Les parias de la République : Un ouvrage à lire en ces temps de polémiques

Spécial promotion pour les lecteurs du Plateau

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/01/30/31001-20170130ARTFIG00080-francois-fillon-le-nouveau-paria-de-la-republique.php

La vie politique française n'a jamais supporté les têtes qui dépassent, les personnalités qui prennent l'ascendant.

le duc Albert de Broglie qui lançait un cri d'alarme contre l'affaiblissement de la morale et le risque de l'anomie ;
Joseph Caillaux, prophète du carnage de la Grande guerre
Alexandre Millerand et André Tardieu, pourfendeurs des faiblesses de la IIIe République, traités de «réactionnaires» et de «fascistes»
Jules Moch, socialiste d'ordre, authentique résistant au nazisme injustement traité «d'assassin des ouvriers» ;
Michel Poniatowski, chantre de l'autorité de l'État contre le chaos sociétal, six ans après mai 1968 et dès lors voué aux gémonies,
Edith Cresson, seule femme Premier ministre, dont les bonnes idées ont été gâchées par une communication défaillante et les jalousies...

Dans le livre les Parias de la République(Perrin, 2017), http://www.editions-perrin.fr/livre/les-parias-de-la-republique/9782262047221 l'auteur a raconté la descente aux enfers de ces parias qui furent aussi de grands hommes d'État, et une femme Premier ministre, leur diabolisation qui les poursuit jusqu'aux yeux de la postérité.

Bien avant DSK et Cahuzac, les politiques défrayaient la chronique.

Cet ouvrage annonce aussi la généralisation et la banalisation de la figure du paria dans la vie politique contemporaine. Internet, les réseaux sociaux, les exigences de transparence, la défiance face à l'autorité transforme tout homme ou femme incarnant de pouvoir en bouc émissaire des frustrations et des angoisses d'une époque.

Nicolas Sarkozy fut traîné dans la boue de 2007 à 2012?
François Hollande a aussi connu, à la tête de l'État, le vertige de l'humiliation.

La diabolisation des hommes politiques s'accélère: Alain Juppé et Manuel Valls viennent de chuter. Le tour viendra d'Emmanuel Macron, et sa chute sera aussi subite et aussi violente que son ascension fondée sur la sublimation d'une image.

À l'évidence, cette pratique n'est pas à l'honneur de notre République. Mais tout le monde s'en est jusqu'à présent accommodé, hypocritement, sans poser de question.

François Fillon s'apprête à endosser le rôle de paria, comptant sur un retournement en sa faveur.

In fine, le résultat des élections de 2017 dépendra du corps électoral: emprise de l'émotionnel ou choix d'un destin collectif?

Mais au-delà, une grande leçon de ces événements devrait s'imposer: l'urgence de refonder la vie politique française, sur une base moins personnalisée et plus collective, tournée vers le débat d'idées et non plus l'émotion - entre haine et idolâtrie - autour de personnages publics.