deuxième guerre mondiale.
En Asie, en Afrique et ailleurs, la mondialisation a permis à des centaines de millions de gens d’accéder à la classe moyenne. Mais l’universalisation du capitalisme ne s’est pas accompagnée d’une progression de la démocratie. Gros accroc au, naïf, credo libéral : le capitalisme s’accommode fort bien à la sauce autocratique. La démocratie ne progresse pas, elle régresse. Nouveau front idéologique : Chinois et Russes nient la moindre universalité à la conception occidentale des droits de l’homme ; ils vantent les mérites de l’autocratie. Aurait-on raté la paix de 1989 comme on le fît de celle de 1918 ?
Profond sentiment d’aliénation N. Baverez et A. Minc abordent de la même façon la question centrale du livre de L. Cohen-Tanugi : la démocratie libérale résistera-t-elle aux chocs de l’époque ? Réponse affirmative non garantie. Les contrecoups de la mondialisation, la crise de 2008, la globalisation financière, autant d’éléments qui ont fragilisé les économies occidentales, désespéré leurs classes moyennes et assuré la montée des inégalités « de revenu, éducatives, géographiques », « psychologiques », « culturelles ». Elles sont à l’origine de l’essor, aux Etats-Unis et en Europe, de mouvements populistes tentés par la « démocratie illibérale », la « démocrature » . Au nom d’une efficacité gouvernementale perdue, du fait de la mondialisation, la tentation est là de réduire la démocratie à l’élection, de donner tous pouvoirs au vainqueur et de se débarrasser de ce qui fait la vie démocratique : le jeu des pouvoirs et contre-pouvoirs institutionnels. Sur fond de « vide intellectuel » – où est la version d’une social-démocratie adaptée à une économie globalisée ? –, des pans entiers des électorats occidentaux « décrochent ».
Dans son livre De la tyrannie, vingt leçons du XXe siècle (2017), l’historien Timothy Snyder écrit : « Nous ne sommes pas plus sages que les Européens qui ont vu la démocratie succomber au fascisme, au nazisme ou au communisme au XXe siècle. » Sans le dire, les trois ouvrages cités s’adressent au président Macron, l’ami de la famille. Dans le succès ou dans l’échec de son mandat, ce qui est en jeu va bien au-delà des limites de la France.
Violence et Passions, défendre la liberté à l’âge de l’histoire universelle (Nicolas Baverez) Résistances, la démocratie à l’épreuve (Laurent Cohen-Tanugi) Une humble cavalcade dans le monde de demain (Alain Minc)
http://lemonde.fr/idees/article/2018/02/12/l-avenir-mal-assure-de-la-democratie-liberale_5255631_3232.html
Dernière édition par Salamandre le Lun 12 Fév 2018, 19:25, édité 1 fois | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Lun 12 Fév 2018, 19:19 | |
| Réflexions pour l'UPR et d'autres : ce qui menace désormais le plus nos démocraties n'est plus l'empire nord américain, davantage le "complexe digitalo-industriel" (comme écrit A. Minc en pastichant le complexe militaro-industriel) car il sait échapper à l'impôt, mais surtout la puissance économique de pays-continents qui trouvent bien plus efficace (pour gouverner) l'autocratie que nos vieilles traditions démocratiques. Mais les auteurs se sont trompé une fois, peuvent-ils se tromper deux fois ?
Autres extraits de l'article : Evidemment, les temps sont durs si on les confronte aux illusions de l’après-guerre froide immédiat. Minc se souvient d’une manière d’irénisme médiatico-politique régnant en ce début des années 1990 : « Nous étions convaincus, au moment de la chute du Mur de Berlin, que l’économie de marché et sa suite, la démocratie, allaient conquérir le monde entier : nous en sommes réduits à espérer que l’une et l’autre survivent, dans leur forme actuelle, en Occident. » Baverez fait le même constat : « l’effondrement des idéologies du XXe siècle », en ces années-là, n’a débouché ni sur le triomphe de la démocratie libérale ni sur « la paix perpétuelle ».
