Le retour des campements de migrants à Paris
• Par Le figaro.fr AFP agence
• Publié le 11/01/2019 à 16:58
Plus de 2000 migrants dorment actuellement à l'air libre à Paris dans des conditions sanitaires épouvantables. Les autorités s'engagent à créer des places d'hébergement d'urgence mais les associations jugent que ce n'est pas suffisant.
Depuis l'automne, les regroupements d'abris de fortunes au niveau des portes de Paris sous le périphérique ou à proximité sont de nouveaux visibles. Les campements avaient quasiment disparu de la capitale après l'évacuation, en juin, de celui installé près de la porte de la Villette, les forces de l'ordre s'efforçant depuis d'empêcher de nouvelles installations.
Plus de 200 tentes essentiellement occupées par des Afghans sont ainsi installées sous l'autoroute A1, derrière la porte de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de la capitale. La situation est à peu près identique porte de Clignancourt où ce sont 250 personnes qui vivent et cohabitent sur les trottoirs, autour de feux de camp improvisés ou de bouches d'aération du métro pour avoir un peu de chaleur.
Nous avons résumé cette situation en retenant 5 chiffres.
● 14: le nombre d'associations qui ont signé un texte appelant le président à tenir ses engagements
Dans cette tribune publiée le 30 décembre dans Le Journal du dimanche, quatorze associations parmi lesquelles Médecins sans frontières, le Secours catholique ou Emmaüs France rappellent à Emmanuel Macron les engagements qu'il avait pris lors d'un discours en juillet 2017. «D'ici à la fin de l'année, je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois (…). La première bataille: loger tout le monde dignement. Je veux partout des hébergements d'urgence», avait alors déclaré le président de la République. Toutefois, pour les associations, le compte n'y est pas et elles n'ont pas hésité à intituler cette tribune «L'État met en danger les migrants».
● 4000: estimation du nombre de migrants à la rue en fin de période hivernale
France Terre d'asile, chargée des maraudes, estime actuellement à 2039 le nombre de migrants à la rue, contre 1728 une semaine auparavant. «À ce rythme, on approchera les 4000 en fin de période hivernale», soupire son directeur général Pierre Henry, qui dénonce «l'absence de prévisions, et l'idée que la maltraitance peut dissuader», mais aussi le fait que «depuis deux mois, on est sur d'autres préoccupations» avec le mouvement social des «gilets jaunes».
● 1200: le nombre de places d'hébergement promises par le préfet
La promesse a été formulée vendredi par Michel Cadot, Préfet de Paris, qui a indiqué qu'un renforcement des moyens d'hébergement des demandeurs d'asile devrait être acté «ces prochains jours». Ce plan d'urgence doit permettre l'ouverture «très prochainement» en Ile-de-France de «1200 places de mises à l'abri pour migrants» a assuré le préfet.
● 45% de demandeurs d'asile en plus en 2018 en Ile-de-France
Le nombre croissant de migrants dormant dans Paris est en lien avec le nombre de personnes qui entreprennent des démarches de régularisation de leur situation auprès des services de l'État selon les autorités. L'Ile-de-France a connu «une augmentation de 45% du nombre de demandeurs d'asile» en 2018 qui a «saturé les centres d'hébergement», affirme ainsi le préfet de région Michel Cadot.
● 40 à 50% des demandes d'asile sont faites en Ile-de-France
La région parisienne représente le principal lieu de tensions pour les instances administratives chargées de gérer les démarches qui peuvent être entreprises par les migrants. Pierre Henry rappelle que «40 à 50% des demandes d'asile» faites en France le sont en Ile-de-France. Cela s'explique selon lui par deux éléments, l'existence de communautés déjà bien implantées dont sont issus les migrants mais aussi la très grande diversité qui compose la population francilienne.
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ouvrir les frontières, recevoir, prendre en charge et répartir... à vos poches !
et on dit merci angie, merci jucker et merci président...