Entre 60 et 70 fonctionnaires de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) laissent éclater leur grogne après la mise en examen de deux de collègues.
Le torchon brûle entre les policiers de l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) et le parquet ainsi que quelques magistrats de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris. Lundi soir, entre 60 et 70 policiers, soit la quasi-totalité des personnels actifs du service, ont déposé leurs armes de service et «décidé de ne plus acter dans les procédures conduites par la JIRS, ne souhaitant plus être traités comme de vulgaires délinquants». Motif? Dénoncer la mise en examen de deux de leurs collègues, un commissaire depuis parti à Bayonne et un chef de groupe, soupçonnés de «complicité de trafic en bande organisée». Les magistrats leur reprochent l'utilisation d'un informateur pour faciliter l'entrée en France de stupéfiants dans le cadre d'une «livraison surveillée» et de ne pas avoir évoqué l'existence d'un téléphone utilisé par un de leurs «indics» pour contacter le réseau criminel. Selon nos informations, l'OCRTIS enquêtait sur une filière en lien avec la Guyane. «On ne peut plus travailler sur des procédures qui ont été validées il y a quatre ou cinq ans et pour lesquels nous nous retrouvons inquiétés pénalement», s'insurge un policier de l'OCRTIS qui affirme que ses collègues ne supportent plus de vivre dans l'«insécurité juridique».
Les policiers rejettent en bloc l'accusation de «manque de loyauté» formulée à leur encontre.
Dans une lettre ouverte que Le Figaro s'est procurée, les policiers de l'OCRTIS dénoncent le «climat délétère» qui s'est instauré avec une partie de la JIRS qui, selon eux, «décortique tous les dossiers initiés par l'OCRTIS et remet en cause les constructions procédurales, pourtant avalisées par les magistrats d'autres tribunaux». «Cette tourmente judiciaire pourrait toucher à terme d'autres services chargés de la lutte contre les stupéfiants».
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«Ces magistrats, dans des instructions menées uniquement à charge, ont décidé de remettre en cause une pratique policière éprouvée depuis des années par les enquêteurs».
La suite : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/10/17/01016-20171017ARTFIG00106-des-dizaines-de-policiers-des-stups-deposent-les-armes-pour-dire-leur-colere.php
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Brillante illustration de ce qui arrive lorsque les instances supérieures imagine que la police se fait comme dans les films... et qu'un dossier international de drogue se traite comme un vol de vélo en flagrant délit...
Au moment où la grogne s'étend dans les services de sécurité c'est maintenant dans les unités de pointe que le malaise devient aussi inquiétant.