L’un et l’autre peignent une scène internationale chaotique : djihadisme proliférant, aux portes et à l’intérieur de l’Europe ; cyberattaques qui sont autant d’agressions guerrières ; guerres perpétuelles au Moyen-Orient ; explosion démographique de l’Afrique face à un Vieux Continent plus « vieillissant » que jamais ; rivalité armée sino-américaine dans le Pacifique ; Russie en quête de réaffirmation politico-militaire. Baverez décrit une irrépressible montée de la violence. Minc y ajoute l’apparition de nouveaux acteurs plus influents et plus riches (ils échappent largement à l’impôt) que nombre d’Etats : les géants de l’Internet américain et chinois. Il parle joliment d’un « complexe digitalo-industriel » plus menaçant que le complexe militaro-industriel dénoncé aux Etats-Unis à la fin des années 1950.
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| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Jeu 25 Oct 2018, 22:14 | |
| Les centres gardent pour fondamentaux : économie de marché, intégration européenne et décentralisation, avec un libéralisme sociétal et culturel plus marqué au centre gauche, mais aussi rôle social de l’État, dans l’organisation des services publics et de la solidarité. La droite libérale, elle, a pour fondamentaux économie de marché, intégration européenne et État minimum, associés à un conservatisme social (voire identitaire) absent au centre gauche. E. Macron est hybride (libéralisme à la fois économique et sociétal). | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Lun 14 Oct 2019, 18:34 | |
| 2019
Et l'Europe dans tout ça ?
France: clivages politiques et clivages sociaux Gérard Grunberg, 10 octobre 2019
La publication de la dernière enquête annuelle IPSOS pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès et l’Institut Montaigne sur les fractures françaises confirme à la fois l’affaiblissement du clivage gauche/droite et l’approfondissement du clivage social opposant la catégorie des ouvriers aux autres catégories sociales. 76% des personnes interrogées répondent que les notions de droite et de gauche sont dépassées. Elles étaient 71% en 2017. 19% seulement d’entre elles estiment que le clivage gauche/droite est un clivage qu’elles comprennent et qui est important dans la société française. Cette réponse n’est majoritaire, de justesse, que chez les sympathisants de LFI (Tableau 2). Elle atteint 33% chez ceux du PS et 42% chez ceux de LR, est presque inexistante chez ceux de LREM et du RN. Le clivage progressistes/nationalistes n’est guère plus reconnu que le clivage gauche/droite. Ainsi, la perte de repères politiques chez les Français est flagrante.
Si l’on examine comment se positionnent les uns par rapport aux autres les différents groupes de sympathisants sur les différents enjeux retenus il apparaît que les distances entre les différents groupes varient fortement d’un enjeu à l’autre, faisant apparaître une multiplicité de clivages. C’est cette multiplicité qui empêche qu’un clivage principal puisse s’imposer. Ainsi, certains enjeux opposent les sympathisants de LREM, du PS et de LFI à ceux de LR et du RN. C’est le cas pour la volonté d’aller plus loin dans la lutte contre le terrorisme même s’il faut restreindre les libertés individuelles, le sentiment de ne plus être chez soi comme avant, la reconnaissance des efforts faits par les immigrés pour s’intégrer ou la limitation du rôle de l’État. En revanche, le souhait de donner plus de flexibilité au marché du travail et celui de prendre aux riches pour donner aux pauvres afin de réduire les inégalités opposent les sympathisants du PS et de LFI, mais aussi du RN, à ceux de LREM et de LR.
Les réponses « il y a trop d’étrangers en France » et « l’islam est porteur de violence » ne créent pas de clivages nets mais s’ordonnent selon un continuum partisan de LFI au RN, LREM occupant une position centrale. De même pour la protection de l’environnement, considéré comme l’un des trois enjeux majeurs : LFI 72%, PS 60%, LREM 55%, LR 43% et RN 31%. Les réponses concernant les attitudes à l’égard de la mondialisation perçue comme une opportunité, l’attitude favorable au libre-échange et l’idée selon laquelle l’humanité va vers toujours plus de progrès s’ordonnent sur une courbe de Gauss où les sympathisants de LREM occupent le sommet de la courbe tandis que les sympathisants de LFI et du RN sont situés aux deux extrêmes bas, ceux du PS et de LR se situant sur les positions intermédiaires. Par exemple, la mondialisation est perçue comme une opportunité et non un danger par 30% des sympathisants de LFI, 55% de ceux du PS, 78% de ceux de LREM, 53% de ceux de LR et 24% de ceux du RN.
D’autres configurations existent. Sur la PMA pour les couples de femmes homosexuelles, seuls les sympathisants de LR sont massivement opposés à la réforme. Sur la relation entre le nombre de chômeurs et celui des immigrés, seuls les sympathisants du RN sont nombreux à la tenir pour vraie, et sont les seuls à estimer en majorité que le RN est capable de gouverner le pays. Il ressort de ces observations que, dans le moment présent, aucun clivage politique ne l’emporte sur les autres, au point de rendre impossible l’apparition d’une nouvelle bipolarisation. La position de LREM, tantôt en position centrale tantôt sur une position extrême, tantôt proche de LFI et du PS, tantôt de LR, brouille à ce point le paysage politique qu’il est difficile de prévoir comment le système pourrait se restructurer rapidement autour d’un clivage central. ../..
Dernière édition par Salamandre le Mar 15 Oct 2019, 08:41, édité 1 fois | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Lun 14 Oct 2019, 18:35 | |
| ../.. Si la disparition d’un clivage politique dominant déstructure le paysage politique, en revanche un clivage social apparaît de plus en plus profond, celui qui oppose la catégorie des ouvriers aux autres catégories sociales, produisant sur certains items, une véritable fracture sociale et politique. C’est le cas en particulier à propos de la capacité du RN à gouverner, de l’acceptabilité des violences des gilets jaunes ou de l’efficacité de la limitation du nombre des immigrés pour diminuer le chômage.
Entre 2017 et 2019, l’écart entre les ouvriers et les cadres s’est accru fortement sur la plupart des items. En particulier, la radicalisation des ouvriers s’observe sur l’hostilité aux immigrés et aux étrangers, sur la perception de la mondialisation comme une menace, sur le projet de prendre aux riches pour donner aux pauvres et sur la conviction que d’autres régimes que la démocratie sont valables et la conviction que le RN est capable de gouverner.
C’est par ailleurs chez les ouvriers que les notions de gauche et de droite sont considérées le plus massivement comme étant dépassées. L’écart avec les autres catégories s’est encore accru au cours des deux dernières années. La radicalisation des ouvriers et leur proximité de plus en plus grande au Front national ont modifié profondément la composition sociale de la gauche, et, partant, ont ôté au clivage Droite/Gauche sa signification sociale historique. On peut regretter que l’enquête n’utilise pas la variable du niveau d’études qui, selon d’autres enquêtes menées en France et dans d’autres pays occidentaux, produit désormais des effets particulièrement marqués.
Si une fracture sociale et politique se produit donc entre les ouvriers et les autres catégories, notamment les cadres, ce clivage social est loin cependant de pouvoir s’imposer comme le clivage social dominant, et ce pour deux raisons. D’abord parce que la proportion des ouvriers est de moins de 20% dans la population active et qu’elle est en décroissance, ensuite parce que, comme le montre le tableau 3, les autres catégories ne forment pas un ensemble homogène qui s’opposerait à cette catégorie sur les différents enjeux. En effet, sur tous les items, les réponses des différentes catégories sociales s’ordonnent sur un continuum allant des cadres aux ouvriers.
Il n’y a donc pas de clivage social central qui pourrait contribuer à la formation d’un clivage politique dominant. Certes les données font apparaître une adéquation de plus en plus forte entre la catégorie ouvrière et le Rassemblement national, mais, en même temps, cette adéquation enferme ce parti dans une position minoritaire à laquelle il aura du mal à échapper.
(voir tableaux dans article) https://www.telos-eu.com/fr/france-clivages-politiques-et-clivages-sociaux.html
Note : si "la proportion des ouvriers est de moins de 20% dans la population active", d'abord il y a les ouvriers retraités, ensuite les emplois (métiers ouvrier) externalisés dans les sociétés de services ou agences d'intérim sont-ils comptés comme ouvriers ? | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Mar 15 Oct 2019, 08:21 | |
| et un clivage important en marche !
(extrait) Lignes irréconciliables
Sujet de division chez les intellectuels et au sein de la société française, la question de la laïcité – et plus spécifiquement de la place à accorder à l’islam dans la société – demeure l’un des principaux objets d’oppositions – voire le principal – entre les macronistes. Depuis le début du quinquennat, ils n’hésitent pas à afficher leurs profonds désaccords.
Deux lignes principales se font face : . les partisans d’une vision libérale et ouverte de la laïcité, incarnés par les députés Aurélien Taché, Fiona Lazaar (Val-d’Oise) ou Laetitia Avia (Paris) ; . et les tenants d’une laïcité plus stricte, représentés par M. Blanquer, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa ou la députée Aurore Bergé (Yvelines). Le désaccord est profond entre ces approches jugées « irréconciliables ». Les premiers accusent les seconds de défendre « une laïcité rigide », qui a pour effet de « stigmatiser les musulmans » ; les seconds reprochent aux premiers de « cautionner des replis communautaristes inacceptables dans la République ».
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/10/14/voile-a-l-ecole-jean-michel-blanquer-demande-des-sanctions-contre-le-depute-lrm-aurelien-tache_6015513_823448.html | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Mar 07 Jan 2020, 09:53 | |
| 2020
Production/création et redistribution des richesses : opinion(s) en France "La richesse du pays, tel un grand gâteau magiquement apparu, appartiendrait à tous (est un bien commun), il faudrait donc seulement bien le partager." mais "Cette vision ne part pas du processus de la création de richesses et du caractère variable de leur accumulation. Elle ne se demande pas comment produire ces richesses avant de les redistribuer." "L’égalité sans la production de richesses a produit jadis le modèle soviétique : la pauvreté pour tous. "
Le citoyen, le pouvoir et l’État: la double singularité de la culture politique française Elie Cohen, Gérard Grunberg. 6 janvier 2020 (.. une) double spécificité caractérise notre culture politique nationale : la défiance à l’égard du pouvoir et la croyance dans l’idée que la richesse du pays constitue un bien commun qu’il revient à l’Etat de redistribuer dans une perspective égalitaire. (..) L’État redistributeur La seconde singularité française concerne la question des richesses et de leur partage par le pouvoir politique. La France, de tous les pays de l’OCDE, a le système social le plus généreux (santé et retraite), pratique la redistribution la plus large, et un partage de la valeur ajoutée favorable aux salariés, a le mieux résisté à la crise en évitant le creusement des inégalités, a le taux de pauvres retraités le plus faible et le SMIC le plus élevé. Or elle se vit pourtant comme assiégée par des élites qui veulent s’en prendre aux acquis du peuple dont de vastes segments redoutent la remise en cause, et par des riches qui ne cessent d’accumuler en échappant à l’impôt, en se gavant de dividendes et en s’en prenant à l’État de service public. Dans les manifestations comme dans nombre de discours politiques une curieuse idée de la richesse se fait jour. La richesse du pays, tel un grand gâteau magiquement apparu, appartiendrait à tous, il faudrait donc seulement bien le partager. L’État qui devrait être l’agent de cette redistribution équitable est en fait au service des riches et trahit sa mission. Dans cette représentation il entre pour partie la vieille méfiance catholique à l’égard de l’argent, la passion égalitaire post-révolutionnaire, la dénonciation marxiste de la captation de la plus-value.
Cette vision de la richesse et de son partage reste étrange à de multiples égards. Elle part d’abord d’une conception statique et patrimoniale de la richesse. « La France est l’un des pays les plus riches du monde », « l’argent, il faut le chercher là où il est »… Tout se passe comme s’il y avait une cassette accaparée par « les riches » qu’il faudrait restituer au peuple pour satisfaire ses impératifs besoins. Dans cette vision, la richesse est un bien commun, le peuple en étant le seul propriétaire légitime. Les détenteurs de cette richesse n’en sont que les propriétaires provisoires. L’exigence de solidarité étant première, c’est à l’Etat, par l’impôt, les taxes, cotisations et contributions de récupérer cet argent et à le redistribuer. La vie décente de chacun est donc de la responsabilité d’un État-providence illimité tant que persistent la misère, les inégalités et le malheur. La redistribution est donc la seule politique qui vaille, par la dépense publique, par les allocations versées, par les services publics gratuits.
../.. | |
| | | Salamandre
Messages : 5019 Date d'inscription : 08/01/2012
| Sujet: Re: Idées : au-delà de l’opposition gauche-droite, nouveaux clivages politiques Mar 07 Jan 2020, 09:54 | |
| ../.. Cette vision ne part pas du processus de la création de richesses et du caractère variable de leur accumulation. Elle ne se demande pas comment produire ces richesses avant de les redistribuer. Elle part de la redistribution elle-même en posant que ces richesses sont données et qu’il suffit de mieux partager. Ces richesses qui constituent le fruit du travail des citoyens sont représentées comme un bien commun que l’État doit gérer dans une perspective égalitaire. On reste interdits devant les affirmations des manifestants (et des politiques qui les soutiennent) que l’argent est là et qu’il suffit de l’affecter aux régimes de retraite, au système de santé ou aux services publics locaux. Pêle-mêle, l’argent du CAC 40, de la CADES, de la fortune d’Arnault, de la fraude fiscale doivent être affectés aux besoins criants du pays. Évanouies les conceptions de la retraite comme assurance, comme salaire différé, comme transfert des actifs vers les inactifs et donc fonction de la création de richesses. Disparus les enseignements des effets de la surtaxation sur l’emploi. Niés les effets des prélèvements sur la compétitivité. Il suffit d’exproprier les riches, il existe une tirelire qu’il faut casser pour taire les besoins les plus criants.
Dans cette vision d’ensemble le pouvoir politique et l’État sont deux instances distinctes. Il n’y a rien à attendre d’un pouvoir aux mains des riches mais tout d’un État qui a pour principale mission de redistribuer de manière équitable l’ensemble des richesses. Cette vision non économique et hexagonale s’inquiète peu du fait que le niveau de ces richesses s’accroisse ou diminue selon la productivité et la compétitivité dans une économie mondiale qui est une économie de marché et où les richesses sont largement produites par les entreprises privées ayant besoin de capital pour se développer. Les adversaires du capitalisme, nombreux chez ceux qui partagent cette vision, ne nous expliquent pas comment la France pourrait maintenir le niveau de ses richesses dans un système sans entreprises capables de réaliser des profits pour investir et supporter la concurrence internationale.
L’égalité sans la production de richesses a produit jadis le modèle soviétique : la pauvreté pour tous. Mais tout se passe comme si chaque génération devait refaire la même expérience, passer par les mêmes revendications, mimer la même révolte. Le Parti communiste peut disparaître, la culture communiste est résiliente. Le paradoxe de cette double spécificité française, c’est que les Français ont une immense attente de redistribution mais ne font aucune confiance au pouvoir politique pour y répondre. Il faut donc lui arracher des concessions.
https://www.telos-eu.com/fr/le-citoyen-le-pouvoir-et-letat-la-double-singulari.html | |
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